Test de Battlefield 1 : la nouvelle référence du FPS de guerre ?
Battlefield fait son grand retour cette année avec un opus s’orientant un peu à l’inverse de la tendance actuelle dans l’univers du FPS. Ainsi, Battlefield 1 déserte les classiques et désormais routinières guerres modernes pour revenir aux fondements avec la Première Guerre Mondiale. Oubliez les armes du futur, explosions magnétiques et autres fusils mitrailleurs ultra-rapides pour faire un retour vers le passé qui pourrait bien s’avérer salvateur. Les équipes de Dice seront-elles en mesure de réaliser l’exploit à savoir, produire la nouvelle référence du genre en misant sur des armements obsolètes et un chapitre d’histoire déjà largement traité par le passé ? Réponse dans notre test de Battlefield 1.
Battlefield 1 : Une campagne d’une grande diversité
Alors que le grand rival de Battlefield, un certain Call of Duty, mise sa réussite sur des armes ultra high-tech dans un futur aux empreintes S.F, le studio de développement Dice se positionne stratégiquement en vue de proposer quelque chose de “différent” aux joueurs. Lassés, pour certains, par les scénarios de guerres modernes, nombreux sont les gamers qui militaient pour le retour d’une bonne vieille guerre mondiale. Voeu exaucé puisqu’Electronic Arts nous propose son Battlefield 1, un FPS qui va nous faire voyager sur différents terrains de bataille symboliques de la 1ère guerre.
Attaquons nous donc à cette campagne qui, pour certains d’entre-nous -dont nous faisons partie- représente le principal attrait d’un FPS, bien au-delà des habituelles explications online entre joueurs déchaînés. Ce mode solo brille par son originalité puisque d’entrée de jeu, il est proposé au joueur de choisir entre plusieurs champs de bataille. Une fois le terrain sélectionné, il faudra ensuite terminer plusieurs grandes batailles, soit environ 1h à 1H30 de jeu par “chapitre” (ou champs de bataille).
Autre élément appréciable, la nature de ces champs de batailles, tous très différents les uns des autres. Vous passerez ainsi du désert de l’ Empire Ottoman en compagnie du Britannique Lawrence d’ Arabie à un débarquement impressionnant dans la péninsule de Galliponi, en passant par 3 champs de bataille bien distincts en France (Amiens notamment…) ou encore, à un affrontement particulièrement poignantdans les Alpes italiennes.
Pour chacun de ces chapitres, Dice nous propose une introduction scénarisée présentant le combattant/soldat qui sera mis en avant à cette occasion, le tout agrémenté d’une bande musicale toujours idéalement conçue. Cet aspect sonore contribue d’ailleurs pour beaucoup à l’ambiance si spéciale régnant dans Battlefield 1. Car, bien au-delà des standards du FPS, Battlefield 1 met réellement l’accent sur la scénarisation mais également sur l’émotion. Et concrètement, le résultat est juste stupéfiant. Une fois captivé par la petite introduction puis la musique, qui travaillent de concert en vue d’embarquer littéralement le joueur dans l’histoire, vous voilà propulsé sur le champs de bataille, baillonnette en main, prêt à en découdre. Et là, c’est la claque graphique ! Le moteur du jeu, le Frostbite, y rend l’une de ses meilleures copies avec des visuels d’une beauté à mourir, tant s’agissant des différents soldats évoluant à l’écran que des véhicules, décors et autres bâtiments ou éléments végétaux. Battlefield 1 est clairement l’un des plus beaux jeux disponibles sur consoles de nouvelle génération….
Cette claque technique se poursuit sur le plan des animations et des effets spéciaux. Un Zeppelin s’écrasant avec fracas sur le champ de bataille, un bâtiment en ruine s’effondrant sous vos yeux ou encore, une explosion gigantesque faisant voltiger de nombreux soldats, vous allez en prendre plein les yeux et de manière quasi-permanente ! Les effets de fumée, de brouillard ou d’eau (éclaboussures, flaques, etc.) sont absolument irréprochables comme tout ce qui est offert aux joueurs sur le plan visuel. Dans ces conditions, l’avancée se fait avec un bonheur rarement vécu sur ce type de soft, notamment lorsque votre personnage s’engouffre dans les tranchées, zigzaguant entre les barbelés, le tout dans une fumée noire, avec un masque à gaz pour ne pas succomber aux armes adverses ! “My God”, que c’est bon…
De quoi passer sur les quelques bugs de collisions, faux pas que nous pardonnons sans mal à Dice. D’autant que l’un des éléments faisant la force de Battlefield 1 est bien-là, la destruction du décors. Indispensable à la constitution d’une séquence de guerre réaliste, cet aspect-là rend le soft encore plus immersif et prenant. Des arbres pliant sous le feu des balles, des murs s’effritant au fil des impacts ou des structures en bois explosant après le passage d’une grenade, nous pourrions parler pendant des heures de cette interaction poussée à son extrême dans Battlefield 1. Impressionnant, magnifique, somptueux, poignant, émouvant, les qualificatifs ne manquent pas tant cette campagne solo rend une copie quasi-parfaite.
Bien sûr, les bruitages et sonorités d’ambiance sont pile à leur place, rendant, une fois encore, à merveille, l’atmosphère que nous pouvons imaginer lors de batailles aussi fratricides que celles vécues durant la première guerre. Voilà qui fait, aussi, prendre conscience de ce que pouvait être cette guerre pour les “gamins” qui y étaient engagés plus ou moins volontairement. Difficile de ne pas se laisser porter par l’émotion. Il y a bien longtemps qu’un FPS de guerre ne nous avait suscité pareils sentiments. Énorme coup de chapeau à Dice pour cela. Du grand art.
Penchons-nous aussi sur l’armement à disposition en commençant par les véhicules. Différents tanks, blindés, véhicules légers, avions et autres moyens de transports aquatiques sont au programme, en plus de choses plus “naturelles” puisque vous pourrez également effectuer de belles chevauchées aux commandes d’un pur-sang ou encore, aller délivrer un message à vos alliés en pilotant…un pigeon voyageur ! Evidemment, ces différentes possibilités enrichissent considérablement le gameplay de Battlefield 1, qui confirme ainsi son fil conducteur : la variété d’action.
Battlefield™ 1_20161129113123 par magjeuxhightech
Résultat, on ne s’ennuie jamais et chaque nouveau champ de bataille s’aborde avec excitation. Car dans le FPS édité par EA, il y a toujours une raison d’être surpris, stupéfait, coller à son siège. Et pas uniquement en raison de ce grand spectacle mis en oeuvre et soutenu par l’atmosphère poignante. Car dans certains cas, votre soldat devra aussi savoir se faire plus discret en vue d’éliminer peu à peu ses ennemis à l’arme blanche, pour d’avantage de discrétion. Transition parfaite pour évoquer les armes présentes dans le jeu puisque nombre d’accessoires de mêlée (pioche, pelle, masse, couteau, épée, etc.) sont disponibles alors que des pistolets (Gasser M1870, M1911, Kolibri, etc.), fusils d’assauts (M18 Tranchée, Atomatico M1918, Hellriegel1915, etc.) et de sniper et diverses grenades (gaz, incendiaire, fumigène, ani-char, etc.) et autres bâtons de dynamites se côtoient pour notre plus grand bonheur. Evidemment, l’arsenal est plus limité que dans un FPS de guerre moderne et c’est probablement de là, aussi, que vient le charme de Battlefield 1. D’autant que, comme à l’époque, ce type d’arsenal manque cruellement de précision. Il va donc falloir faire preuve -parfois- de patience et -souvent- de précision pour parvenir à atteindre vos cibles. Vous constaterez d’ailleurs au début certaines scènes désarmantes (sans mauvais jeu de mot…) avec ce soldat allemand qui se tient en face de vous, vous arrosant copieusement et paraissant éviter chacune de vos balles. Non, non, ne criez pas au défaut de conception, certaines armes étant réellement à la rue en matière de précision et, par conséquence, plus adaptée au corps à corps…
Vous l’aurez compris, la campagne solo de Battlefield 1 est une merveille absolue à tous niveaux, un bijou du genre et même, sans aucun doute possible LA référence du moment en matière de jeu de guerre. Fan de FPS vous songiez avec nostalgie aux émotions d’antan vécues dans un Medal of Honor : débarquement allié ? Et bien réjouissez-vous, Battlefield 1 renoue avec ce passé glorieux tout en enrichissant considérablement le genre (FPS) sans la moindre fausse note et tout en finesse. De notre côté, dans tous les cas, cela faisait une bonne douzaine d’années que nous n’avions vécu pareils moments, aux commandes d’une campagne solo dans un War-FPS. De quoi réconcilier le jeu de tir à la première personne avec les déçus du genre…
Battlefield 1 : une campagne multi online !?
Derrière ce titre tapageur se cache une subtilité. En effet, comme vous pouvez l’imaginer, la campagne solo de Battlefield 1 ne peut être jouée en ligne avec d’autres joueurs humains. Toutefois, Dice nous surprend une fois de plus en nous proposant un mode “opérations”, qui s’apparente un peu à une campagne puisque des cinématiques mettront en lumière le contexte de chaque “map” choisie, avec cette même atmosphère de haute voltige présente dans la campagne solo. Plus de 60 joueurs disséminés en deux groupes se retrouvent, ainsi, propulsés sur d’immenses champs de bataille avec pour unique objectif de sécuriser et récupérer un maximum de points donnés (un clocher, un bâtiment quelconque, une colline, etc…), chaque “partie” se jouant sur plusieurs épisodes.
Un joueur peu habitué au jeu en ligne appréciera sans nul doute le fait de pouvoir survivre plus de quelques secondes grâce, notamment au manque de précision (réaliste) de l’arsenal. De leur côté, les gamers avertis adoreront passer de longues heures à dompter les différentes armes à leur disposition, de même que les 4 classes (médecin, assaut, soutien et éclaireur) disponibles. Il n’y a pas à dire, la guerre ancienne génération demeure la plus difficile et la plus incertaine à mener ! Côté choix de cartes, de base (des DLC étant prévus), nous avons le choix entre l’offensive Meuse-Argonne de 1918, la bataille du Kaiser, le front italien ou le Moyen-Orient. L’occasion de découvrir des environnements multiples comme une forêt, la cour d’un palais, des montagnes ou un champ quasi-lunaire agrémenté de multiples tranchées. Dommage que le nombre de destinations ne soit limité qu’à quatre. Car il faudra sans doute passer à la caisse via les DLC pour rallonger la durée de vie de cet excellent mode de jeu en ligne qui attirera sans doute des joueurs peu amateurs de ce type de parties. Fans de campagne solo et aficionados d’affrontements online, les deux camps pourraient bien se retrouver, pour la première fois, sur le même front…C’est sur ce plan-là aussi que Dice frappe très fort selon nous.
Outre ce mode “opérations”, nous retrouvons des formats de jeu plus classiques comme “partie rapide”, “navigateur de serveurs” et “parties personnalisées”. Quel que soit votre choix, vous participerez à des combats de grande ampleur, offrant des scènes de guerre impressionnantes voire, effrayantes, car toujours très réalistes. Appréciable aussi, l’arrivée de trains armés jusqu’aux dents et du fameux zeppelin allemand, arme de destruction massive susceptible de transporter plusieurs joueurs. Ces deux véhicules cohabitent, bien sûr, avec les cavaliers, blindés divers et autres mitrailleuses mobiles dans une profusion d’effets spéciaux. Techniquement, ces parties online sont de la même trempe que le reste du jeu, c’est à dire proches de la perfection. Framerate, son (aie, aie, aie, ces musiques d’ambiance/introduction, quel génie !), graphismes, prise en main, plaisir de jeu et de faire évoluer son soldat, tout les ingrédients sont réunis pour confirmer le constat d’excellence de ce Battlefield 1. Définitivement une merveille de FPS.
Battlefield™ 1 mission désert par magjeuxhightech
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- Des graphismes et effets spéciaux somptueux, quelle claque !
- Une campagne scénarisée à la fois poignante, passionnante et immersive
- Ambiance sonore de haut niveau : musiques orchestrées avec génie et bruitages ultra-réalistes
- La variété des missions du mode campagne (à cheval, dans un tank, en avion...ou un pigeon voyageur !)
- Le mode "opérations" (online) qui attirera aussi les puristes du solo
- Difficulté de la campagne bien dosée
- Reste des bugs de collisions, de temps à autre...
- Avec un tel constat d'excellence, on en aurait voulu plus (campagne plus longue et plus de maps en "opérations")
Aie, aie, aie, quelle expérience ! Pourtant, les gamers blasés que nous sommes parfois ont bien du mal à s’emballer, à nouveau, surtout sur un genre de jeu aussi essoré que celui du FPS. Mais Dice réalise-là un exploit, un tour de force et peut-être même, le coup de génie de ces dernières années…Battlefield 1 en solo, c’est une campagne magistralement mise en scène, soutenue par une bande-sonore d’exception (et nous pesons nos mots), des graphismes tout bonnement somptueux et, surtout, une atmosphère terriblement prenante. Bien longtemps qu’un FPS de guerre ne nous avait pas emporté de la sorte, les références aux lieux, personnages et batailles historiques y étant parfaitement maîtrisées, dans le respect du passé. Un plaisir pour les yeux, les oreilles, les mains…et le coeur ! Exceptionnel.
Côté jeu en ligne, là-encore, Dice fait des miracles. Avec son excellent mode “opérations”, le studio de développement parvient à séduire les irréductibles qui ne jugeaient que par le jeu en solo et le mode campagne. Mais quel talent ! Nous retrouvons ainsi joueurs de tous camps s’affrontant sur d’immenses champs de bataille scénarisés et disposant toujours de cette bande sonore de haut vol. Bien sûr, le mélange des genres et des véhicules accentue encore le plaisir de jeu et le bonheur visuel, avec cette arrivée bénéfique des trains sur-armés et autre Zeppelins destructeurs.
Que dire de plus si ce n’est que tout amateur de FPS se respectant, aficionados de solo et/ou online se doit de se procurer cette pure pépite signée Dice. S’il n’y avait qu’un jeu à posséder cette année, ce serait peut-être celui-ci…