Cossacks fait partie de ces licences qui ont su marquer le monde du jeu de stratégie. Absente depuis 9 ans, la série fait son grand retour. Avec ce Cossacks 3 on pouvait attendre beaucoup de ce retour, mais au final l’attente fait plouf… à moins de n’avoir jamais joué à un Cossacks de votre vie.
Faire du neuf avec du vieux.
La mode actuelle du jeu vidéo est aux Remastered, ici c’est presque le cas. En effet, malgré son nom « Cossacks 3 » le jeu n’est qu’un remake du premier opus. Première déception donc. Les développeurs ukrainiens de GSC Game World (créateurs de STALKER) ont, en effet, repris Cossacks : European War et ses deux add-ons (The Art of War et Back to War). Et autant vous le dire tout de suite, rien n’a changé. La seule différence notable est visuelle, et heureusement d’ailleurs. Au final on se fait donc un peu avoir avec ce titre trompeur, mais pourtant Cossacks est bien de retour avec toujours sa même puissance.
Dans Cossacks nous ne nous envoie pas au combat directement. Tout commence par le choix d’une campagne, elles sont au nombre de 5 elles mêmes composées de 5 missions. Puis on arrive dans une époque et un pays bien spécifique. Du XVIe au XVIIIe siècle, Cossacks 3 va nous faire voyager. En effet, le jeu propose les grandes nations de l’époque : Algérie, Angleterre, Autriche, Espagne, France, Pologne, Prusse, Russie, Suède, Turquie, Ukraine et Venise. Le jeu revient sur des conflits peu connus ou des moments importants de ces nations comme la première guerre civile en Angleterre. Après la sélection du lieu et de la mission, nous commençons avec un simple paysan. Il faudra alors développer la nation et des structures importantes : une caserne, une cathédrale, un port, une forge, une académie ou encore une réserve. Des bâtiments importants qui pourront générer des ressources ou permettre de les stocker. Viendra alors le temps de développer vos unités. Le tout se fait avec un fidèle respect des armes, des stratégies et des armées de l’époque. A noter que, suivant la carte où vous êtes, des combats maritimes pourront s’additionner aux combats terrestres. D’où l’importance des ports et de bien gérer tous les fronts.
Cossacks 3 est là avant tout pour relancer la série et le studio et répondre à une certaine demande. La volonté des développeurs était de proposer l’expérience d’il y a 15 ans mais avec des graphismes d’aujourd’hui. Une volonté louable mais qui n’est pas tout à fait la réalité. Bien entendu la différence graphique est frappante, voire saisissante. Mais il y a tout de même un petit côté vintage dans le rendu global du jeu. Les détails et les éléments du décor ne font pas toujours très actuels. Les « effets pyrotechniques » sont mêmes assez pauvres et clairement datés. Néanmoins, le jeu demeure plutôt joli même si inférieurs aux standards actuels. En effet, un certain soin a été apporté à la modélisation des costumes (et ils sont très nombreux) et des différentes armes. On sent que les développeurs ont voulu rendre les combats plus attrayants visuellement et historiquement plus propres.
Cossacks 3 : trop paresseux pour convaincre ?
Techniquement parlant Cossacks n’a jamais fait l’unanimité. Et on comprend pourquoi, même en 2016. Déjà, le jeu contient pas mal de bugs. Parfois de simples petits bugs d’affichage, mais parfois des options qui ne s’activent pas et là, c’est bien plus embêtant. A en croire les amoureux de Cossacks on retrouverait même certains bugs du premier jeu… très surprenant pour un remake qui se voulait « actuel ». Simple refonte visuelle ? Sûrement oui.
Aussi, l’Intelligence Artificielle n’est pas constante. Parfois l’IA adverse est trop facile à battre, parfois on a l’impression qu’elle a un espion dans nos rangs et peut ainsi contrer aisément chacune de nos tentatives d’attaque. Un sentiment désespérant qui peut, parfois, gâcher l’expérience de jeu… surtout pour les nouveaux joueurs. Notre IA aussi possède quelques lacunes. Ainsi, durant notre partie, l’une de nos unités a joué à la 7e compagnie. A deux doigts de proclamer son indépendance, cette dernière est partie en vadrouille de son côté, désobéissant clairement à nos ordres. Une fois remise sur le droit chemin, elle s’est rapidement fait laminer. En même temps, traverser un champ à découvert n’était pas la meilleure des idées.
Au final que penser de ce Cossacks 3 ? Derrière son nom (et surtout sa numérotation trompeuse) il n’y a qu’un simple remake du premier opus et de ses add-ons. Alors si vous avez déjà fait le jeu à l’époque et que la nostalgie n’est pas une motivation suffisante pour passer à la caisse, le jeu s’avère sans intérêt. Pour les nouveaux joueurs souhaitant découvrir cette licence, l’adaptation risque d’être un problème. Et pourtant, certains moments sont vraiment grisants. Mais les standards actuels ont fait bien changer le genre et ce Cossacks 3 se présente avec le même gameplay et le même réalisme qu’il y a 15 ans. De ce fait, le titre semble difficile à prendre en mains et trop d’une autre époque. Le remodelage visuel est frappant et convaincant mais reste, sur certains détails, parfois peu suffisant pour séduire totalement. Pour son grand retour GSC Game World déçoit un peu en choisissant la voie de la facilité avec un remake juste visuel de son premier grand succès. Dommage. Néanmoins, le titre garde les qualités (et les défauts) de Cossacks European War sorti en 2001. A vous de juger…
Les plus
- Les qualités de Cossacks European War
- Le contexte historique
- La durée de vie
Les moins
- Simple portage d'un jeu sorti en 2001
- Les défauts (bugs compris) de Cossacks European War
- Remake fainéant
- Pas de nouveautés
- On aurait voulu un vrai nouveau Cossacks
Les notes
Conclusion
La note ne juge pas les qualités du jeu (Cossacks European War au final) mais juste la déception de se retrouver face à un remake qui n’est qu’un simple portage sans améliorations d’un soft datant d’il y a 15 ans. La réhausse visuelle ne suffit pas à sauver le tout. Cossacks 3 n’a rien d’un « 3 » et peine à convaincre. A acheter uniquement si vous n’avez jamais essayé la série ou si vous êtes un fan inconditionnel de la série.