Test

Test de The Surge : un grand oui!


Test de The Surge

The Surge est le dernier Action-RPG des développeurs allemands de Deck 13. Reprenant allègrement les principes fondamentaux des Darks Souls, The Surge aurait pu être une triste copie de la série de From Software mais se révèle finalement plein de surprises innovantes. Loin d’une simple réplique sans âme d’un Souls Game, le jeu de Deck 13 se déroule dans un univers futuriste dystopique mettant en scène un soulèvement des machines au sein d’un immense complexe industriel supposé sauver notre planète moribonde.

The Surge ou quand la réalité dépasse la fiction

The Surge nous plonge dans un future sombre où la Terre se meurt, les ressources s’épuisent, la maladie fait rage et les services sociaux sont complètement dépassés par la surpopulation. La survie de humanité est cruciale tandis que le développement technologique et industriel ont engendré une forte augmentation des robots et autres machines ayant remplacé les humains dans bien des domaines. Les plus motivés, se font volontiers augmenter physiquement afin de dénicher un petit boulot à l’usine les obligeant à rivaliser avec les machines plus fortes, plus endurantes et plus efficaces.

Une journée au taff pas comme les autres

Dans cet univers décadent, le joueur incarne Warren, un handicapé moteur en fauteuil roulant qui décide s’engager auprès de la société CREO, spécialisée dans la robotique et d’apparence philanthrope. CREO semble être la meilleure solution à tous les problèmes environnementaux, cependant certains des scientifiques chargés de développer les solutions attendues, mènent des projets bien plus personnels visiblement à l’opposé des attentes initiales. Pour son premier jour, Warren doit subir une intervention qui l’équipera d’un exosquelette et d’implants cérébraux destinés à le fortifier et lui rendre sa capacité de marcher au passage. Pendant l’opération, un problème survient et Warren se réveille dans une partie dévastée de l’usine en compagnie de robots et coéquipiers qui cherchent à le démembrer. A peine réveillé, Warren a tout juste le temps de s’armer avant d’affronter les multiples dangers qui l’attendent au sein du complexe industriel où quelque chose de terrible semble avoir eu lieu.

L’avenir appartient à ceux qui bossent trop

L’immense complexe de CREO regorge de mystères et de trésors à récupérer mais aussi de passages secrets et de raccourcis à déverrouiller. Le joueur a le privilège d’arpenter 7 zones principales, qu’il traversera de très nombreuses fois, non seulement au fil des échecs et croyez-moi il y en aura, mais aussi parce que le jeu requiert un retour dans une zone précise de temps à autres. Ici, on ne trouvera pas refuge auprès des fameux feux de camps dispersés dans les diverses zones comme dans un Souls mais on aura pour sanctuaire, une seule base d’opérations par zone. Si Dark Souls nous plonge dans une multitude de lieux et de paysages interconnectés aussi divers que sublimes, The Surge nous propose essentiellement un environnement industriel futuriste bénéficiant d’un level design très soigné et ingénieux mais un tantinet redondant. En effet, les différentes zones présentent des caractéristiques essentiellement industrielles en termes de design, mais très élaborées en ce qui concerne la structure architecturale. On retrouve donc des bâtiments énormes accueillant différentes sections d’usines comme les chaînes de montage, la production, les bureaux, les labos, les sous terrains, le recyclage et autres zones toxiques. Chacune de ces sections industrielles présente tout de même des caractéristiques spécifiques et une ambiance sonore qui lui confèrent une atmosphère plaisante et détaillée plutôt réussie.

Accès refusé!

Alors que From Software implante plusieurs feux de camps par zone de manière plutôt linéaire, The Surge innove en utilisant une seule base d’opérations pouvant être accessible par différents passages que l’on va débloquer à mesure que l’on explore la zone. Les nombreux passages et raccourcis déverrouillés au cours du périple vont permettre au joueur de revenir à la base en évitant un long parcours fastidieux et surtout très risqué. Les décors sont partiellement destructibles et certains éléments peuvent cacher des trésors utiles à la progression ou des passages secrets. Les couloirs, ascenseurs, et portes empruntés et débloqués s’interconnectent avec ingéniosité à mesure qu’on explore les niveaux rendant plus facilement et plus rapidement accessible certains endroits de la zone en cours d’exploration. On tombera souvent sur des portes bloquées, des ascenseurs inactifs ou des passages demandant une accréditation particulière. Il faudra donc prendre son mal en patience pour continuer son chemin et trouver le moyen de déverrouiller ces inestimables raccourcis.

Un gameplay qui tue

Côté gameplay, on se retrouve globalement dans une configuration similaire à celle d’un jeu Souls-like avec quelques innovations qui améliorent nettement l’expérience notamment lors des combats au corps à corps. La zone de tutoriel nous permet d’assimiler les différents mouvements et de comprendre qu’on n’aura plus les fameuses attaques « normales » et attaques « puissantes » mais qu’on infligera des attaques horizontales et des attaques verticales. Outre les attaques que l’on peut combiner afin d’exécuter des combos dévastateurs, le personnage peut également courir, esquiver, bloquer, cibler mais aussi se baisser et sauter pour esquiver des attaques ennemies. Il est clair que Deck 13 veut offrir à ses utilisateurs une expérience technique en termes de combat et d’intensité. Lorsque débute la deuxième zone de la carte, un drone vient étoffer notre arsenal. Celui servira surtout à appâter les ennemis plus qu’à les attaquer mais pourra également débloquer certains passages en leur envoyant des surcharges énergétiques.

L’action-RPG développé par le studio allemand est sans conteste orienté vers les combats au corps à corps qui se révèlent être l’atout majeur du jeu. Un peu comme dans un Souls, chaque faux pas peut mener à une mort certaine. Il faut donc être constamment vigilant, avoir un bon sens du timing et ne pas se précipiter car en plus des affrontements plutôt techniques, il faut savoir que les adversaires sont coriaces et frappent si fort qu’ils peuvent vous terrasser en deux ou trois coups. La bonne gestion du timing, du choix des armes et de la jauge d’endurance est donc cruciale lors de chaque affrontement. Le point fort et belle nouveauté de ce système de combat réside dans la possibilité de cibler les membres du corps des ennemis que l’on veut attaquer. On peut, soit s’en prendre à la tête, au corps, aux bras ou aux jambes des adversaires humanoïdes, soit tailler en pièces le corps, les pattes, les pinces ou autres « queues » des ennemis robotiques. Ce système de ciblage orienté va permettre au joueur d’attaquer une partie de l’ennemi qui n’est pas protégée par une armure ou un casque et en finir plus vite puisque les coups portés feront plus de dégâts. Le fait de cibler une partie protégée permet de démembrer l’adversaire grâce à un coup de finition et probablement récupérer son arme ou le schéma permettant de fabriquer le morceau d’armure arraché. Warren passera logiquement pas mal de temps à démembrer ses adversaires afin de récupérer leurs précieuses pièces d’armure, implants et armes en tout genre. En plus des armes et armures, Warren aura la possibilité de s’équiper d’implants cérébraux récupérés sur les ennemis vaincus ou dissimulés à travers les environnements. Il existe plusieurs types et niveaux d’implants permettant à Warren d’améliorer ses aptitudes physiques. Par exemple, certains implants augmentent la jauge de vie ou d’endurance tandis que d’autres offrent la possibilité de récupérer plus de pièces détachées pour chaque ennemi tué alors que d’autres encore, permettent de régénérer la santé de Warren en finissant un ennemi avec un coup spécial. Les implants permettent aux joueurs de choisir parmi une grande quantité de combinaisons de personnalisation offrant à Warren toute une panoplie d’options adaptables à chaque style de gameplay. Que l’on soit un tank lourdement armé, bourré de vie et d’endurance ou que l’on soit un tueur léger, rapide avec des capacités de régénération optimisées, The Surge offre aux joueurs la liberté de changer de style à tout moment sachant que pour changer les capacités d’implant, un passage à la base d’opérations est obligatoire.

Die and retry… again and again…

Comme dans tout action RPG qui se respecte, la difficulté de The Surge est élevée et les adversaires plutôt très coriaces. Le moindre faux pas vous expose à une mort brutale et affronter plusieurs ennemis à la fois est vivement déconseillé. Attendez-vous à côtoyer la mort régulièrement voire même à la planifier parfois pour des raisons purement stratégiques. Outre les pièces d’armures récupérées sur les cadavres des adversaires, Warren va gagner des pièces détachées pour chaque ennemi abattu. Dans The Surge, les pièces détachées servent de monnaie d’échange tout comme les âmes dans Dark Souls. Si Warren meurt lors d’un affrontement ou d’une chute vertigineuse, il perdra toutes les pièces détachées en sa possession à ce moment là. Afin de les récupérer, il doit retourner à l’endroit de son échec en un temps imparti mais généralement suffisant pour s’y rendre sans trop d’encombre. De plus chaque ennemi abattu pendant le temps imparti, rajoute quelques précieuses secondes au chronomètre très généreux déjà au départ. En revanche, si Warren meurt à nouveau avant de récupérer les pièces ou si le chrono atteint zéro avant qu’il n’ait le temps de retrouver ses biens, les pièces détachées tant convoitées seront perdues à jamais. On passera donc pas mal de temps à farmer ces précieuses ressources tout comme on tentera à tout prix de récupérer des pièces d’armures et autres implants cérébraux.

Les pièces détachées sont indispensables pour faire évoluer notre ouvrier fraîchement augmenté. A chaque passage à la base d’opérations qui, je le rappelle fait ici office de sanctuaire, les joueurs pourront dépenser les pièces cumulées de différentes manières en plus de recharger les injections de vitalité comparables aux fioles d’Estus de la série de From Software. Les pièces détachées peuvent également être stockées à chaque passage à la base d’opération afin de limiter les risques de les perdre à jamais. Sachez toute fois que le jeux vous pousse à prendre des risques en gardant les pièces sur vous car un multiplicateur entre en jeux à chaque ennemi vaincu. Donc plus vous portez de pièces et plus vous terrassez d’ennemis, plus vite votre stock de pièces augmente mais cela vous expose au risque de tout perdre en cas d’échec face à un adversaire mal luné.

Un repos bien mérité…

Deck 13 nous soulage tout de même un peu via la base d’opérations et toutes possibilités de personnalisation qu’elle nous offre. A chaque fois que l’on pénètre l’une des sept zones de The Surge, on retrouve assez rapidement et avec soulagement, une base d’opérations qui sera notre sanctuaire le temps d’explorer ce nouvel environnement. La base d’opérations a pour rôle d’aider Warren à faire évoluer l’ensemble de son matériel. Grâce aux implants, pièces d’armures, plans de construction et pièces détachées récupérées aux cours de l’aventure, les joueurs pourront se rendre à la base d’opérations afin d’apporter des améliorations à notre protagoniste. Le sanctuaire offre entre autres la possibilité de dépenser les pièces détachées sur l’exosquelette équipé. Les pièces détachées utilisées sur l’exosquelette vont augmenter la puissance du noyaux énergétique de celui-ci. La puissance du noyau va déterminer quel type d’équipement Warren pourra équiper étant donné que chaque pièce d’armure et chaque implant nécessitent une puissance énergétique qui s’additionne à mesure que l’on s’équipe. L’ensemble des équipements portés nécessite une puissance énergétique inférieure ou égale à celle générée par l’exosquelette de Warren. Si l’exosquelette ne fourni pas assez de puissance pour porter l’ensemble des équipements désirés, les joueurs doivent sacrifier des caractéristiques en équipant un implant moins gourmand en énergie ou en équipant une jambière moins résistante aux attaques physiques mais plus faible en termes de puissance énergétique. C’est à chacun de créer son personnage en combinant armures, implants et armes selon ses envies et possibilités. On peut donc combiner plusieurs éléments provenant de différents types d’armures, le bras gauche d’un type et le droit d’un autre par exemple. On notera que porter un type d’armure complet offre des bonus supplémentaires de vitesse d’exécution, résistance, consommation d’endurance ou d’énergie etc. Augmenter la puissance de l’exosquelette débloquera d’avantages d’emplacements d’implants multipliant ainsi les combinaisons possibles et indispensables à l’amélioration de notre ouvrier malchanceux. Un établi de fabrication est présent afin que les joueurs puissent fabriquer et améliorer les armes et armures récupérées. Avant d’améliorer les armures il faut avoir récupérer les plans permettant de les fabriquer. Ces évolutions demandent non seulement des pièces détachées mais également des pièces d’armures récupérées elles aussi sur les cadavres ennemis.

Heavy metal baby

Le bestiaire de The Surge est assez sobre mais solide, les ennemis offrent un challenge de taille et il faudra plusieurs essais pour venir à bout des mini-boss ou des gros boss de chaque zone. En ce qui concerne les ennemis basiques, on aura à faire à des humanoïdes augmentés devenus fous ou des machines incontrôlables. Certains humanoïdes seront lents et lourds mais puissants, d’autres seront rapides mais moins puissants, d’autres encore seront armés de lances flammes ou de capacités paralysantes. Côté machines, on retrouve des mecha plus ou moins gros, avec plus ou moins de membres mais tous ayant la ferme intention de vous déchiqueter, brûler, électrocuter ou encore piétiner. Si les combats de boss ne sont pas aussi épiques que dans un Souls, la difficulté et la nervosité du genre sont bien présentes notamment lors des phases d’action aussi intenses que spectaculaires. On remarquera parfois, non sans surprise, qu’un mini-boss peut poser plus de problèmes que le boss final de la zone. La capacité à terrasser un boss dépend des attaques de celui-ci et du style de gameplay que l’on utilisera sur le moment. Parfois il sera de bonne guerre de ne pas s’acharner sur un boss à tout prix et retourner plutôt à la base d’opérations pour s’équiper spécifiquement et judicieusement avant d’envisager un match retour.


Points positifs

  • Les combats techniques et remplis d'intensité
  • Une difficulté bien chargée
  • Un level design ingénieux et maîtrisé
  • Un système de démembrement innovant et pertinent
  • Un système de craft très réussi
  • Les possibilités de personnalisation grâces aux implants

Points négatifs

  • Une direction artistique trop sobre
  • Le manque de diversité des environnements
  • Quelques lacunes techniques pas très gênantes
  • Un arsenal finalement assez limité, dommage

Note

Graphismes 85%
Bande-son 80%
Prise en main 90%
Plaisir de jeu 90%
Durée de vie 85%
Conclusion

The Surge se révèle une excellente découverte pour tous les amateurs d’action RPG hardcore qui prendront plaisir à arpenter les nombreux couloirs du complexe industriel de CREO. Le studio allemand Deck 13 propose une fois de plus un jeu, qui malgré un léger manque de personnalité en termes de direction artistique reste très agréable à jouer surtout pour ses combats très nerveux et techniques. Doté d’une durée de vie plus que correcte et d’un scénario bien ficelé quoi qu’un brin classique, The Surge se positionne comme un sérieux concurrent pour les jeux du même genre tels que Dark Souls, Bloodborne et autres Nioh. Doté d’un système de personnalisation bien pensé et d’un level design très ingénieux, le soft parvient à faire oublier les quelques lacunes techniques et permet au studio allemand de garder la tête haute devant la concurrence pourtant très rude.

Note finale 86% Intense, Nerveux, Punitif

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