Test d’Advance Wars 1+2 Re-Boot Camp sur Switch : à la hauteur ?

Advance Wars 1+2 sur Switch est une version remake des grands jeux de stratégie sortis sur Game Boy Advance en 2002 et 2003. Un an après leur report, Nintendo ayant jugé indécent de sortir un jeu de guerre au début de la guerre en Ukraine, nous pouvons enfin y jouer.

Advance Wars 1+2 Re-Boot Camp : la guerre, c’est mignon

Advance Wars 1+2 est une compilation remasterisée des deux premiers jeux Advance Wars datant de l’époque GBA. Véritable révolution alors, ils offraient une approche colorée et édulcorée d’un conflit armée entre Orange Star, la nation que vous défendez, et plusieurs autres assaillants, dont Blue Moon, par exemple. Il s’agit d’un jeu de stratégie où le déplacement se fait sur des cases, comme un échiquier.

Au début du jeu, vous incarnez le jeune Andy, mais vous pourrez changer de général, ce qui a un impact tactique, plus tard dans le jeu. Votre but est simple : gagner toutes les batailles pour remporter la guerre. Pour ça, il y a deux moyens : éliminer toutes les troupes ennemies sur le terrain ou capturer leur quartier général, très souvent bien gardé à l’autre bout de la map.

Pour ça, vous disposez de vos propres troupes, réparties en plusieurs catégories : infanterie, tank, aérien et marine. Chaque unité dispose d’une portée de déplacement, de tir, d’une barre de vie et de munitions. Pour le reste, voyez ça comme un pierre-feuille-ciseau géant : les tanks sont efficaces face aux soldats à pied, mais faibles face aux canons ou aux hélicos, etc. À vous de maitriser l’art de la guerre pour en sortir vainqueur.

Stratégie et jeux de pouvoir

En plus de vos troupes, il y a votre général (et celui adverse) qui représente votre avatar dans le jeu. Sur le terrain, celui-ci communique avec Nell, à la base d’Orange Nation. Il dispose également d’une jauge de pouvoir que vous pouvez déclencher pendant un tour lorsqu’elle est pleine. D’où l’intérêt d’acquérir différents généraux pour utiliser le plus adéquat dans chaque combat.

A la fin d’un affrontement, vous recevez une note vous évaluant sur vos qualités en combat : stratégie, force et vitesse. En fonction de la note, vous gagnez des pièces à dépenser dans la boutique du jeu. Là, vous pouvez acheter des cartes pour faire des combats en escarmouche hors campagne, mais aussi des artworks du jeu ou encore les fameux généraux pour la campagne.

D’ailleurs le jeu est extrêmement riche et vous en aurez pour votre argent :

• Vous avez les deux jeux Advance Wars. Le second est grisé lorsque vous lancez le jeu afin de ne pas vous spoiler certains éléments de la campagne du premier. Mais en cliquant dessus vous pouvez quand même le lancer si le cœur vous en dit.
• Il y a un mode Versus où vous pouvez affronter l’ordinateur ou jusqu’à 3 adversaires IRL, sur la même console ou en multi local.
• Le mode en ligne permet de jouer via Internet à condition d’avoir un abonnement au service Nintendo.
• Le mode Quartier Général permet de jouer sur les cartes achetées dans le magasin avec comme objectif de battre l’IA le plus rapidement possible.
• Le créateur de carte, pour personnaliser entièrement une zone de guerre, de la nature du terrain à la météo en passant par les bâtiments ou les troupes présentes au lancement de la partie. Vous pouvez partager vos créations en ligne et bien sûr récupérer celles des joueurs du monde entier.

Advance Wars 1+2 : patience et réflexion

Advance Wars 1+2 Re-Boot Camp est un jeu de stratégie au tour par tour. Chaque tour représente une journée pendant laquelle vous pouvez déplacer chaque unité une fois, ou lui faire faire une action : tirer, capturer une ville, se déplacer. Lors de votre réflexion, vous devez prendre en compte plusieurs facteurs : la portée de tir des unités adverses, mais aussi le terrain : il y a les plaines, les montagnes, les forêts, les rivières, les routes et les villes. En fonction de là où sont les unités, vous ferez plus ou moins de dégâts ou pourrez être à couvert.

Malgré son aspect très dessin animé, le jeu propose un challenge assez corsé. Heureusement, il y a deux modes de difficulté : le mode classique, correspondant à ce que proposaient les jeux à l’époque, et un mode facile. Dans ce dernier, l’IA ne fait pas de mouvements trop agressifs et la notation finale est plus souple. Les amateurs de défi se lanceront dans l’aventure en mode classique.

D’ailleurs, le jeu bénéficie d’un vrai lifting : des modèles 3D lisses, colorés et mignons, des animations fluides et, nouveauté, un doublage français partiel. Lors des quelques dialogues que propose le jeu pour rythmer la campagne, vous pourrez entendre les voix de tous vos personnages. Un ajout sympathique pour justifier en partie cette appellation de Re-Boot.

Quel public pour Advance Wars 1+2 Re-Boot Camp ?

Si le jeu bénéficie d’un vrai lifting, le fond, lui, ne change pas d’un iota. Vous retrouvez donc exactement les mêmes jeux qu’il y a 20 ans, dans une version plus jolie. Ne vous attendez alors pas à découvrir un pan inexploré de l’histoire. Tout au plus, vous pourrez débloquer des artworks et autres contenus bonus via le magasin.

Ce qui risque de freiner les joueurs de l’époque qui ont encore leurs cartouches de jeu. Car repasser à la caisse pour un contenu, aussi généreux soit-il, déjà connu peut laisser songeur. Cependant, si vous ne connaissez la série que par son aura légendaire de grand classique qui traverse les années, alors il faut foncer pour vous le procurer. Parce que le jeu est vraiment riche et les amateurs de combats stratégiques vont en prendre plein les yeux et les neurones.

Mais vraiment, ne vous fiez pas à son aspect cartoon en pensant jouer à un jeu simple misant tout sur la narration. Cette dernière est très légère, malgré quelques rebondissements sympathiques, et vous passerez plus de temps sur le terrain qu’à lire l’histoire. Toutefois, elle fait le taf et permet de lier les différentes séquences de combat entre elles. Advance Wars 1+2 Re-Boot Camp est une excellente compilation modernisée qui n’apporte malheureusement pas de nouveauté à des jeux datant d’il y a 20 ans, mais qui n’ont absolument rien perdu de leur charme.

Les plus

Les moins

Les notes

Conclusion