(Test) RoboCop : Rogue City, un FPS séduisant et parfait pour les fans !
- Editeur:Nacon
- Developpeur:Teyon
- Supports:PS5, Xbox Series
- Genres:FPS
- Nombre de joueurs:1 joueur
- Date de sortie:3 Novembre 2023
Cela faisait vingt ans que nous n’avions pas eu de jeu vidéo RoboCop ! Teyon, avec le concours de Nacon, vient nous proposer une nouvelle adaptation du célèbre robot policier quelques années après le reboot cinématographique de la licence. Teyon, après un Terminator : Resistance qui divise encore la communauté, s’attaque à un nouvel héros populaire dans les années 80-90. Ici encore, il est question d’un FPS. Un choix critiqué par certains joueurs. Mais au final, cette nouvelle adaptation en vue à la première personne ne serait-elle pas la meilleure proposée à ce jour ? La réponse dans notre test.
RoboCop : Rogue City, « Ich bin dein Automat ».
Dans RoboCop : Rogue City le scénario s’inscrit dans la lignée des films des années 80-90. Les éléments relatés dans le jeu de Teyon se situent entre les films RoboCop 2 et RoboCop 3. Ici, le plus célèbres des robots policiers doit faire face à de nouveaux gangs. Mais derrière la recrudescence des crimes à Détroit se cache un « nouveau gars ». Ce grand méchant va donc devenir la cible principale de notre policier mécanique. Ce duel va s’étirer sur une quinzaine d’heures ! Une belle durée de vie pour un FPS. Cependant, il convient d’avouer que cette durée de vie est étirée au maximum grâce à différents artifices. D’une part, les développeurs utilisent quelques rebondissements scénaristiques afin d’allonger la durée de vie. Malheureusement, l’histoire finit par se traîner en longueur et on est presque soulagés d’arriver au boss final (avec une séquence sortie de nulle part et qui tombe comme un cheveu sur la soupe). L’autre astuce des développeurs est de proposer de nombreuses missions secondaires afin de nous détourner de notre objectif principal. Ainsi, dans les différentes zones traversées par le joueur des petites missions pour des PNJ vous seront proposées. Elles n’apportent pas grand-chose au schmilblick et sont de qualité inégale mais elles sont plutôt sympathiques et boostent la durée de vie. Enfin, en tant que bon flic, il sera possible de détecter des infractions à la loi et de dresser (ou non) des contraventions.
Les développeurs apportent un certain nombre de choix tout du long de l’aventure. Dans une grande majorité des dialogues vous pourrez avoir différentes réponses. Ces dernières influencent la façon dont les civils, vos collègues et vos ennemis vous percevront. Humain ? Machine ? Humanoïd ? A vous de le choisir. Ces choix impactent certaines situations et le « bilan final » mais la trame principale reste la même. On regrette qu’au final cela n’apporte pas grand-chose à l’expérience de jeu. Si une suite est produite, espérons que les développeurs proposent au moins 3 fins différentes en fonction de nos choix.
Quoi qu’il en soit, l’aventure proposée par Teyon est captivante et se révèle très efficace. Il faut dire que les développeurs ont su respecter à merveille la licence. On retrouve ainsi certains personnages et entités clés des films (Antonowsky, Anne Lewis, OCP…) mais aussi une ambiance très respectueuse de l’œuvre originale. Le jeu est bourrin, plutôt violent, et composé de pleins de personnages clichés typiques de l’époque. De plus, le fait d’avoir Peter Weller (Robocop dans le premier film) pour doubler le héros ainsi qu’un design du robot identique à celui du film de 1987, confère au jeu un aspect adaptation officielle très appréciable. Les fans vont jubiler, c’est certain ! Sur ce point, le jeu édité par Nacon (BigBen) est une très bonne surprise.
« Le Robot qui rêvait ».
La bonne surprise se poursuit avec la réalisation graphique. Dopé à l’Unreal Engine 5 le jeu de Teyon est exclusif sur « new gen ». Un choix judicieux afin de passer « enfin » à du 100% PS5 et Xbox Series et de proposer une réalisation propre. Dans RoboCop : Rogue City il y a plusieurs zones (les rues de Détroit, une aciérie, le QG d’OCP…). Toutes ne bénéficient par de la même qualité visuelle mais il faut bien avouer que l’ensemble est plutôt propre. La force du jeu réside dans la mini ville ouverte de Detroit qui est proposée. Là, l’Unreal Engine 5 fait des merveilles. Les effets de lumières, les reflets, cet ensemble est beau tout en offrant un certain réalisme. Cela nous permet de plonger dans l’univers avec une certaine aisance. Teyon, petit studio polonais, donne une leçon à pas mal d’autres studios dont la côte est plus poussée. Ce jeu est également une preuve qu’on peut faire autre chose que du « futuriste », « post-apo » ou « super-héros » en monde ouvert. Outre cet univers réaliste et bien représenté à l’écran on peut également noter une belle modélisation des personnages. Certes, les PNJ manquent d’expressions faciales mais l’ensemble reste de bonne facture. Le studio polonais offre un beau jeu. Encore une fois, c’est une belle surprise !
Seul petit bémol d’un point de vue graphique : le HUD et les sous-titres façon Fallout ! Du vert fluo qui casse un peu l’ambiance et surtout qui n’aide pas du tout à la lisibilité du jeu. Puisqu’il est en VOSFT, le jeu aurait gagné à avoir des sous-titres moins vert et un peu plus grands. Au final, on en est presque à se demander si les développeurs ne sont pas des fans de Bethesda tant le HUD est proche du RPG qui arrive bientôt en série sur Amazon Prime.
Pour ce qui est du gameplay, beaucoup de joueurs sont surpris voire déçus du choix de la première personne pour incarner RoboCop. Mais au final, être un FPS est ce qui pouvait arriver de mieux à ce jeu ! Cela colle à merveille avec le personnage et l’ambiance de l’œuvre originale. Et on a beaucoup de chance puisque les développeurs ont su nous concocter un gameplay en adéquation parfaite avec les films originaux. On incarne notre cher ami en métal qui avance lentement et lourdement mais qui défouraille à tour de bras dans le plus grand des calmes ! Equipé de son mythique Auto-9, et ses munitions illimitées, il peut ainsi tuer tout ce qui bouge : crapules, motards, mercenaires ou robots ! Les compétences peuvent être améliorées grâce à des trouvailles sur le terrain mais aussi des points d’expérience. Ce petit côté RPG sert juste à renforcer RoboCop et à le rendre de plus en plus invulnérable au fur et à mesure du jeu. Par chance, le titre ne tombe pas dans le « RPG-like » inutile comme c’est la mode actuellement. Vous pouvez très bien terminer le jeu sans améliorer Murphy ce sera juste beaucoup plus difficile. Les développeurs ont su retranscrire avec brio cette impression d’être un robot qui n’a peur de rien et qui peut détruire tout ou presque sur son passage ! Vous pouvez attraper un ennemi et jouer au bowling avec ses copains. Vous pouvez soulever une moto et l’envoyer dans la tronche d’un mercenaire lourdement armé, vous pouvez balancer des barils d’explosifs sur vos adversaires ainsi qu’un tas d’autres objets. Par contre, vous ne pouvez pas vous accroupir ou utiliser vos propres grenades. Bonne surprise aussi de voir des décors en partie destructibles. Cela renforce l’intensité des combats et met en valeur, une fois de plus, la création de Teyon.
Bourrin et sauce tomate.
RoboCop est bourrin et ça lui va si bien ! On retrouve enfin un FPS « old school » où le joueur avance dans des couloirs (ou zones semi-ouvertes) et déverse des hectolitres de sang ! Un gameplay simple et efficace qui se marie à merveille à la licence. Pour ceux qui ont peur de ne pas assez voir RoboCop à cause de la vue FPS, rassurez-vous, les cinématiques vont vous permettre de vous rincer l’œil sur sa fabuleuse mécanique. En résumé, dans RoboCop : Rogue City, on avance, on tire à tout va, on scanne quelques objets, on démolit des portes pour lancer un ralenti façon S.W.A.T, on fait exploser des têtes, on dresse des contraventions et on prend son pied ! Un gameplay simple mais terriblement efficace ! Le jeu est un pur plaisir. Dommage que la durée de vie un peu trop rallongée artificiellement vienne rouiller la mécanique et instaurer une certaine répétitivité qui peut ronger le plaisir de jeu du joueur. Ah aussi, pas de « New Game + » ou de « mode Arcade » pour se défouler après la fin. Dommage.
La bande-son du jeu est également de bonne qualité. Les bruits de notre homme-robot sont retranscrits avec détail et renforcent encore un peu plus l’immersion dans cette armure. L’univers est plutôt travaillé de ce côté aussi : les PNJ discutent entre eux dans la ville, ça pète à tout va, et les musiques sont en adéquation avec l’époque. Il y a toujours un petit détail sonore pour nous rappeler où nous sommes et renforcer le réalisme. Que ce soit dans le commissariat, la salle d’arcade, une ruelle ou le vidéoclub, on s’y croirait !
D’un point de vue technique le jeu est d’assez bonne qualité. Pas de bugs majeurs à noter, ni de crash ou autres joyeusetés qui font que de nombreux titres actuels sont plombés par de gros patchs et déboires à leur sortie. On notera tout de même quelques petits bugs de collision ou des ennemis qui voyagent dans le décor, mais rien de dramatique. Par contre, l’IA n’est pas celle d’un F.E.A.R, c’est indéniable. Aussi, les PNJ ont la fâcheuse tendance à rester figés à un endroit précis et à bloquer notre progression. De plus, un robot ne peut pas enjamber des obstacles alors on peut vite se retrouver entravé dans notre progression. L’IA est finalement le plus mauvais point du côté de la technique même s’il faut saluer qu’elle n’est pas forcément facile à contourner, surtout les robots et qu’elle viendra toujours nous chercher plutôt que d’aller se planquer derrière un baril explosif.
- Fidèle à l’œuvre originale
- Un bon FPS à l’ancienne
- Plutôt joli
- Décors destructibles
- Des missions secondaires…
- Idéal pour les fans de RoboCop
- On espère une suite
- Scénario à rallonge pas très original
- Pas de VF
- Les sous-titres "vert Fallout"
- Très répétitif
- ... peu utiles au final
- Pas de New Game + ou mode « chapitres »
Vous l’aurez donc compris, RoboCop : Rogue City est une très bonne surprise ! Le titre de Teyon est un FPS « à l’ancienne » de qualité. Un bon gros défouloir où l’on prend beaucoup de plaisir à massacrer un tas d’ennemis. Avec l’Auto-9 et en tant que robot, ce sentiment d’invulnérabilité est purement jouissif ! Les développeurs proposent aussi un peu plus qu’un simple FPS couloir. Les choix, les zones d’exploration et les missions secondaires sont là pour apporter plus de consistance au projet. Mais c’est à double-tranchant puisque certains des ces artifices instaurent des longueurs qui viennent rallonger la durée de vie mais diminuer, un peu, le plaisir de jeu. Malgré ces petits défauts, le jeu édité par Nacon est indéniablement l’une des plus belles surprises de l’année et l’un des meilleurs FPS de ces dernières années ! Un bon titre qui va ravir les fans et les amateurs de FPS. Maintenant, on a hâte de voir arriver une suite.