Test de Rennsport sur PS5, la simulation termine dans le bac à graviers !
Dévoilé en 2022 par le jeune studio allemand Competition Company, le jeu vidéo Rennsport vient de sortir il y a quelques jours sur consoles et PC. Une sortie surprise pour ce projet qui, au départ, devait être un F2P axé esport. Nacon publie également une version physique pour ce titre très prometteur sur le papier, mais qu’en est-il réellement ?
Rennsport, la simulation reine de 2025 ?
La mode est aux simulations automobiles ces derniers temps. Après Assetto Corsa, Automobilista, iRacing, rFactor 2, voici donc Rennsport ! Ici encore, il est question de piloter des voitures de course sur des circuits avec une physique et un gameplay axés sur le réalisme. Cette fois-ci, le projet est lancé par un tout nouveau studio nommé Competition Company. Les développeurs allemands annoncent avoir formé une équipe composée de « pilotes, spécialistes des stratégies, experts esport et autres passionnés de l’automobile ». Au départ, le jeu a été vendu comme un F2P (Free To Play) vendu à la cause de l’esport. Le but ? Devenir la référence des simulations automobiles pour les compétitions en ligne. Depuis juin 2023, et la première bêta fermée, le jeu a bien évolué. Nous sommes en novembre 2025 et le jeu sort en version physique avec un mode carrière, partie rapide et vendu comme un jeu complet. On est bien loin du projet de départ.
Mais attention à la sortie de route ! Le contenu reste vraiment léger. Ainsi, Rennsport sort avec 19 voitures pour 14 circuits. L’avantage, c’est que tout est sous licence. Un point appréciable mais presque non négociable pour une simulation automobile. En tout cas, cela fait vraiment pauvre face à la concurrence. De plus, d’autres voitures sont d’ores et déjà prévues pour les mois à venir. Mais le prix de ces DLC s’annonce déjà salé… Le jeu regorge de nombreuses microtransactions ! En effet, le contenu supplémentaire s’achète avec une monnaie fictive qui elle se débloque avec de l’argent bien réel. Le problème ? Les prix affichés ! 5€ pour une livrée par exemple… Bref, ce genre de constat laisse dubitatif quant à la sortie du jeu, notamment en physique. Certaines pépites dématérialisées ne bénéficient pas d’une sortie en physique et ici, ce jeu à l’amer goût d’incomplet est déjà disponible en galette. On apprécie le geste de Nacon, mais sur ce coup, la société française aurait pu attendre que le soft soit plus complet pour le sortir.
Et une fois le jeu lancé, ce n’est pas vraiment le mode carrière où le mode partie rapide qui va nous combler. Le mode carrière est juste un assortiment de courses à disputer les unes après les autres. Aucune mise en scène, aucun semblant de scénario, rien… Certains jeux PS1 proposaient un mode carrière plus palpitant. Les courses rapides et les contre-la-montre sont-là pour faire des courses personnalisées (météo, heure de la journée, nombre d’opposants etc…) et de choisir son circuit préféré. Bref, la partie solo du jeu ne donne pas très envie de s’y attarder. D’autant plus que pour y accéder il faut passer la phase de la connexion obligatoire au compte Rennsport. Une application mobile est là pour aider, mais elle n’aide pas vraiment au contraire. Il est possible de devoir modifier plusieurs fois son mot de passe avant de parvenir à se connecter, rageant ! L’aventure commence mal…
Rennsport : oui mais non.
Dès le lancement de sa bêta fermée, le jeu a été victime d’un bad buzz. En effet, des joueurs ont trouvé dans le code des traces du moteur isiMotor 2.5 utilisé dans rFactor 2. Finalement, les deux entités ont dû avouer un partenariat au sujet du moteur physique du jeu Rennsport. Un petit bad buzz qui n’a pas aidé mais qui apporte cependant l’un des meilleurs atouts du jeu : la physique. Car oui, une fois le volant (ou la manette) en mains, on peut dire que cet aspect du jeu est réussi. Elle évolue de voiture en voiture, change avec le type de piste et la météo. Un vrai plus qui prouve que le titre de Competition Company est une véritable simulation. Les transferts de masse sont incroyables et se ressentent vraiment. Le plus flagrant reste le freinage où la moindre erreur de jugement se paye cache et où le comportement de la voiture choisie se ressent immédiatement. Un vrai plus pour la simulation éditée par Teyon.
Le reste du gameplay et du jeu ressemble à la concurrence. De nombreuses aides sont là pour permettre aux débutants d’apprécier l’expérience et cela se ressent fortement à l’exception des freinages où tout se paye cache, peu importe le niveau d’aides activé. C’est très bien pour apprendre et c’est une bonne chose pour évoluer et appréhender l’exigence d’une simulation automobile. Les aides sont paramétrables et s’adaptent donc à votre niveau et à ce que vous souhaitez affronter.
A propos de paramétrable, Rennsport fait fort dans un domaine les réglages. Le menu des réglages de votre voiture est si poussé, si développé, qu’il aurait pu être un jeu à lui tout seul ! Aucun doute là-dessus, les fans des réglages seront aux anges. C’est clairement l’un des atouts du titre. A l’inverse, le HUD se retrouve très/trop chargé à cause d’un grand nombre d’informations affichées à l’écran, jugez par vous-même :
Par contre, là où le bât blesse, c’est quand on se penche sur le comportement des concurrents en mode solo. Il n’est pas rare de voir des voitures s’envoler, de voir des carambolages au premier virage ou une colonie de tondeuse partir de la piste avant de revenir violemment sur vous. Et bien entendu la pénalité sera pour vous ! Au bout de 20 points de pénalité (accident, limites de piste et de vitesse dépassées, drapeaux non respectés…) ce sera l’exclusion ! Bref, l’IA n’est pas digne d’une simulation et même d’un jeu vidéo de course de 2025. C’est vraiment l’un des gros points noirs du jeu.
Rennsport, attention les yeux !
L’autre point négatif du jeu c’est sa réalisation physique. Le jeune studio allemand a succombé aux sirènes de l’Unreal Engine 5 mais le résultat est très inégal. Les voitures sont plutôt bien modélisées, même si on est en dessous d’un Forza Motorsport ou d’un Gran Turismo, mais pour un studio « indépendant », le résultat est très correct. Malheureusement, le reste ne suit pas : décors vides, couleurs fades, et le pire du pire : le rétroviseur intérieur ! Les voitures sont cubiques ou parfois totalement irréalistes. C’est une catastrophe. En voyant un tel résultat, difficile de se dire que le jeu est sorti en 2025. Espérons que les développeurs parviennent à rectifier le tir dans les prochains mois. En tout cas, pour du Unreal Engine, le rendu visuel est assez pauvre et décevant. On peut ajouter à cela l’effet de vitesse très moyen, surtout en vue extérieure. Encore un aspect regrettable, d’autant plus qu’on joue à une simulation automobile.
Rennsport is now available ! Enjoy the game on the track ! https://t.co/d6eJWTajYV
— Nacon (@Nacon) November 13, 2025
Du côté de la bande son du jeu, la modélisation sonore des voitures est correcte mais il y a un problème de calibrage intérieur/extérieur. En vue cockpit, on a presque rien à redire, mais pour ceux qui jouent en vue extérieure, il faudra tendre l’oreille. Malheureusement, l’ensemble manque de panache, de vibrations, de hurlements… Tout est plutôt fade, à l’image du jeu en général en fait. De même, les menus sont austères et manquent d’une véritable atmosphère sonore.
Bilan :
En conclusion, ce Rennsport est une très grosse déception. Les simulations automobiles sont de plus en plus nombreuses alors pourquoi avoir voulu en faire une sans rien d’apporter d’original ? Le jeu de Competition Company n’apporte rien de neuf et n’a aucune identité propre. Pourquoi les joueurs délaisseraient-ils leurs habituelles simu pour ce nouveau venu ? Difficile de donner un argument pour. La réalisation visuelle et sonore, l’IA, le contenu, tout joue en la défaveur du jeu. C’est la sortie de piste ! Les intensions de départ étaient bonnes mais malheureusement le résultat final est trop décevant pour mériter de s’y arrêter, surtout que Project Motor Racing (plutôt simarcade lui) arrive dans quelques semaines.
Les + :
La physique
Les réglages très poussés et très nombreux
Les – :
Connexion/inscription obligatoire (et laborieuse)
Les micropaiements très chers
Le contenu
L’IA
Mode carrière sans saveur
Réalisation graphique
Jeu incomplet en 2025
Pas d’ambiance
Notes :
Graphismes : 5.5/10
Bande Son : 5/10
Technique : 5/10
Prise en mains : 7.5/10
Plaisir de jeu : 4/10
Durée de vie : 4/10
Note globale : 4.5/10
Article publié le 21/11/2025 à 5h32









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