Test : Red Dead Redemption 2, évidemment incontournable
Après un report qui avait déçu une foule de gamers, la suite si attendue est enfin disponible : Red Dead Redemption 2 ! Tant d’années après un premier opus très réussi, la pression était forte sur les équipes de Rockstar, condamnées à la perfection, à tous les niveaux.
Et si la presse est partagée quant au qualités du soft, Le Mag Jeux High Tech vous donne SON point de vue sur la question. Place au test de Red Dead Redemption 2, réalisé sur console Playstation 4.
Red Dead Redemption 2 : “un grand moment de motion”
Quelle émotion, lors du premier lancement de Red Dead Redemption 2, probablement le jeu le plus attendu de ces dernières années, aux côtés de Spider-Man ou encore, Zelda : Breath of the Wild. Evidemment, lorsqu’une production suscite autant de fantasmes, les développeurs n’ont pas le droit à l’erreur. Alors, soyons clairs d’entrée, RDR2 n’est pas parfait, notamment en matière de gameplay. Pourtant, en dépit des quelques défauts que nous allons aborder ci-dessous, cette suite réussit son coup à savoir, captiver le joueur. Pour peu qu’il soit sensible à l’univers du far-west en mode ouvert, cela va sans dire.
Ainsi, dès les premières minutes de jeu, l’aspect addictif du soft fait son œuvre. Nous sommes en 1899 et les cowboys vivent leurs dernières heures, les Etats-Unis ayant entrepris un travail de fond afin de réglementer la nation. En clair, la loi du plus fort et les conflits se réglant à coup de révolver n’ont, semble-t-il, plus lieu d’être. Pourtant, certaines bandes organisées font de la résistance, reculées dans les montagnes enneigées du grand Ouest. Vous vous en doutez, c’est là que vous intervenez en prenant les commandes du héros, Arthur Morgan. Lequel rejoignant, au début de l’épopée, une bande de mercenaires au caractère bien trempé.
“Oh My God !” Mais que c’est beau ! et agréable à l’oreille…
L’aventure débute donc dans le grand Ouest, avec un paysage enneigé d’une beauté à pleurer. Car, oui, Red Dead Redemption 2 est bien le bijou que nous attendions sur le plan visuel. En terme de son aussi, d’ailleurs. Au point que vous ne trouverez pas mieux, sur consoles, pour le moment. Un vent glacial soufflant sur notre cow-boy (que l’on peu quasiment sentir, la bande-son aidant), les traces de pas dans la neige vierge (qu’il s’agisse d’un humain ou d’un animal), les textures ultra détaillées (forêts, maisons, etc.), le son de la poudreuse (nous parlons de neige, hein…) craquant lors de notre passage ou encore, la représentation exceptionnellement réaliste des différents protagonistes sont autant de claques techniques que le joueur “se prend”, sans filtre. Evidemment, cela a le mérite de plonger immédiatement dans l’ambiance, avec ce côté film interactif soutenu par de splendides cinématiques…WOUHAOU !
Et ce n’est pas le changement d’environnement qui vous fera redescendre puisque, une fois les étendues neigeuses passées, les villes et le far-west plus “traditionnel” poursuivent dans la même lignée, avec un souci du détail hallucinant, à tout niveau. Ainsi, l’on prend un plaisir incommensurable à se “promener” à dos de cheval (ou en calèche) au milieu de ces paysages d’une beauté absolue. Même constat de perfection en matière d’animations. Oui, le terme “film interactif” évoqué plus haut n’est pas volé…
Le gameplay, principal défaut de RDD2
Des qualités qui transcendent les différentes expériences de jeu comme lors de cette séquence d’attaque du train ou, encore, cette offensive face à une bande rivale dans une ville délabrée. Par contre -et nous touchons là au principal problème du soft- le manque de précision des commandes est assez problématique, dans certaines situations. Que la visée ne soit pas aisée n’est pas forcément un drame en soi, cet aspect-là ayant tendance à corser le challenge, tout en obligeant le joueur à faire preuve d’un peu plus de finesse voire, de patience.
Par contre, les coups de pistolet délivrés par erreur son légion. Chose particulièrement gênante lorsque vous visitez une nouvelle ville et que vous abattez un innocent qui avait le malheur de passer par là…oups ! Evidemment, s’en suivront des problèmes avec les autres citadins et surtout, avec les forces de l’ordre. Chose qui vous conduira, parfois, à la mort. Ou en prison. Même cas de figure, lorsque vous souhaitez éviter un animal sauvage durant un voyage, comme un ours. L’urgence de la situation aidant, en se précipitant, il n’est pas rare de presser sur la mauvaise touche, laissant le coup partir. Vous voilà, alors, contraint de lutter face à l’animal, particulièrement féroce, comme vous pouvez l’imaginer…bon, cela a le mérite de décharger un max d’adrénaline, c’est certain !
Même problème de prise en main sensible avec le stick analogique. En vous balladant sans mauvaises intentions dans les rues d’une cité, il ne sera pas rare, faute de visibilité, que vous bousculiez par mégarde une Lady. Evidemment, cela vous fera passer pour un malotru alors qu’au départ, vos intentions n’étaient pas néfastes. Et ce genre de raté à tendance à se généraliser, lorsque la foule se fait nombreuse.
D’un autre côté, il est possible de tuer sans sommation un habitant avant de s’ éloigner du lieu du larcin quelques minutes, le temps que tout le monde se calme…puis de revenir, comme si de rien n’était ! Et que dire de ces interactions manquant de fluidité, comme le simple fait de vouloir récupérer une arme particulière sur son cheval ou encore, de boire un verre. Car pour interagir, il faut généralement se mettre à la bonne distance, ce qui entraîne des ratés incessants (l’utilisation du stick analogique n’aidant pas). Il en résulte un sentiment de saccades, dans le déroulement de l’histoire. Dommage car ces difficultés ont tendance à casser le rythme.
Vous reprendrez-bien un peu de ragoût ?
Certains d’entre-nous oublieront néanmoins ces désagréments en goûtant aux actions “de vie” comme le fait de déguster un bon ragoût, de se saouler (entraînant une effet brouillard à l’écran !), de se raser, de changer de tenue ou encore, de profiter d’un bon bain (avec ou sans les services d’une jeune femme, moyennant finance…) dans un hôtel. Les occasions de se détourner de la quête principale sont nombreuses et cela fait partie du plaisir inhérent à se type de production en open world. Dès lors, dommage que toutes ces petites choses à réaliser (ou pas) en annexe n’aient pas d’avantage d’impacte sur le déroulement de l’histoire.
Par contre, nous avons apprécié le fait que certaines attitudes entraînent certaines conséquences comme le fait de manger trop, trop lourd et/ou trop gras, ce qui impactera votre poids et donc, votre capacité à vous déplacer plus ou moins vite. Un aspect à ne pas négliger, le personnage étant, de base, assez (trop ?) pataud. Les notions de températures sont aussi à prendre en considération avec la nécessité, comme dans un Zelda : Breath of the Wild, de vous habiller en fonction de la zone et du climat que vous visitez.
Une durée de vie à tout épreuve
Autre aspect à l’origine, parfois, d’échanges croustillants avec vos congénères, les différentes possibilités que vous offrent le jeu lors de dialogues avec une personne choisie aléatoirement. Vous pourrez très bien flatter votre interlocuteur comme le provoquer ou, encore, adopter une attitude plus neutre. Dans ce registre des choix, comme le veut la tradition du GTA-Like, vous pourrez aussi choisir d’incarner un bad-boy sans foi ni loi ou, au contraire, un homme de paix laissant filer ses prisonniers, au lieu des exécuter sommairement (jauge “d’honneur”).
Par ailleurs, c’est aussi et surtout votre lien avec votre cheval qui sera important. Comme un véritable binôme, ce dernier aura besoin de manger, d’être rassuré, choyé, afin que vous développiez votre relation avec lui. Toutes ces choses auront, aussi, une influence sur ses différentes capacités. Dans un registre un peu différent, votre arsenal devra aussi être entretenu, une belle trouvaille qui sert bénéfiquement le gameplay, bien que cela ne bouleverse pas la façon de jouer.
Et pour celles et ceux qui avaient apprécié les moments de détente offerts dans le premier opus, soyez rassurés, vous aurez toujours le loisir de visiter diverses boutiques (armes, alimentation, etc.) mais aussi, de vous adonner aux jeux de casino. Clairement, il y a moyen de bien rallonger la sauce afin de repousser l’échéance du dénouement. D’ailleurs, bien que le soft manque un peu de challenge (la faute, aussi, à une I.A vraiment d’un autre âge), vous pourrez tabler sur une bonne cinquantaine d’heures de jeu, si vous ne vous dispersez pas trop en chemin. Dans le cas contraire, vous serez captivé au moins le double de temps ce qui, de nos jours, s’avère plus que satisfaisant. De quoi apprécier (doublement) son investissement, en somme.
- Des graphismes d'une beauté probablement jamais vue sur consoles...
- Musiques, bruitages, dialogues
- Addictif à souhait
- Les multiples actions annexes possibles
- La map, très vaste, que l'on parcourt avec délectation
- La durée de vie (environ 50 heures en "ligne droite" mais d'avantage si vous flanez)
- Une mécanique de jeu un poil datée
- Une prise en main manquant de précision
- Un scénario trop téléguidé
- Une I.A peu performante
Ne serait-ce qu’en raison de sa réalisation hors norme (graphismes, effets spéciaux, animations, bande-son), Red Dead Redemption 2 est logiquement incontournable. Néanmoins, compte-tenu du nombre important de sorties vidéoludiques majeures en cette fin d’année, si le budget fait grise mine, il n’est pas anormal d’hésiter. Sachant que Darksiders III, Fallout 76, Battlefield ou encore, Super Smash Bros. Ultimate se profilent…
Voilà qui complique notre tâche, concernant ce verdict. Alors, de manière subjective (l’objectivité totale n’existant pas, quelle que soit le nom et/ou l’expérience du journaliste…), selon Le Mag Jeux High Tech, passer à côté de ce RDR 2 serait particulièrement dommage. Car, même si la prise en main -souvent bancale- entache l’expérience de temps à autre et bien que le scénario soit un peu trop dirigé pour un open world (finalement, la trame reste la même, quelle que soit votre attitude et vos actions, à peu de choses près), le soft de Rockstar dispose d’une atmosphère telle qu’il nous serait bien difficile de vous le déconseiller.
Alors, si pour vous le genre far-west/Tarantino/Leone-Morricone est une religion, vous vous laisserez emporter par l’histoire, l’atmosphère si immersive et le déroulement de l’action de Red Dead 2, malgré une mécanique de jeu un tantinet vieillotte. Peut-être un peu trop prévisible, à certains égards, le titre de Rockstar reste ultra-addictif et particulièrement savoureux à parcourir, en long en large, que l’on suive à la lettre le script, ou non.
En revanche, si vous aviez moyennement accroché au premier opus et/ou que vous êtes un gamer ultra-exigeant et perfectionniste alors, il faudra peut-être vous détourner du soft, surtout si votre budget jeux est serré, en cette fin d’année. La meilleure des choses à faire étant, encore, de l’essayer avant achat, si possible.
De notre côté, sans faire dans le consensuel ni dans la complaisance, nous avons tout bonnement adoré Red Dead Redemption 2, que nous plaçons dans le top 3 des jeux les plus marquants sortis en 2018, au 7 novembre 2018 ! En dépit de ses imperfections. Un MUST-HAVE.