Goodnight Universe sur Switch 2, un simulateur de bébé original !

Par Benjamin Barois , le 26 décembre 2025 - 5 minutes de lecture
Goodnight Universe

Le studio Nice Dream est de retour, après Before Your Eyes, avec Goodnight Universe. Un jeu narratif qui continue d’exploiter la caméra, mais où cette fois on incarne un bébé un peu spécial, Isaac, qui a des pouvoirs télékinétiques et télépathiques. Le tout dans une aventure narrative en VO qui se laisse suivre avec plaisir.

Isaac, ouvre les yeux

 Si vous avez lu les romans de Katherine Pancol, vous connaissez peut-être Junior. Ce personnage est un bébé surdoué, doué de paroles et d’un intellect supérieur. Et bien c’est exactement le postulat de départ de Goodnight Universe. On y suit Isaac, un bambin qui ouvre les yeux sur le monde mais qui est déjà doué d’une intelligence hors norme. Problème : il peut réfléchir, certes, mais il ne peut pas parler. Un peu comme une vieille âme coincée dans un corps de bébé.

Isaac dans Goodnight Universe

On joue Isaac à travers ses yeux, qui voit ses parents et sa sœur évoluer autour de lui. Il va donc être témoin de ça, en apprendre plus sur sa famille et tenter d’interagir avec eux. Jusqu’à ce qu’il découvre qu’il peut faire bouger des objets autour de lui par la force de la pensée, et même communiquer.

À partir de là, plus un mot sur le scénario qui suit un chemin tout aussi surprenant qu’intéressant. Le jeu ne durant qu’une poignée d’heures, ce serait dommage de tout dévoiler ici. Mais sachez que vous allez être surpris, en bien. C’est un titre strictement narratif, avec une voix en anglais et des sous-titres en français. C’est d’ailleurs Lewis Pullman qui s’occupe de raconter l’histoire, acteur vu dans Top Gun Maverick ou encore Thunderbolts*.

Goodnight Universe, petite pépite narrative

 Le cœur du gameplay réside donc dans le regard et les yeux, tout comme dans Before Your Eyes. Si ça fonctionne bien sur PC, via la webcam, ou sur smartphone, le concept est un peu plus classique sur Switch 2. Puisqu’une partie du jeu consiste à fermer les yeux pour activer les pouvoir d’Isaac. Si vous avez une caméra (celle de la Switch 2 n’est pas encore prise en charge), il suffit de fermer les yeux pour le faire. Mais à l’heure actuelle, sur console, il faut appuyer sur un bouton. Ça nuit assez à l’immersion, c’est dommage.

Les pouvoirs d'Isaac dans Goodnight Universe

Il faut donc lire ce qu’il y a à l’écran et interagir avec les bons objets aux bons moments. Certains passages demandent un peu de timing, mais sinon l’aventure est linéaire. Elle se suit toutefois avec grand plaisir car l’intrigue est bien ficelée et surtout parce que Goodnight Universe sait où il va. Le jeu avance à son rythme, sans jamais chercher à étirer artificiellement son propos. Chaque nouvelle scène apporte un élément de contexte, une émotion ou une révélation, toujours au service de cette famille observée à hauteur de bébé.

Le jeu aborde alors des thèmes plus lourds, sans jamais les nommer frontalement. La parentalité, la pression sociale, la peur de l’anormal, le regard que l’on porte sur la différence. Tout passe par les non-dits, les silences, les conversations entendues à moitié depuis un berceau. Goodnight Universe fait confiance à son joueur, et c’est sans doute l’une de ses plus grandes forces.

Un bon petit jeu qui mérite d’être découvert

Visuellement, le titre reste cohérent jusqu’au bout. La direction artistique minimaliste, presque enfantine, contraste volontairement avec la gravité de certaines situations. Les expressions faciales, les décors épurés et les couleurs douces participent à cette sensation d’observer le monde à travers un filtre imparfait, celui d’un nourrisson. Techniquement, la version Switch 2 reste propre et stable, sans ralentissements notables, même si elle ne cherche jamais à impressionner.

La famille d'Isaac dans Goodnight Universe

La fin, sans en dire trop, s’inscrit dans la continuité du reste de l’expérience. Elle ne cherche pas le choc à tout prix, mais propose une conclusion cohérente, parfois troublante, qui laisse volontairement une place à l’interprétation. Certains resteront peut-être sur leur faim, d’autres y verront une forme de respect pour le joueur et pour le propos du jeu. Dans tous les cas, difficile d’en ressortir totalement indifférent.

Au final, Goodnight Universe propose une expérience singulière sur Switch 2, davantage pensée comme un récit interactif que comme un jeu vidéo traditionnel. Son gameplay minimaliste et son rythme volontairement lent pourront laisser certains joueurs à distance, mais ceux prêts à se laisser porter par la narration y trouveront une aventure sincère, bien écrite et souvent touchante. Malgré une adaptation console encore perfectible, notamment à cause de l’absence de gestion native de la caméra, le titre de Nice Dream conserve ce qui faisait déjà la force de Before Your Eyes : une capacité à raconter une histoire autrement.

Article publié le 26/12/2025 à 5h35

Benjamin Barois

Rédacteur, traducteur et occasionnellement designer graphique Je joue donc je suis. Ne se prend pas au sérieux depuis 1985. Joue sur : PS5, Switch, 3DS, Vita et retro gaming

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