Test de 428 : Shibuya Scramble sur PS4 : l’effet papillon en jeu
- Editeur:Spike
- Developpeur:ChunSoft
- Supports:PC, Playstation 4
- Genres:Visual Novel
- Nombre de joueurs:1
- Date de sortie:21 septembre 2018
Sorti uniquement au Japon sur Wii en 2008, 428 : Shibuya Scramble arrive chez nous 10 ans après sur PC et PS4. Ce visual novel au style roman photo prend place à Shibuya, le plus célèbre quartier de Tokyo où le destin de cinq inconnus va se croiser dans une sordide affaire de kidnapping et de menace mondiale. Le tout avec un humour typiquement nippon et des mécaniques de gameplay qui jouent avec les lignes temporelles.
Petites causes, grandes conséquences
428 : Shibuya Scramble raconte l’histoire de cinq personnages. Il y a tout d’abord Kano, un jeune policier qui enquête sur une affaire de kidnapping. Il y a Endo, un jeune homme qui passe ses journées à nettoyer son quartier des ordures qui le jonchent. Tama, une mystérieuse jeune fille cachée (et coincée) dans un déguisement de mascotte en forme de chat. Osawa, le père d’une des jeunes filles kidnappées et un expert en virus mortel. Enfin il y a Minorikawa, un rédacteur freelance qui va tenter de sauver les fesses de son boss endetté.
Ces cinq personnages évoluent dans le quartier de Shibuya et leur destin va être amené à se lier. En effet, une jeune fille a été enlevée. Kano est sur l’enquête avec toute une équipe de policier. Il s’avère qu’Osawa est le père de la jeune fille. Endo va croiser le chemin de la sœur de la victime lors de l’enquête policière et Minorikawa cherche Endo afin de l’interviewer. Voici donc le postulat de départ de 428 : Shibuya Scramble.
Le jeu se présente comme un visual novel et pour cause : il est uniquement composé de textes à lire, en anglais, sur fond d’images fixes mettant en scène les différents protagonistes. Il faut savoir que le style s’approche du roman photo et donc ce sont de vrais acteurs/personnages qui sont mis en scènes. Quelques animations viennent ponctuer le jeu mais la plupart du temps il s’agit surtout de plans fixes qui illustrent les dialogues qui défilent devant vos yeux.
C’est mon choix
Là où 428 : Shibuya Scramble s’illustre c’est sur son petit plus de gameplay qui le fait sortir du lot des visual novels. En effet le jeu vous propose de suivre librement la timeline des cinq personnages. Vous pouvez sauter librement de l’une à l’autre et aller à un moment précis de l’heure histoire. Il est important de préciser que l’histoire se déroule sur 10 heures que vous jouez par segment d’une heure. On peut donc dire qu’il est composé de dix chapitres. Et ces heures sont découpées en fragments de minutes que nos héros vont vivre simultanément.
Et c’est ça qui est important car les actions d’un personnage vont impacter sur l’histoire d’un autre. Par exemple votre personnage ingurgite une boisson énergétique que lui confie son collègue et s’effondre, empoisonné ? Incarnez Tama, la mascotte qui distribue des échantillons et n’en donnez pas au dit collègue pour qu’il ne la donne pas à Kano. Pour ça il suffit de presser la touche triangle et de sauter sur la timeline du personnage qui vous intéresse, au moment qui vous intéresse, pour changer votre décision.
Ensuite libre à vous de retourner sur votre personnage de départ pour continuer son histoire ou rester là où vous êtes et avancer. Sachez qu’à certains moments vous serez automatiquement bloqué par le jeu et il faudra switcher de perso et avancer pour débloquer la suite des événements. Pareillement, lors des dialogues certains mots ou expressions apparaissent en bleu ou en rouge. Les bleus servent à avoir des informations complémentaires pour sa propre culture et les rouges permettent de faire un “jump” direct vers un autre personnage pour un moment crucial.
Casse-tête japonais
Vous l’aurez compris le but est donc d’avancer de chapitre en chapitre en complétant les timelines de chaque protagoniste. Pour ça il n’y a pas de solution miracle il faut tâtonner et faire comme on le pense. Si ce n’est pas le bon choix le jeu vous gratifiera d’une des nombreuses “bad end” qu’il possède. Vous aurez alors droit à un indice pour savoir où ça queute et il vous suffira alors d’aller à l’endroit problématique et d’en changer le cours. Vous impacterez alors d’autres timelines et il faudra aller les visiter pour voir le nouveau cours que prennent les choses.
Alors si au début c’est assez facile de savoir ce qu’on a fait et où ont lieu les conséquences, sur la durée cela devient un véritable exercice mental. Il faut se souvenir des différentes histoires et des choix qu’on y a fait pour y retourner et changer quelque chose qui aura changé autre chose ailleurs, qui aura changé quelque chose encore autre part, etc. Au final c’est un peu Inception version jeu vidéo.
Ajoutez à ça un doublage écrit uniquement en anglais et quelques tournures un peu alambiquées et vous obtenez un jeu où il faut un peu s’accrocher pour y comprendre toutes les subtilités scénaristiques. Ajoutez à ça les écrans fixes et vous obtenez un résultat peu dynamique malgré tout ce que le scénario peut réserver. Mais après tout c’est le propre du visual novel et heureusement qu’il y a la possibilité de remonter dans les textes de chaque timeline pour pouvoir se souvenir de ce qui a été dit sans pour autant se retaper tous les dialogues.
En conclusion, 428 : Shibuya Scramble a bien vieilli avec l’âge. Malgré ses 10 ans et grâce à son style intemporel il nous propose une aventure immersive, palpitante et souvent drôle grâce à l’humour japonais si particulier. On se plaît à dérouler l’histoire au fil des chapitres et des personnages et les mécaniques d’aller/retour temporels sont vraiment plaisantes. C’est une excellente chose que ce titre se soit frayé un chemin jusqu’à nous et tous les amateurs du genre devrait se ruer dessus s’ils veulent profiter d’un titre aussi atypique que captivant.
- Le système de timeline à modifier
- Un univers loufoque
- Une intrigue intéressante
- Intégralement en anglais
- Pas assez d'images animées, trop d'images fixes
- Un peu trop labyrinthique parfois