Indika entourant de bonnes sœurs qui se moquent d'elle Test

Test d’INDIKA sur Xbox Series S : on se lève tous pour la nonne !


Fiche jeu

  • Editeur:11 bit studios
  • Developpeur:Odd Meter
  • Supports:PC, PS5, Xbox Series
  • Genres:narratif
  • Nombre de joueurs:1 joueur
  • Date de sortie:PC : 2 mai / Consoles : 16 mai

INDIKA avait surpris tout le monde lors de la sortie de sa démo en début d’année. Ce jeu indé, développé par les Russes d’Odd Meter, nous emmène dans une Russie alternative de la fin du XIXᵉ siècle où une jeune nonne, détestée par ses sœurs, entame un périple aussi bien spirituelle que géographique. Nous avons eu la chance de pouvoir le tester sur Xbox Series S, voici notre verdict.

INDIKA : la bonne sœur qui venait du froid

INDIKA est un jeu indé en vue à la troisième personne. Voyez-le comme un walking-sim avec quelques énigmes environnementales et des phases de réflexion. Et surtout avec beaucoup d’exploration. Indika est le prénom de la nonne que nous incarnons. Celle-ci est dans un couvent et on comprend très rapidement qu’elle n’est pas aimée des autres bonnes sœurs.

Un personnage en pyjama s'échappe de la bouche de la mère supérieure en sautant dans INDIKA

Le début d’INDIKA donne tout de suite le ton du jeu

En proie à des visions, un peu à côté de ses pompes, Indika inquiète autant qu’elle fascine. Du coup, elle se coltine toutes les corvées du monastère, jusqu’au jour où on l’envoie donner une missive dans un autre monastère. Sur la route, elle va croiser le chemin d’un soldat blessé, avec un bras gangrené. Les deux personnages vont voyager ensemble et deviser en route, sur la vie, la mort, la religion et les croyances.

Bien entendu, tout ne va pas se passer comme prévu et vous allez rencontrer des obstacles, quelques petites énigmes environnementales (rien de méchant) et des phases de réflexion/plate-forme. Avec aussi quelques passages dans lesquels la réalité est distordue et où il faut prier pour tout remettre en place. Et jouer entre les deux réalités pour passer certains obstacles.

Un jeu déroutant à plus d’un titre

INDIKA est très, très déroutant. Et ça se voit dès les premières secondes du jeu. Ça commence par une scène de chute en pixel art où vous dirigez Indika pour qu’elle ramasse des sortes de pièces lors de sa descente. Ces pièces servent à faire monter une sorte de jauge de foi qui, une fois arrivée au bout, permet de gagner de nouvelles capacités de piété dans un arbre de compétence.

Indika cachée dans les toilettes

INDIKA réserve son lot de plans cinématographiques

Arbre qui ne sert strictement à rien, et c’est le jeu qui vous le dit lui-même lors des écrans de chargement. En gros, INDIKA critique l’industrie du jeu vidéo en incluant des mécaniques que l’on voit partout, mais en les rendant totalement inutiles. Donc à travers toute l’aventure vous pouvez vous écarter du chemin narratif pour explorer et tenter de trouver des reliques pour gagner des points : cela n’aura aucun impact. Vous le savez, le jeu le sait. Et pourtant, les gamers les plus acharnés s’efforceront de tout trouver.

Toujours dans les premières minutes du jeu, vous vous retrouvez en pleine messe commune lorsque vous voyez un petit être en chemise de nuit sortir de la bouche de la mère supérieure et de danser sur une musique complètement anachronique. Voilà, vous avez le ton du jeu : INDIKA est complètement surréaliste, hallucinatoire et délirant. Avec un fond plus pertinent qu’il n’y paraît et une lecture à plusieurs niveaux qui va ravir les amateurs de jeux narratifs.

INDIKA soigne sa DA jusqu’au bout des ongles

Le style graphique d’INDIKA est, lui aussi, perturbant. Est-ce volontaire ou non ? Le personnage d’Indika se rapproche du réalisme, alors que les autres personnages accusent quelques années de retard. Il en va de même pour les décors et certains objets auxquels il manque des textures. Pour rappel, le test a été fait sur Xbox Series S, donc peut-être que le souci vient de là. Quoi qu’il en soit, ça donne au jeu un cachet un peu vieillot qui va avec l’ambiance globale.

Indika allume une bougie pour gagner des points de foi.

Allumez des autels sur votre chemin pour gagner des points de foi qui ne servent strictement à rien

En revanche, côté audio, vous êtes aux petits oignons. Le jeu est doublé en anglais ou en russe, avec une excellente spatialisation. Lorsque vous marchez, le bruit des pas change en fonction de la nature des sols. La petite voix dans votre tête, qui parle tout au long de l’aventure, a un peu de réverb. Lors des dialogues, vous avez plus ou moins d’écho en fonction de la taille des pièces dans lesquelles vous êtes. Sur ce point, le studio régale et si vous jouez au casque, vous en profiterez pleinement.

Pour ce qui est de la maniabilité, le personnage est lent et pas très souple. Normale pour une bonne sœur en soutane. Cela étant, le jeu ne demandant pas des masses de réflexes, sauf lors de deux passages, ça ne pose pas de problème. Il y a quelques secrets à découvrir en fouillant un peu partout, 16 trophées/succès à déverrouiller avec la possibilité de choisir votre chapitre depuis le menu principal. Et comptez environ 4/5h pour terminer l’aventure.

INDIKA, un jeu que vous devez absolument essayer

INDIKA nous a titillé depuis son annonce et surtout la sortie de sa démo. Une fois le produit fini devant les yeux et en ayant bouclé l’aventure, nous sommes plus que séduits. Le jeu propose une ambiance vraiment originale, rarement vue ailleurs. L’ambiance lourde et pesante d’une vie monacale côtoie le burlesque des visions de la jeune sœur dans une aventure tragique. D’ailleurs, certains passages nous ont fortement fait penser à Little Nightmares, mais en vue 3ᵉ personne.

Le titre use et abuse des plans en fish eye pour renforcer l’aspect grotesque de certaines situations. Tous les passages arborant le passé d’Indika sont en pixel art, rappelant les anciens jeux à la Zelda avec du gameplay à la Frogger. Bref, ça peut sembler confus dit et lu comme ça, mais tout prend sens lorsque vous avez le jeu devant les yeux, et ça fonctionne !

Indika fait sécher ses vêtements à l'abri des regards indiscrets

Donc si vous aimez les jeux indés et que vous souhaitez donner sa chance à un titre original, vous devez absolument lancer INDIKA. Le jeu surprend, séduit, est assez court pour ne pas devenir ennuyeux. L’aventure se fait en 2 ou 3 séances, les complétionnistes peuvent tenter de tout trouver ou débloquer tous les succès. Alors, laissez entrer un peu de folie dans votre vie et sur votre console en achetant et téléchargeant INDIKA.

Le titre est disponible depuis le 2 mai sur PC, pour 24,99 €. Depuis le 16 mai, il est aussi disponible sur PlayStation 5 et Xbox Series pour le même prix, en dématérialisé uniquement pour l’instant. Vu la durée de vie, il aurait mérité d’être au moins 19,99 €, mais franchement, un conseil : jouez-y.

Article publié le 19/05/2024 à 06h45

Points positifs

  • Une ambiance unique
  • Une DA très soignée
  • Des passages complètement WTF
  • Des énigmes bien pensées

Points négatifs

  • Les graphismes sont inégaux
  • 5 € trop cher
  • Pas vraiment adapté aux phases "action"

Note

Graphismes 79%
Bande-son 86%
Prise en main 73%
Plaisir de jeu 90%
Durée de vie 54%
Conclusion

INDIKA est un jeu vraiment déroutant, mais très plaisant. Il prend le joueur à contre-pied sur de nombreux points, joue avec nos habitudes de joueur pour ensuite nous les recracher au visage pour nous dire que ce n’est pas du tout ce qui est attendu ici. Attendez-vous à un voyage aussi court qu’initiatique et spirituel, dans un univers burlesque, complètement fantasmé. Si vous aimez être surpris, dans le bon sens du terme, et que vous n’avez rien contre les walking sim (les jeux dans lesquels on marche, principalement), alors laissez absolument sa chance à INDIKA, vous ne le regretterez pas.

Note finale 76% Déroutant

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