Test de L.A. Noire, remake à Los Angeles pour Phelps
- Editeur:Rockstar
- Developpeur:Team Bondi, Virtuos (Switch)
- Supports:Nintendo Switch, Playstation 4, Xbox One
- Genres:action/aventure
- Nombre de joueurs:1
- Date de sortie:Disponible
L.A. Noire est un précieux élixir sorti tout droit des cerveaux de la Team Bondi. Ce sera le seul et unique titre de la firme australienne mais Rockstar ne compte décidément pas en rester là. En effet l’éditeur renoue le contact avec de vieilles affaires en nous proposant la version remasterisée de L.A. Noire sur Playstation 4, Xbox One et maintenant Nintendo Switch. Cette dernière version utilise les composants tactiles de la nouvelle console Nintendo pour améliorer l’ergonomie dans les enquêtes. Cole Phelps est donc de retour à L.A. pour le plus grand plaisir des fans de l’époque et pour ceux qui n’ont pas pu mettre la main sur le titre lors de sa sortie originale. Nous sommes dorénavant face à la dernière chance de profiter de ce jeu inspiré et fidèle aux événements qu’il relate. Que nous réserve cette édition sur Playstation 4, affaire à suivre dans ce Test.
L.A. Noire nous plonge dans une ambiance fidèle
La première chose qui saute aux yeux est le poids du portage. Il ne faudra pas avoir peur de remplir sa console avec plus de 26 Go de données pour profiter de l’aventure et de la totalité des DLC. Une maigre investissement pour l’épopée qui nous attend. Cole Phelps, inspecteur dédié à la circulation dans L.A. nous embarque au fil de sa carrière. Il faudra donc l’aider à résoudre les différentes affaires afin qu’il puisse gravir ses échelons avec succès. Pour réussir cela il devra faire appel à son sens de l’observation et à son intuition durant toutes ses enquêtes. Car comme enquêteur principal, il sera de son devoir de découvrir les scènes de crime, les inspecter minutieusement afin de trouver les indices cachés et enfin, d’interroger les témoins et suspects. Et même si certains objets sont uniquement là pour brouiller, on arrive rapidement à faire le tri entre ce qui est utile à l’enquête et ce qui ne l’est pas. Phelps, tel Columbo, n’hésite pas a notifier tout ce qu’il trouve dans un petit carnet de notes qu’il est possible de consulter si jamais on se retrouve perdu dans l’aventure.
Et c’est dans ces enquêtes que L.A. Noire trouve toute sa force. En effet c’est le premier jeu (à l’époque) à offrir le Motion Scan, qui n’a pas pris une ride, même après toutes ces années. Le procédé offre des animations faciales hyper détaillées laissant transpirer les sentiments des personnages. Il faudra donc être très attentif aux expressions, à l’intonation et à la gestuelle des personnes interrogées. Tous ces éléments vous permettent de déterminer quelle méthode employer avec la personne lors de l’interrogatoire.
Si l’interrogé est plutôt coopératif avec vous, vous choisirez de l’amadouer pour qu’il continue à vous parler. Au contraire si vous sentez qu’il vous cache des choses, l’intimidation permettra surement de dénouer les langues. C’est une époque beaucoup moins procédurière et user de ses points fait parti du boulot. Enfin comme toute bonne enquête nécessite des preuves fiables, vos recherches vous permettront peut être d’accuser le suspect en le mettant face aux indices récoltés sur la scène et à l’extérieur pour l’incarcérer. Les enquêtes se trouvent extrêmement bien ficelées jusqu’à se sentir naître des compétences de détective en jeu.
Le Motion Scan employé dans le jeu est vraiment au point et on aime tous ces moments de stress que l’on passe à analyser le moindre vacillement du suspect. Même si au départ les situations sont assez évidentes, au fil de l’aventure vous devez faire face à des criminels beaucoup plus aguerris qui ne laisseront rien apparaître. Seules vos preuves feront la différence.
Au fil de vos interrogatoires et en cas de bon cheminement, vous récoltez des points d’expérience qui permettent de débloquer des indices pour les futures interrogatoires. Vous pouvez même faire appel à la communauté de joueurs de L.A. Noire via le club Rockstar, pour orienter vos choix dans les affaires. Afin de gagner le maximum de points il faudra faire bien attention à la petite musique lors des choix. Cette dernière indique s’il manque un indice pour aller plus loin, si on a tapé dans le mile ou encore si on est complètement à côté; au point de rompre le dialogue avec le témoin. Petit bémol sur ce point, vos choix ne seront que peu déterminants sur l’évolution de votre aventure. Aussi, ne comptez pas profiter de N fins différentes. Et même si vous placez un innocent sous les verrous, vous retomberez forcément sur vos pattes jusqu’à la prochaine affaire, la linéarité du scénario étant de mise. Au final l’importance principale sera d’obtenir une bonne évaluation lors de la clôture de l’enquête. Il faudra pour cela éviter de blesser des civils ou de détériorer les véhicules et la ville.
Les phases d’interrogatoires sont certainement le nœud central dans L.A. Noire, mais Phelps peut aussi réaliser d’autres actions, comme conduire un véhicule, répondre à des appels du central pour résoudre une fusillade, un vol, filer un suspect ou encore participer à une course poursuite en voiture. C’est peut être ici que le décalage est le plus flagrant; entre l’aspect hyper réaliste des visages est la rigidité presque robotique dans les mouvements. En effet ne vous attendez pas à des scènes d’échanges de tirs à la John Woo, vous seriez déçus. Les fusillades et phases d’action sont, pour la plupart, assez mollassonnes. Bien qu’introduites très dynamiquement par les différentes cinématiques en jeu et assistées par un travail de cadrage des caméras bien étudié, puis conduites par un fil rouge dont nous ne révélerons rien.
En définitive on se laisse très rapidement happer par l’ambiance qui émane de L.A. Noire. Ce Los Angeles de 1947, dégage une authenticité plus que palpable. On ressent clairement la collaboration qu’a pu avoir l’équipe de réalisation avec les historiens. Ce jeu est tout bonnement un gros réceptacle d’archives historiques allant même jusqu’à proposer l’affaire non élucidée du Dahlia Noir. Affaire au cours de laquelle le corps d’Elizabeth Ann Short avait été retrouvé sans vie et mutilée le 15 janvier 1947. Ce réalisme est encore largement poussé par toutes les sonorités jazzy offertes par la bande son exemplaire du jeu, signée Andrew Hale et une qualité de narration de doublage sans rature. C’est une réussite à tous les niveaux.
Si la PS4 et la Xbox One profitent uniquement de l’aspect upscale des textures, il serait dommage de passer à côté d’une version sur Nintendo Switch qui permet une utilisation bien plus poussée de l’écran tactile. Il ne s’agit ici clairement pas d’un remake, ne vous y trompez pas. Par contre le jeu profite bel et bien d’un affichage propre en 1080p à 4K pour la Playstation 4 et la Xbox One sans rature et d’un affichage de 720p ou 1080p selon l’utilisation dock ou nomade de la Switch. Nous n’allons pas non plus vous cacher que le jeu souffre d’un certain aliasing et cliping sur Switch lors de l’utilisation TV mais le jeu est tout à fait propre, fluide et très agréable sur l’écran de la console.
Il va sans dire que le jeu en vaut la chandelle et que cette aventure risque encore de marquer de nombreux esprits, pour peu qu’on se laisse tenter par un titre aux graphismes un peu dépassés, mais riche d’un gameplay inédit et à ce jour, pour nous, inégalé.
- Un niveau d'ambiance, de narration et de doublage sans fausse note
- Le Motion Scan toujours bluffant
- La qualité des enquêtes
- Des phases d'interrogatoire palpitantes
- Tous les DLC disponibles
- Un portage sur Switch de belle facture avec l'utilisation du tactile en permanence
- Des graphismes dépassés (2011 amélioré)
- De l'aliasing et du clipping sur TV avec la Switch
- Beaucoup de données à télécharger pour jouer
- Peu d'alternatives scénaristiques au final
- Les phases de combat mollassonnes
L.A. Noire jouit encore aujourd’hui d’un aspect assez novateur en terme de gameplay et cela même du haut de ses 6 ans depuis sa sortie originale. Le Motion Scan des visages n’a pris aucune ride et on aime résoudre les différents interrogatoires en faisant attention aux petits détails.
Phelps reste néanmoins toujours assez statique dans les phases d’action où la lourdeur des déplacements et des fusillades contraste réellement avec la qualité de modélisation et les animations des visages. Le jeu profite d’un portage en 1080p et 4K mais surtout d’une adaptation plus léchée sur Nintendo Switch avec l’utilisation du tactile de la tablette, même si un aliasing et un clipping faible ressortent un peu plus sur cette plateforme. L.A. Noire est et reste un jeu à faire ou refaire avec plaisir si ce n’est que pour profiter de l’ambiance authentique offerte par la bande son, les archives d’époque, la narration et les doublages qui participent à la réalisation d’un chef d’oeuvre.