[TEST] Art of Rally, la pépite indépendante, arrive en boîte sur Switch !

Art of Rally est le deuxième titre du studio indépendant Funselektor. Après Absolute Drift en 2015, le studio nous propose la même recette mais en version rallye. Sorti en 2020 sur PC, Art of Rally est sorti l’année suivante sur consoles. Et c’est seulement cet automne que la version physique débarque sur Playstation 5 et Nintendo Switch ! L’occasion idéale pour les amoureux du rallye de (re)découvrir cette pépite indé. Nous avons eu envie de tester la version Switch et sa Deluxe Edition. Est-elle à la hauteur des autres versions consoles ? La réponse avec notre test !

Art of Nostalgie.

Art of Rally est un jeu bien différent des autres, que ce soit au niveau de son gameplay, de sa caméra ou de son univers. Ici, aucune voiture n’est sous licence mais toutes sont reconnaissables ! Ainsi, une Alpine A110 va se nommer « la montaine » alors qu’une Subaru Impreza S5 WRC a pour sobriquet « the fujin ». Aussi, le jeu se concentre sur « l’âge d’or du Rallye » : en gros toute la période pré-WRC. Le mode carrière vous propose de vibrer avec les anciennes autos : du Groupe 2 au Groupe A en passant par le mythique Groupe B et son bébé avorté, le Groupe S ! L’occasion de retrouver des modèles emblématiques, comme la Mini, l’Alpine, les Groupe B, la première Impreza ou une Mitsubishi Lancer, mais aussi des modèles plus méconnus ou même des Vans et des camions… bien actuels eux, comme le Kamaz du Dakar !

Le titre propose plusieurs modes de jeux : carrière, contre-la-montre, rallye personnalisé, exploration libre et multijoueurs. Le mode carrière se compose de différents chapitres qui mettent en avant un des différents groupes présents dans le jeu. Vous commencerez avec le Groupe 2 et votre chemin se complexifiera jusqu’au Groupe A. A chaque fois, chaque chapitre est divisé en plusieurs années. Ces années sont elles-mêmes divisées en plusieurs rallyes eux-mêmes composés de plus ou moins de spéciales. Un mode carrière « à l’ancienne » mais très sympathique. De plus, les petites vidéos d’introduction de chaque groupe sont de toute beauté.

Le mode libre se divise en plusieurs zones, qui reprennent en fait les univers présents dans le jeu, à explorer. Vous pourrez y parfaire votre pilotage et récupérer différents collectibles (des lettres, des K7, des spots et un van). Un mode de jeu assez rare dans le domaine mais pourtant très sympathique ! Les « gros » développeurs feraient bien de s’en inspirer d’ailleurs (coucou Electronic Arts et Codemasters).

Le mode multijoueurs cache en fait quelques défis en ligne à réaliser dans un temps donné. Défis quotidiens et hebdomadaires qui sont bien connus des joueurs de jeux vidéo actuels.

L’ensemble vous occupera une bonne vingtaine d’heures, voire un peu plus. Ensuite, l’envie de vous faire plaisir au volant de l’un des bolides débloqués viendra augmenter encore un peu la durée de vie de ce Art of Rally. Débloquer oui, car Funselektor nous propose une évolution à l’ancienne. Ainsi, il faut avancer dans le jeu pour débloquer l’ensemble des voitures de rallye et des véhicules bonus. De plus, des livrées sont à débloquer en fonction de vos performances sur les spéciales et du nombre de « relances » utilisées dans chaque championnat. Aussi, il vous sera nécessaire de valider chaque championnat pour accéder au suivant et débloquer Gr.B, Gr.S et Gr.A ! Le jeu mise clairement sur la nostalgique, à tous les niveaux, et c’est un réel plaisir ! On est loin des jeux actuels où tout est disponible dès le lancement.

Jouer aux petites voitures.

Les jeux de voitures, depuis une vingtaine d’années, offrent généralement tous les mêmes vues : pare-chocs, capot, cockpit et arrière. Art of Rally se différencie avec une vue isométrique très novatrice pour le genre. Malgré cette vue, le jeu propose des décors fournis et plein d’arbres, bâtiments ou autres « obstacles » à la vision. Mais les développeurs sont allés jusqu’au bout de leur idée et la caméra voit à travers les objets. Un rond qui traverse les éléments du décor et qui nous permet de suivre à la trace notre petit bolide. Au final, on replonge en enfance avec cette caméra qui nous donne un peu l’impression d’être un gamin qui joue avec sa petite voiture. Une sensation très plaisante qui renforce le charme d’Art of Rally.

Cette caméra influe forcément sur le gameplay. Si celui-ci est plutôt axé arcade, le jeu indépendant n’en demeure pas moins une représentation assez réaliste des autos. Déjà, des aides sont présentes afin d’aider les joueurs novices ou de permettre aux plus aguerris d’avoir un gameplay plus « réaliste ». Mais c’est surtout le comportement des voitures qui frappe. Si une petite Mini des années 60 se pilote facilement, la monstrueuse Audi S1 quattro demande une certaine maîtrise de la puissance. D’autant plus que les spéciales peuvent vite se montrer piégeuses ! Ici, pas question d’aller tout droit sur une autoroute ou de ne faire que du dérapage. Il y a de nombreux virages, des sauts, des reprises délicates, des chicanes… et un public mobile à éviter ! Comme à l’époque, le public est au bord de la route voir sur la route. Des images du Rallye du Portugal des années 70-80 nous reviennent tout de suite en tête. Une preuve de plus que les développeurs voulaient nous proposer une ode au rallye d’antan. On avouera tout de même que le Level Design manque un peu de réalisme et qu’on aurait aimé des rallyes plus rapides, comme au Safari ou en Finlande. Au final, les rallyes sont assez proches les uns et des autres. L’Allemagne est peut-être celui qui ressemble le plus à sa « version réelle ».

Le seul bémol du jeu réside en fait dans son système de pénalités. On arrive vite à choper 5 secondes de pénalité pour un freinage raté, un accident, une sortie de route, etc… A la fin, cela peut peser lourd sur la note ! Bien entendu, il faut éviter que les joueurs coupent n’importe comment et finissent par faire du tout-terrain. Mais un autre système de pénalité aurait pu être mis en place. Parfois, ces secondes supplémentaires deviennent vraiment frustrantes et gâchent le plaisir de jeu, pourtant très important.

D’ailleurs, même dans la réalisation graphique les petits détails sont là pour donner du réalisme. En Allemagne, on retrouvera les fameux « Hilkenstein » (blocs de béton anti-chars) ou des chars justement. Au Safari, les animaux sont nombreux. Etc. Funselektor nous bichonne avec un jeu très artistique. En lançant notre première spéciale on comprend tout de suite mieux le titre, « Art of Rally ». Le jeu offre un côté poétique qui colle à merveille avec la nostalgie et la beauté de ce sport qui nous fait voir tant de beaux paysages. Les voitures, même si elles possèdent un côté cartoon, sont très bien modélisées. L’ensemble se marie à merveille. Art of Rally est une petite pépite d’un point de vue visuel. C’est le genre de création vidéoludique « simple » mais qui possède une véritable personnalité, une âme ! Funselektor nous offre une aventure rallystique bien différente de ce qui existe sur le marché.

La passion du rallye, autrement.

On le répète une fois de plus, mais Art of Rally est une ode à ce sport mécanique qui a eu le droit à de nombreux jeux vidéo depuis plus de 40 ans ! Chaque aspect du jeu est pensé afin d’apporter une touche originale tout en offrant un côté réaliste. Au niveau sonore, c’est également le cas. Bien entendu, les sons des moteurs ne sont pas une copie conforme de la réalité. Néanmoins, chaque voiture et chaque génération d’autos possèdent sa propre identité sonore. La discrète Mini apaise tandis que l’Audi quattro fait ronronner son moteur avec autant de force qu’un ours en rut. Encore une fois, les développeurs nous épatent.

La bande-son du jeu est très sympathique également. Alors oui, il faut aimer l’électro un peu rétro. Mais, encore une fois, ce choix va parfaitement avec le reste du jeu. Art of Rally c’est un mélange de plein d’ingrédients qui fait que la recette prend à merveille et nous séduit ! Cela passe par le gameplay, la réalisation visuelle et la bande-son aussi !

Malheureusement, la version Switch est clairement en dessous des autres. C’est assez surprenant pour un jeu « indé » qui enchaîne les supports comme Nikolay Gryazin enchaîne les rallyes ! Pourtant, c’est une réalité. Graphiquement, la version Switch est inférieure à ses cousines sur PS4, Xbox One, PC ou new gen. Techniquement, le portage ne s’est pas fait sans accrocs malheureusement : crashs, ralentissements, et quelques petits bugs. Visiblement, le studio en charge du portage n’a fait que prendre sa commande sans peaufiner sa copie. C’est bien dommage car un jeu comme Art of Rally se marie parfaitement avec l’aspect mobile de la Switch ! Reste à espérer que la sortie physique du jeu pousse les développeurs à proposer un patch correctif.

A propose de version physique, cette édition non-dématérialisée propose donc une jaquette inédite avec la MG Metro 6R4 en une. Mais aussi quelques bonus, comme un patch ou un poster. Certes plus chère que le jeu en démat, cette version « en dur » est néanmoins un indispensable. Que vous ayez déjà le titre ou non, il faut foncer sur cette version boîte d’Art of Rally. En plus de vous pousser à refaire une pépite vidéoludique, la boîte complétera à merveille votre collection et avec sa jaquette artistique, elle sera du plus bel effet dans votre collection ! Un autre aspect de l’art qui vient compléter la liste des différents arts mis en avant par la création de Funselektor.