Test de Dragon Quest VII : vers une évolution méritée ?
Originalement sorti le 26 août 2000 au Japon, le JRPG Dragon Quest VII était un des épisodes les plus atypique de la saga. Square Enix laissant présager le portage du Remake sur PSP, c’est la 3DS qui a eu la chance de profiter de cette adaptation avec un remaniement global en 3D. Terminé les personnages en Pixel Art, vous allez découvrir le nouveau souffle qui a été donné à ce jeu devenu mythique. Quels autres changements ont été apportés ? Nous allons le découvrir dans ce test.
Dragon Quest VII, une aventure épique ?
Amoureux des RPG, nous n’allez pas être déçus. Si pour vous Jeu de Rôle rime avec durée de vie, foncez, c’est plus de 100 heures de jeu qui vous attendent dans cet opus de Dragon Quest VII. Profitant d’un nouveau moteur graphique vous découvrirez ou redécouvrirez un jeu totalement différent, plus immersif et riche avec une bande son d’une qualité digne des plus grands hits du jeu vidéo. En effet Square Enix a mis le paquet de ce côté-là avec une bande son orchestral (de moins bonne qualité sonore pour la version occidentale mais proposant tout de même de belles mélodies) se mêlant parfaitement à l’action du jeu. Entreprenez un voyage inoubliable et faite resurgir des eaux un continent oublié depuis bien longtemps en récoltant des fragments au cours de votre aventure.
Parcourir de nouvelles îles et enquêter sur leurs maux, sera votre mission tout au long de l’histoire qui vous paraîtra un peu décousue d’un premier abord, bien que le lien se fera beaucoup plus tard, suscitant la curiosité du joueur et l’incitant à en découvrir plus sur les événements du passé.
Quoi de neuf ?
Le portage de Dragon Quest VII sur console 3DS et son nouveau moteur graphique permettent de nouveaux effets de caméras scénarisant au mieux les scènes du jeu. S’en suit une modification qui n’est pas des moindres car, si dans sa version originale, le jeu vous confrontait à un grand nombre de combats de manière aléatoire, cette édition remastérisée à fait la main basse sur cet aspect : les affrontements sont désormais visibles à l’écran lors de vos déplacements. Si l’ancienne version coupait l’action, cette dernière a su s’adapter à la demande actuelle. Il est simple de choisir de combattre ou de contourner les affrontements pour axer ses déplacements sur l’histoire, même si les défis proposés par Dragon Quest VII nécessitent tout de même de faire évoluer ses personnages sous peine de mourir dans les combats de boss qui sont inévitables pour la résolution des quêtes.
Le choix d’un design simple pour les décors et les personnages font le charme du jeu mais aussi la possibilité pour la 3DS de servir un affichage fluide sans ralentissements. En mode combat par contre, la caméra se limite à se placer derrière les personnages ne laissant apparaître que leurs deux tiers. Mais les armes que vous équiperez seront visibles à l’écran, améliorant le sentiment d’évolution au cours de votre aventure.
Les animations des personnages ont elle aussi été travaillées. La course de Maribel est très dynamique alors que celle de Killyan est plus démonstrative de sa gaillardise, et cela est mis en valeur par le fait que les membres de votre groupe vous suivent lors de vos déplacements. Cela renforce l’idée d’unité, alors que d’autres jeux se contentent de faire entrer le groupe dans votre personnage principal.
La bande son accompagnant Dragon Quest VII est à savourer avec des écouteurs pour en distinguer toute sa profondeur. Le thème des combats vous fait entrer dans une frénésie et un déchaînement de techniques, une action retranscrite tant visuellement que musicalement insufflant au mieux le côté épique de l’aventure.
Le déroulement de l’aventure
Si elle est riche d’une centaine d’heures de jeu sans compter les distractions (récolte de médailles, casino, …), l’action tarde un peu à démarrer. En effet, il faut attendre une bonne heure et demie pour rencontrer le premier affrontement contre des gluants et ce n’est qu’au bout d’une vingtaine d’heures de jeu que l’on accède à l’étendue du gameplay, à travers les professions. Il vous faudra donc être patient, même si ce remake tend à dynamiser son rythme dans les phases de déplacements de l’équipe. Il faudra aussi bien composer votre équipe en choisissant parmi une dizaine de classes de base, qui évolueront, tout en créant la meilleure complémentarité avec leurs compétences. Si les niveaux des personnages évoluent grâce au système d’expérience, les classes s’améliorent suivant un nombre d’affrontements résolu. La progression de ces dernières en est beaucoup plus longue sachant que cela ne sert à rien d’enchaîner les combats dans des zones de faible niveau, seules les zones en adéquation avec votre niveau d’évolution seront comptabilisés. Il ne faudra cependant pas s’éterniser sur les professions de base qui ne feront pas longtemps le poids dans les combats face aux boss. Ces derniers répondant souvent à des paternes vous obligeant à recommencer les combats une fois la technique analysée. Mais les checkpoints ne sont en générale pas très loin.
Si l’évolution de l’équipement se fait allègrement au fil de l’aventure, les boss viendront en permanence vous pousser dans vos derniers retranchements, d’où l’importance de créer une équipe viable et solide.
Récolter des cœurs de monstres vous permettra, à votre tour, de vous changer en créature une fois l’art du Slide et du Mimic maîtrisé. Ces fameux cœurs se trouvent dans des coffres ou de manière aléatoire au cours de votre exploration. Ce sont plus de cinquante “classes” disponibles, en comptant les transformations et les dérivés de classes, qui s’offrent à vous.
Ce qui ne change pas
Si graphiquement et musicalement le jeu à reçu son plus gros lifting, Square Enix a choisi de maintenir un système de combat simple en menu, qui peut sembler un tantinet old school pour les joueurs les plus jeunes alors que les “vétérans” y retrouveront une nostalgie certaine. Les menus et l’interface n’ont guère évolués, le jeu proposant toujours un système de sauvegarde chez le PNJ adéquat, avec une fonction de sauvegarde rapide interrompant le soft à un point donné, pour les joueurs les plus nomades.
Le côté un peu dérangeant que Square Enix n’a pas su améliorer est le nombre important d’allers et retours que vous devrez réaliser au cours de l’aventure. Elément ayant tendance à casser un peu plus le rythme de votre progression en vous obligeant à aller du point A au point B pour retourner au A, si par malheur vous aviez oublié de parler à un PNJ ou d’interagir avec un morceau de décor comme une armoire. C’est encore là que le bât blesse par un manque d’indications évident dans certaines quêtes, vous forçant à tourner en rond et à essayer d’activer un interrupteur invisible au petit bonheur la chance, tout en suivant des instructions souvent incomplètes, même si un système d’aide a été ajouté pour vous guider dans les grandes directions de l’histoire. Nous avons été par contre charmés par le détecteur de fragment vous permettant de savoir si une zone en détient un ou si ce n’est pas la peine de s’y attarder, cela faisant souvent gagner un temps plus que précieux dans vos cessions de jeu. Les énigmes et puzzles sont quant à eux, en général, assez rudimentaire, si nous prenons le temps d’analyser l’ensemble des données disponibles à l’écran.
- La bande son de qualité bien qu'amoindrie dans notre version occidentale
- Le lifting 3D de qualité
- La durée de vie monstrueuse (+100h)
- Les améliorations sur la dynamique du jeu
- Le nombre de classes et transformations (50)
- L'histoire et son suspens
- Les nouveaux guides et aides dans les quêtes
- La fonction de sauvegarde rapide
- L'action figée lors d'évènements
- Les aller-retours trop importants
- Le manque d'indication dans certaines quêtes
- Le menu de navigation en combat un peu dépassée
- L'action qui tarde à démarrer
- Un déblocage tardif de l'ensemble du gameplay
Square Enix a su créer un remake digne de la qualité du jeu original en offrant aux joueurs un Dragon Quest VII qui s’est adapté à l’évolution du jeu vidéo depuis 16 ans et en gommant certains aspects dépassés et inadaptés aujourd’hui. Disposant d’une durée de vie monstrueuse, il vous plonge dans une aventure un peu décousue qui trouvera ses liens bien plus tard, laissant le mystère des maux du monde se dévoiler peu à peu. La bande son a aussi été recomposée pour proposer des musiques immersives de qualité, à déguster avec un casque. Avec ses cinquante évolutions de personnages possible, il faudra créer la composition la plus optimale pour progresser dans l’aventure. Les joueurs nomades y trouverons sans hésiter leur compte grâce à une aventure composée d’une multitude d’épisodes composant la trame générale de l’histoire, en la segmentant de façon ingénieuse et permettant d’interrompre l’avancement via la sauvegarde rapide. Foncez !