Test de Devil May Cry 5 sur PS4 : tout passe tout casse tout lasse sauf la classe
- Editeur:Capcom
- Developpeur:Capcom
- Supports:PC, PS4, Xbox One
- Genres:beat'em all
- Nombre de joueurs:1
- Date de sortie:8 mars 2019
Dante est clairement l’un des héros les plus charismatiques du jeu vidéo. Lors de sa première apparition sur PS2 ses cheveux blancs, son long manteau rouge, ses flingues et son épées géantes ont mis tout le monde d’accord. Les épisodes se sont succédé, agrandissant le lore avec plus ou moins de succès. Et même si la chronologie de la saga est quelque peu tirée par les cheveux, cet épisode 5 a le mérite d’être à la bonne place !
Les tontons flingueurs
Devil May Cry c’est l’histoire de deux frangins ennemis, Dante et Vergil, qui sont mi-humain mi-démon (par leur papa Sparda). Alors que le premier tente de contenir les démons dans l’Underworld, l’autre essaye de les ramener pour mettre le bazar sur Terre, d’où leurs affrontements incessants. Si vous voulez vous faire toute l’histoire de la saga, voici l’ordre chronologique dans lequel il faut jouer :
- Devil May Cry 3
- Devil May Cry
- Devil May Cry 2
- Devil May Cry 4
Ce qui nous amène à ce Devil May Cry 5 qui se passe quelques années après les événements du 4. Un nouveau démon du nom d’Urizen a fait son apparition et met à l’amende Nero et Dante dans le prologue. Pour rappel, Nero est le neveu de Dante (et donc le fils de Vergil). Nero est le possesseur d’un bras démoniaque qu’il se fait malheureusement arracher au début du jeu par un sympathique inconnu. Il va donc le remplacer pendant le jeu par des prothèses armées qui lui seront fournies par Nico, son acolyte à la tête de l’agence de chasse aux démons Devil May Cry.
Au début du jeu on dirige Nero avec son épée, son flingue et ses fulguro-poings avant qu’il ne soit rejoint par un nouveau protagoniste mystérieux répondant au nom de V et ressemblant à s’y méprendre à Adam Driver (Kylo Ren dans les derniers Star Wars). Vous pourrez le contrôler le temps de quelques missions, nous reviendrons d’ailleurs sur ses spécificités de gameplay plus tard, mais on voit déjà qu’il est plus malingre que Nero, malgré ses bras tatoués. Il se promène avec une canne pour s’aider à marcher, combat en invoquant des démons et surtout porte des spartiates aux pieds. Quelle classe !
A mi-parcours du jeu vous pourrez incarner Dante lui-même, la classe incarnée de retour, avec son arsenal classique plus quelques ajouts pas dégueu dont je vous laisse le plaisir de la surprise. Pareil pour le scénario, nous n’entrerons pas dans les détails ici par respect pour les quelques surprises qu’il réserve même si les fans les plus assidus pourront rapidement deviner ce qui se trame à Red Grave, la ville qui sert de terrain de jeu à ce titre.
Complexe mais pas compliqué
Devil May Cry c’est du beat’em all avec un bonus accordé au style, aux combos et aux enchaînements classe qui permettent d’éliminer simples ennemis et boss gigantesques en virevoltant sur sa manette. Pour ça il va falloir maîtriser les commandes sur le bout des doigts et ce n’est pas chose aisée pour deux raisons principales. La première c’est qu’elles ne sont pas, pour ma part, intuitives. Utiliser R1 pour locker, carré pour tirer au lieu de R2… Il est possible de remapper les commandes, et au pire avec le temps on s’y fait, mais d’un premier abord ce n’est pas évident à prendre en main. La seconde raison c’est que le jeu nous offre énormément de possibilités mais il va falloir un peu de temps pour le maîtriser. Certes ce défaut n’en est pas un en soi puisqu’il favorise l’apprentissage du joueur, mais du coup il est possible d’être un peu perdu pendant les premières heures de jeu.
Une fois que c’est acquis, le jeu commence à révéler sa complexité et on prend du plaisir à découper ses ennemis et jongler avec les différentes armes à sa disposition. Nero dispose d’une épée géante, d’une arme à feu et de prothèses de bras interchangeables, chacune des prothèses ayant des capacités spécifiques. Le but étant d’enchaîner les coups sans s’en prendre en retour en variant les armes et les techniques afin de faire grimper la jauge de combo et gagner plus de points et de démonites rouges qui permettront d’acheter de nouveaux objets/capacités/devil breakers (les fameux poings).
Nous vous parlions plus haut de V et de ses capacités particulières. En effet celui-ci n’est pas fort au poing de pouvoir se battre au corps à corps. Mais comme il va devoir mettre la main à la pâte il va pouvoir invoquer trois familiers qui se battront pour lui. Il y a une panthère, un corbeau et un golem démoniaque qui sert un peu d’attaque ultime capable de faire le ménage dans l’arène. La panthère va donc servir pour les coups au contact, le corbeau pour les attaques à distance et le golem pour tout faire péter. Simple, efficace. Mais bizarrement ce gameplay particulier est celui qui est le plus intéressant à jouer dans Devil May Cry 5. Il demande au joueur de rester en retrait pour ne pas prendre un coup perdu, V étant très faible, mais également d’avoir une bonne vision d’ensemble afin de savoir vers qui diriger ses coups. Le contrôle de V apporte un véritable plus au titre qui lui permet de se renouveler sans casser totalement le rythme du jeu.
Une ambiance au poil
La saga des Devil May Cry est connue pour son ambiance de poseurs et ses punchlines à tout va et cet épisode ne déroge pas à la règle. Que ce soit Nero et Nico qui se balancent des vannes en permanence, V qui tape des poses tout seul avec son livre et sa canne ou Dante qui… a juste besoin d’être lui-même en fait, chaque cut-scene ou cinématique est une véritable ode à cette tradition des Devil May Cry. C’est d’autant plus agréable que le jeu bénéficie du moteur graphique RE Engine qui a été utilisé sur Resident Evil 7 et dont le rendu est vraiment impressionnant, même sur une simple PS4.
Un point important où l’on attend aussi les DMC au tournant c’est la musique. En effet, les joueurs sont habitués à démantibuler du démon sur fond de gros hard rock qui tâche et là encore on n’est pas déçu. La bande-son sait se faire discrète quand il faut et nous galvaniser quand nous en avons le plus besoin. Ajoutez à ça un doublage anglais de qualité (ou japonais, au choix) et des sous-titres français et vous pouvez profiter pleinement du jeu et de tout ce qu’il a à offrir.
Il y a tout de même quelques points noirs à relever au tableau de Devil May Cry 5. Commençons d’abord par les murs invisibles. C’est ce qui nous a le plus gêné pendant notre test : on sait que le jeu est linéaire et qu’il faut suivre un couloir aussi vaste soit-il. Mais nom de Zeus les murs/plafonds invisibles qui viennent stopper net nos velléités d’exploration nous font ressortir du jeu aussi sec. Il y a aussi très peu de variétés dans les décors traversés : un peu de ville, des égouts et les entrailles gluantes d’un arbre démoniaque. Je schématise peut-être un peu mais le manque de diversité des niveaux visités est un peu dommageable. Enfin, si on est tatillon, on pourrait aussi dire que les temps de chargement sont trop nombreux et trop longs, mais ce serait chipoter.
Bref, ce Devil May Cry 5 est un excellent jeu même s’il n’est pas dénué de défauts. Mais quel plaisir de retrouver Dante, Nero et de découvrir V qui propose une alternative de gameplay rafraîchissante ! On progresse assez bien dans le jeu même s’il ne fait pas de cadeau aux novices (pensez à baisser la difficulté si jamais). Il est d’ailleurs possible d’activer une touche de combo automatique qui permet de faire des combats extrêmement stylés en appuyant sur un simple bouton. Pour la durée de vie du jeu il y a vingt chapitres donc comptez entre 12h et 15h pour le terminer en ligne droite, sachant que certains niveaux recèlent des secrets comme des niveaux cachés avec des défis à relever pour débloquer quelques objets supplémentaires.
- Des combats ultra-stylés
- Tous les personnages sont charismatiques
- Le RE Engine fait des merveilles
- Une prise en main lente mais jouissive
- Les murs invisibles
- Les temps de chargement
- Peut-être un peu trop dur ?
Devil May Cry 5 respecte la promesse silencieuse faite à tous les fans de la saga qui l’attendaient depuis longtemps. Malgré la très bonne relecture du titre avec DmC, cet épisode est celui qui marque véritablement le retour au business de Dante et Nero. C’est d’ailleurs ce dernier qui est mis en avant tout au long de l’aventure, avec à ses côtés le mystérieux V qui n’a pas fini de vous surprendre. Le titre se parcourt avec plaisir au fil d’un scénario ponctué de révélations et rebondissements plaisants qui feront naître au coin de votre lèvre un sourire de briscard. Le titre est exigeant mais on prend un vrai plaisir à comprendre les pattern ennemis et quelles sont les armes qui fonctionnent le mieux contre eux. Malgré les quelques défauts qu’il affiche Devil May Cry 5 s’inscrit dans la droite lignée de ses prédécesseurs et propose une quinzaine d’heures d’action qui laisseront vos mains moites.