Test de Marvel vs Capcom Infinite, impression d’inachevé ?
- Editeur:Capcom
- Developpeur:Capcom
- Supports:PC, Playstation 4, Xbox One
- Genres:Combat
- Nombre de joueurs:1 - 2 online
- Date de sortie:Disponible
Voilà maintenant un an qu’est sorti le remastered de Marvel vs Capcom 3. Un opus riche en personnages avec un gameplay à couper le souffle, qui avait décuplé le succès de la franchise. Sur les pas du blockbuster mêlant l’univers de Marvel et de Capcom, l’éditeur nous propose une nouvelle mouture de son jeu de baston. Après un controversé Street Fighter IV et un décevant Street Fighter V, quelle âme ressort de cet épisode? Les joueurs sont en droit d’attendre un jeu exceptionnel. Nous le découvrons sans plus tarder dans ce test.
Marvel vs Capcom Infinite offre des graphismes dépassés et une direction artistique… compliquée !
Nous n’allons pas tourner autour du pot. Marvel vs Capcom perd de sa brillance dès les premières minutes. Nous découvrons un jeu au rendu réaliste mais d’une autre époque. Associé à une part caricaturale, nous nous retrouvons avec des personnages assez hideux et souvent de travers. Captain America est trop musclé avec un visage presque tiré des opus Marvel pour enfant, Chun Li souffre d’une tête de travers, Dr Strange propose une duckface permanente et ridicule… Les seuls qui s’en sortent sont les personnages masqués ou encore Thanos, qui est naturellement atypique. Ces modélisations sont associées à des décors photo-réalistes déconnectant totalement de l’univers de comics. Découvrir un Asgard futuriste détonne avec l’idée que l’on se fait de Thor et son univers de mythologie nordique. En résumé Marvel vs Capcom Infinite ne se hissera définitivement pas par ses graphismes. Toujours basé sur l’Unreal Engine nous remarquons qu’il n’est pas exploité à fond et surtout nous ressentons comme un mauvais goût au niveau de la direction artistique. Capcom nous avait habitué à mieux.
Un casting vidé aux profits de DLC ?
Le roster de Marvel vs Capcom Infinite est un autre point déconcertant. En effet si 24 personnages de la composition globale sont recyclés de l’opus précédent, difficile de comprendre l’absence de certains qui étaient disponibles depuis le premier épisode. Les fans seront donc déçus de voir disparaître Wolverine ou encore Magneto. Qu’on se le dise une fois pour toutes, il n’y a plus aucun personnage de l’univers X-Men. Faute de droits ou prévision de DLC cela reste à confirmer. Le casting compte au total 30 personnages jouables directement avec 6 personnages supplémentaires à déverrouiller en passant à la caisse. En complément nous nous retrouvons avec des personnages de second choix. Spencer de Bionic Commando, Chris Redfield et un héros anonyme de Monster Hunter font leur entrée du côté Capcom, alors que Gamora, Dormammu ou Nova rejoignent l’équipe Marvel. Nous aurions surement espéré retrouver des personnages tels que Phoenix Wright, Wesker ou Vergil. Cela aurait peut-être fait un peu mieux passer la pilule de ce jeu au budget réduit, bien loin du AAA des ses prédécesseurs. Mais l’habitude actuelle étant aux DLC, nous les retrouverons certainement plus tard moyennant quelques euros de plus. Des DLC sont déjà disponibles pour débloquer Black Panther, Black Widow ou encore Winter Soldier.
Les doublages ne sont pas en reste
Passée cette mêlée de déconvenues, d’autres aspects nous attendent dans notre analyse. Tout cela se passe au niveau de la bande son. Les musiques sont plates. La richesse des ambiances sonores n’a jamais été un point fort de la saga mais cette fois-ci elle est quasiment inexistante, avec des compositions “façon remix” assez lamentables. Pire encore les doublages proposés en anglais sont mal joués et entre coupés de pauses dans les dialogues, rompant tout le rythme de la discussion entre les héros. Les cinématiques (laides) sont elles aussi – aussi courtes soient-elles – interrompues par des chargements souvent longs ,pour passer de la phase vidéo au combat. Des transitions fluides auraient été préférables sachant que les cinématiques utilisent le moteur graphique du jeu. Le jeu est sous-titré en français mais là encore, il subsiste des fautes d’orthographe.
Un gameplay toujours aux petits oignons… et heureusement
Heureusement pour Marvel vs Capcom Infinite, nous retrouvons -comme toujours- le côté hyper nerveux et impressionnant en combat. Les coups s’enchaînent et il est beaucoup plus facile de placer des combos. Nous regrettons encore une fois que Capcom ait juste recyclé les animations de super-coups de l’épisode précédent même si cela n’est pas dérangeant outre mesure. Néanmoins quelques baisses de frame-rate par moment, sont à signaler, ou encore un ralenti de fin de combat saccadé. Il est toutefois possible de switcher de personnage d’une simple pression voire, de lancer 2 super-attaques en simultané à condition de caler le bon timing d’exécution et de disposer de suffisamment d’énergie.
La nouveauté réside dans les pierres d’infinie qui rajoutent un coup spécial au personnage en fonction de la pierre équipée. Ces accessoires permettent alors de lancer un projectile, de se téléporter ou d’avoir un effet de vol de vie. Mais ce n’est pas tout, une fois totalement énergisé, il devient possible de de réssusciter un allier ou d’enfermer l’adversaire dans une cage. Le gameplay s’étoffe donc un peu plus et permet de réaliser de nouveaux combos toujours plus impressionnants, si l’on prend le temps de chercher et d’essayer de nouvelles techniques. Des idées se découvrent donc au fil des matchs, ne suscitant qu’une envie, la tester dans le prochain combat. Mais Marvel vs Capcom Infinite en est encore à ses prémisses et un équilibrage entre les personnages sera rapidement nécessaire car certains sont vraiment plus puissants que d’autres. Et attention, des blocages complets de personnages adverses ont déjà été détectés. Défaut qui, nous l’espérons, seront corrigés dans les prochains temps.
— ムートさん (@muto256) 30 septembre 2017
Une histoire courte mais un online à la hauteur
Si le mode histoire ne restera pas dans les annales du fait de sa réalisation médiocre et de sa durée plus que réduite, nous retrouvons un mode défis servant de tutoriel pour bien appréhender les différentes techniques et attaques. Néanmoins des inversions ont été faites. Par exemple nous apprenons à faire un saut “dash” avant d’apprendre à sauter simplement. Cela est vrai aussi pour certains combos, invitant réaliser des plus compliqués avant de passer par des plus simples. Toujours dans les modes, nous retrouvons l’option de jeu online qui est somme toute assez stable, avec moins de latence que dans Street Fighter V. Nous avons aussi le plaisir de pouvoir accéder à une ligue débutant avant de se lancer contre les monstres du vs fighting qui nous écrasaient dans Marvel vs Capcom 3. Enfin les matchs s’enchaînent avec aisance, sans jamais lasser, pour peu que l’on affronte plusieurs fois le même adversaire. Sinon il faudra repasser par un lobby plutôt bien pensé car il n’y a plus obligation d’attendre son tour dans une liste pour jouer.
- Un gameplay évolulé grâce aux pierres d'infinie
- Le switch de personnages
- Le mode online bien stable et accessible aux nouveaux joueurs
- Un mode défis pour tutorer les bases
- Des doublages mal joués et des sous-titres avec des fautes
- Une bande son quasi innexistante
- Un mode histoire sans rythme
- Un roster vidé volontairement pour profiter de DLC
- Ce n'est vraiment pas beau
- Des chargements souvent trop longs
C’est avec le cœur lourd que nous découvrons ce Mavel vs Capcom Infinite. En effet le titre a perdu l’âme de ses ancêtres au même titre que ses graphismes et ses doublages désopilants. Nous nous contenterons d’une réalisation plus que médiocre et d’un casting vidé, épuré de toute sa richesse.
N’espérez pour le moment pas profiter de Wolverine, Magneto ou encore, de Phoenix Wright. Ces derniers ont été remplacés par des personnages de second choix complétés plus tard à coup de DLC. Passé cela, le titre offre des graphismes dépassés associés à une direction artistique médiocre, voire de mauvais goût. Fort heureusement tout n’est pas à jeter et le gameplay est là pour remonter cette barre bien basse. Toujours aussi défoulant et fun, c’est avec plaisir que se découvrent les nouvelles capacités offertes par les pierres d’infinie ainsi que le swap rapide de personnages. Si le mode histoire est à passer rapidement nous pouvons toujours compter sur un mode online stable et, cette fois-ci, adapté aux nouveaux joueurs.