Quelques heures après la présentation officielle de la Nintendo Switch et de quelques uns de ses jeux, notre rédaction a eu la chance d’essayer la bête. Lors d’un événement dédié à la presse, Nintendo France nous a convié à découvrir la console de nouvelle génération, plutôt prometteuse sur le papier. Mais dans les faits, manette en main, qu’en est-il vraiment ? Début de réponse dans notre premier test de la Switch.
Switch : de gros enjeux pour Nintendo
Le premier contact, visuel, avec la remplaçante de la Wii U est positif. Plus séduisante que sur de simples images ou vidéos, la Switch s’offre un design élégant, tout en disposant d’une taille “mini” assez plaisante. Moins imposante qu’une Wii, la console next-gen se détache de son socle (mode console de salon) pour devenir nomade. Dans les deux cas, la console propose plusieurs modes de contrôles grâce à son concept révolutionnaire, puisque les Joy-Con remplissent plusieurs fonctions.
Les atouts de la Switch : Concept hybride et détection de mouvements
Lorsque l’on joue sur un écran de TV, le pad se présente comme n’importe quelle manette. Un pad bien conçu qui permet de jouer à un Ultra Street Fighter 2 -à titre d’exemple- de manière intuitive. Mais une fois les Joy-Con désolidarisés de leur base, différentes façons de jouer s’offrent aux joueurs. Tout d’abord, le gamer peut entrer dans une partie avec un Joy-Con dans chaque main. Voilà qui nous fait immédiatement penser à des manettes de contrôle de réalité virtuelle. Un casque serait-il en préparation ? C’est ce que nous pensons, oui. Toujours est-il que par ce biais-là, on dispose de commandes très ergonomiques. Après une bonne dizaine de minutes d’entraînement, les touches s’assimilent naturellement et offrent, réellement, quelque chose de nouveau. Une nouvelle expérience, en somme.
Ensuite, il est possible d’utiliser un seul joy-con en l’inclinant histoire, par exemple, de disposer de contrôles plus basiques, qui s’adapteraient parfaitement à un jeu “oldschool”, façon Wiimote placée à l’horizontale et dans un esprit manette Nes. Dans cette position, de petits volants sont également adaptables, sur un Mario Kart 8 Deluxe par exemple. Là encore, la Wii est passée par-là. Déjà vu, donc, mais toujours efficace. Ensuite, les deux Joy-Con peuvent être adaptés directement sur l’écran portable de la console, afin de disposer d’une véritable console nomade. Une fois en main, l’ensemble fonctionne bien et s’apprivoise instantanément. Agréable. Enfin, pour les parties à un ou deux joueurs (car il est possible de jouer à deux sur un même écran en mode nomade !), il suffit de détacher les deux joy-con, un pour chaque personne. Là encore, Nintendo innove.
Testée également durant cette séance, la manette pro (non-livrée dans le pack Switch “de base”). Niveau ergonomie, elle s’inspire du pad pro sorti sur Wii U. En d’autres termes, cette manette se révèle bien pensée et parfaitement adaptée à un titre comme Splatoon 2, à titre d’exemple. Petit plus, la présence d’une fonction gyroscopique. Ainsi, les mouvements réalisés avec le pad seront reconnus par la console, grâce à la caméra intégrée sur le hardware. Car, évolution propre à la Switch, la vieillissante sensor-bar des Wii et Wii U disparaît pour faire place à un technologie nettement plus avancée.
Console Nintendo Switch avec paire de Joy-Con – gris
Nintendo Switch : 1, 2 Switch Samurai par magjeuxhightech
Nintendo Switch : les encouragements, mais peut mieux faire !
Au final, pour en revenir à la question “Nintendo Switch : top ou flop”, posée dans notre titre, il nous sera difficile de vous répondre avec certitude. En fait, tout dépendra de vos attentes. Comme évoqué plus haut, si vous êtes principalement en quête de visuels à couper le souffle, la PS4 (ou carrément le PC…) resteront les références. Mais comparer une console Nintendo à un hardware Sony/Microsoft, de nos jours, n’a plus lieu d’être. Différence de moyens, de politique et d’approche en matière de façon de jouer.
Outre cet aspect hybride, la Switch remet au goût du jour la détection de mouvements mais “façon Nintendo”. En d’autres termes, l’amusement est au coeur du projet. Si la Wii U avait perdu sa cible familiale acquise sur Wii, la Switch devrait la récupérer, au moins en partie. Grâce à des jeux comme 1,2, Switch (impressions à venir, visionnez nos vidéos) voire, Arms (qui pourrait plaire à la fois aux joueurs casual et expérimentés), les joueurs à la recherche de détente en soirée seront très certainement comblés. La convivialité est donc de retour, chez Nintendo. Une bonne nouvelle ? Oui.
“nous résumerons l’approche de Nintendo, avec sa Switch, par un simple “Think different”
Reste la question, plus épineuse, des joueurs d’expérience. Pour l’heure, les adeptes de titres AAA pourraient être frustrés. Pas de FPS ni de Survival-Horror, aucune future grosse licence d’éditeur tiers (RE7, Red Dead 2, Mass Effect Andromeda, Marvel vs Capcom, etc.), le sujet est délicat. Et lorsque l’on voit le peu ambitieux Ultra Street Fighter 2 (remix de la version HD) produit par Capcom, éditeur qui -pour le moment- ne prend pas le risque de porter ses futurs hits 2017, il est bon de se poser la question du soutien des éditeurs tiers. Pour l’heure, plusieurs d’entre-eux semblent encore frileux. Le traumatisme de la Wii et de la Wii U ? Sans aucun doute. Reste que certains joueurs pourraient ne pas apprécier ce “traitement”. Les joueurs n’ont jamais apprécié le fait d’être relégués au second plan, ce qui ce comprend aisément.
Nintendo Switch : “Think different” ?
En résumé, si la console, ses fonctionnalités (gyroscope, vibration, accéléromètre, écran) et ses accessoires sont très bien conçus, c’est au niveau des jeux que Nintendo doit faire mieux. Sous réserve de futures annonces, bien évidemment. Le public familial est sans doute, selon nous, acquis. La fan-base de Nintendo également, bien que les joueurs attendent encore plus (Métroid, F-Zero, un nouveau Super Smash Bros. etc.) pour assurer le succès de la console au-delà des premiers mois. Le prochain E3 pourrait d’ailleurs, à cet égard, être décisif.
Par contre, les joueurs en quête de jeux plus matures (FPS, Survival, simulations auto, etc.) sont en droit d’être sceptiques. Car, pour l’heure, il y a un sérieux manque en la matière. Reste aussi la question du prix, qui fait débat. 329 euros (tarif annoncé par les revendeurs mais susceptible de descendre sous la barre des 300 euros), certains trouvent cela trop coûteux. De même, un kit de joy-con supplémentaire se vend 80 euros. Là encore, tout le monde ne le comprend pas. Le spectre de la Wii et de ses nombreux accessoires a sans doute traumatisé certains d’entre-nous.
Toutefois, il faut bien comprendre que Nintendo vend de la différence et une identité particulière. Une firme qui ne fait rien d’autre que du jeu vidéo ne peut se permettre de brader ses produits, contrairement à Microsoft et Sony, qui peuvent vendre à perte sans conséquences néfastes sur leur santé financière. Coûteux dans l’absolu, les accessoires et consoles Nintendo vous apporteront toutefois une façon de jouer unique, que vous ne trouverez nul part ailleurs. Idem en matière de software (sachant que les jeux sont tous tarifés, pour le moment, sous la barre des 60 euros, il faut le stipuler !). Une politique qui peut, toutefois, faire fuir les éditeurs tiers et leurs licences AAA, c’est un fait. Alors, l’investissement vaut-il le coup ? Si vous cherchez de la convivialité et un vent de fraîcheur vidéoludique, oui. Et si vous êtes patients, il y a fort à parier que des packs et baisses de prix seront lancés d’ici la fin de l’année. Ceci étant dit, en l’absence de nombreuses licences AAA, les hard-core gamers, eux, n’auront pas intérêt à craquer. Du moins pour l’instant.
Pour notre part, nous résumerons l’approche de Nintendo, avec sa Switch, par un simple “Think different”…Pour ce qui est du succès commercial, seuls les joueurs en décideront. De notre côté, nous adhérons à 75%, car la cible est atteinte selon nous. Et la caractère innovant de Big N s’y retrouve totalement. Mais il y a matière à faire mieux niveau jeux….