Test : Resident Evil 8 Village, lettres de noblesse retrouvées !

Après un septième opus qui renouait avec certains fondements de la série, tout en s’éloignant quelque peu de différents composants de son ADN, la série Resident Evil poursuit sa campagne de reconquête de fan. Et clairement, ce Resident Evil 8 Village s’annonçait comme l’épisode supposé mettre tout le monde d’accord, en faisant l’unanimité. Mais en pratique, qu’en sera-t-il vraiment ? Epineuse question, à laquelle nous allons tenter de répondre, dans ce test de la version Playstation 5 du soft de Capcom.

Resident Evil 8 Village, le charme agit d’emblée

Si Resident Evil 7 nous avait bien plu, notamment du fait du retour dans un lieu plus confiné, ce septième opus ne nous avait, pourtant, pas totalement conquis. En particulier en raison du bestiaire, trop éloigné de ce à quoi nous nous attendons dans le survival-horror de Capcom. Et bien avec RE 8 Village, nous avons apprécié le changement de décor, plus vaste que celui des précédents opus. Un vrai pari, donc, susceptible de faire fuir les joueurs. Et pourtant, manette en main, la sauce prend très vite…

D’entrée, Resident Evil 8 Village nous met dans l’ambiance avec une introduction dans la vie de famille d’Ethan, mari et père d’une petite fille. Mais, bien vite, les choses se gâtent, à un point insoutenable pour certains d’entre nous disposant de leur propre tribu. Puis le héros se retrouve perdu en pleine nature, dans la neige, déjà en mode survie. N’en disons pas plus, histoire de ne pas trop spoiler…Ce prologue donne le ton d’une aventure offrant une atmosphère particulièrement angoissante mais aussi, haletante, qui plus est avec un casque audio sur la tête. Car durant toute l’aventure, Capcom parvient à nous effrayer, régulièrement, en mélangeant les bonnes vieilles recettes de la saga avec des éléments inédits, souvent introduits avec brio.

RE 8 Village : c’est une bande sonore ultra-maîtrisée…

Et cette ambiance, qui nous a beaucoup plus, est due en bonne partie à la bande sonore, les bruitages des créatures peuplant ce vaste monde mêlés aux sons “d’agrément” (brindille qui craque sous le poids de quelque chose, cochon dégustant des restes, plancher ou porte qui grince, etc.). Il en résulte un état quasi-permanent de stress, même lorsqu’il ne se passe rien de spécial, niveau action. Aussi, on passe son temps à scruter autour d’Ethan, par peur d’avoir loupé un zombie ou autre loup-garou se terrant quelque part…Une ultra-vigilance qui fous fera comme nous- crisper vos doigts sur votre pad !

…et des visuels d’une beauté à pleurer !

Outre cette atmosphère diablement bien orchestrée, les graphismes de ce neuvième opus font mouche. Pénombre, obscurité, jeux de lumière, cadavres d’humains/zombies/animaux, représentation des cabanons, bâtisses, végétation, grottes et autres couloirs, tout a été soigné au point de remplir nos mirettes de bonheur. Pourtant, passer trop de temps à apprécier ce rendu visuel serait dangereux, tant les attaques peuvent intervenir à n’importe quel moment ! Et puisque nous évoquions les environnements, difficile de ne pas parler de cette variété offerte par le scénario.

Resident Evil 8 Village : avec ou sans armes, la peur est omniprésente

En effet, notre héros va enchaîner entre le fameux village à l’abandon, le magnifique château truffé de Vampires, largement mis en avant en amont de la sortie du jeu, des étendues marécageuses ou encore, des maisons hantées. Et chacun de ces lieux représente une occasion unique de vivre une action particulière. A titre d’exemple, la maison hantée vous prive d’armes d’emblée. Dans l’esprit d’un Silent Hill : Shattered Memories ou encore, d’un Fatal Frame. Là encore, Capcom a pris des risques, mais avec maîtrise selon nous. Car le résultat est vraiment convaincant, cette sensation d’impuissance -puisque seule la fuite est une option- rendant ce passage particulièrement haletant. Frais et dépaysant, sans un RE.

C’est aussi le fait de varier avec des séquences plus classiques, plus intenses en matière d’action, que les développeurs parviennent à captiver le joueur tout au long de l’aventure. Sachant que certaines créatures, totalement inédites, sont réellement effrayantes voire, écoeurantes. Oui, jouer à Resident Evil 8 : Village après un repas copieux n’est pas forcément une bonne idée, dans certains cas ! Surtout si vous avez la chance d’y jouer sur PS5 ou Xbox Series. Car, encore une fois, le réalisme visuel est parfois bluffant. L’immersion est donc totale, à tous niveaux…Et bien entendu, les séquences cinématiques sont, pour certaines, particulièrement gores, avec des membres (non, non, pas celui-là, rassurez-vous…) arrachés, des gerbes de sang à foison et autres séquences insoutenables.

Et sinon, côté points négatifs ?

Pour autant, Resident Evil 8 : Village a bien quelques défauts, comme le manque évident de charisme du héros. On imagine que le but était de le faire passer au second plan, afin que les joueurs entrent plus facilement dans sa peau, pour vivre l’aventure de l’intérieur, comme s’ils y étaient. Si l’objectif était celui-ci, alors c’est réussi ! Restent aussi les dialogues, rarement intéressants, dont nous nous serions presque passés. A signaler aussi, quelques petites incohérences scénaristiques.

Nous pourrions aussi lui reprocher son manque d’innovation en matière d’armes et accessoires, qu’il s ‘agisse de leur utilisation ou de leur évolution. Un système qui n’a quasiment pas progressé depuis les débuts de la licence, tant dans sa présentation que dans son utilisation. Mais après-tout, pourquoi changer si cela fonctionne ? D’autant que l’on prend plaisir à découvrir de nouvelles armes mais aussi, à récolter différents éléments en fouillant les environnements, en vue de fabriquer bombes, remèdes et autres munitions.

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