Test Prince of Persia : The Lost Crown, la pépite du début d’année sur Switch !

Prince of Persia fait partie des licences historiques du catalogue Ubisoft. Comme pour Driver ou Splinter Cell les fans réclament un retour du jeu depuis des années. Un projet de remake des Sables du Temps est annoncé en 2020 pour une sortie en 2021 mais son développement rencontre quelques couacs et il n’y a plus vraiment de nouvelles sur le sujet. En juin dernier, Ubisoft surprend tout le monde en annonçant The Lost Crown ! Un Metroidvania développé par Ubisoft Montpellier. Si le Character Design fait vite débat, Prince of Persia : The Lost Crown s’annonce plein de belles promesses ! Alors, bonne ou mauvaise surprise ? Nous allons y répondre dans notre test !

Prince of Persia : The Lost Crown: nous Sargon.

L’Histoire de Prince of Persia : The Lost Crown repose sur un nouveau personnage du nom de Sargon. Il est l’un des « immortels ». Il s’agit d’une escouade au service de la reine de Perse. L’action se déroule au Mont Qaf. Un lieu autrefois luxuriant mais qui semble être frappé par une malédiction. Sargon se lance à la recherche du prince Ghassan qui vient d’être kidnappé par la générale Anahita qui semble retourner sa veste contre son propre camp. La poursuite emmène notre immortel dans les différents recoins du Mont Qaf. Une Histoire somme toute assez simpliste. Malgré tout, ce scénario a les ressources nécessaires pour nous faire voyager pendant les 10 heures de jeu environ. Malheureusement, la sauce a un peu de mal à prendre. Les cinématiques en artworks ou avec le moteur du jeu n’aident pas à entrer pleinement dans l’univers malgré leur réalisation d’une bonne facture. Soyons franc, The Lost Crown ne va pas vous séduire par sa narration. En fait, comme par le passé, tout le charme du jeu repose sur une chose : le gameplay !

La majorité des joueurs connaissent la licence comme un jeu d’action/aventure en 3D. L’opus développé par Ubisoft Montpellier semble prendre le contre-pied de la série avec un gameplay en 2.5D. Mais en fait, c’est un retour aux sources de la licence. On remonte le temps et on retrouve un peu des années 80 et des débuts du Prince de Perse. Le côté Metroidvania, assez populaire depuis une dizaine d’années, est par contre une nouveauté. C’est un double pari que tentent les développeurs français avec le gameplay de Prince of Persia : The Lost Crown. L’essai est transformé au bout de quelques minutes de jeu. Comme lors de la démo de la Paris Games Week, nous sommes vite transportés et emportés par ce que propose le nouveau bébé d’Ubisoft Montpellier.

En fait, le style 2.5D/Metroivania sied parfaitement à Prince of Persia. Si dans certains jeux du genre on sent que le choix est une contrainte technique/budgétaire, ici, on ne peut qu’être séduits par ce choix. Dès les premiers instants, l’aventure se révèle dynamique et variée. Comme dans les années 2000, on retrouve cependant le mélange action/plate-formes/puzzles. Ces derniers sont également là pour nous amener à découvrir des endroits cachés, des coffres et des bonus. Quelques cheminements sont bien cachés et il faut souvent fouiller le décor pour trouver la solution et parvenir à avancer. L’aventure se découpe en plusieurs zones (palais, forêt, village, souterrains…) et chaque endroit possède ses propres spécificités. Il faut donc bien les comprendre afin de résoudre les énigmes et parvenir à progresser.
On regrette cependant un certain manque de lisibilité lors des phases d’exploration ou lors de certains combats. L’ajout de la carte devrait faciliter la lecture du terrain mais c’est loin d’être le cas, surtout dans le palais. On peut alors se retrouver bloqué pendant un certain temps pour une « bêtise ». C’est surtout frustrant. Même chose lors des combats où les ennemis arrivent en nombre, la lecture de l’action est parfois un peu brouillonne et font passer le jeu en « die and retry ». Dommage, car cela coupe fortement l’excellent rythme insufflé par l’aventure.

Le Prince de Perse aide son prochain.

Sargon n’a d’immortel que le nom ! Que ce soit lors des phases d’exploration ou de combats, la mort peut très rapidement arriver ! Ce n’est pas l’ajout de boss imposants qui va rendre votre aventure plus simple. Néanmoins, les développeurs ont su passer à tous les profils de joueurs. Ainsi, la difficulté et les aides sont paramétrables. Un peu comme dans un jeu de course, vous pouvez activer ou désactiver certaines aides qui facilitent votre aventure. Ainsi, il est possible d’activer des portails qui permettent de passer les zones très piégeuses. D’une manière générale, le jeu souhaite vous guider dans votre aventure. Par exemple, une traînée dorée vous permet de trouver l’arbre Wak-Wak le plus proche. Ces arbres magiques permettent de sauvegarder votre checkpoint et refaire le plein de santé et de munitions. De même, un système de screenshots automatiques offre la possibilité de marquer les zones d’intérêt sur la carte et d’y revenir plus tard. Enfin, des stèles secrètes à trouver et activer vous permettent de débloquer la possibilité d’un voyage rapide. Des petites idées ingénieuses qui augmentent la qualité de l’aventure proposée mais aussi son accessibilité.

Côté combats, Prince of Persia : The Lost Crown frappe plus fort que la majorité des Metroidvania. Ici, inutile de vouloir esquiver les ennemis il faut foncer dans le tas ! Tel Kratos dans ses heures de gloire, on enchaîne les coups et les combos pour décimer les vagues d’ennemis. Coup léger ou coup chargé, à vous de voir en fonction de l’ennemi qui se dresse devant vous. L’arc est un bon moyen d’atteindre les ennemis à distance mais aussi de se protéger et de débloquer certains passages. Les lames de Sargon s’upgradent mais on peut regretter qu’elles sont, au final, les seuls armes du principal protagoniste. Quelques pouvoirs mystiques, comme la téléportation par empreinte, sont au programme mais rien de légendaire.

D’une manière générale, Prince of Persia : The Lost Crown représente un certain challenge. Moins facile qu’un Shadow Complex mais plus simple qu’un Ori, le titre d’Ubisoft devrait ainsi satisfaire un large public. Au final, c’est un peu l’objectif d’un jeu vidéo ambitieux plaire au plus grand nombre. Car oui, The Lost Crown est un jeu ambitieux ! Il n’a pas l’ambition d’un AAA mais il a la lourde tâche de relancer une licence populaire mais absente depuis ans. Mêler nostalgie tout en respectant les codes actuels est tout sauf simple ! Les développeurs sont parvenus à réaliser avec brio ce tour de passe-passe et c’est sûrement ce qui fait la force du titre.

Prince of Persia : The Lost Crown peut également compter sur d’autres atouts. A commencer par sa bande-son. Que ce soit au niveau du doublage, de l’ambiance sonore ou des musiques composées par Mentrix & Gareth Coker, le jeu envoute nos oreilles et nous fait voyager ! La variété des PNJ présents dans le jeu se ressent dans la bande-son tout comme l’univers persan. Ubisoft Montpellier, comme sur Soldats Inconnus, montre une fois de plus toute l’étendue de son talent !

Graphiquement parlant Prince of Persia : The Lost Crown est également convaincant ! Les décors plutôt variés bénéficient d’une réalisation chatoyante. Chaque univers, chaque zone, chaque ambiance, possède ses propres codes et son propre style. Pourtant, les pièces du puzzle forment un ensemble cohérent et charmant. Là-aussi, le studio français démontre une nouvelle fois ses nombreuses forces. Cerise sur le gâteau la version Switch est bien travaillée. Elle tourne en 60fps et offre un rendu graphique proche des autres supports. Le jeu d’Ubi est une nouvelle preuve que la Switch réalise des merveilles à tous les niveaux.

Terminons sur la partie technique du jeu. Lors de notre test nous avons eu quelques petits bugs et nous avons dû redémarrer une partie à cause d’un problème d’activation de porte rendant la poursuite de l’aventure impossible. Il existe également quelques petits bugs de collision qui n’aident pas lors des phases de plate-forme ou même des combats, dommage.