TEST : L’aventure Layton, Katrielle et la conspiration des millionnaires
- Editeur:Nintendo
- Developpeur:Level-5
- Supports:3DS
- Genres:aventure, point'n'click
- Nombre de joueurs:1
- Date de sortie:6 octobre 2017
Série cérébrale à succès, les jeux estampillés Layton débarquent sur nos DS et 3DS à un rythme régulier depuis bientôt 10 ans. Et si la dernière apparition solo du célèbre professeur en archéologie remonte à 2013 avec L’Héritage des Aslantes, il a depuis fait une apparition dans un sympathique cross-over avec Phoenix Wright avant de disparaître de nos radars pendant un petit moment. Aujourd’hui son nom réapparaît mais ce n’est pas lui qui se cache derrière ce célèbre patronyme mais sa fille, Katrielle. Que valent donc ses aventures ?
Détectives de père en fille
Katrielle est donc la fille du professeur et d’ailleurs le jeu s’ouvre sur une cinématique où notre héroïne rêve de son père qui s’éloigne dans le lointain… Et oui, les mystères s’imposent dès l’introduction ! Très vite nous faisons connaissance des différents protagonistes de ce jeu, tout d’abord en la personne de Katrielle, bien sûr, flanquée d’un assistant aussi zélé qu’épris d’elle, répondant au nom d’Oliver Marchance.
Aujourd’hui est le jour de l’ouverture de votre agence de détective et vous aurez fort à faire tant la réputation de papa est encore omniprésente dans le tout Londres. D’ailleurs votre premier client apparaît à la porte et c’est… un chien qui parle ? En fait seuls nos deux héros sont capables de le comprendre, tout comme Luke Triton (l’assistant du professeur Layton) était capable de converser avec les animaux. Le chien, surnommé Sherl par le duo, constitue un mystère en lui-même car en plus d’être doué de parole, il est aussi amnésique.
Mais ce n’est pas le gros du scénario puisque l’histoire en elle-même implique les sept Dragons de Londres. Et non, il ne s’agit pas de créatures mythologiques capables de ressusciter Krilin dès qu’il fait une chute dans un escalier, mais du surnom qui est donné aux sept plus grosses fortunes de la capitale britannique. Ceux-ci sont menacés par un être qui se cache dans l’ombre et dont l’identité ne sera levée qu’à l’issue de la douzième et dernière enquête. Maintenant que les bases sont posées, voyons ce que vaut cette petite cartouche de jeu.
J’ai les méninges qui chauffent
Comme précisé dans le paragraphe précédent, le jeu comporte en tout 12 affaires à élucider et 170 énigmes à résoudre (sans compter celles à télécharger en supplément mais qui ne font pas partie de l’histoire). Cela confère au titre une solide durée de vie d’autant que les énigmes ont plusieurs niveaux de difficulté qui vous feront gagner plus ou moins de picarats. Les habitués liront cette phrase le plus normalement du monde tandis que les néophytes hausseront un sourcil devant ce terme pour le moins surprenant. Les picarats sont ce qui vous récompense lorsque vous résolvez une énigme : d’une valeur de 20, 30, 40, etc. en fonction de la difficulté de l’énigme, leur valeur diminue au fil de vos échecs. Plus vous en accumulez, plus vous pourrez débloquer de bonus en fin de jeu qui vous en apprendront plus sur le scénario. Il est donc indispensable pour tous les jusquauboutistes d’essayer de résoudre les énigmes en un minimum d’essais afin d’engranger un maximum de picarats.
N’ayez crainte, tout comme dans les moutures précédentes, si vous bloquez vous pourrez vous faire aider par des indices. Pour les utiliser, il vous faudra dépenser des pièces S.O.S. qui se ramassent en cliquant ci et là sur le décor lors de vos investigations pour les trouver. Généralement, il y en a 3 par écran, et une fois par enquête vous pourrez trouver un spot qui vous en offre une dizaine d’un coup. Ainsi, vous serez rarement bloqué dans les enquêtes car moyennant une pièce vous pouvez débloquer un, deux puis trois indices et si ça ne suffit toujours pas, vous pouvez payer (en pièces S.O.S. toujours) pour obtenir la solution. Cela n’impacte pas le dénouement ni rien, et ça pour ne pas frustrer le joueur qui veut découvrir le fin mot de l’histoire sans s’arracher les cheveux.
Le jeu se passe donc de la manière suivante : vous vous déplacez de décor en décor que vous fouillez méticuleusement à la recherche de pièces S.O.S., de trésors à collectionner (on y reviendra) ou d’énigmes cachées. Vous interrogez les témoins, qui souvent vous demanderont de résoudre leurs petits mystères avant de vous adresser la parole, puis vous avancez dans vos déductions. Une fois que toutes les preuves sont entre vos mains, vous pouvez clore l’affaire en démasquant le ou les coupables grâce à un esprit de déduction qui rendrait votre père rouge de fierté. Une fois l’enquête finie vous pouvez passer à la suivante ou revenir sur des anciens cas afin de les clore à 100% en trouvant toutes les pièces S.O.S. et les énigmes cachées. En plus de ça, au début de chaque nouvelle enquête vous avez la possibilité, via Oliver, de clore un petit mystère resté en suspens dans l’affaire précédente.
D’ailleurs le jeu est rempli de petits à-côtés de ce genre forts sympathiques. Par exemple, il est possible de redécorer entièrement votre agence de détective, des rideaux au tapis en passant par le canapé et la table basse. Pour ça, il vous faut trouver, dans le décor ou en parlant à certains personnages, des tickets à échanger contre de nouvelles fournitures. Sur le même principe, il est possible d’étoffer la garde-robe de Katrielle pour la faire se changer à loisir pendant vos pérégrinations. Si cela n’a aucun impact sur le gameplay et reste purement esthétique, cela reste un ajout sympathique qui donne du relief au jeu. Tout comme les objets à collectionner dans le jeu, au nombre de 40, qui ne servent à rien sinon à permettre aux férus des 100% d’atteindre le fameux pourcentage parfait au moment du générique de fin.
En plus de tout ça il y a également trois mini-jeux à débloquer au fil de l’aventure qui permettent de prendre une pause parfois bienfaitrice entre deux énigmes retorses. Certains ne pourront pas être faits avant d’avoir fini le jeu, ce qui peut pousser à continuer, mais ils sont totalement optionnels et donc peuvent être laissé de côté, même si ce serait dommage puisqu’ils sont vraiment divertissants.
Techniquement au top
Pour conclure sur l’aspect technique, le titre n’a pas grand-chose à se reprocher. Le dessin, proche de l’animation made in Ghibli, s’offre de belles envolées lors de cinématiques animée qui n’ont rien à envier au célèbre studio. De plus, le doublage français intégral est un vrai régal et on en peut que vous conseiller de jouer avec le son pour profiter des musiques qui nous mettent bien dans l’ambiance de ce Londres tout mignon. Le chara-design est fidèle à la série et on retrouve vite ses marques dans cet univers, en tout cas pour les vieux de la vieille. Les nouveaux arrivants, eux, à moins d’être totalement allergique au style, seront sûrement séduits par cet univers atypique et coloré. Au final, la seule chose que l’on pourrait reprocher au titre est la qualité inégale de ses énigmes, certaines ayant des dénouements plus proches du tour de passe-passe que de la réflexion pure.
- Une durée de vie solide
- Une animation superbe
- Des à-côtés séduisants
- On a envie de connaître le fin mot de l'histoire !
- Certaines énigmes tirées par les cheveux
- Quelques petites longueurs dans les dialogues
Cet opus estampillé Layton a su reprendre les éléments des précédents tout en rafraîchissant l’expérience de jeu. Nouvelle héroïne, nouveaux personnages à découvrir : le titre nous emporte dans son scénario farfelu et très prenant. On se prend vite au jeu et si les premières enquêtes font plus office de mise en bouche qu’autre chose, on comprend bien vite que quelque chose de sombre se trame à Londres. Et l’enquête sur les Dragons devient vite le fil rouge de notre histoire…Parfait pour les petites comme les longues sessions de jeu, le titre se savoure avec un plaisir non dissimulé et permet de faire participer toute la famille lors de la résolution d’énigmes : à plusieurs, c’est meilleur ! Level-5 prouve une fois de plus son savoir-faire en la matière et signe là un incontournable de cette fin d’année.