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Interview croisée (Finales Gran Turismo) : nos français ont du talent !


A l’occasion des Finales Mondiales Gran Turismo, nous avons pu rencontrer les trois pilotes français qualifiés en Nations Cup : Pierre Lenoir (RC_Snake91), Anthony Duval (RC_Atho) et Florent Pagandet (Jomas_74). S’ils n’ont pas réussi à aller jusqu’en finale (it’s a gâchis*), ces derniers ont néanmoins accepté de se livrer dans une interview pleine de rires et de complicité…

Le Mag Jeux High Tech : Salut les gars, est-ce que vous pouvez vous présenter ?

Pierre Lenoir : Alors moi c’est Pierre Lenoir, j’ai 31 ans et je suis animateur dans les écoles.
Anthony Duval : Moi c’est Anthony Duval, j’ai 28 ans et je suis chauffeur-livreur
Florent Pagandet : Florent Pagandet, j’ai 23 ans…
PL : Et il porte un béret ! (rires)
FP : Et je porte un béret et (redevenu sérieux) j’ai fait des études en statistiques au niveau master

LMJHT : Quels sont vos premiers souvenirs de jeux de course ?

PL : C’est Gran Turismo 1. Un pote de mon frère l’a ramené à la maison et… j’étais vraiment nul !
AD : Moi c’est GT1 aussi. Un jour mon frère m’a dit « regarde ce jeu, c’est un truc de dingue » ! A l’époque je m’en foutais complètement mais petit à petit il m’a mis dedans.
FP : Même chose, mon premier souvenir c’est GT1, mais avec mon père. Pour être plus précis, Grand Valley Speedway en Viper GTS bleue à bande blanches. Premier virage… premier accident ! (rires)

LMJHT : Quand avez-vous commencé à prendre tout cela plus au sérieux ?

PL : Direct ! J’ai vu que j’étais un génie et… nan pas du tout ! (rires) En vrai c’était en 2005 quand j’ai eu mon volant (un Logitech DFT). Au début j’étais très loin des meilleurs mais à force de pousser je me suis rapproché.
AD : Pareil que Pierre, c’était en 2005 aussi. A l’époque j’étais sur les forums Playstation et il commençait à y avoir des évènements, … J’avais que 15 ans donc je ne pouvais pas y participer mais c’est cela qui m’a lancé. Je me suis entraîné pendant un an et l’année d’après j’ai fait demi-finaliste des championnats de France.
PL : Et c’était qui ton idole ?
AD : Pierre Lenoir (rires)
FP : Ça a commencé à être un peu sérieux en 2011 dans un magasin à côté de chez moi. Il y avait une épreuve de contre-la-montre que j’ai gagnée à raison d’une seconde au tour. Mais là où j’ai vraiment pris conscience que j’étais peut-être pas trop mauvais, c’est quand j’ai commencé à faire des championnats en ligne en 2012-2013.

LMJHT : Vous pensiez en arriver à des championnats du monde à Monaco un jour ?

PL : Je pense que même Kaz il pensait pas ça. C’est un truc de dingue, personne ne pouvait l’imaginer.
FP : Ah non, à quatre ans, je ne pensais pas à ça (rires)

LMJHT : Comment avez-vous progressé pour en arriver à votre niveau actuel ?

AD : Moi c’était vraiment palier par palier. Déjà, passer de la manette au volant a été un gros “step”. Après j’ai eu une longue stagnation, mais les nouvelles générations de consoles et le fait de passer sur d’autres jeux m’ont permis de m’améliorer. J’ai aussi changé de style de travail en faisant plus de hotlap et maintenant avec GT Sport, je me concentre vraiment sur les courses. Donc je peux être rapide en qualifs et régulier en course.
PL : Pour ma part, j’ai eu beaucoup de mal à m’adapter au volant. Mais un jour, il y a eu un déclic et ça a été beaucoup mieux. Disons qu’il y a eu un gros palier et après j’ai juste travaillé mes acquis.
FP : Je suis plus comme Anthony, palier par palier. Après l’Esport European League (en Mai) j’en ai vraiment passé un. J’ai vu tous mes défauts, surtout en vitesse de pointe et agressivité et j’ai essayé de les corriger. Donc disons que petit palier par petit palier, j’ai réussi à m’améliorer et c’est ce qui me permet d’être qualifié.

LMJHT : Comment est-ce que vous vous entraînez ?

PL : Personnellement, je suis du genre à faire de longues sessions. Par exemple, tu ne vas pas me croire, mais pour la GT Academy j’ai fait une session de 13 heures sans faire autre chose que « Start – Recommencer » ! Je me suis dit « tant que j’ai pas battu mon temps, je vais pas me coucher » et… 13 heures après, je l’ai pas battu ! (rires) Mais je suis allé dormir et le lendemain en 30 minutes j’étais plus vite. Donc je suis un persévérant, capable de faire de grosses sessions.
AD : Je suis un peu dans le même style que Pierre. Je vais rouler 3-4 heures, pas forcément avec un objectif de temps mais je sais que le jour d’après, je vais aller plus vite.
FP : J’ai différents types d’entraînement selon le type de course. Généralement, je vais jouer 1h30 puis aller faire autre chose à côté (guitare,…). Après, comme Anthony et Pierre, je sais que je travaille beaucoup la nuit et en général, je suis plus vite le lendemain. Je fais aussi du hotlap, puis je teste beaucoup les pneus, et je fais des simulations de course. J’essaye de ne rien laisser au hasard.

LMJHT : Pierre un mot pour décrire Anthony, Anthony, même chose avec Florent puis Florent avec Pierre.

PL : Hmmm c*nnard ! (rires) Non, je dirais passionné, parce qu’au final on est là depuis le début et on kiffe ce qu’on fait.
AD : Jomas, il ne sort jamais du lot mais il est toujours là. Il fait 1er français de la saison régulière, il a failli se qualifier aux repêchages. Il est toujours là.
FP : Pierre c’est un guerrier. Mental, vitesse, agressivité, il ne lâche jamais rien et a tout d’un guerrier.

LMJHT : Qu’envisagez-vous pour le futur ? Explorer de nouveaux jeux, faire du simracing votre métier, ou alors, arrêter ?

PL : Moi c’est GT GT GT GT. Je n’ai jamais changé de jeu, alors si je pouvais en vivre, oui ça serait bien.
AD : Au vu de l’ampleur que prennent les compétitions, je vois pas l’intérêt d’aller sur d’autres jeux. Gran Turismo c’est clairement les n°1. Après, on va avoir une petite période sans rien, donc je vais peut-être me mettre un peu à Assetto Corsa…
FP : Mais non, viens dans l’IGTL ! (International Gran Turismo League, ligue créé par Florent)
AD : (rires) Je verrai. Après, concernant en vivre ou pas, il faut que ça se décide dans l’année à venir. J’ai 30 ans, des projets à côté, alors soit ça marche, soit j’arrête tout.
FP : Pour moi qui ai 23 ans, si je peux en vivre, carrément ! Je sens que j’ai encore de la progression, donc c’est pas terminé. Après, j’ai toujours mon Master en statistiques sous le coude. Avec ça, au pire des cas, j’enlève mon casque et je deviens ingénieur de course.

*Lors des Finales Mondiales, certains de nos français se sont démarqués dans leur manière de parler anglais. Ainsi, un certain « It’s a gâchis » a pu circuler, devenant presque le mot d’ordre des représentants tricolores.

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