attack on titan TV, séries, ciné

Attack On Titan : la raison surprenante du ban en Chine


Saviez-vous que même les mangas les plus populaires ne sont pas à l’abri de la censure ? C’est bien le cas d’Attack On Titan. L’œuvre de Hajime Isayama devenue culte à l’échelle mondiale, est officiellement interdite en Chine depuis 2015. Ce bannissement soulève de nombreuses controverses et illustre bien les tensions entre art et pouvoir.

D’autres raisons derrière le bannissement du manga

En 2015, le ministère chinois de la Culture a banni Attack On Titan aux côtés de 38 autres œuvres jugées « violentes, pornographiques, terroristes ou contraires à la moralité publique ». Si vous connaissez bien la thématique de l’œuvre d’Isayama, ces accusations ne vous surprendront pas. L’anime et le manga présentent des scènes graphiques où des Titans, des géants anthropophages, dévorent brutalement des humains. Le protagoniste Eren Yeager lui-même n’est pas exempt de violence. Son attaque sanglante contre la ville de Mahr ressemble bien à une attaque terroriste, causant des centaines de morts.

Star Wars : un anime très mignon sur Grogu ?

Les Titans, souvent nus, ont aussi reçu des critiques pour des raisons absurdes de « pornographie, ». Cela semble néanmoins déplacé, car ils ne disposent d’aucune caractéristique sexuelle. Ces éléments visuels, associés à des thèmes sombres comme le génocide et la destruction, expliquent en partie la décision de bannir l’œuvre.

Cependant, des raisons plus politiques semblent également entrer en jeu. Très populaire à Hong Kong, Attack On Titan est parfois perçu comme une métaphore de la lutte pour la liberté. Les manifestants pro-démocraties y voient un parallèle entre la résistance des habitants des murs face aux Titans et leur propre combat contre le contrôle de la Chine continentale. Une sculpture du Titan Colossal a même été utilisée lors de manifestations en 2014, symbolisant l’oppression de la Chine sur Hong Kong. Ce bannissement s’inscrit aussi dans une volonté plus large de limiter l’influence culturelle japonaise en Chine.

Les controverses autour d’Attack On Titan

En creusant un peu plus, l’histoire complexe de Attack On Titan reflète les tensions historiques entre le Japon et ses voisins, en particulier la Chine et la Corée. Certains personnages, comme Dot Pixis, s’inspirent directement de figures militaires japonaises controversées, notamment Yoshifuru Akiyama. Ce dernier est impliqué dans des conflits sanglants avec la Chine à l’époque impériale. Ces références historiques ont suscité de vives critiques, notamment en Corée du Sud, où le manga est parfois accusé de glorifier l’Empire japonais.

La Chine n’est pas seule à avoir banni cette œuvre. En Russie, Attack On Titan a été interdit pour sa violence présumée envers les enfants, tandis qu’en Malaisie, les Titans ont été censurés pour porter… des pantalons ! Ce bannissement s’inscrit dans une longue liste d’animes interdits en Chine, parmi lesquels Death Note, Tokyo Ghoul ou encore Claymore.

Ces interdictions soulèvent une question plus large : peut-on véritablement empêcher une œuvre culturelle de traverser les frontières ? Surtout lorsqu’elle aborde des thématiques universelles comme la liberté et l’oppression ? Attack On Titan, malgré ses controverses, reste une œuvre puissante qui résonne au-delà des murs de la censure.