DiRT 5 (Test) : Pas digne de ses prédécesseurs
- Editeur:Codemasters
- Developpeur:Codemasters Cheshire
- Supports:Google Stadia, microsoft windoxs, PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series X
- Genres:Course
- Nombre de joueurs:1 à 4 / Online
- Date de sortie:06 novembre 2020
Parmi les références des amateurs de rallye, la série Colin McRae / DiRT de Codemasters s’offre un 14e opus en 2020 : DiRT 5. Un titre unique en son genre, loin de ses prédécesseurs les plus récents.
DiRT 5 succède en effet à DiRT 2.0, jeu axé sur simulation et reconnu pour son pilotage proche du réel. Or ce nouvel opus part complètement à l’opposé, vers une conduite arcade accessible à tous. Ce nouveau titre conserve toitefois des courses et épreuves « sérieuses », avec majoritairement des courses. Nous ne sommes donc pas non plus dans un DiRT Shodown, reposant sur la destruction sans prise de tête.
Une conduite arcade douteuse
Tout cela fait un peu penser à la série Project Cars, avec un pilotage initialement typé simulation, avant l’arrivée du 3e opus. Le pilotage n’est pas le seul point commun entre ces deux titres. PCars 3 comme DiRT 5 partagent aussi une ambiance. Cela est frappant lorsque l’on se balade dans les menus. Bref, Codemasters joue désormais de plus en plus sur la corde du jeu accessible à tous. Mais que cela vaut-il?
Côté conduite, le constat est de suite mauvais. Le jeu manque singulièrement de sensations à la manette (nous avons aussi testé au volant, n’essayez pas). Le plus criant reste les réceptions des sauts, puisque les suspensions sont inexistantes. La voiture s’écrase lourdement (on se demande même comment elle résiste)… puis repart comme si rien ne s’était passé. Les petites bosses sont aussi difficiles à gérer. Bref on a plus l’impression d’être dans une caisse à savon qu’une voiture de rallye prévue spécialement pour ça. D’autant que la gestion des vibrations est inexistante sur la manette. Visuellement ça ne donne rien, le feeling n’y est pas… et nous non plus.
La Carrière DiRT 5 vend du rêve
L’autre déception de ce jeu réside dans le mode Carrière. Codemasters nous a régulièrement teasé une trame intense, une vraie histoire. Citons même un « récit profond mettant en vedette les plus grands acteurs de voix du jeu vidéo », Troy Baker et Nolan North.
Bon, ne faisons pas durer le suspens, tout cela ne présente qu’un intérêt limité. Les joueurs se contenteront d’enchaîner les courses diverses et variées sans réel lien. Il y a plusieurs chapitres dans l’histoire, déblocables avec des points suivant nos performances. On trouve aussi plusieurs embranchements de progression, mais les choix ne sont pas déterminants. Il est aussi bien possible de faire une course d’un embranchement, puis d’effectuer l’autre juste après et poursuivre.
Le mode s’entrecoupe effectivement de différents podcasts animés par Troy Baker et Nolan North. En elle-même, l’idée est intéressante. Ce format est unique, mais il est mal exploité. En fait, quel est leur intérêt? Ils ne sont pas déterminants pour la suite de l’histoire et n’apportent que peu d’éléments sur nous et nos adversaires. D’autant que les dialogues sont parfois un peu lourds et les sous-titres pas forcément justes.
Notons toutefois l’aspect intéressant du sponsor. Notre soutien nous rapporte plus ou moins d’argent selon nos performances à chaque course, mais aussi des livrées et autres bonus. Les épreuves Carrière peuvent aussi se disputer en collaboration avec 3 amis via l’écran partagé. Ça, c’est plutôt sympathique.
DiRT 5, le contenu est à la hauteur
DiRT 5 brille également majoritairement par son contenu global. Le jeu propose ainsi de très nombreuses voitures. Plusieurs classes différentes sont présentes (rallycross, rallye raid, buggys et autres). L’intérêt réside aussi dans le fait que les marques et modèles réels de voitures y figurent. Citons ainsi Peugeot, Skoda, Ford ou encore Volkswagen.
Ces véhicules se customisent à sa guise via un éditeur de livrées. L’utilisation de ce dernier est assez aisée et de très nombreuses options sont possibles. Les couleurs sont multiples, les effets aussi et les stickers ne manquent pas, tout comme le contenu à débloquer. On prend un réel plaisir à créer ses livrées.
Le contenu à débloquer donne d’ailleurs un véritable intérêt à ce titre. L’argent tombe assez facilement et on aurait envie de rouler, progresser simplement pour avoir accès à de nouveaux aspects du jeu. Si seulement tout le reste n’était pas aussi peu motivant…
Au menu, courses, courses et courses…
Le titre propose ainsi de nombreux types de jeu, la plupart tournant autour de courses autour du monde. Un bon moyen de voyager pour pas cher en période d’épidémie. Outre les classiques Contre-la-montre ou Jeu Libre, on retrouve ainsi des épreuves sur circuit fermé extrême comme le LandRush ou des manches de Rally Raid en peloton sur un parcours dans la nature. Citons aussi le Pathfinder, parcours très technique parsemé de montées impossibles ou le Sprint, course sur ovale.
Les tracés, s’ils sont simples, ont l’avantage d’être variés et proposent des environnement très différents d’un parcours à l’autre. L’ajout d’une météo dynamique rend le tout plus croustillant. On peut ainsi démarrer une course sous un soleil écrasant, grimper une montagne sur un sol détrempé et boueux pour finir au sommet sur de la neige. Globalement c’est intéressant mais cela ne convainc toutefois pas, puisque l’on tourne assez rapidement en rond.
… Rythmées par les caprices des IA et les murs invisibles
D’autant que l’expérience de course globale est aussi peu réussie. En fait, pour gagner, il faut presque simplement s’appuyer sur ses adversaires. Une fois ceci fait, la tête n’est jamais bien loin et même avec une IA au maximum de sa difficulté, les adversaires se dominent facilement avec un peu d’expérience. D’autant que la plupart des épreuves sont prévues pour 12. Les tracés sont larges et les virages se passent tous assez facilement.
Dans ce contexte, le Playgrounds permet de changer un peu d’air. Ce dernier met à l’épreuve la créativité des joueurs avec un éditeur de circuits. L’occasion de proposer ses propres tracés tous plus déjantés les uns que les autres. Trois types d’épreuves sont ensuite possibles, à savoir Gymkana (mode un peu libre), Gate Crasher (franchissement de portes) et Smash Attack (percussion de ballons rapportant des points). Bref, sur ce point, il y a de quoi faire.
- Le contenu
- Pas prise de tête
- Les options de création de livrées et de tracés
- Les différents modes de jeu
- La météo dynamique
- Les environnements variés
- La conduite sans sensation
- Les IA trop faciles à dominer
- Les effets visuels irréels des chocs et réceptions après les sauts
- La Carrière qui n’est pas au niveau attendu
- Beaucoup trop de bugs actuellement
- On tourne en rond rapidement
- Les murs invisibles entre les voitures ou sur les bords du circuit
Il est au final difficile de savoir ce que Codemasters vise avec ce nouvel opus. Après un brillant DiRT 2.0, l’impression qui se dégage de ce DiRT 5 est que le studio a tiré le frein à main, fait un 180° et est reparti en sens inverse de sa progression. Le problème n’est pas que ce jeu soit une arcade ou une simulation. Ce dernier ne nous emballe simplement pas, voire nous ennuie rapidement. Ne parlons pas des différents bugs actuels qui font que le jeu crash et se réinitialise à chaque nouvelle utilisation. Bref, DiRT 5 est le genre d’opus que l’on utilisera quelques fois par an si on a un peu de temps libre. Sans plus.