Test de 30 Birds sur PC, une production indé qui va percer

Cela fait maintenant plus de 10 ans que le groupe ARTE soutient la scène jeux vidéo indé européenne, en témoigne ce 30 Birds. Avant lui, des pépites comme Enterre-moi mon amour, Alt-Frequencies ou encore To Hell with the Ugly inspiré d’un roman de Boris Vian. Avec 30 Birds, vous retrouvez ARTE France, Ram Ram Games, Business Goose et la RTBF derrière ce jeu d’enquête unique, dans un environnement magnifique.

30 Birds ou l’épopée de Zig

Dans 30 Birds, nous incarnons Zig, une jeune détective de 13 ans qui se rend à Cité Lanterne pour assister au réveil de la déesse oiseau Simurgh. Cette dernière s’est endormie il y a un demi-siècle en prédisant son réveil 50 ans plus tard. Le jour J est arrivé, tous les habitants sont réunis pour apercevoir Simurgh… Mais au moment de son réveil, l’oiseau mythique est fait prisonnier par le Savant, un mystérieux personnage qui semble ourdir ses plans dans l’ombre.

La seule solution pour sauver Simurgh c’est de rassembler 30 oiseaux dispersés dans Cité Lanterne. Une fois ensemble, ils permettront d’invoquer Simurgh qui pourra enfin échapper aux griffes du Savant. Il va donc falloir les trouver, parfois les sauver, les convaincre et déjouer les plans du Savant. C’est donc parti pour explorer Cité Lanterne sous toutes ses façades, littéralement, pour accomplir cette quête avec Zig accompagnée de Hoop, le premier oiseau qu’elle va rencontrer.

30 Birds est une exclusivité sur PC, mais il est conseillé de jouer avec la manette, pour plus de fluidité. On y déplace Zig dans un mélange de 2D et de 3D, sur de vraies lanternes, à 4 faces. Un peu comme dans Fez, lorsque vous arrivez dans un coin de l’écran, Zig change de côté et la lanterne pivote pour continuer l’action. Cité Lanterne est composée de 4 lanternes principales (Centrale, Bibliothèque, Grand Bazar et Parc) et des lanternes satellites qui représentent les différents bâtiments et dans lesquelles vous apparaissez quand vous entrez dedans.

Des énigmes pas si évidentes

Pour retrouver les oiseaux, il va donc falloir enquêter. Interroger les habitants, explorer les lieux, ramasser des indices et faire marcher vos méninges. Certaines énigmes se résolvent simplement en atteignant l’oiseau recherché. D’autres vont demander de résoudre des mini-jeux pas toujours évidents. Trouver le bon sens dans un labyrinthe, jouer une musique en rythme, trouver la bonne combinaison de couleurs… Les indices ne sont pas légion et c’est à vous de faire fonctionner votre sens de la déduction et de l’observation pour trouver la solution.

Heureusement, il est possible de suivre plusieurs pistes en même temps, ce qui permet de mettre son cerveau en pause sur une énigme. Partir ailleurs, avancer, peut-être débloquer la situation pour l’énigme précédente, puis revenir à celle-ci avec un œil neuf et avancer. Même s’il y a une progression à suivre, le jeu nous laisse assez libres de l’ordre dans lequel on veut faire les choses.

Pour se déplacer d’une lanterne à l’autre, il faut prendre le tramway ou, vers la fin du jeu, le tapis volant. Les transitions sont douces et accompagnées d’une DA audio à tomber par terre. C’est l’un des points qui nous a marqué : la ville est vivante sous nos yeux et dans nos oreilles. Les brouhahas des rues, des marchés, les voix qui se superposent, les échoppes qui laissent échapper de la musique, le bruit des verres qui s’entrechoquent, des assiettes servies dans les restaurants… Tout ça participe à nous immerger dans cet univers inspiré des contes persans, et ça marche du tonnerre.

Une direction artistique unique et incroyable pour ce 30 Birds

En plus du son, impossible de ne pas parler de l’environnement visuel. Si, avec les lanternes, on se rapproche de Fez, que le jeu a plus un gameplay de point’n’click, en termes de dessins, c’est assez unique. Ce qu’on pourrait trouver de plus proche, c’est Pentiment. Une animation un peu saccadée, mais très fluide, des couleurs qui font voyager et un mélange qui, même si cette expression est un peu surannée, mélange tradition et modernité. Vous allez croiser des djinns, des tapis volants, mais aussi des personnages qui regardent la TV, qui sont sur leur PC portable… Même Zig dispose d’un smartphone pour suivre ses quêtes et enregistrer le contact des oiseaux qu’elle va aider.

Même les musiques sont super jolies et accompagnent parfaitement notre aventure. Il y a parfois des silences bienvenus, qui nous laissent profiter des sons environnants. Pour ça, question immersion, c’est un sans-faute, vraiment. Dès l’arrivée sur le menu principal, on est plongés dans l’ambiance et on n’en sort que lorsqu’on retourne sur le bureau.

Techniquement, nous avons fait face à quelques bugs, de temps en temps bloquants. Mais les devs sont très réactifs sur la page Discussions de Steam et poussent régulièrement des fix via des mises à jour qui débloquent rapidement la situation. Il suffit de laisser un petit message et généralement, c’est réglé en quelques jours. Bref, 30 Birds c’est cette très belle pépite indé jeux vidéo de fin d’année qui nous fait rêver, nous permet de voir ce que la scène indé a à proposer de meilleur. Et nous ne pouvons que vous encourager à jouer à 30 Birds, disponible sur Steam pour 17,99 €. Vous passerez 5/6h hors du temps à tout simplement kiffer.

Article publié le 10/12/2024 à 5h39