[TEST] MotoGP 24 : un mode carrière sublimé par les transferts…et l’IA évoluée !
- Editeur:Milestone
- Developpeur:Milestone
- Supports:Nintendo Switch, PS4, PS5, Xbox Series
- Genres:Course
- Nombre de joueurs:1-2 en local + online
- Date de sortie:02/05/2024
MotoGP 24, jeu vidéo officiel du championnat du monde du même nom, est disponible depuis quelques jours sur PC mais aussi, sur toutes les consoles du marché. En l’occurrence, Nintendo (Switch), Sony Playstation et Microsoft Xbox.
Si nous parlons rarement de révolution pour ce type de licence, d’une année à l’autre, cet opus 2024 portait toutefois de nombreux espoirs avec lui. Du fait des communiqués diffusés en amont par Milestone. Riches en promesses multiples. Alors, le studio en question a-t-il exagéré où cette nouvelle version mérite-t-elle sérieusement le détour ? Réponse, dans notre test (réalisé sur console PS5).
MotoGP 24 : toujours aussi beau…sous la pluie !
Attaquons ce test par l’aspect visuel sachant que MotoGP n’est pas réputé pour ses graphismes ultra-réalistes. Concrètement, les motos sont toujours aussi bien représentées, de même que le rendu de la piste et les effets retranscrits sur le tarmac. Mais du côté des environnements et même, des pilotes et patrons/membres d’écuries et autres grid-girls, c’est correct, mais sans plus. On reconnait toutefois facilement les personnes représentées, qu’il s’agisse d’Hervé Poncharal, de Johann Zarco ou de Jorge Martin.
Côté environnement, le résultat est, là aussi, correct. Mais incomparable à ce qui peut se faire, en la matière, dans un EA F1, par exemple. Cependant, le niveau se relève de façon très impressionnante lorsque le temps se fait plus maussade et que les gouttes de pluie arrivent. Dans ces conditions, l’effet “wouha” est garanti. Les reflets et effets liés aux intempéries sont juste sublimes. Il en résulte des épreuves flag-to-flag particulièrement réalistes et immersives (voir ci-dessous). On adore…
Côté framerate, aucun souci à signaler, tout est très stable et en dépit des vitesses élevées affichées par les motos, le soft assure. Idem concernant les musiques offertes en amont des retransmissions avec ces compositions très “héroïques”, véritablement kiffantes. Côté retranscription des sonorités des moteurs, là encore, aucune fausse note à signaler.
Gameplay : Une évolution tout en finesse mais bien réelle
Passons maintenant à l’aspect Gameplay. Tout d’abord, sachez que comme dans les précédents opus, MotoGP 24 s’ouvre à tous les publics. Les néophytes cherchant une expérience arcade jouiront de très nombreuses aides (on peut, presque, effectuer un tour sans toucher la manette…) à baisser ou à augmenter à volonté -tout comme le niveau de l’I.A, selon ses propres besoins. Par contre, les puristes apprécieront les nombreux réglages possibles, la possibilité d’établir ses propres stratégies, d’effectuer des comparaisons de châssis en test privé et, bien sûr, d’enlever toutes les aides, pour une expérience ultime.
A ce niveau, il faut souligner le travail tout en finesse des développeurs, qui ont affiné, encore, le pilotage, rendant la conduite plus fluide, plus intuitive même si l’aspect punitif reste omniprésent. Ainsi, sans les aides, la moindre erreur, même minime, se paye cash. Cependant, et c’est sur ce point que nous félicitons tout particulièrement Milestone, les progrès en matière d’I.A sont tels que vous pourrez vivre des rebondissements multiples.
Une I.A d’un réalisme assez stupéfiant
Vous avez chuté et pensez alors vos chances de marquer des points nulles ? Détrompez-vous car les autres pilotes, indépendamment de votre attitude, s’attaquent, se dépassent, se touchent, commettent des erreurs et tombent. D’ailleurs, ils peuvent, comme vous, franchir les limites de la piste et être sanctionnés. Ou encore, être pénalisés, comme vous. Même si, petite critique, les pénalités ne tombent que rarement en course, pour le joueur humain. Alors qu’elles sont vites infligées lors des essais. Mauvais dosage sur ce point, donc, à améliorer. En outre, les long-lap sont réellement très difficiles à exécuter. Si bien que nous vous conseillons de vous entraîner au préalable, par exemple pendant les essais libres.
Mais globalement, les courses n’ont jamais été aussi dynamiques, disputées et incertaines. Enquêtes, sanctions, chutes, dépassements, tout y est. Et même, l’évolution du comportement des pilotes, selon la façon dont vous les traiterez. Ainsi, certaines fois, vous pouvez très bien vous faire prendre au freinage puis, chuter, après avoir été touché par un Francesco Bagnaia, un Marco Bezzecchi ou un Maverick Vinalès ! Vraiment bien fichu, pour le coup. Surtout lorsque l’on enchaîne les saisons. Avec, qui plus est, ces relations à tisser ou au contraire, des rivalités à entretenir en répondant aux déclarations des autres pilotes, à l’aide du “mur” (façon réseaux sociaux) présent dans l’interface, entre les courses.
MotoGP 24 : expérience ultime, avec les transferts
Et c’est là que le soft introduit une autre grande nouveauté, très appréciable : les transferts ! Par ce biais-là, vous allez pouvoir grimper les échelons en accédant plus ou moins vite à une équipe de pointe mais aussi, observer les mouvements de vos collègues. Car, chose, géniale, chaque année, certains pilotes arrivent de la Moto2 (ou de la Moto1, si vous courez en Moto2) alors que d’autres changent d’équipe. Certaines fois, ces transferts sont surprenants mais d’autres se révèlent très crédibles. Dans tous les cas, cela permet de relancer l’intérêt à chaque nouvelle saison. Et il est toujours drôle d’aller remplacer un Zarco ou un Quartararo, afin d’observer leur nouvelle destination…
Aussi, pour accéder à des écuries plus ou moins compétitives, il n’y a aucun secret. Il faut être performant. Selon vos résultats en essais libres, qualifications, épreuves sprint et courses, vous gagnez de l’expérience. Mais, chose intéressante, en cas de contre-performance, cette barre d’XP redescend ! Puis, en fonction des échelons atteints, vous pourrez prétendre à telle ou telle équipe. Ainsi, alors que le statut “champion” suffira pour rejoindre Yamaha, il faudra celui de “super champion”, pour accéder à Ducati.
Mais pas uniquement car, lors du mercato, en milieu de saison, vous pourrez choisir une écurie pour lui témoigner votre intérêt. Puis, un duel avec un rival (prétendant également à ce guidon) sera lancé. Si vous le remportez, alors vous serez proche de signer. Dans le cas contraire, il faudra prendre votre mal en patience.
Quelques petites critiques, pour conclure
Pour conclure et atténuer notre avis très positif sur MotoGP 24, notons toute de même quelques défauts. Tout d’abord, il n’y a aucun mode dédié aux motos et pilotes historiques/légendaires. Ce qui réduit forcément la durée de vie du soft. Pas de mode scénarisé (Nine season) non plus, comme nous l’avions vu l’an passé. Là aussi, cette absence est rude.
Enfin, quelques incohérences sont observées comme l’écart assez faible entre des chronos réalisés sur le sec ou sous la pluie. Pas crédible du tout, pour le coup…
Article publié le 06/05/2024 à 16h45
- La nouvelle I.A, dynamique, singulière, profonde
- Les visuels et effets sous la pluie (sublime)
- La prise en main améliorée, encore plus fine et subtile
- Les transferts dans le mode carrière
- Les pénalités en course, qui touchent tout le monde et sont bien dosées
- L'aspect humain à développer (ou dégrader !) avec les autres pilotes
- Le Framerate
- Les pénalités tombent moins facilement pour le joueur "humain" en course et trop facilement en essais
- Environnements visuellement moyens par beau temps
- Certains transferts gérés par l'I.A sont...farfelus !
- Sans les aides, le jeu reste très punitif
- Manque de modes de jeu et en particulier, avec les motos d'antan et le mode scénarisé
- L'écart trop faible entre un chrono "sec" et un chrono "pluie"
Si MotoGP 24 avait eu le bon goût d’intégrer, soit un mode rétro/classique soit l’excellent scénarisé de l’an passé “Nine Season”, la note finale aurait été supérieure à 90%. Dommage…
Car le gameplay affiné, l’I.A en gros progrès et l’ajout du marché des transferts dynamisent considérablement l’expérience. Et surtout, cela incite à enchaîner les saisons ! Alors, oui, malgré les oublis évoqués plus haut, ce nouvel opus vaut le coup d’investir. Bravo Milestone pour les progrès enregistrés, même s’il reste encore des choses à résoudre, ajouter et améliorer pour passer le cap des 90% !