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Test de Sherlock Holmes The Devil’s Daughter : indispensable !

Sherlock Holmes : The Devil's Daughter

Test de Sherlock Holmes the devil's daughter sur PS4

Note globale : 81/100
Editeur
Big Ben Interactive
Developpeur
Frogwares
Supports
Genres
Nombre de joueurs
1
Date de sortie
Disponible

Après un bon Crimes & Punishments en 2014, Frogwares continue sur sa lancée d’un Sherlock Holmes tous les deux ans et revient cette année avec Sherlock Holmes : The Devil’s Daughter. Le jeu est annoncé comme suivant la continuité de ses aînés, mais avec l’arrivée d’un nouvel éditeur (BigBen Interactive), le résultat ne sera-t-il pas bouleversé par ce changement ?

Papa Sherlock

Après avoir affronté Jack L’éventreur, s’être retrouvé au coeur d’une tempête médiatico-policière et participé à 6 enquêtes exclusives dans Crimes & Punishments, Sherlock va être confronté à son rôle de père tout en devant mener différentes enquêtes dans le Londres du 19e siècle. Un fil rouge qui tend à corriger l’absence d’une trame à suivre durant tout le jeu dans le dernier volet de la série. Cette fois-ci, Sherlock Holmes va donc être confronté à une affaire des plus uniques : sa fille, Kate.

Celle-ci se rapproche de la nouvelle voisine, Alice de Bouvier. Une jeune fille qui semble cacher quelque chose et qui pourrait déstabiliser Kate mais surtout Sherlock Holmes. Néanmoins, les trois quarts du jeu consistent à mener l’enquête sur différentes affaires assez variées : un meurtre dans une ambiance Maya, un accident de la route, ou même un attentat contre Sherlock Holmes ! Des cas assez variés même si l’ambiance générale est un peu moins diversifiée que dans le précédent opus. On aura même l’occasion de rencontrer un certain Oscar Wilde, ce qui fait un peu penser au roman de Thomas Day, « L’Instinct de l’équarrisseur – Vie et mort de Sherlock Holmes ». Une fois de plus, Frogwares nous offre une aventure prenante et qui propose assez de variété pour nous scotcher au jeu. Ici, une enquête de moins que dans le dernier opus mais pourtant une durée de vie assez similaire d’une douzaine d’heures. Les connaisseurs du jeu et de son système iront un peu plus vite. D’autant plus que de nombreux puzzles peuvent être zappés, mais nous y reviendront plus tard.

Ce Sherlock Holmes : The Devil’s Daughter aurait pu être baptisé Crimes & Punishments 2. En effet, on y retrouve beaucoup de points communs et le peu de changements entre les deux opus fait penser à une « suite ». Heureusement, cette proximité n’est pas négative. Elle est une preuve de la volonté de Frogwares de continuer sur de bonnes bases et de poursuivre et peaufiner le travail réalisé depuis des années. Si le titre n’est plus un Point’n’click depuis quelques épisodes, il en reprend certains éléments et reste un jeu d’aventure/enquête. Frogwares reste fidèle à sa série et ne fait pas comme certains gros studios qui font table rase du passé et offrent des productions qui n’ont plus rien à voir avec les débuts de la série (le prochain God of War pour ne pas le nommer par exemple…).

La principale nouveauté du précédent opus se retrouve donc dans The Devil’s Daughter : les choix. Ainsi, à la manière du jeu L.A Noire, c’est à vous de mener l’enquête, de faire des choix dans vos déductions, de poser les bonnes questions et d’accuser l’un des suspects. Il vous faut aussi trouver les bons indices pour pouvoir avancer, faire les bonnes déductions et parfois surprendre un suspect dans son mensonge. Une manière bien plus personnelle de vivre le jeu. Plus qu’une chasse aux indices, le titre de Frogwares propose ainsi une véritable enquête où le joueur est au cœur de l’investigation. Malheureusement on aurait aimé que cette possibilité soit un peu plus poussée. S’il n’y a bien qu’une seule fin possible (le colonel moutarde dans la cuisine avec le pistolet par exemple), il est dommage de pouvoir tout de suite vérifier si nous sommes dans le vrai ou non dès lors que l’on lance notre accusation. A nous aussi d’absoudre ou de condamner un coupable, mais ces choix-là n’ont pas de grandes incidences dans la suite des événements, dommage. De plus, le joueur est très souvent pris par la main et les choix sont parfois un peu poussés par le jeu. Ce qui nous amène à un autre point du jeu, sa facilité.

Sherlock Holmes pour les nuls

On est assez loin du Testament de Sherlock Holmes par exemple ou de l’opus où Sir Holmes affrontait Jack L’Éventreur. Ici, tout est facilité et les difficultés (les puzzles et les énigmes) peuvent être zappées. C’est même directement proposé par le jeu au bout de quelques échecs. Un aspect casualisé qui semble s’être renforcé depuis le dernier opus. L’effet BigBen Interactive ? Peut-être bien. C’est regrettable dans le sens où ça ne pousse pas le joueur à se casser la tête sur des énigmes qui sont, de toute façon, plus simples que par le passé. Ainsi, dans le « tableau des déductions » qui est, depuis le dernier opus, le cerveau de Holmes nous sommes amenés à associer deux indices ensemble afin d’activer des « neurones » de raisonnement qui nous mènent à des déductions et à résoudre l’affaire. Si on peut avoir un raisonnement logique mais faux, on ne peut pas déduire n’importe quoi. Si on part sur quelque chose d’illogique, le neurone se met en rouge et nous fait bien comprendre que l’on manque de logique. Bref, les choix sont là mais restent limités. Heureusement, il est possible de rater certains indices, c’est déjà ça. Une déception déjà présente dans Crimes & Punishments et qui est de retour dans Sherlock Holmes : The Devil’s Daughter. Le seul véritable gros point noir du jeu, néanmoins. Notons tout de même que le 6e sens et l’imagination, deux aides activables via R1 et L1 sur PS4, ne sont utiles que dans certains cas, donc inutile d’inspecter chaque.
Le bol d’air frais instauré dans le dernier opus se poursuit donc et Frogwares continue donc sur sa lancée et sur cette bonne idée de gameplay qui rend le jeu plus interactif et encore plus prenant.

Pour le gameplay, ce Devil’s Daughter est identique au précédent opus. On retrouve tout ce qui était dans Crimes & Punishments, y compris les deux vues (première et troisième personne). Quelques petites nouveautés avec des phases d’infiltration (en jouant Holmes ou un autre personnage), le fait de devoir retracer le fil des événements dans certaines enquêtes avec une option spéciale et très bien vue, et des phases de QTE un peu plus orientées action et plus dynamiques que par le passé. Ce nouveau jeu vidéo Sherlock Holmes reprend vraiment son aîné tout en essayant de peaufiner les petits défauts de ce dernier et en faisant mieux. Une volonté qui se prouve avec des niveaux plus vastes et une liberté d’action un peu plus grande. Le cheminement est également moins scripté, dans le sens où on peut interroger B avant A ou aller dans tel lieu avant un autre. Les niveaux sont plus grands, les bâtiments à explorer plus nombreux, et une sensation de liberté un peu plus présente. C’est un bon point qui compense le manque de variété dans les décors. On reste vraiment dans Londres et le quartier de Whitechapel, Sherlock Holmes voyagera moins que dans Crimes & Punishments. Mais cela ne se ressent pas. De plus, contrairement au dernier opus, les chargements sont moins présents ce qui renforce cette sensation de liberté. La présence de quelques mini-jeux facultatifs (comme le boulingrin, un jeu proche de la pétanque) offre un peu de variété aussi. C’est la qualité des productions Frogwares : proposer un grand nombre de puzzles/mini-jeux tout en offrant une véritable diversité !

Autre nouveauté, mais qui n’est pas liée au gameplay, le rajeunissement de Sherlock Holmes et surtout du docteur Watson ! Seul Toby n’a pas changé. Watson est d’ailleurs moins présent que par le passé. Le restylage des deux héros est frappant, et limite « choquant » chez Watson tant on a l’impression de voir un nouveau personnage. Le nouveau Sherlock Holmes a un petit côté Jon Hamm (Mad Men) assez criant qui renforce le côté cinématographique du jeu. D’ailleurs, ce Devil’s Daughter est plus cinématographique que jamais. Les plans, la mise en scène, certains passages (dignes de Matrix) font du jeu une production plus dynamique, plus punchy, de quoi accrocher encore plus le joueur. Un bon choix appuyé par le doublage 100% français et assuré par le casting officiel qui double en français la série Sherlock. De quoi renforcer cet aspect « série TV » qui est frappant depuis Crimes & Punishments. Bref, le talentueux studio ukrainien confirme son savoir faire et sa capacité à moderniser Sherlock Holmes tout en restant fidèle à l’œuvre de Conan Doyle ! Et c’est avec tout ça, qu’en voyant le générique de fin on se dit « noon ! », on en aimerait encore. Retrouver de nouvelles enquêtes et ce Sherlock Holmes qui est, néanmoins, un peu moins fou que dans Crimes & Punishments.

Graphiquement, Sherlock Holmes : The Devil’s Daughter offre un beau rendu. Pour un jeu qui tourne sur le « vieillissant » Unreal Engine 3, le résultat est de bonne facture. Mention spéciale aux effets de lumières et à la modélisation des visages. Frogwares maîtrise son sujet et a su offrir des zones de jeu plus détaillées et travaillées que par le passé tout en les rendant un peu plus ouvertes.

Techniquement parlant Frogwares a fait du bon boulot également. Le jeu ne souffre pas de bugs majeurs, les chargements sont moins nombreux que dans le dernier opus même s’ils restent parfois un chouïa longuets. Pas de bugs de collisions ou de point d’interaction qui ne s’activent pas. Seuls petits accrocs, les oreilles rouges des PNJ (surtout dans la première affaire) et quelques écrans noirs qui apparaissent à certains moments avant de revenir au jeu. Enfin, les points de sauvegarde ne sont pas automatiques après chaque changement de lieu, attention donc si vous partez à Scotland Yard juste avant de quitter le jeu. Rien de bien grave donc. Preuve que la nouvelle production de Frogwares a été peaufinée et soignée. Une volonté de bien faire très appréciable et qui rend ce Sherlock Holmes : The Devil’s Daughter vraiment bon.

Enfin, même si nous l’avons déjà évoquée avec les doubleurs officiels français de la série Sherlock, abordons la bande son du jeu. Les soucis de « raisonnance » du passé sont, justement, du passé ! Les bruitages, les voix et les musiques sont de qualité. Mention spéciale au thème musical qui accompagne le générique et qui colle parfaitement à l’ambiance du jeu et à son atmosphère. Générique de fin très bien présenté et très stylé au passage.

 

 

 

Les plus

  • Aventure passionnante et prenante
  • Bonne durée de vie
  • Mise en scène plus dynamique
  • Puzzles et mini-jeux
  • Doublage VF
  • Les choix

Les moins

  • Un peu trop facile
  • On en voudrait encore !

Les notes

Graphismes
75/100
Bande-Son
80/100
Prise en main
86/100
Plaisir de jeu
91/100
Durée de vie
81/100
Scénario
75/100

Conclusion

Au final, ce Sherlock Holmes : The Devil’s Daughter se révèle très proche de son prédécesseur Crimes & Punishments, mais propose une aventure assez passionnante et prenante pour que le jeu soit très appréciable et ne soit pas qu’une simple copie du premier. Le rajeunissement des personnages, ainsi que la plus grande liberté d’action et une mise en scène plus dynamique rendent le jeu encore meilleur. L’aventure proposée est vraiment prenante et savoureuse dès lors que l’on adhère au style du jeu (bah oui, ce n’est pas Uncharted ou Battlefield!!).

De nouvelles enquêtes avec le plus célèbre des « détectives » qui prouvent, une fois de plus, le talent de Frogwares et la qualité des adaptations vidéoludiques des œuvres de Conan Doyle. Le changement d’éditeur n’a pas eu d’impact contrairement à ce que nous aurions pu croire. Seul petit bémol, la facilité du jeu et sa casualisation toujours aussi présente. Enfin, on aurait aimé en avoir plus et ne pas voir la fin de l’aventure arriver si vite (après une douzaine d’heures certes)… Bravo Frogwares ! Si vous aimez les jeux d’enquête et de réflexion, qui en plus offrent une ambiance historique et générale qui changent de l’habitude, alors Sherlock Holmes : The Devil’s Daughter est un indispensable !

Indispensable
81/100
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