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Test de Dynasty Warriors 9 sur PS4 : la nuit au musou


Fiche jeu

Dynasty Warriors est une série des plus prolifiques. Notez bien : elle a commencé en 1997 sur Playstation, et avec le 9ème opus canonique sorti récemment, c’est le 28ème titre estampillé Dynasty Warriors auquel on peut jouer ! Et ça sans compter les titres dérivés appliquant le principe du musou sur d’autres licences (One Piece, Hyrule Warriors, Berserk…). Alors : une série aussi longue peut-elle encore se réinventer ?

Il était une fois en Chine

Si vous ne connaissez pas les Dynasty Warriors, il s’agit de musou : c’est-à-dire une beat’em all où le joueur, surpuissant, va affronter des dizaines voire des centaines d’ennemis simultanément. Cela procure au joueur une sensation de force hors du commun et les troupes de base ne servent que de chair à canon. Heureusement, chaque fois il y a des lieutenants et autres gradés qui sont plus forts et contre qui l’affrontement demande un peu plus de stratégie.

Pour ce qui est du scénario, il se déroule sur une période chère à la Chine : celle de la guerre des Trois Royaumes. Il s’agit d’une période historique entre 184 et 280 où les royaumes de Wei, Shu, Wu et Jin s’affrontèrent pour régner sur la Chine. Complots, trahisons et batailles d’envergures furent de mise et c’est dans cette ambiance que s’ouvre ce Dynasty Warriors 9.

La première chose que l’on remarque en lançant le jeu c’est déjà la possibilité de pouvoir mettre les sous-titres français, et ça c’est une bonne nouvelle. En effet de mémoire, les précédents jeux ne les proposaient pas systématiquement et à la manière d’un Yakuza il fallait jouer en sous-titré anglais. De plus pour les langues il est possible de choisir le chinois, ce qui est parfait pour l’immersion. La seconde chose qui nous frappe alors que nous ne sommes encore que dans les menus, c’est le grand nombre de chapitres et de scénarios disponibles.

En effet, il y a un scénario pour chacun des royaumes qui s’affrontent dans ce combat interminable. Et pour chacun d’entre eux il y a plus d’une dizaine de chapitres, chacun jouable avec plusieurs personnages différents (même si au début ceux-ci sont bloqués au début). Chaque personnage a sa propre progression de niveau, ce qui veut dire que si vous changer de personnage d’un niveau à un autre et que vous en prenez un nouveau, ce dernier partira au niveau 1. Et si vous comptez qu’il y a une centaine de personnages jouables, la plupart issus des précédents jeux et certains ajoutés pour l’occasion, vous comprenez que la durée de vie est gargantuesque.

A l’Est peu de nouveau

Aller zou on se choisit son personnage, on lance son chapitre et c’est parti pour la baston. Enfin presque. Même si la majorité du titre se concentre sur les affrontements, il y a quelques activités annexes qui viennent tenter de vous distraire, comme la chasse ou la pêche. Autant vous dire que si on apprécie l’ajout en soit, la pratique elle n’a pas grand intérêt et sert juste à récupérer quelques matériaux en plus.

Dans la catégorie des ajouts, notons aussi l’arrivée d’un cycle jour/nuit et d’une météo dynamique. Si cela n’a pas d’impact direct sur les combats, ça en a lorsque vous voudrez jouer l’infiltration. En effet, s’il fait nuit ou s’il pleut, la visibilité de vos ennemis sera réduite et vous pourrez contourner les combats pour atteindre votre objectif discrètement. Même si sans se mentir, dans Dynasty Warriors l’infiltration n’est pas ce qui fonctionne le plus.

Enfin, la vraie grosse innovation c’est l’ajout d’un monde ouvert où vous pouvez vous déplacer librement à pied, à cheval ou en bateau. Vous pouvez ainsi choisir vos missions dans l’ordre qui vous plaît (un certain niveau est conseillé pour chacune d’elle, ce qui peut aider à choisir). Ainsi il est possible de farmer pour gagner de l’XP et arriver face au boss avec plus de puissance de frappe. L’autre solution pour monter en puissance consiste à se forger de nouvelles armes et d’y associer des gemmes magiques afin d’ajouter des pouvoir élémentaires et en décupler les effets. Pour cela il va falloir soit acheter soit crafter en ramassant les trésors qui se trouvent sur la map.

D’ailleurs la map est à découvrir en trouvant des tours de guet. Une fois en haut de celles-ci la caméra se met à tourner autour du joueur, dévoilant les alentours à la manière d’un Assassin’s Creed. Ainsi fait, vous pourrez accéder à tous les points d’intérêt dévoilés afin d’accumuler argent, matériaux et trésors. Autre intérêt du monde ouvert, c’est la progression en temps réel de la ligne de front. Vous verrez en effet, lors de vos pérégrinations, là où se déclenchent des combats et où l’ennemi risque de gagner du terrain. Libre à vous de vous y rendre et de renverser la vapeur avec vos attaques dévastatrices.

C’est… vide

Alors sur le papier c’est beau tout ça : monde ouvert, batailles rangées, villes et villages… Oui, mais le tout ne manque de vie. En effet, les villes sont seulement peuplées de deux vendeurs et d’une poignée de PNJ qui vous donneront des missions annexes ou tailleront le bout de gras le temps d’une phrase. Et c’est tout. Et il faut dire que les villes se ressemblent toutes… Pareil dans les campagnes, à part des troupes ennemis, vos troupes et des forts (similaires) il n’y a pas grand-chose à voir ni à faire.

Du coup l’idée de monde ouvert, même si dans le fond est logique puisque c’est en train de devenir le standard actuel, n’a pas vraiment de sens ici. Donc finalement ce n’est ni une mauvaise ni une bonne idée, chacun y trouvera son compte. L’autre point négatif c’est le clipping et le tearing beaucoup trop présent. Il arrive que les textures popent à l’écran dix bonnes secondes après votre arrivée, si ce n’est plus. Et la distance d’affichage n’est pas folle, surtout lorsque vous vous déplacez à cheval.

Mis à part ça le jeu est un Dynasty Warriors pur jus et on y joue plus pour son côté défouloir que son scénario et ses graphismes. D’ailleurs l’histoire, si elle s’appuie sur la période des Trois Royaumes, a du mal à nous captiver lors des cut-scenes intermédiaires. On sent bien qu’on a tenté de nous restituer toutes les intrigues et les complots mais au final on a du mal à suivre et on préfère se concentrer sur les batailles qui elles, sont épiques.

Alors certes le moyen le plus facile de gagner reste de foncer sur les capitaines de garnison et de les occire rapidement, leur mort annihilant le moral de leurs troupes. Après, pour se défouler on peut toujours continuer à taper sur les petits soldats qui viendront en redemander parce qu’après tout ils ne sont là que pour ça.

Pour conclure, difficile de juger correctement ce Dynasty Warriors 9, annoncé tout plein de promesses et qui s’avère être au final un pétard mouillé. Le contenu est énorme, tout comme la durée de vie mais tout ça reste une coquille vide. Le monde ouvert est désertique, l’infiltration anecdotique et les activités annexes pas franchement passionnantes. Certes il reste ce côté défouloir lors des combats mais qui devient vite répétitif au bout d’un moment… Les joueurs des précédents opus n’y trouveront sûrement pas leur compte et peut-être que ceux qui découvrent la série par cet opus s’y distrairont quelques heures avant de le mettre de côté. Dommage.

Points positifs

  • La durée de vie, gigantesque
  • La sensation de toute-puissance

Points négatifs

  • Le monde ouvert désespérément vide
  • Le clipping, tearing et la baisse de framerate
  • L'intrigue pas bien mise en avant
  • La répétitivité

Note

Graphismes 55%
Bande-son 62%
Prise en main 62%
Plaisir de jeu 49%
Durée de vie 91%
Conclusion

Dynasty Warriors 9 annonçait tout un tas de nouveautés censées renouveler le genre mais dans les faits ce n’est pas ça. Le monde ouvert est vide et s’y déplacer est ennuyeux, si bien qu’on utilisera bien vite le déplacement rapide pour accéder aux missions (même dans des lieux encore inexplorés) et les torcher en deux coups de sabre. Certes le roster est impressionnant ainsi que le nombre de missions et de chapitres mais on y fait toujours la même chose du coup l’ennui pointe vite son nez. Dommage car le potentiel de fun des musou est vraiment à portée mais la sauce ne prend pas vraiment avec celui-ci… Attendons le prochain.

Note finale 64% Dommage

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