Test de Yakuza Kiwami 2
- Editeur:Sega
- Developpeur:Ryu ga Gotoku
- Supports:Playstation 4
- Genres:Action, aventure
- Nombre de joueurs:1 joueur
- Date de sortie:Disponible
Le plus célèbre des mafieux japonais de l’univers du jeu-vidéo revient pour une nouvelle aventure. Nouvelle? Pas vraiment car c’est en fait avec un remake du second épisode de la franchise que Kazuma Kiryu est de retour en occident. Après un épisode “épilogue” de la saga Yakuza 6 : The Song of Life, nous faisons un gros retour en arrière bien des années plus tôt. Le studio Ryu ga Gotoku et Sega nous proposent ainsi de découvrir ou redécouvrir un épisode phare de la série qui n’est pas exempt de nouveautés et d’améliorations en tout genre.
Yakuza Kiwami 2, vers un retour aux sources altéré ?
Si la série n’est pas a présenter il faut tout de même poser les bases niveau histoire. Cet opus se déroule exactement un an après le premier Yakuza Kiwami. Suite à la disparition de 10 milliards de Yens, la capitale japonaise est en proie aux confrontations des différents gangs. Alors que notre protagoniste se la coule douce loin de tout ce vacarme avec sa fille adoptive Haruka, il doit reprendre du service car une vie de Yakuza n’est jamais vraiment terminée lorsque le leader de son Clan se fait assassiné par le clan Go-Ruy. C’est ainsi que le Dragon de Dojima enquête sur les circonstances de la mort de son Chairman. Kazuma est bien décidé à trouver une issue favorable pour tous les clans. Mais cela est sans compter l’avis du Dragon de Kansai, l’héritier de l’alliance Omi qui veut s’emparer du pouvoir.
Kiryu… mon frère
Dès les premières minutes, ce Yakuza Kiwami 2 en envoie plein les yeux. Nous ressentons clairement l’influence des films de gangster nippons à la sauce Takeshi Kitano. Tantôt traditionnel, tantôt hautement décalé, nous avons définitivement droit à un remake digne de son essence originelle avec un scénario bien rythmé comme on les aime. Yakuza Kiwami 2 ne mâche pas non plus ses mots et on retrouve toujours des dialogues aussi violents associés avec des cinématiques parfaitement réalisées que ce soit du point de vue caméra, des expressions ou encore, de la gestuelle des personnages et de leurs émotions. Tous ces aspects forcent la réussite d’une vision cinématographique recherchée par les équipes de développement.
Il n’y a vraiment rien à redire et on passe des rires aux larmes sans oublier de nombreuses scènes plus violentes et sanglantes. Nous nous laissons ainsi porter par le tempo d’un scénario dont les erreurs et incohérences du passé ont été gommées afin de reforger une cohérence avec les épisodes suivants. Cerise sur le gâteau pour les fans de la série, Yakuza Kiwami 2 dispose d’un axe narratif totalement inédit. Ce dernier permet de prendre le contrôle du plus loufoque des mafieux de la saga, le bien nommé Majima Goro, le Mad Dog de Shimano (déjà disponible dans Yakuza Zero). Cette section annexe nommée The Truth of Majima Goro nous en dit plus à travers 3 chapitres sur les événements qui ont suivi la fin de Yakuza Kiwami premier du nom durant plus de 2 heures de jeu.
Toujours pas de Vostfr
Si côté scénario rien ne pèche nous regretterons, comme d’ habitude, que le portage en occident reste élémentaire. Si le doublage en japonais est indispensable pour des raisons de cohérence scénaristique tout en créant une immersion parfaite, nous aurions apprécié un petit effort à proposer des doublages en français, en plus de l’anglais.
Le Dragon Engine sublime l’expérience de jeu
Au niveau visuel, Yakuza Kiwami 2 envoie le pâté. Force est de constater que l’utilisation du nouveau moteur graphique Dragon Engine (créé pour l’épisode 6 de la saga) y est pour beaucoup. Les modélisations y sont tout bonnement sublimes. Nous parcourons avec joie les allées des villes, surtout de nuit avec les éclairages qui se reflètent dans les flaques d’eau ou encore avec son niveau de détail proche de la représentation photo réaliste. Les détails sont omniprésents que ce soit dans les pubs, les écriteaux, les devantures des échoppes, tout est parfaitement réalisé. Yakuza Kiwami 2 nous projette dans les ruelles, allées et avenues des quartiers chauds de Kamurocho à Tokyo et celui de Sentenbori à Osaka.
Toujours autant d’activités annexes
Il va sans dire que lorsque nous ne sommes pas en mission ou si on veut se payer un peu de bon temps, Yakuza Kiwami 2 possède de quoi séduire. En effet et c’est certainement aussi ce qui fait le succès des épisodes Yakuza, le titre fourmille d’activités secondaires. On retrouve les fléchettes, le karaoké, le golf et le mah-jong habituel. Mais nous pouvons aussi nous faire les mains sur une version arcade de Virtua Fighter 2 ou encore découvrir le jeu -beaucoup plus décalé- des toilettes. Vous pourrez aussi choisir d’aider les citoyens de la ville dans des quêtes secondaires et manager un club en recrutant des filles tout en veillant à leur bien-être pour obtenir de meilleurs résultats. Nous noterons aussi la présence du système de gestion de gang qui avait été ajouté dans l’épisode 6 mais ici en version simplifiée. Nous sommes alors face à un mode de jeu plus axé Tower Defense dans lequel nous devons repousser les vagues ennemies tout en protégeant les chantiers de Majima Construction. On peut rapidement se retrouver à jouer de nombreuses heures à toutes ces activités annexes, ce qui complète une fois de plus la durée de vie déjà colossale de Yakuza Kiwami 2.
Un système d’évolution plus organique à l’image de Yakuza 6
Au niveau gameplay là aussi il y a du changement par rapport aux anciens épisodes. En effet les concepteurs ont décidé de passer intégralement Kiwami 2 sur le mode de combat et d’évolution de Yakuza 6. Nous améliorons donc notre héros en fonction des actions qu’il réalise. Chaque acte nous rapporte des points à distribuer dans une vaste liste d’améliorations de caractéristiques et de compétences. Ainsi manger, boire, combattre, jouer aux fléchettes ou simplement, courir, permet de faire évoluer Kiryu de manière réellement organique. En somme, un moyen de façonner son personnage suivant notre manière de jouer qu’on le souhaite plus rapide, plus fort, ou plus résistant. Cela peut être induit en le spécialisant en Force, Agilité, Esprit, Technique ou Charme.
Toujours aussi brutal et efficace dans ses phases d’action
Nous oublions aussi le switch entre les différents styles de combat pour un niveau beaucoup plus hybride dynamisant d’autant plus les phases d’affrontements qui ne nous obligent plus à passer de l’un à l’autre. Nous retrouvons aussi toujours la jauge de Heat qui permet de lancer les célèbres phases QTE mais aussi l’ajout des Finishing Blows rendant les combats contre les boss encore plus épiques et spectaculaires qu’auparavant. Comme toujours il faudra aussi compter sur l’environnement pour tabasser ses ennemis à coup de vélos, poteaux ou balustrades mais une nouvelle notion importante est à prendre en compte avec l’apparition du gestionnaire d’armes. En effet il est à présent possible de stocker couteaux, armes contondantes et armes à feu dans son inventaire afin de s’en servir en combat. Ces armes disposent toutes d’une jauge Heat Action mais il faudra bien faire attention à leur niveau d’usure pour ne pas en tomber à court au mauvais moment. Nous pourrons toujours aller chercher la petite bête dans une caméra un peu mal positionnée ou une hit box pas toujours aussi précise qu’on le souhaiterait. Yakuza Kiwami 2 nous met tout de même une belle claque avec le rythme imposé par les affrontements.
Une durée de vie plus que raisonnable
Niveau durée de vie il vous faudra compter une quinzaine d’heures pour parcourir la trame principale et pour les plus complétistes d’entre vous plus, de quarante heures, en flânant et en accomplissant tous les annexes afin de terminer le jeu a 100%.
- Le moteur graphique pour un rendu photoréaliste
- Les phases de combats, toujours aussi dynamiques
- Les doublages, la mise en scène et les expressions réalisées avec brio
- Toujours autant d'activités annexes pour ne pas s'ennuyer
- Le remaniement du scénario original pour plus de cohérence avec les suites
- Les chapitres de Majima
- Le système d'évolution du héros, beaucoup plus personnalisable
- Une durée de vie toujours aussi folle si on réalise les "à côté"
- Toujours aussi proche des films de gangster japonais
- L'absence de sous titrage francais
- Toujours quelques petits bugs en combat
- Un poil rébarbatif et linéaire
Ce retour du second épisode de la saga est plus que marquant. Si on compte sa réalisation soignée, la refonte de sa trame principale, le système dévolution et j’en passe, nous avons toujours autant de plaisir à parcourir les ruelles sombres et mal-famées des quartiers chauds. La proposition de nous faire réaliser un bout de l’histoire dans le corps de Majima Goro est aussi une franche réussite et permet de bien noter les différences entre le côté taciturne de Kiryu et celui complètement déjanté du Mad Dog. Le titre mérite amplement son statut de remake, bien loin des simples versions remastérisées que d’autres jeux proposent.