TEST : Gear Club Unlimited, la course auto, c’est aussi sur console Switch
- Editeur:Microïds
- Developpeur:Eden Games
- Supports:Nintendo Switch
- Genres:Course
- Nombre de joueurs:1-4 en local + Multi
- Date de sortie:1er décembre 2017
Il était attendu par un certain nombre de gamers, ce Gear Club Unlimited ! Car, pour celles et ceux ne disposant ni d’une PS4 ni d’une Xbox One à la maison; ou qui souhaitent s’offrir un jeu de course “transportable”, le titre d’ Eden Games n’est, logiquement, pas dénué d’attrait. Maintenant, que vaut le soft édité par Microïds, une fois inséré dans la Nintendo Switch ? Réponse un peu plus bas, avec ce test de Gear Club Unlimited.
A sa sortie sur Tablettes et Smartphones, Gear Club avait reçu un accueil plus favorable des joueurs. Il n’y a qu’à jeter un oeil aux notations des utilisateurs sur Google Play pour s’en persuader. Mais adapter un tel titre sur une console next-gen, c’ est autre chose. Car, logiquement, les joueurs consoles sont plus exigeants vis à vis de ces softs, qu’ils paieront aussi nettement plus cher sur leur machine dédiée.
Ceci étant dit, en optant pour une console hybride, la Nintendo Switch en l’occurrence, les gars d’ Eden Games n’ont pris que des risques “mesurés”. Car le jeu sur tablette (en mode nomade) a tendance à sauver pas mal de productions du naufrage, sur cette console. De plus, Gear Club, lors de son passage sur Switch, devient Gear Club Unlimited. Car du contenu supplémentaire a fait son apparition, histoire d’étoffer un peu l’ensemble pour les joueurs consoles.
Gear Club Unimited : attention, graphismes dépassés !
Alors pour tailler d’emblée dans le vif du sujet, évoquons le poste qui va fâcher : le visuel ! Graphiquement, c’est certain, vous ne serez pas émerveillés par la beauté des environnements. Le passage de la plateforme mobile à la Switch se fait dans la douleur, surtout sur l’écran de TV. Les textures sont dépassées, les décors sont vides et de l’aliasing est présent sur les véhicules, défaut particulièrement visible au niveau des toits des bolides. Clairement, si vous veniez de vous faire un jeu de race sur PS4 ou One, vous allez crier au scandale…Pourtant, nous nous devons de remettre les choses dans leur contexte.
Il est évident qu’un joueur PS4/One ne s’intéressera pas à un Gear Club Switch, à moins qu’il ne soit en quête d’un jeu de course nomade. De plus, si le studio Eden Games dispose toujours de talents en ses murs, les moyens financiers restent incomparables avec ceux de studios poussés par un Electronic Arts (comme Ghost Games, pour ne pas le citer). Toute comparaison serait donc, clairement déplacée.
Enfin, d’une manière générale, même sur les consoles les plus puissantes, les jeux de course automobile accusent toujours un certain retard par rapport à d’autres titres. Assetto Corsa, WRC 7, F1 2017, MotoGP 17, aucun de ces jeux n’a fait l’ unanimité sur le stricte plan graphique. Et pour cause, la gestion des visuels sur un jeu de course reste plus difficile à maîtriser, en raison de la vitesse d’affichage nécessitée, entres autres.
Maintenant, il est certain que votre premier contact avec Gear.Club Unlimited Switch vous piquera les yeux. Heureusement, au fil de la progression, cet aspect-là a plutôt tendance à s’améliorer. Car au gré de la progression et de la découverte de nouveaux environnements, le soft offre des décors plus agréables à l’oeil. Une certaine inégalité règne donc au sein du jeu de Microïds. Car si les bâtiments, villes/villages et parois de montagnes (textures très pauvres) ne sont vraiment pas agréables à regarder, d’autres décors améliorent la copie. Nous pensons, notamment, aux courses en soirée (avec les effets d’un soleil couchant ou l’apparition d’un ciel étoilé) ou dans les environnements plus arides.
Côté véhicules, ce n’est pas parfait, mais le résultat est meilleur. On reconnaît sans problème les marques mais aussi, les modèles de véhicules, tant pendant les courses que dans le garage ou en concession. D’ailleurs, un certain nombre d’artifices vous permettront de les mettre d’avantage en valeur, juste pour le plaisir, mais nous y reviendrons plus tard.
Par contre, le mode quatre joueurs local (TV et tablette) surprend. Car, comparé au jeu en solo, les visuels restent de très bonne qualité. Même constat au niveau du framerate, plus que correct, même lorsque quatre joueurs s’affrontent simultanément sur le même screen. Animation de qualité, par ailleurs, en solo, si l’on exclu quelques phases précises dans le cadre du mode “online”.
Pour le reste, des déchets techniques sont encore au programme, particulièrement sur le plan sonore. Néanmoins, la régularité des mises à jour (deux d’entre-elles étant déjà annoncées par l’éditeur) devrait permettre de résoudre progressivement tous ces petits soucis de jeunesse.
Gear Club Switch : le contenu en point d’orgue ?
Vous l’aurez compris, l’aspect purement technique de Gear Club Unlimited ne fait pas partie des atouts du soft. Par contre, côté contenu, les développeurs ont mis le paquet. Pourtant, avec un nombre de véhicules restreint (seulement 32 bolides, pour l’instant), nous pouvions légitimement craindre le pire. Mais les mecs de chez Eden Games ne manquent pas d’idées.
Les formats de courses restent assez simples voire, basiques. Courir contre d’autres concurrents dirigés par l’ I.A, réaliser un chrono ou se faire un mode “Rally”, voici les trois possibilités qu’offrent le jeu. Tout en sachant que cette option Rallye reste similaire à la course “classique” si ce n’est au niveau du revêtement. A noter cependant, l’existence de certaines courses “hybrides”, qui vous feront passer d’une surface (la terre) à l’autre (l’asphalte).
Ensuite, des séries de mini-coupes vous sont proposées. Deux courses, trois, quatre, etc… plus on évolue dans le soft, plus le contenu s’accroît. En fonction de sa performance dans chaque course puis à l’issue de la coupe, le joueur obtiendra étoiles, argent et points d’expérience. Les étoiles permettent de déverrouiller de nouvelles zones. Et en la matière, vous serez séduits par la variété dans les décors, avec des courses quasiment uniques à découvrir, à chaque fois. Désert, montagne ville, côte, campagne, neige, vous allez voir du pays avec des environnements rappelant des zones du mondes aussi diversifiées que l’ Arizona, l’ Ecosse, les Pays-Bas ou encore, les Alpes.
L’argent permet, bien évidemment, d’acquérir de nouvelles voitures et des pièces d’amélioration, chose que nous développerons à peine plus bas. Enfin, les points d’expérience vous donnent la possibilité de gagner des niveaux, chaque nouveau cap atteint offrant l’accès à de nouveaux éléments du garage.
De plus, les “défis de joe” et les “trophées” (équivalent des fameux trophées présents sur Playstation) permettent d’améliorer l’état de vos finances, tout en vous adonnant à différentes figures, performances et actions, histoire de diversifier les plaisirs. Drifter sur tant et tant de mètres, atteindre telle vitesse, acheter tel équipement ou tel marque de véhicule, enchaîner un nombre x de victoires, les défis sont très nombreux et constituent une véritable motivation pour le joueur. D’autant que l’aspect purement honorifique est, ici, soutenu par un côté plus pécunier. Riche idée, sans mauvais jeu de mot.
Mais c’est -notamment- au niveau des possibilités d’améliorations et de tuning que Gear Club sort du lot. Car les gars d’ Eden Games ont diablement bien bossé sur leur garage. Plus qu’un simple entrepôt ou déposer ses véhicules, il devient rapidement un véritable lieu de vie. Tout d’abord, au fil de votre évolution vous pourrez acheter puis améliorer plusieurs postes tel “atelier mécanique” (moteur, boite de vitesses), “soufflerie”, “aéro”, “pneus et freins”, “peinture” ou encore, “design” (spoilers, pare-chocs, bas de caisse, etc.). Chacun d’entre-eux, moyennant finance, vous permet d’acquérir des évolutions pour vos bolides. Cela peut être utile pour faire passer votre voiture au rang supérieur (selon un principe de catégories similaire à celui d’un Gran Turismo, par exemple).
De plus, chacun de ces ateliers pourra passer au stade supérieur (et ainsi, vous ouvrir l’accès à de nouvelles possibilités d’améliorations), selon votre “niveau” d’évolution et pour peu que disposiez des fonds nécessaires. Petite parenthèse pour revenir sur l’achat de véhicules. Plusieurs concessions disséminées sur la map apporteront des véhicules mais aussi, des livrées “spéciales”, qui seront un peu plus coûteuses que les originales. Par ailleurs, vous pourrez les modifier visuellement à volonté, afin de disposer de véhicules uniques.
Parenthèse refermée, évoquons les autres facettes du “garage”. Tout d’abord, vous aurez le loisir d’en modifier son visuel. De plus, vous pourrez vous offrir des extensions afin d’accueillir d’avantage d’ateliers mais aussi, d’objets d’agrément. Car, en plus de tous ces éléments quasiment vitaux, Gear Club Unlimited comprend une section riche en objets aussi variés qu’une machine à café ou à sodas, des chaises, canapés, plantes, drapeaux (les pays se débloquant peu à peu), aquarium et même, une borne d’arcade ! Certains sont gratuits, d’autres payants mais dans tous les cas, cela vous permettra d’améliorer votre garage afin d’en faire un endroit plus chaleureux, au sein duquel vous aurez envie de passer du temps. Enfin, des socles d’exposition divers et variés sont aussi au programme, histoire de mettre en valeur votre dernière acquisition, juste pour le fun…et pour les captures d’images !
Une prise en main…directe ! mais évolutive…
Abordons le troisième grand thème de ce test, la prise en main. Là encore, les premières secondes de jeu pourraient décontenancer nombre de joueurs. Car il faut bien garder à l’esprit que le soft à été conçu, avant-tout, pour jouer sur tablette ou sur mobile. Typé arcade, ce dernier mise, en conséquence, sur une prise en main rapide. Et en pratique, lorsque l’on débute dans l’aventure, cela surprend ! On se croirait, un peu, dans le tout premier Ridge Racer sorti sur PS One. Flatteur ou pas, cela a le mérite de vous laisser rentrer rapidement dans la partie, avec ces sensations, finalement, assez familières.
Toutefois, ces premières minutes de jeu donnent une fausse idée de la suite des événements. Car l’on a le sentiment que, sur la durée, la lassitude prendra rapidement le dessus. Dans notre cas, nous ne donnions pas plus d’une heure de jeu sur Gear Club Unlimited avant de nous endormir…Grave erreur, car c’est tout l’inverse qui s’est produit ! Tout d’abord, un passage par les options de jeu permet de découvrir que, une fois toutes les aides déactivées, le jeu gagne en subtilité, bien que l’on reste dans un registre de gameplay 100% arcade.
De plus, le fait d’améliorer progressivement le véhicule fait évoluer cette notion de prise en main et, par voie de conséquence, de plaisir de jeu. Car chaque nouveauté apportée se répercute nettement sur le comportement du véhicule. Même progression côté son, avec une sonorité moteur qui évolue proportionnellement. Là encore, ce n’est pas ce que laissaient présager les premières minutes de jeu.
Toujours dans le registre des surprises, le passage d’une voiture à une autre modifie également cette approche des sensations de conduite. Et lorsque l’on commence à découvrir les catégories supérieures, cet aspect-là est logiquement exacerbé. On y gagne aussi, au passage, en vitesse, ce qui contraint à faire preuve de d’avantage de concentration, de dextérité. Car un seul contact avec le mur peut vous faire perdre gros. En effet, là ou certains jeux s’avèrent assez permissifs sur ce point, Gear Club ne tolère aucune tentative de triche en s’appuyant, par exemple, sur une glissière dans une courbe. Rageant sur le moment mais tellement plus efficace face au “bourinage” à outrance…
D’ailleurs, vous devrez toujours faire le bon choix entre un simple lâché d’accélérateur, un freinage classique ou l’emploi du frein à main. D’autant que d’une voiture à l’autre, sa sensibilité est susceptible de changer du tout au tout. Autre élément allant dans le sens de cette difficulté bien dosée (pour un jeu typé arcade), le comportement de l’ I.A. Les autres pilotes ne vous ouvrent jamais la porte mais savent s’incliner lorsqu’ils se sentent inférieurs, sur un freinage par exemple. Mais surtout, les envoyer en tête à queue s’avère -presque- impossible. Ce qui vous fera rapidement renoncer à la technique du “stock-car” visant à expédier dans le décor vos adversaires, un à un. Non car dans Gear Club, les autres pilotes sont pour le moins pugnaces. Ceci, même lorsque vous déciderez de réduire la difficulté au minimum. Sachant qu’un autre élément jouera sur cet aspect “challenge”, l’évolution de votre voiture. Ainsi, vous devrez régulièrement passer par la case amélioration, sous peine de voir votre véhicule se faire surclasser par la concurrence. Vous souhaitiez un jeu d’ arcade “pépère” pour vous reposer sur vos lauriers ? Alors GCU n’est pas fait pour vous !
Un mot, aussi, du pilotage sur terre avec le mode “Rally”. Là encore, il faut bien garder à l’esprit le parti prix 100% arcade du soft. Mais en comparaison avec le pilotage sur asphalte, il vous faudra maîtriser d’avantage la technique de braquage/contre-braquage et surtout, user du frein à main avec plus de délicatesse. Mais pour vraiment briller, un tour par l’atelier Rallye s’imposera très vite, histoire de disposer de pneumatiques et suspensions adaptés à cette surface.
Et si cette diversité ne vous suffit pas, vous pourrez toujours passer par la case “Ligue”. Il s’agit d’un mode connecté, qui vous offre l’opportunité de vous confronter à d’autres joueurs, de par le monde. Un système de classement dans un esprit championnat est également de la partie et chaque performance (des chronos sur un tour) vous permet de gagner des points dédiés et – un peu – de monnaie. En pratique, bien qu’assez basique, ce mode de jeu s’avère sympathique voire, addictif, pour peu que vous soyez en mesure de rivaliser avec les meilleurs mondiaux. Ceci étant dit, là aussi, l’aspect customisation s’avère prépondérant, d’autant que vous ne disposez que de quelques heures pour briller.
Voilà qui nous amène à évoquer la durée de vie de Gear Club Unlimited. Avec sa progression bien dosée, le titre de Microïds vous tiendra en haleine une quinzaine d’heures, à condition que vous ne traîniez pas trop en chemin. Par contre, avec la présence du jeu multi en local, de la ligue online et des véhicules et de l’atelier à améliorer, vous devriez facilement pouvoir doubler ce chiffre…En attendant du contenu additionnel supplémentaire, pourquoi pas !
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- Grande variété dans les environnements
- Le garage, ultra-complet
- Le jeu en multi local, jusqu'à 4 (même sur tablette !)
- Les -nombreuses- possibilités d'améliorations des véhicules
- Le dosage équilibré de la difficulté
- Prise en main évolutive
- Les "Trophées", pour pallier à l'absence de la console
- Suivi régulier des développeurs par le biais des patchs
- Les graphismes...
- Les bugs sonores, en attendant le patch (janvier)
- Seulement deux vues/caméras (mais 1 supplémentaire annoncée pour janvier)
- Seulement 2 "vrais" formats de courses, c'est peu
- Pas de replays...
- 32 véhicules
C’est sans difficulté que Gear Club Unlimited décroche le titre de meilleur jeu de course automobile sur Switch ! Et pour cause, aucune concurrence n’existe sur ce support. Si les premières heures de jeu nous ont fait craindre le pire, le soft édité par Microïds a su nous rassurer, progressivement.
De plus, si l’on fait l’impasse sur son aspect technique dépassé (graphismes), le titre d’ Eden Games devrait pouvoir vous tenir en haleine durant de longues heures. Ainsi, malgré un nombre assez faible de véhicules, le soft sait captiver le joueur à la faveur d’une mécanique de progression savamment orchestrée et d’un garage incroyablement riche ! Améliorations techniques, visuelles ou agréments secondaires, nombre d’accessoires et de capacités sont à acquérir.
En y ajoutant le principe de “trophées” et les “défis de Jo”, le soft s’en sort particulièrement bien côté contenu et niveau challenge. Evidemment, vous l’apprécierez d’autant plus pendant vos déplacements, toute comparaison avec une autre console de salon n’ayant, alors, plus lieu d’être.
Enfin, saluons les développeurs pour l’ajout de ce mode multi local accessible jusqu’à quatre joueurs. Car batailler face à trois potes, sur l’écran nomade, ou que vous soyez, mine de rien cela constitue un gros atout ! D’autant que cette fonction s’enrichira, en janvier prochain, d’un mode championnat. Des mises à jour qui s’annoncent riches et régulières, d’ailleurs, de quoi améliorer le soft au fil des mois.
Un jeu à s’offrir pour son contenu original et généreux, d’avantage que pour ses prouesses techniques.