Red Dead Redemption enfin adapté sur PS4 et Nintendo Switch !
Enfin ! Depuis le 17 août, Red Dead Redemption premier du nom est disponible sur Nintendo Switch et PS4. Malgré les discussions suscitées par son prix de 50 euros, ce portage apporte l’un des plus grands jeux de western à ces consoles. En 2010, il a été lancé sur PlayStation 3 et Xbox 360, racontant l’histoire de John Marston, un ancien hors-la-loi qui cherche désormais la paix. Son éditeur, le célèbrissime studio Rockstar , a même accompli bien plus que cela en “tuant” symboliquement dans son jeu le Far West, donnant ainsi naissance à l’un des titres les plus marquants de sa décennie.
L’Odyssée de Red Dead Redemption
Rockstar a débuté son exploration du genre du western dans l’industrie du jeu vidéo en constatant son absence. À l’aube du nouveau millénaire, le studio était déjà célèbre pour sa série Grand Theft Auto, notamment pour son troisième épisode en 3D, qui immergait les joueurs dans une vision violente de l’Amérique. En revanche, aucun jeu ou presque n’avait comme thème le mythique Far West.
Pourtant, l’attrait pour la conquête de l’Ouest ne pouvait être ignoré. En 2004, Rockstar tenta pour la première fois l’aventure avec Red Dead Revolver, le volet le plus discret de la trilogie, mais qui posa les fondations pour son successeur. À sa sortie, l’opus fut décrit comme satisfaisant et divertissant, bien que relativement anodin.
Cependant, le message était clair : il était temps de voir plus grand. L’année suivante, l’éditeur mit de côté son jeu initial et annonça le projet “Old West” lors de l’E3 2005, qui deviendra par la suite Red Dead Redemption.
Un travail titanesque
Rockstar a rapidement compris, dès la diffusion des premières images au grand public sous la forme d’une sobre démo technique sur PS2, que la réalisation de sa vision idéale du western nécessitait les consoles de la septième génération, à savoir la PlayStation 3 et la Xbox 360. Ainsi, en 2006, le studio a officiellement entamé le développement de ce projet ambitieux, mobilisant une équipe de plus de 1000 développeurs et générant environ 1500 pages de script en deux ans.
Dès le départ, l’équipe de développement a puisé son inspiration dans des films classiques du genre, tels que “Wild Bunch” (1969), “High Plains Drifter” (1973), et “Unforgiven” (1992). Toutefois, plutôt que de suivre la voie conventionnelle de ces œuvres, qui se situaient généralement entre 1840 et 1880, l’équipe a décidé de marquer sa différence. Elle a situé son récit au début du 20e siècle, plus précisément en 1911. Cette décision a été motivée par le désir de mettre en avant le thème de la “Mort de l’Ouest” plutôt que le “mythe de l’Ouest” traditionnellement représenté dans les longs métrages de John Wayne, une icône de l’âge d’or d’Hollywood, comme l’a expliqué Christian Cantamessa, le lead designer et scénariste du projet, lors d’une interview avec GameFanMag en 2013.
Pour déconstruire l’imagerie emblématique du Far West, des choix artistiques jugés “plus intéressants” ont été faits. Ainsi, le joueur est tout d’abord plongé dans un Far West “cliché” qu’il connaît bien, avec ses cowboys, ses bandits et ses saloons. Cependant, au fil de l’aventure, il réalise rapidement que son environnement évolue, voire se meurt. Cette transformation, similaire à la réalité, est marquée par l’arrivée du chemin de fer, qui favorise le développement de nombreuses villes américaines où la loi du plus fort perd de son importance.
Qui d’autre que John Marston, ancien brigand devenu le protecteur de la veuve et de l’orphelin, pourrait mieux représenter cette époque si particulière ?
Le directeur technique, Ted Carson, a exprimé en 2010 ce qui fait de Marston le protagoniste parfait pour ce jeu : il incarne à la fois l’ancien monde et le monde à venir. Comme l’indique le titre du jeu, l’histoire tourne autour de la rédemption de ce personnage, déchiré entre deux identités : le héros et le criminel. Lors de la sortie de Red Dead Redemption, le personnage s’est distingué par sa complexité, se démarquant nettement des stéréotypes du cowboy traditionnel, habituellement décrit comme solitaire et violent.
En 2013, GamesRadar a même qualifié Marston comme l’un des meilleurs héros de sa génération, mettant en avant sa vulnérabilité dans un environnement brutal. Dan Houser, le cofondateur de Rockstar, a expliqué en 2009 que leur objectif était de faire de Marston et de son monde une représentation réaliste de la folie qui semblait caractériser l’Ouest américain.
Dan Houser insiste sur la dualité entre le personnage et le monde environnant, tous deux guidés par une ambition de réalisme. L’objectif majeur est de représenter fidèlement tous les aspects de l’Ouest. Ainsi, les activités secondaires entreprises par notre protagoniste visent à refléter la vie quotidienne présumée d’un homme tel que Marston, selon les explications de Rockstar. L’ancien bandit peut ainsi librement chasser les animaux sauvages qu’il rencontre, tanner et vendre leurs peaux , s’adonner à la boisson dans des saloons miteux, ou se distraire en jouant au bras de fer, au jeu du couteau ou encore au poker et au blackjack. Intégrés sous la forme de mini-jeux, ces deux derniers offraient même la possibilité au joueur de tenter de tricher, quitte à s’exposer à un lynchage en bonne et due forme en cas d’échec. Un réalisme extrême, qui devrait toutefois convaincre les invétérés de ces jeux de choisir un casino en ligne sérieux pour pratiquer leur passion en toute sécurité.
L’éditeur pousse même l’immersion plus loin en réalisant des prouesses techniques. Par exemple, il offre aux joueurs la possibilité d’utiliser un lasso entièrement fonctionnel pour attacher des animaux ou des personnes, de voler des diligences, ou encore de traquer des hors-la-loi dans le désert en échange de primes, comme l’a expliqué Christian Cantamessa, designeur en chef du jeu.
Avant tout, tous ces éléments contribuent à créer une atmosphère immersive et à offrir une véritable expérience temporelle, soutenue par une bande-son de haute qualité. Rockstar met un point d’honneur à donner vie aux divers environnements, en mettant l’accent sur des détails tels que le changement de son des sabots des chevaux, le vent qui s’élève discrètement, ou encore les violents orages qui peuvent s’abattre dans le désert de l’Ouest américain.
Cette philosophie a finalement abouti, dix ans plus tard, au réalisme poussé à l’extrême de Red Dead Redemption 2, qui semble bien parti pour laisser dans l’histoire du jeu vidéo la même trace que son glorieux ainé.