Le Mag Jeux High-Tech

Test de Cossacks 3 : recyclage excessif (PC) ?

Cossacks 3, le test

Note globale : 65/100
Editeur
Koch Media
Developpeur
GSC Game World
Supports
Nombre de joueurs
1 en local + Online
Date de sortie
20 septembre 2016

Cossacks fait partie de ces licences qui ont su marquer le monde du jeu de stratégie. Absente depuis 9 ans, la série fait son grand retour. Avec ce Cossacks 3 on pouvait attendre beaucoup de ce retour, mais au final l’attente fait plouf… à moins de n’avoir jamais joué à un Cossacks de votre vie.

Faire du neuf avec du vieux.

La mode actuelle du jeu vidéo est aux Remastered, ici c’est presque le cas. En effet, malgré son nom « Cossacks 3 » le jeu n’est qu’un remake du premier opus. Première déception donc. Les développeurs ukrainiens de GSC Game World (créateurs de STALKER) ont, en effet, repris Cossacks : European War et ses deux add-ons (The Art of War et Back to War). Et autant vous le dire tout de suite, rien n’a changé. La seule différence notable est visuelle, et heureusement d’ailleurs. Au final on se fait donc un peu avoir avec ce titre trompeur, mais pourtant Cossacks est bien de retour avec toujours sa même puissance.

Les RTS (Stratégie en temps réel) les plus connus sont sûrement Command & Conquer, Warcraft, Starcraft, XCOM, Total War ou encore Company of Heroes. Mais Cossacks n’est pas méconnu. Le jeu a su se faire une réputation grâce, notamment, à son réalisme et son grand nombre d’unités affichées à l’écran simultanément.

Dans Cossacks nous ne nous envoie pas au combat directement. Tout commence par le choix d’une campagne, elles sont au nombre de 5 elles mêmes composées de 5 missions. Puis on arrive dans une époque et un pays bien spécifique. Du XVIe au XVIIIe siècle, Cossacks 3 va nous faire voyager. En effet, le jeu propose les grandes nations de l’époque : Algérie, Angleterre, Autriche, Espagne, France, Pologne, Prusse, Russie, Suède, Turquie, Ukraine et Venise. Le jeu revient sur des conflits peu connus ou des moments importants de ces nations comme la première guerre civile en Angleterre. Après la sélection du lieu et de la mission, nous commençons avec un simple paysan. Il faudra alors développer la nation et des structures importantes : une caserne, une cathédrale, un port, une forge, une académie ou encore une réserve. Des bâtiments importants qui pourront générer des ressources ou permettre de les stocker. Viendra alors le temps de développer vos unités. Le tout se fait avec un fidèle respect des armes, des stratégies et des armées de l’époque. A noter que, suivant la carte où vous êtes, des combats maritimes pourront s’additionner aux combats terrestres. D’où l’importance des ports et de bien gérer tous les fronts.

Car oui, Cossacks 3 n’est pas un RTS « grand public ». C’est ça qui a fait la réputation de la série et c’est toujours le cas dans ce remake. Le jeu vous demande de gérer beaucoup de choses et parfois un très grand nombre d’unités. Si vous êtes un novice de la série, un bon temps d’adaptation vous sera nécessaire et l’échec sera fréquent. Quand on dit qu’il y a un grand nombre d’unités, cela peut entraîner un gros problème de lisibilité. Certaines batailles se transforment vite en orgie romaine où on ne sait plus qui est qui et qui fait quoi. Un problème que le zoom ne résout pas. Les parties peuvent durer de longues heures, de quoi conférer au titre de GSC Game World une bonne durée de vie.

Cossacks 3 est là avant tout pour relancer la série et le studio et répondre à une certaine demande. La volonté des développeurs était de proposer l’expérience d’il y a 15 ans mais avec des graphismes d’aujourd’hui. Une volonté louable mais qui n’est pas tout à fait la réalité. Bien entendu la différence graphique est frappante, voire saisissante. Mais il y a tout de même un petit côté vintage dans le rendu global du jeu. Les détails et les éléments du décor ne font pas toujours très actuels. Les « effets pyrotechniques » sont mêmes assez pauvres et clairement datés. Néanmoins, le jeu demeure plutôt joli même si inférieurs aux standards actuels. En effet, un certain soin a été apporté à la modélisation des costumes (et ils sont très nombreux) et des différentes armes. On sent que les développeurs ont voulu rendre les combats plus attrayants visuellement et historiquement plus propres.

Cossacks 3 : trop paresseux pour convaincre ?

Malheureusement, ce qui pouvait bluffer il y a presque 15 ans semble normal en 2016. Les combats avec de très nombreuses unités ne sont pas aussi marquants et surprenants qu’à la sortie du jeu original. On aurait donc aimé des effets plus actuels, mais ce n’est pas le cas. Les développeurs ont juste fait une « réhausse graphique » de ce qui existait à l’époque.

Techniquement parlant Cossacks n’a jamais fait l’unanimité. Et on comprend pourquoi, même en 2016. Déjà, le jeu contient pas mal de bugs. Parfois de simples petits bugs d’affichage, mais parfois des options qui ne s’activent pas et là, c’est bien plus embêtant. A en croire les amoureux de Cossacks on retrouverait même certains bugs du premier jeu… très surprenant pour un remake qui se voulait « actuel ». Simple refonte visuelle ? Sûrement oui.

Aussi, l’Intelligence Artificielle n’est pas constante. Parfois l’IA adverse est trop facile à battre, parfois on a l’impression qu’elle a un espion dans nos rangs et peut ainsi contrer aisément chacune de nos tentatives d’attaque. Un sentiment désespérant qui peut, parfois, gâcher l’expérience de jeu… surtout pour les nouveaux joueurs. Notre IA aussi possède quelques lacunes. Ainsi, durant notre partie, l’une de nos unités a joué à la 7e compagnie. A deux doigts de proclamer son indépendance, cette dernière est partie en vadrouille de son côté, désobéissant clairement à nos ordres. Une fois remise sur le droit chemin, elle s’est rapidement fait laminer. En même temps, traverser un champ à découvert n’était pas la meilleure des idées.

Côté bande son, rien de bien transcendent même si le résultat est plutôt de bonne facture. On notera néanmoins que les bruitages sont un peu plus détaillés et réalistes. Un bon point en somme. Mais parfois, tout comme au niveau gameplay, les batailles sont illisibles enfin inaudibles. Un gros brouhaha en quelque sorte, dommage.

Au final que penser de ce Cossacks 3 ? Derrière son nom (et surtout sa numérotation trompeuse) il n’y a qu’un simple remake du premier opus et de ses add-ons. Alors si vous avez déjà fait le jeu à l’époque et que la nostalgie n’est pas une motivation suffisante pour passer à la caisse, le jeu s’avère sans intérêt. Pour les nouveaux joueurs souhaitant découvrir cette licence, l’adaptation risque d’être un problème. Et pourtant, certains moments sont vraiment grisants. Mais les standards actuels ont fait bien changer le genre et ce Cossacks 3 se présente avec le même gameplay et le même réalisme qu’il y a 15 ans. De ce fait, le titre semble difficile à prendre en mains et trop d’une autre époque. Le remodelage visuel est frappant et convaincant mais reste, sur certains détails, parfois peu suffisant pour séduire totalement. Pour son grand retour GSC Game World déçoit un peu en choisissant la voie de la facilité avec un remake juste visuel de son premier grand succès. Dommage. Néanmoins, le titre garde les qualités (et les défauts) de Cossacks European War sorti en 2001. A vous de juger…

Les plus

  • Les qualités de Cossacks European War
  • Le contexte historique
  • La durée de vie

Les moins

  • Simple portage d'un jeu sorti en 2001
  • Les défauts (bugs compris) de Cossacks European War
  • Remake fainéant
  • Pas de nouveautés
  • On aurait voulu un vrai nouveau Cossacks

Les notes

Graphismes
66/100
Bande-son
65/100
Prise en main
61/100
Plaisir de jeu
52/100
Durée de vie
80/100

Conclusion

La note ne juge pas les qualités du jeu (Cossacks European War au final) mais juste la déception de se retrouver face à un remake qui n’est qu’un simple portage sans améliorations d’un soft datant d’il y a 15 ans. La réhausse visuelle ne suffit pas à sauver le tout. Cossacks 3 n’a rien d’un « 3 » et peine à convaincre. A acheter uniquement si vous n’avez jamais essayé la série ou si vous êtes un fan inconditionnel de la série.

Un remake paresseux
65/100
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