Test de Farming Simulator 17, en manque de neuf !
- Editeur:Focus Home Interactive
- Developpeur:Giants Software
- Supports:PC, PS4, Xbox One
- Genres:gestion, Simulation
- Nombre de joueurs:1 à 6
- Date de sortie:25 octobre 2016
Lancée en 2008, la série Farming Simulator est la plus populaire et l’une des seules survivantes du phénomène « Simulator ». Toujours développée par les suisses de Giants Software, la cuvée 2016 vient de sortir. Si l’éditeur annonce déjà un million d’unités écoulées il est temps d’aller dans la boue et de voir ce que nous réserve ce nouvel opus de Farming Simulator. Simple mise à jour ou véritable truffe vidéoludique ? La réponse avec notre test de Farming Simulator 17.
Dans le cochon, tout est bon.
Comme depuis 8 ans, le but est toujours le même : vous devez contrôler et gérer une exploitation agricole. Différentes cultures, différents outils, différents élevages, bref tout ce que pourrez vivre un véritable exploitant agricole. Sauf que vous ne devez pas vous lever à 4h du matin pour traire les vaches et que pour trouver l’amour Karine Le Marchand ne vous aidera pas. Pour vous aider, vous pourrez embaucher et utiliser de nombreux outils agricoles. Mais attention, vous devez respecter un budget. Comme dans SimCity ou tout autre jeu de gestion, la banqueroute est plus proche que ce que vous pouvez imaginer.
Pour les nouveautés, Farming Simulator 17 propose quelques petits ajouts. Ainsi, il est désormais possible de cultiver le soja et le tournesol. Il est désormais possible d’élever des cochons. Aussi, vous pouvez désormais décharger votre contenu n’importe où sur la map… même si bien sûr il est important de décharger là où vous devez déposer vos éléments. Une nouvelle carte, Goldcrest Valley, est implantée dans le jeu. Au sujet des cartes, elles sont bien plus grandes que par le passé. D’ailleurs, c’est pour ça qu’un réseau ferroviaire peut désormais passer dans votre exploitation agricole. Enfin, la radio fait son retour. Il est possible d’écouter de la musique tout en travaillant dans vos champs et sur vos machines.
Si le nouveau contenu de Farming Simulator 17 est assez faiblard, il convient de nuancer avec ce que proposait déjà le jeu. Et si le nombre de maps (deux!!) est risible, il faut se tourner vers le côté simulation agricole pour voir le potentiel du jeu. Ainsi, avec plus de 250 engins agricoles sous licence (des marques comme Massey Ferguson, Vatra et Challenger sont présentes) Farming Simulator 17 impressionne et devient un peu le Forza de l’agriculture. C’est d’ailleurs l’atout de cette série vidéoludique et son gros point fort. Sans un tel contenu sous licence, et en plus bien modélisé, le jeu serait insipide au possible.
Car oui, Farming Simulator manque de vie. S’il est possible, désormais, de recruter une femme et d’incarner une fermière, n’attendez pas à voir de la vie autour de vous. Pas de concurrence dans de grandes villes agricoles, et une ville quasi-morte. Voilà ce qui vous entoure. Un manque de vie qui est frappant car le jeu se jouant en TPS ou en FPS, on est encore plus impliqué et on voit encore plus ce qui nous entoure. C’est un peu l’inverse des City Builders où l’on est comme un « Dieu » qui gère une ville. Farming Simulator aurait pu nous placer dans cette configuration et permettre de gérer encore plus de choses en même temps mais ce n’est pas le cas. Un choix qui peut donc dépayser voire écarter les amateurs de jeux de gestion et/ou de stratégie.
Car oui, Farming Simulator est une simulation de vie mais aussi un jeu de stratégie et de gestion. Savoir quand récolter, quoi planter et où, maintenir ses comptes dans le vert, louer ou acheter du matériel agricole pour les récoltes ou l’entretien de ses plantations… tant de questions qui font que le jeu impliquer le joueur dans une véritable gestion et une stratégie d’entreprise virtuelle. Mais les développeurs nous placent au cœur de l’action. Nous conduisons les engins agricoles, faisons les récoltes, nous déplaçons sur la map, etc… un jeu de gestion donc où vous êtes le héros. Un peu comme si Battlefield fusionnait avec Civilization et World of Tanks. Un concept appréciable mais qui n’arrivera pas à séduire un large public. Explications.
Farming Simulator est, malgré les chiffres de ventes annoncés par son éditeur, un jeu de niche. A vous d’être assez patients pour passer de longues heures (et perdre toute vie sociale) à vous occuper de votre ferme et à réaliser les objectifs imposés par le jeu. Le titre de Giants Software n’est pas des plus dynamiques. De ce fait, si vous n’êtes pas attiré par le concept de base, l’univers de l’agriculture et que vous préférez une gestion dynamique de plusieurs fronts, vous allez vous ennuyer ferme sur ce jeu. A l’inverse, comme pour Football Manager, si vous aimez tout gérer à votre rythme, vivre la vie d’un fermier et que le monde de l’agriculture vous plaît alors Farming Simulator 17 sera une véritable institution pour vous. Un must have qui pourra vous prendre de longs mois… jusqu’à Farming Simulator 18 en gros !
Évoquons aussi le gameplay qui est très détaillé car les actions à faire sont très nombreuses. Malheureusement, surtout sur consoles, le tout manque clairement de lisibilité et n’est pas instinctif du tout. Une déception car cela ne permet pas de rendre le jeu très abordable et donc, grand public. Or, avec un gameplay simplifié, cela pourrait être beaucoup plus immersif et palpitant comme aventure vidéoludique. Et pourtant des didacticiels sont là pour nous former avant de nous lancer dans notre carrière…
Black Sheep.
Point de moutons tueurs dans ce jeu, juste de mignons petits moutons à élever, nourrir et à tondre. Bref, la vie d’un exploitant agricole possédant des moutons. Qui, comme les cochons, les vaches et les poules peuplent Farming Simulator 17. Un casting assez léger mais typique de la ferme. Côté récoltes vous pourrez planter du blé, du colza, de l’orge, du maïs, du soja et du tournesol. Et c’est tout… Ah si pommes de terre et betterave sont également au programme. On aurait aimer encore plus de céréales à récolter, ou même des exploitations originales comme les vignes. On peut aussi se transformer en bûcheron et transformer des peupliers en copeaux de bois… mais rien de plus.
Farming Simulator est donc un peu limité dans son contenu, à l’inverse du garage agricole impressionnant qu’il propose. Alors quand on ajoute à la morosité de l’ensemble et des justes deux maps à jouer… ça fait très léger ! D’autant plus que cette cuvée 2016 est avare en nouveautés comparée aux précédents volets.
Heureusement, il y a les mods pour booster encore un peu plus la durée de vie. Disponibles aussi bien sur PC que sur consoles (et oui !! Un exemple à suivre pour beaucoup de développeurs), ils renforcent l’esprit de communauté qui peuple le multijoueur du jeu. Ces ajouts, réalisés par la communauté elle-même, permette de rajouter beaucoup de choses dans le jeu. Des maps, des objectifs, des véhicules… bref le jeu s’offre un second souffle et cela peut, un peu, gommer le faible contenu du jeu de base.
Côté visuel, Farming Simulator 17 bénéficie d’une amélioration nette de sa modélisation. Les engins (du tracteur à la moissonneuse batteuse) sont modélisés avec soin et feront le plaisir des fans d’agriculture (et peut-être d’agriculteurs qui joue à FS). Pour le reste, la modélisation est d’assez bonne facture mais ne casse pas trois pattes à un canard. Le jeu est assez coloré mais n’est pas éblouissant non plus. Les villes et les décors manquent cruellement de détails et de vie. Certains objets sont clairement modélisés de manière assez basique et peuvent avoir un rendu très flou à l’écran, dommage.
D’un point de vue technique, Giants Software fait du bon boulot. Le jeu est fluide et présente peu de bugs. La physique est, certes, assez simpliste, mais répond très bien aux commandes et aux volontés des joueurs. C’est déjà ça. L’IA des animaux et des PNJ n’est pas des meilleures mais ne choquera pas. Ouf !
Enfin, d’un point de vue sonore, Farming Simulator 17 est assez pauvre. Les thèmes musicaux sont légers et quasi-absents par moment. Les détails sonores ne sont pas assez poussés et travaillés. Comme pour le rendu graphique, l’ensemble manque de vie. Par contre, encore une fois, les engins agricoles bénéficient d’une bonne modélisation sonore et d’une réalisation meilleure que celle du reste du jeu. Heureusement les développeurs nous offrent la possibilité d’écouter des webradios voire notre propre musique pendant que l’on joue. Une bonne idée déjà vue dans des titres comme Truck Simulator.
- Forza Motorsport des engins agricoles
- Les Mods
- La durée de vie
- Ecouter ses propres musiques ingame
- Idéal pour les fans du monde agricole …
- Avare en nouveautés
- Seulement deux maps !
- Gameplay pas intuitif
- Manque cruel de vie
- … peu intéressant pour les autres
- Personnalisation zéro
- Manque de dynamisme
- Evolution graphique pas si marquante
Au final, Farming Simulator 17 n’est pas une révolution. Pourtant, il n’y avait pas eu de Farming Simulator 16 l’an passé sur consoles de salon et PC. Avec deux ans de développement on aurait pu s’attendre à plus de nouveautés et plus de contenu. Malheureusement le jeu reste avare sur ces deux points. Pourtant, côté engins agricoles c’est une vraie mine d’or ! Paradoxal, voilà donc un bon qualificatif pour ce jeu. C’est aussi le cas dans le sens où, pour les fans du concept et de l’agriculture ce titre est excellent et offrira de très longues heures de jeu. Pour les autres, c’est un jeu assez morose, peu palpitant et peu intuitif. Difficile de le juger donc, car tout dépendra de ce que vous en attendez et de votre patience vis-à-vis de ce genre de jeu vidéo. Mais, quelque soit le côté où l’on se trouve, Farming Simulator 17 offre un contenu faiblard pourtant compensé par ses très nombreuses licences, ses mods et la quantité de chose à faire. Un titre de niche donc qui ne conviendra pas à tout le monde.