Test de Get Even, une aventure unique et captivante
The Farm 51 est un studio polonais spécialisé dans la création de FPS. On a pu les voir à l’oeuvre sur des créations propres comme l’excellent NecroVision ou l’Indiana Jones-Like Deadfall: Adventures. Mais aussi sur le portage consoles de Painkiller. Cette année, les polonais reviennent avec un FPS atypique… annoncé en 2013. Un projet ambitieux Mais que vaut ce Get Even, dont on ne sait pas grand chose ? La réponse avec notre test.
Get Even, une enquête paranormale.
A l’instar de Murdered Soul Suspect, sorti en 2014 et développé par Airtight Games, on mène l’enquête d’une façon assez spécifique. Une enquête oui, voilà ce qu’est Get Even. Ou plus exactement, une quête de la vérité.
Dans ce FPS vous incarnez un certain Black. Cet homme, qui semble doué pour l’action, se retrouve dans un bâtiment désaffecté. Il a pour mission de sauver une jeune fille. Une fois celle-ci retrouvée, tout part en cacahuètes. C’est le trou noir et Black se réveille dans ce qui semble être un asile, ou un hôpital. Un homme mystérieux et camouflé nous demande alors de mener l’enquête. Mais comment ? Grâce au casque Pandora. Ce dernier permet de revivre des souvenirs et de découvrir la vérité. Commence alors une aventure énigmatique et qui nous plonge dans une atmosphère très prenante. Cet aspect d’un héros qui ne sait pas trop ce qui lui arrive et se fait « guider » nous fait penser à d’autres jeux : Manhunt, Condemned, BioShock, F.E.A.R ou encore The Suffering. Néanmoins, le titre de The Farm 51 a sa propre identité et la comparaison s’arrête là.
On ne vous en dira pas plus, afin de ne pas vous spoiler et de ne pas vous gâcher votre plaisir. Car, autant vous avertir tout de suite, Get Even repose entièrement sur son histoire et son ambiance. La seule chose que l’on peut vous dire c’est que cette aventure atypique vous plongera dans son univers pendant 8 à 10h. Que la fin traîne en longueur et que les habitués des enquêtes et de tout ce qui est suspens trouveront sûrement le dénouement de l’histoire avant la fin. Enfin, on aurait aimé que le jeu réponde entièrement à nos questions. Mais les développeurs jouent avec notre esprit et ne nous donneront pas toutes les réponses.
D’ailleurs, à ce sujet, il faut savoir que Get Even est un jeu d’exploration. Ainsi, tous les éléments sont à trouver par vous même. Que ce soit pour avancer dans l’histoire ou pour en apprendre plus sur tout l’univers Get Even et sur tous les PNJ. A ce sujet, il est possible de refaire tous les niveaux pour collecter 100% des données. De quoi en apprendre plus et répondre à quelques questions. Il faudra donc parfois faire fonctionner vos méninges. Si les énigmes ne sont pas des plus difficiles, il faut juste être observateur, certaines donnent un peu de fil à retordre… alors que la solution est sous nos yeux.
Pour nous aider dans notre tâche, Black est équipé d’un smartphone sur-équipé. Si, comme tous les mobiles, il permet de recevoir des sms (toujours très étranges), il propose surtout des gadgets très importants. Une lampe à UV, utile pour vous éclairer et pour voir tout ce qui est éclaboussures de sang ou traces étranges. Un appareil photo qui peut faire tout un tas d’analyse (sang, ADN, …). Une carte qui détecte les ennemis en temps réel. Et aussi une vision thermique, très utilisée avec une arme spéciale. Mais nous y reviendrons un peu plus tard. Un gadget qui renforce la comparaison avec un titre de 2005 : Condemned Criminal Origins. Là aussi il était question d’enquête, là aussi l’atmosphère était prenante et très travaillée. Mais le titre de Monolith Productions, était beaucoup plus axé sur l’horreur et la peur que Get Even.
Enfin, il faut noter que le FPS de The Farm 51 propose de faire quelques choix. Souvent, on les fait sans s’en rendre compte. Comme, par exemple, lorsque l’on active un interrupteur en pensant qu’il va nous éclairer, mais que ses conséquences sont plus… dramatiques diront nous. D’autres fois, les choix nous sont proposés ou suggérés. Au joueur de trouver la solution pour faire son choix ou de faire un choix parmi les deux propositions offertes par le jeu. On est quand même loin d’un Life is Strange, d’un The Walking Dead ou d’un Heavy Rain par exemple.
Une ballade en enfer.
Déjà un peu évoqué précédemment, venons-en au gameplay de ce Get Even. Quand on voit le CV des développeurs, on sait qu’ils ont une certaine expertise en matière de FPS. Des FPS bourrins et déjantés, comme NecroVision et Painkiller, mais ici c’est tout l’inverse. Comme expliqué plus haut, Get Even est un jeu d’enquête et d’exploration. Les gunfights sont rares, et quand ils sont là on est loin d’un FPS « classique » où tout pète dans tous les sens. Le rythme du jeu est bien plus lent que dans les autres FPS. De quoi prendre la mesure de l’atmosphère et de l’histoire dans laquelle on est plongés. Bref, si vous êtes tentés par Get Even juste parce que c’est un FPS, passez votre chemin, vous serez déçus sinon !
Le titre de The Farm 51 permet même d’éviter certains combats. Le but est de « poursuivre » et de découvrir le fin mot de l’histoire. Tout est focalisé sur l’aventure au point d’avoir un gameplay simplifié au possible. D’ailleurs, il n’est même pas possible de sauter. On aurait juste aimé que les commandes soient un peu plus intuitives. Parfois, on se perd un peu en voulant faire telle ou telle action. A propos de se perdre, si les niveaux sont en « couloirs », il peut arriver de se perdre. Pas de flèche qui vous indique où se trouve votre objectif. A vous de chercher. Et, il peut arriver de tourner en rond. Rien de bien méchant cependant. On aurait presque envie de crier « enfin ! » quand on voit ce FPS à couloirs, comme à la bonne époque. Si Get Even propose quelques niveaux plus ouverts, on est très loin de la mode actuelle de proposer des niveaux très ouvertes et très grands. On retrouve, d’une certaine manière, la bonne époque du FPS.
Dans votre arsenal, vous pourrez transporter deux armes au maximum. Mais surtout, les pistolets peuvent être associés au Corner Gun. Il s’agit d’une version virtuelle du CornerShot, un pistolet de l’armée israélienne. Ce dernier permet de tirer tout en étant planqué dans un angle. De quoi nous rendre – presque- invincible. Trouver une planque, et visez sur les côtés ou même au dessus. Grâce à la caméra thermique, le headshot est quasi-assuré !
Pour parfaire son ambiance, Get Even a tout misé sur sa bande son. Et, que dire de plus si ce n’est que c’est une pure réussite ! Les bruitages sont travaillés et correspondent parfaitement à l’action et à ce qui se passe autour de nous. Mais que dire de la musique ? Cette dernière est composée par Olivier Deriviere. Le compositeur français a fourni un travail de grande qualité. Si, parfois, on retrouve sa patte et quelques élans de la B.O d’Alone in the Dark (2008), le reste de la musique est parfait. Parfait, car tout est conçu à la note près par rapport à ce qu’il se passe à l’écran. Une réalisation sonore de grande qualité qui porte le jeu vers le haut. On aurait juste aimé avoir le droit à un cd de la bande son du jeu dans une édition collector de Get Even ! Et on espère qu’il recevra un prix pour ce travail, car c’est une réalisation de haute volée. Les compositions reprennent les codes de l’horreur et la musique s’intensifie, s’accélère et « crie de panique » dans certaines situations délicates. Un vrai bonheur.
Autre aspect de la réalisation sonore du jeu qui est de haut niveau : le doublage. Pourtant, pas de « stars » au micro. Edward Dogliani double Black, et notre geôlier est doublé par Jo Stone-Fewings. Cependant, l’ensemble des doubleurs ont fait un superbe travail d’interprétation ! Vraiment top. Un élément qui sert, une fois de plus, le jeu et son atmosphère unique et prenante.
Graphiquement, le projet Get Even a bien évolué. Annoncé en 2013 comme un FPS photo-réaliste à ambiance, le photo-réalisme est passé à la trappe. Si de vrais acteurs jouent les PNJ dans des cutscenes, la modélisation est « classique » pour un jeu vidéo. Graphiquement, le jeu n’est pas une bombe graphique. Cependant, la réalisation est assez correcte et plutôt jolie même. C’est surtout l’ambiance visuelle qui est travaillée et qui frappe l’œil. Get Even est le genre de jeux vidéo qui possède une atmosphère visuelle que l’on peut facilement reconnaître au premier coup d’œil. Bref, The Farm 51 a fait du bon boulot de ce côté là. Même si on est en deçà des hits actuels, leur jeu n’est pas largué visuellement.
Techniquement parlant, vous pourrez rencontrer quelques bugs au cours de votre partie. Nous avons dû recharger, une seule fois, un point de contrôle après que Black soit resté coincé au point de démarrage d’un niveau. Juste quelques secondes de perdues. Quelques bugs de collisions, d’objet volants, mais rien de grave. Le titre de The Farm 51 est fluide. Peut-être que quelques chutes de framerate pourront se faire ressentir à la fin du jeu, mais rien de grave. On regrettera juste des chargements parfois assez longuets. Mais, au final, Get Even est bon techniquement parlant.
- Ambiance captivante et travaillée
- Bande-originale de haute volée
- Aventure prenante
- Le Corner Gun
- Le prix doux pour un jeu de qualité
- Doublage de grande qualité
- Fin qui traîne un peu en longueur
- Ne conviendra pas aux fans de FPS ultra-dynamiques
- Il manque un petit quelque chose pour en faire un hit
Au final que penser de ce Get Even ? The Farm 51 nous offre une aventure prenante, captivante et atypique. Un titre qui ne conviendra pas à tout le monde, ça c’est indéniable. Si vous cherchez un FPS avec des combats intenses, passez votre chemin. Si vous cherchez un jeu avec une aventure, une atmosphère et une certaine originalité, ce jeu est fait pour vous. De plus, la réalisation sonore et de haute volée. Le travail d’Olivier Deriviere sur le jeu est formidable. On regrettera juste une fin qui traîne en longueur et que, malgré la qualité de son univers, il manque encore un petit quelque chose pour faire de Get Even un hit pur et dur.