Test de Punch Line sur PS Vita : à une petite culotte de la fin du monde
- Editeur:PQube
- Developpeur:5pb. Games
- Supports:PS Vita, PS4
- Genres:Visual Novel
- Nombre de joueurs:1
- Date de sortie:31 août 2018
Aaaah les visual novels, ce genre à part qui mise tout sur la narration avec un minimum de gameplay… Certains titres ont réussi à tirer leur épingle du jeu, comme l’excellente saga des Danganronpa ou encore les Phoenix Wright sur DS. Pour ceux qui ne connaissent pas, il s’agit de jeux composés à 80% de textes à lire et 20% d’interaction avec des écrans, souvent fixes, afin de faire avancer l’intrigue. Et dans ce marché de niche, voici que débarque Punch Line…
Sous-vêtements et saignements de nez
Punch Line est à la base un anime en 12 épisodes (que vous pouvez d’ailleurs regarder en VOSTFR sur Crunchyroll si le cœur vous en dit). Il met en avant Yuta Iridatsu, un lycéen qui se retrouve au milieu d’une prise d’otage dans un bus. Alors que les malfrats s’attaquent à son amie, il aperçoit sa culotte et rentre en transe. Il fonce sur l’agresseur, le saisit et traverse avec lui le pare-brise du bus puis les deux font une chute dans le fleuve en contrebas.
Remonté sur la rive et secouru, le jeune Yuta aperçoit de nouveau une culotte ce qui lui fait perdre une grande quantité de sang avant de tomber dans les pommes. A son réveil il s’aperçoit qu’il est devenu un esprit. C’est un chat fantôme, Chiranosuke, qui lui explique qu’il n’est pas mort mais que s’il veut retrouver son corps, il doit mettre la main sur un livre sacré.
Ce livre se situe dans la pension de famille où vit Yuta et quatre autres jeunes filles, mais il est introuvable. Et Yuta étant un esprit, il ne peut ni communiquer avec les autres, ni interagir (ou pas trop) avec son environnement. Comment faire donc ? Et bien les filles vont semer des indices sur un livre qui traîne dans la maison, mais à chaque fois il est caché/perdu/inatteignable et il va falloir pousser les filles à aller le chercher pour vous. Et c’est là qu’entrent en scène les (courtes) phases de gameplay.
Un minimum de gameplay
Car tout ce qui a été raconté jusqu’à maintenant se déroule soit en cinématiques, qui sont des extraits de l’anime, soit des dialogues entre les personnages via des séquences scriptées. Les seuls moments où vous pouvez prendre la main sont quand vous devez faire peur à vos colocataires féminines et quand il faut faire une chaîne d’action pour les amener à faire ce que vous voulez.
Dans le premier cas, c’est assez rapide : vous êtes dans la chambre d’une des filles (vous pouvez naviguer entre elles à loisir via une mini-map) et il faut bouger un objet dans son champ de vision ou acoustique pour lui faire peur. Ainsi, vous récolterez des fragments d’âme qui vous feront gagner des niveaux en tant qu’esprit. Cela vous permet d’interagir avec des objets de plus en plus gros afin d’avoir plus d’impact sur les filles et l’histoire.
Dans le second cas, il va falloir créer une chaîne d’évènements afin d’amener les filles à faire ce que vous voulez. Cela se passe comme pour le premier cas, c’est-à-dire que vous allez interagir avec des éléments du décor dans chacune des pièces pour que lorsque vous interagirez l’élément déclencheur tout se passe comme prévu. Et voilà les seuls moments de gameplay auxquels vous aurez droit dans le jeu.
Alors il y a le droit à l’erreur, le but n’est pas de punir le joueur. En effet, pendant vos phases de gameplay il se peut que vous posiez l’œil sur les sous-vêtements de vos colocataires. Et là il va falloir agir vite : en effet votre œil (et le curseur du jeu) sera irrémédiablement attiré par ça et fera augmenter une jauge BOOM qui, si elle se remplit, provoque la fin du monde. Comment ? Parce qu’un astéroïde s’écrase sur la Terre bien sûr ! Pourquoi ? Parce que. Mais si ça arrive, pas de panique, le chat Chiranosuke va vous réprimander et vous pourrez alors recommencer pour trouver le bon ordre d’événements à déclencher et éviter les petites culottes.
On joue quand ?
Alors bien sûr le scénario ne s’arrête pas à ça et derrière il y a une histoire de culte, de complot… Mais nous n’en dirons pas plus pour ne pas spoiler le jeu, car après tout le scénario est ici ce qu’il y a de plus important. Sachez juste que si vous avez vu l’anime, la fin du jeu est légèrement différente.
Contrairement à l’anime le jeu est divisé en 12 épisodes ou vous en apprendrez plus sur l’histoire. Chaque début et fin d’épisode est marqué par un générique. Le jeu est intégralement doublé en japonais (contrairement à Danganronpa où seules quelques lignes sont doublées) et sous-titré en anglais. Cela en rebutera plus d’un mais rares sont les visual novels sortis en Europe à bénéficier d’une VF. Donc nous ne retiendrons pas ce critère contre Punch Line.
Ensuite, ne nous mentons pas, les phases de gameplay sont un peu trop rares et surtout trop courtes. C’est dommage car le principe rappelle celui de l’excellent Ghost Trick sur DS. On aimerait pouvoir se déplacer librement entre les pièces de la pension pour mettre en place notre petit tour d’esprit. Malheureusement on se contente d’écrans figés sur lesquels on peut à peine bouger pour trouver les points d’interactivités.
Graphiquement c’est plutôt joli, en tout cas sur Vita. Les scènes issues de l’anime sont cools et les moments in-game sont dans le même esprit. Dans son ensemble le jeu est plaisant malgré ses défauts et on a envie d’y revenir pour atteindre les phases de jeu et lever le voile sur l’histoire. Car dans ce genre de jeu c’est une réponse trouvée et dix nouvelles questions posées. On avance donc sans déplaisir dans le titre malgré les quelques défauts qui le jalonnent. Et c’est une excellente raison de ressortir cette bonne vieille PS Vita qui contient un bon paquet de pépites.
- L'intrigue complètement barrée
- Les phases à la Ghost Trick
- Coquin juste ce qu'il faut
- Peu de phases de gameplay
- On le met quand même mais : pas de sous-titres français
Punch Line ne s’adresse pas à tout le monde, tout du moins pas dans notre contrée. Il faut aimer le genre du visual novel ou connaître l’anime (ou les deux) et maîtriser l’anglais à un niveau correct pour comprendre quelque chose. Il faut se laisser embarquer dans la douce folie d’un scénario typiquement japonais où grivoiseries et surnaturel marchent main dans la main. Bref, ce n’est pas pour tout le monde. Pourtant si on laisse sa chance au produit on peut vite se retrouver séduit par une intrigue prenante et des phases de gameplay intéressantes malgré leur rareté. Ajoutez à ça des cut-scenes tirées de l’anime et donc de qualité supérieure et vous passerez un bon moment.
Il ne manque à Punch Line qu’une VOSTFR et un peu plus de maniabilité pour le joueur pour en faire un titre plus que convenable. Pour l’instant il se contentera d’être un jeu convenable mais une excellente raison de (re)sortir sa PS Vita du placard.