Test de 2Dark : l’angoisse va-t-elle de paire avec le rétro ?

Par Julien Barthet , le 17 mars 2017 - 5 minutes de lecture

Avec 2Dark, c’est tout le génie de Gloomywood et, plus particulièrement, de Frédérick Raynal qui est supposé s’exprimer. Pour les plus jeunes d’entre-nous, sachez que Raynal est à l’origine, notamment, de l’excellent Alone in the Dark, l’une des références historique du genre survival-horror. Le maître de l’angoisse et de la peur nous revient cette année avec un titre pour le moins original. En effet, à l’opposé d’un Resident Evil 7, 2Dark nous propose un look rétro de plus en plus populaire ces dernières années. Ici, donc, c’est avant tout de part son ambiance sonore, ses jeux de lumières/obscurité et sa trame, que le soft est censé nous effrayer…Le challenge a-t-il été relevé par les développeurs ? Réponse dans notre test de 2Dark, sur PS4.

2Dark : le jour où tout bascule…

Tout commence lors d’une banale sortie en famille agrémentée de tentes et feu de bois pour une nuit de camping supposée paisible. Monsieur Smith, ex-détective prépare son feu pendant qu’épouse et enfants partent chercher du bois. Quelques cris plus tard, sa femme est assassinée alors que ses enfants ont disparu, dans l’obscurité. La vie du héros bascule alors, définitivement, dans le sombre, après une agression envers des tortionnaires d’enfants. Démis de ses fonctions, Smith poursuit malgré tout son enquête avec l’espoir secret de retrouver, un jour, ses enfants, où leurs dépouilles…

 

Avec 2Dark, on ne fait pas dans l’artificiel et la fioriture. Ici, pas d’interminables scènes cinématiques puisque que l’on se retrouve presque instantanément (après une rapide introduction) en plein jeu. Alors bien sûr, si pour vous le genre du Survival-Horror rime impérativement avec des graphismes “Super Mega Ultra Full HD Power”…ce soft n’est pas fait pour vous ! Car, ici, c’est du côté des effets de luminosité et de l’ambiance sonore que viennent les moments de peur, d’angoisse voire, de dégoût. Un visuel rétro -qui vous rappellera, peut-être, vos heures passées sur Megadrive ou Super Nintendo- pixelisé comme il faut, le tout via une vue de dessus offrant une vision assez large des scènes de jeu. Attention cependant, les décors n’en demeurent pas moins agréables à regarder.
Mais le fait de voir clairement une large surface autour du héros serait pur blasphème envers le style survival alors, pour corser le tout, vous devrez vous débrouiller avec une lampe de poche (ou un briquet), ce qui réduira considérablement votre vision des scènes. Heureusement, dans certaines pièces, Smith aura la possibilité d’allumer la lumière, histoire de procéder à une fouille approfondie du lieu visité. Entre deux pièces, notre enquêteur se la jouera provoque, par exemple en s’allumant une clope, comme ça, juste parcequ’il en a envie. Rassurez-vous, c’est vous qui lui ordonnerez de “s’en griller une”, histoire de ne pas inciter les non-fumeurs, cela va sans dire…

 

2Dark : une ambiance sonore bien maîtrisée

La bande-sonore, ici, joue parfaitement son rôle. Porte qui claque, son d’un briquet, pas, bouteille volant en éclats, bruitages lors d’un affrontement, 50% de cette atmosphère, à la fois pesante et angoissante, vient de cet aspect sonore. Belle maîtrise au passage. En effet, cela agrémente à merveille l’action, assez variée au final. Car outre ces phases de recherche au cours desquelles vous devrez mettre la main sur des documents, clés, badges et autres objets, le héros sera confronté à de multiples situations. Puzzles à résoudre, période d’infiltration (ce qui comprend, parfois, le vol d’une tenue d’employé), combats, soudoiement d’enfants (avec des bonbons…) ou actions d’empoisonnements, il n’y a pas matière à s’ennuyer ou à trouver le temps long.

D’autant que, pour en revenir aux objets, ils sont particulièrement nombreux -trop ?- et, pour certains, peuvent/doivent être combinés entre-eux. Ce qui enrichit, bien évidemment, le Gameplay de 2Dark. Toutefois, les nombreuses phases dans la semi-obscurité peuvent, à la longue, rendre l’avancée un peu laborieuse. Car il ne sera pas rare de passer à côté d’objets prépondérants en matière d’avancée dans le jeu. Patience et fouille méticuleuse seront, ainsi, cruciales, dans 2Dark.

 

Revenons maintenant aux phases de “fight”. Car ce survival-horror prend le parti de ne pas abreuver le joueur de multiples fusils et autres grenades servis par des munitions illimitées. Non, le titre de Gloomywood fait dans la finesse, la subtilité. Ainsi, le joueur devra, systématiquement, user de ses munitions avec parcimonie. De quoi rajouter, encore, au stresse généré par l’aventure, au cours de ses six niveaux. Une épopée particulièrement sombre, parfois gore et souvent dérangeante. Grande réussite sur ce plan de l’atmosphère, digne d’un bon roman policier. Par contre, déception du côté des combats, qui manquent cruellement de dynamisme et, au final, d’intérêt. Heureusement, cet aspect-là des choses ne représente qu’un faible pourcentage de temps de jeu…

Car c’est au niveau de la gestion des fameux “bonbons” que la mécanique de jeu déploie ses talents (image ci-dessus, à gauche). Attirer des enfants pour leur demander de réaliser des actions, désamorcer des pièges, interagir avec un interrupteur ou encore, créer des diversions, mieux vaudra en posséder suffisamment dans sa besace. Ce qui nous ramène à l’importance du temps consacré à la recherche pure.

Julien Barthet

Journaliste indépendant et auteur. Fondateur et Rédacteur en chef des plateformes : www.lemagsportauto.com et www.lemagautoprestige.com. Ex-Propriétaire et fondateur de www.lightningamer.com. Ex-pigiste à jeuxvideo.com

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