[TEST] LEGO Ninjago, le film : le jeu vidéo ne casse pas des briques
- Editeur:Warner Bros Games
- Developpeur:TT Games
- Supports:Nintendo Switch, PC, Playstation 4, Xbox One
- Genres:action/aventure
- Nombre de joueurs:1-4 (en local)
- Date de sortie:22 septembre 2017
TT Games abreuve les joueurs en jeux estampillés LEGO depuis la nuit des temps, ou presque. Tout d’abord ce furent les franchises qui y passèrent, avec en vrac Star Wars, Indiana Jones, Pirates des Caraïbes, Harry Potter, etc. Puis vinrent quelques jeux basés sur des franchises mais avec un scénario inédit, comme les LEGO Batman. Enfin en 2014 sortit La Grande Aventure LEGO, un film d’animation avec un scénario original regroupant tout ce que la firme avait en termes de franchises, avec en plus de nouveaux personnages. Carton plein au box-office, le film a eu droit à son adaptation vidéoludique plutôt honnête. Et c’est ce dernier schéma qui se répète avec la sortie ciné de LEGO Ninjago, le film dont voici l’adaptation.
GO GO POWER RANGERS
Avant d’être un film, LEGO Ninjago est avant tout une gamme de jouets de la marque mais aussi une série télé qui narre les aventures de sept amis qui revêtent la combinaison de ninja pour défendre la veuve, l’orphelin et leur chère cité. C’est d’ailleurs le postulat de départ du jeu (et du film) : la ville de Ninjago est attaquée par le terrible Garmadon et Lloyd, le ninja vert (qui se trouve être aussi le fils de Garmadon, petit plot twist) doit combattre les troupes ennemies entouré de ses amis les ninjas.
Voilà pour ce qui est du scénario qui suit les rails du film. D’ailleurs les phases de gameplay sont entrecoupées d’extraits du film plutôt sympathiques avec cette technique d’animation propre aux longs-métrages depuis La Grande Aventure.
Chose peu commune pour un jeu LEGO, le titre s’ouvre sur un didacticiel dans un dojo afin de vous apprendre les coups de base du jeu. Bizarre, notamment pour un jeu qui s’adresse aux plus jeunes (et aux fans de la série et des LEGO) mais on comprend très vite l’intérêt de cette étape. En effet, pour la première fois dans un jeu de ce type vous allez pouvoir augmenter vos capacités offensives en dépensant des points durement gagnés en combat dans un arbre de compétence. Rien de bien compliqué rassurez-vous : chaque style de combat dispose de 3 compétences à débloquer, ça ne va pas chercher bien loin mais c’est un ajout bien sympathique qui permet au joueur de développer le style de combat qui lui plaît le plus.
Autre petite nouveauté pas désagréable : les ennemis se défendent. Autrefois sacs à pièces sans trop de répartie, dans ce LEGO Ninjago certains de vos opposants bloqueront vos attaques, vous obligeant à changer de style de combat : attaque sautée, attaque tombée, super attaque. Un petit ajout qui donne du piquant aux combats.
Des mini-jeux font également leur apparition dans le jeu : en mode open-world vous pouvez trouver des consoles pour lancer ces défis qui peuvent se jouer jusqu’à quatre en local, contre des amis ou l’I.A. Plutôt amusants, ils permettent de se détendre entre deux missions avec des règles différentes, comme par exemple récupérer l’ultime arme ultime (oui oui) et la garder le plus longtemps en main tout en évitant que les autres joueurs ne viennent vous taper pour la récupérer. Pour les aider (ou vous aidez si vous voulez récupérer l’arme) des armes apparaissent sur le terrain, pour sauter plus haut, tirer des boules de feu, etc. C’est bien fun mais on regrettera seulement que même en solo, l’écran soit splitté en 4 pour voir ce que font les joueurs I.A.
Enfin, dernière petite nouveauté, les dojos : il est possible de se frotter à des vagues d’ennemis pour tenter de faire péter les scores et ainsi décrocher un maximum de pièces, bien utiles pour la suite vous verrez. Alors vous pouvez tenter les dojos dès le début de l’aventure, mais un petit conseil : attendez la fin du jeu quand vous aurez débloquer toutes les compétences au max pour y aller. Vous ferez alors un véritable carton et la victoire n’en sera que plus facile.
Another Brick in the Wall
Pour ce qui est du reste, on est dans le classique de chez LEGO : vous commencez par faire les niveaux en mode Histoire avec les deux personnages imposés par le scénario. La plupart du temps il s’agira des ninjas de la série, chacun ayant une couleur et une compétence différente : la force physique, le tir à l’arc, la lance, le double sabre, le marteau, etc. Lors de ces niveaux vous remarquerez que certains passages vous sont barrés : c’est normal. Une fois le niveau fini vous aurez la possibilité de le recommencer en mode « Jeu Libre » c’est-à-dire que vous pourrez choisir vos personnages pour le parcourir. Tout comme les dojos, il est conseillé d’attendre d’avoir fini le jeu pour refaire les niveaux en libre car comme ça vous aurez débloqué des personnages pouvant utiliser toutes les capacités disponibles et donc vous aurez directement accès à tous les segments cachés des niveaux.
Tout comme les autres jeux, chaque niveau recèle de secrets à trouver pour finir le jeu à 100%, tout comme l’open-world regorge de PNJ qui vous donneront des petites missions à remplir afin de gagner des briques dorés qui ouvriront des nouvelles portes aux joueurs les plus complétistes. D’ailleurs, l’open-world, parlons-en quelques instants : depuis pas mal de temps maintenant, le titre offrait une ville ouverte à arpenter sans temps de chargement, de long en large, pour trouver tous les collectibles et remplir toutes les missions. Ici avec LEGO Ninjago, c’est un pas en arrière qui est fait puisque la ville est divisée en quartier, chacun faisant l’objet d’un niveau, et passer de l’un à l’autre fait apparaître un temps de chargement INTERMINABLE. Alors certes, cela permet de rincer les quartiers un par un sans s’éparpiller, mais on regrette que toute la ville ne soit en accès totale et qu’on puisse la parcourir comme on le veut.
Autre point négatif du jeu : les phases en véhicule sont juste illisibles. Plusieurs fois dans le jeu vous vous retrouverez aux commandes de votre robot afin de traverser des niveaux et combattre des boss volants. Et le moins que l’on puisse dire c’est que c’est fouillis : les ennemis sont occupés à détruire la ville donc ça pète de partout, vous êtes occupé à tirer sur les ennemis donc ça pète de partout… Résultat : on ne comprend pas grand-chose et on garde son doigt sur la touche de tir en tentant de placer le viseur sur les ennemis jusqu’à ce que le nombre requis à éliminer tombe à 0. Dommage car les décors ont de la gueule et on aurait aimé en profiter plus mais là, c’est la fête du slip dans la rétine.
Le titre, tout comme ses prédécesseurs, n’est pas exempt de bug et de chute de framerate et c’est bien dommage. Lors d’un combat de rue avec des ennemis qui arrivaient par vague assez nombreuses, le nombre de FPS s’est mis à chuter dangereusement, donnant l’impression que l’action était ralentie volontairement alors que ce n’était pas le cas. Et dans un autre registre, lors d’une énigme il fallait utiliser le ninja vert pour ouvrir une porte mais au moment de switcher sur lui, on se rendait compte qu’il se retrouvait dans le cosmos et il a fallu attendre 3 bonnes minutes qu’il tombe du ciel pour atterrir sur la map…
Côté bande-son les voix ne sont pas celles du film mais les acteurs font un plutôt bon travail et on retrouve l’humour décalé des films et des autres jeux avec plaisir. On remarque juste une inconstance dans les dialogues, c’est-à-dire que par exemple au début d’un niveau les ninjas vont s’envoyer des vannes dans la tête non-stop, puis soudain c’est le silence radio total jusqu’à la fin du niveau. Bizarre. Pour la musique nous sommes plutôt bien servi avec une ambiance de film de karaté des années 80 qui colle plutôt bien avec l’ambiance du titre.
Pour finir, le jeu n’est pas mauvais mais les habitués des titres LEGO auront clairement l’impression d’être devant un produit moins bien fini que ses prédécesseurs. Bugs à foison (plus que dans les autres jeux en tout cas), disparition de certains éléments du jeu (plus de brique fantôme pour se guider par exemple), ville divisée en quartiers avec des temps de chargement interminables… Les quelques nouveautés bienvenues n’arrivent pas à masquer les défauts du titre, qui sont les mêmes que l’on reproche à TT Games depuis des années, et c’est bien dommage car on aurait eu envie de l’aimer un peu plus ce LEGO Ninjago, le film : le jeu vidéo.
- Un jeu pour petits et grands
- L'univers Ninjago et les années 80
- La bande-son
- Le multijoueur et les mini-jeux
- Le framerate en chute libre
- Les temps de chargement
- La disparition de contenu
- Les phases en véhicule
Cet opus LEGO a pas mal de qualités mais de trop nombreux défauts. Son développement a-t-il été bâclé pour coller à la sortie du film ? A-t-il été confié à une autre équipe pour que la principale se concentre sur le LEGO Marvel Super-Héros 2 à venir en fin d’année ? Quoi qu’il en soit, même si le titre joue la carte de la nouveauté en tentant quelques ajouts, la mayonnaise a du mal à prendre à cause de beaucoup de bugs, des niveaux parfois trop long (parfois une heure pour un niveau) et une ville segmentée en quartier séparés par des temps de chargement interminables. Il reste toutefois dans la moyenne et constitue une bonne porte d’entrée aux jeux vidéo pour les plus jeunes à une époque où les titres destinés à la jeunesse sur current-gen se font rares voire inexistants.