Test de Donkey Kong Bananza sur Switch 2 : une exclue qui a la banane

Par Benjamin Barois , le 28 juillet 2025 - 9 minutes de lecture
Switch 2 donkey kong

Il était au moins aussi attendu que la Nintendo Switch 2 : Donkey Kong Bananza, l’autre exclu de la console avec Mario Kart World. Un jeu d’action 3D dans la veine de Super Mario Odyssey, vedette de la Switch première du nom, qui met en avant un Donkey Kong plus en forme que jamais.

Donkey Kong Bananza, le rythme dans la peau

Ce Donkey Kong Bananza commence lorsque notre ami gorille est sur l’île Lingot à la recherche de minerai Banandium. Alors que celui-ci travaille joyeusement dans les mines, il est surpris, avec ses congénères, par une tempête mystérieuse qui l’entraine au cœur de la planète. Avec cette tempête, une pierre qui parle et qui va rapidement s’avérer être Pauline. Si vous avez fait Super Mario Odyssey, vous la connaissez comme étant le maire de New Donk City. Sauf qu’ici, elle prend l’apparence d’une ado de 13 ans, ce qui fait qu’on peut situer l’action de Bananza quelques années avant Odyssey.

Donkey Kong face à un mur de ronces qui explosent dans Bananza

Donkey Kong et Pauline se retrouvent dont à lutter contre VoidCo, mené par Void Kong, en creusant dans les strates de la planète. C’est d’ailleurs l’une des grandes nouveautés de ce titre, mais nous y reviendrons. Le titre se présente comme un jeu d’action/aventure 3D à l’image de Donkey Kong sur Nintendo 64. On abandonne le plateformer pur de Donkey Kong Tropical Freeze au profit d’un jeu plus ouvert, plus libre, où on peut tout casser.

S’il faut un peu de temps pour s’y faire, au début, on prend vite le pli quand on a compris comment fonctionne le jeu. Le fait de pouvoir tout casser est très plaisant, mais rend l’action un peu bordélique, avec une caméra qui a parfois du mal à suivre. Mais rapidement, un étrange sentiment de satisfaction s’empare de nous et on se retrouve à aimer creuser des trous partout, à la recherche de fossiles, d’or et de bananes, bien entendu.

Là où on va, on n’a pas besoin… de route

Donkey Kong Bananza se découpe en strates, qui font office de niveaux XXL, un peu comme dans Super Mario Odyssey. Vous explorez en courant, sautant et, nouveauté, en creusant. Enfin, en donnant de grands coups de poings dans la terre jusqu’à atteindre la profondeur voulue. Ce qui donne au jeu une dimension inédite : le chemin devant vous ne vous plaît pas ? Il suffit de créer le vôtre. Tapez, cognez et creusez le sol pour traverser une montagne ou atterrir dans une grotte cachée, rien de plus simple.

Capture d'écran de Donkey Kong Bananza qui reprend le décor de la cabane de DK dans le premier jeu sur Super Nintendo

Une carte 3D du terrain est là pour vous indiquer votre position, votre objectif et les éventuels collectibles à ramasser. Ceux-ci apparaissent si vous avez une carte (à acheter en boutique ou à trouver dans les coffres qui se trouvent dans la terre). Sinon, Donkey Kong peut taper, donner une claque unique avec ses mains, ce qui crée une onde pour ramasser les objets autour de vous et mettre en surbrillance, pendant quelques secondes, les collectibles à récupérer.

Certains sont simplement enfouis sous terre, d’autres sont cachés un peu plus malicieusement et il faudra résoudre des énigmes environnementales pour y accéder. D’autres encore se situent dans des mini niveaux de défi : combat ou agilité, il faut réussir pour gagner des bananes, sachant que certaines sont bien cachées. Quand vous récupérez cinq bananes, vous gagnez un point de compétence, utile pour améliorer votre vie, votre force, débloquer de nouvelles aptitudes ou encore rendre vos transformations plus puissantes.

Donkey Kong Bananza et ses transformations à gogo

Car, et c’est l’une des autres nouveautés de Donkey Kong Bananza : notre ami à fourrure peut se transformer. Tout n’est pas accessible dès le début et va se débloquer au fil de votre progression. Mais en plus d’être un gorille, vous pouvez devenir un gorille encore plus fort, un zèbre, autruche, éléphant et serpent. Chaque transformation amène son lot d’avantages, mais elles ne sont que temporaires. Heureusement, le carburant pour se transformer est tellement courant dans le jeu qu’une fois votre métamorphose achevée, vous pouvez immédiatement vous retransformer.

Donkey Kong et la Bananza zèbre

C’est pratique, mais aussi un peu cheaté puisque les ennemis, même les boss, ne tiennent qu’une poignée de seconde face à vous. De toute façon, Donkey Kong Bananza n’a pas vocation à être un jeu dur, c’est un titre familial avec un gorille sympathique au look expressif, plus proche du modèle du film Super Mario que des précédents jeux. Pour se transformer, rien de plus facile, il suffit de maintenir L et R enfoncés pendant quelques secondes et vous changez de forme.

Tout l’or et les fossiles récoltés peuvent être échangés dans les boutiques qui parsèment le jeu. Dans celles-ci, vous pouvez changer la couleur du pelage de Donkey Kong, lui acheter une nouvelle cravate, un nouveau pantalon et une nouvelle tenue pour Pauline. Si la couleur du pelage n’a aucune incidence, les autres peuvent vous donner des bonus dans certains niveaux : vous déplacer plus facilement sur telle surface, trouver des trésors plus souvent, etc. Le système est classique et fonctionne bien, ça pousse à l’exploration pour dénicher de la monnaie d’échange et découvrir des secrets.

La caméra capricieuse de Donkey Kong Bananza

Dans Donkey Kong Bananza, les graphismes sont vraiment très beaux. Que ce soit en docké ou sur un TV, les couleurs sont chatoyantes et on sent tout de suite la patte Nintendo. En revanche, deux choses nous ont chagrinés : la première, c’est que malgré la puissance accrue de la Switch 2, le jeu a quelques baisses de framerate bien senties. Quand il y a de nombreux éléments affichés à l’écran, par exemple quand beaucoup d’or jaillit du sol, ça lag. Mais le plus gros problème ce n’est pas ça, c’est la caméra.

Pauline ne veut pas chanter au micro et Donkey Kong se gratte la tête dans Bananza

Quand on se promène à la surface, ça va, la caméra suit bien Donkey Kong, aucun problème. Par contre, dès qu’on passe sous terre, c’est une autre paire de manche. Comme les tunnels creusés ne sont pas très étroits, et qu’il faut garder une vue quand même éloignée sur l’action, la caméra affiche souvent tout ce qui se cache sous-terre. Vous creusez parce que vous avez repéré une banane sous vos pieds : en bougeant la caméra, vous découvrez un boyau secret grâce à la caméra qui voit à travers les murs.

C’est dommage, ça casse un peu le jeu, même si on comprend que c’est un mal nécessaire pour permettre de farfouiller dans la terre comme on l’entend. C’est aussi accompagné par, parfois, un ciel bleu qui vire au marron/orange le temps d’une frame, comme si on était sous terre. Ce n’est pas gênant en soi, mais ça arrive assez fréquemment pour qu’on le remarque et que ça devienne une gêne.

Une bande-originale qui donne la Bananza

Là où le jeu fait un sans-faute, et c’est généralement le cas sur les jeux Nintendo, c’est l’audio. Si DK ne parle pas, Pauline est intégralement doublée en français. Elle ne parle pas souvent, juste assez pour que ce soit plaisant. Ses chansons sont un régal pour les oreilles et la musique qui nous accompagne tout au long du jeu est, elle aussi, de qualité. De ce côté-là, rien à redire. DK se manie très bien, il répond au doigt et à l’œil, même s’il y a parfois quelques petites confusions sur les touches quand il faut faire des actions compliquées.

Pauline envoie l'onomatopée BAM! dans le ciel pour détruire le décor de Bananza

Car sa panoplie de mouvement s’est améliorée dans Bananza. Notre singe peut donc sauter, même faire un double saut s’il a quelque chose dans les mains et qu’il l’utilise pour se propulser plus haut. Il est capable de rouler, comme dans les plateformer 3D à l’ancienne, de taper vers le haut (pratique pour creuser à la verticale) et vers le bas, pour faire des trous.

Notez qu’il est possible de jouer à deux à Donkey Kong Bananza. La coopération s’avère charmante, mais clairement en retrait pour qui espérait une aventure à deux aussi palpitante que dans d’autres hits Nintendo. Le second joueur, incarnant Pauline ou assurant un soutien via des actions contextuelles, propose une expérience accessible et familiale : parfait pour jouer avec des enfants ou initier quelqu’un au jeu vidéo. Toutefois, la formule atteint rapidement ses limites, l’implication du coéquipier restant trop légère pour captiver un public expérimenté. Si le partage de l’aventure grâce au GameShare et la simplicité d’accès du mode coop représentent de vraies qualités, la coopération semble pensée avant tout comme un bonus convivial plus que comme un pilier du gameplay. Au final, on passe de bons moments à deux, mais Donkey Kong Bananza brille surtout lorsqu’on s’y lance en solo.

Donkey Kong et Pauline dans un chariot sur un monorail dans Bananza

Donkey Kong Bananza est un titre généreux qui est une belle vitrine pour la Switch 2. S’il nous a fallu un peu de temps pour rentrer dedans, et même si nos sessions actuelles ne dépassent pas 45 minutes/une heure tant il y a de choses à voir, faire et entendre. Il n’y a pas de doute : on est face à un blockbuster de la Switch 2. C’est un très bon jeu, qui n’est, à notre sens, pas au niveau de Super Mario Galaxy. Mais qui redonne quelques couleurs au line up de cette console qui en manque cruellement.

Donkey Kong Bananza est disponible pour 59,90 € sur Amazon, ou 69,99 € sur le store de la Switch 2.

Article publié le 28/07/2025 à 05h35

Benjamin Barois

Rédacteur, traducteur et occasionnellement designer graphique Je joue donc je suis. Ne se prend pas au sérieux depuis 1985. Joue sur : PS5, Switch, 3DS, Vita et retro gaming

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