A Plague Tale Requiem, de Rune et d’os (test)
- Editeur:Focus Home Interactive
- Developpeur:Asobo Studio
- Supports:PS5
- Genres:action/aventure
- Nombre de joueurs:1 joueur
- Date de sortie:18 octobre 2022
Il est temps de se plonger dans la suite de A Plague Tale Innocence, à savoir A Plague Tale Requiem. L’occasion de retrouver Amicia et Hugo de Rune dans une aventure inédite, avec toujours autant de rats pour nous faire frissonner. Nous avons fait le jeu sur PS5, voici nos impressions.
A Plague Tale Requiem : Hugo délire
Rappelons le contexte de ce que nous pouvons maintenant appeler la saga A Plague Tale. Amicia et Hugo de Rune sont frère et sœur, le petit Hugo étant âgé de 6 ans et atteint d’une maladie fort étrange : la Macula. Son corps se couvre par intermittence d’une substance noire et, au même moment, des rats émergent de terre autour de lui et ravagent tout sur leur passage.
Si le premier jeu nous faisait découvrir toute cette dynamique, le second nous emmène plus loin. L’état du petit Hugo empire, mais celui-ci a la vision d’une île mystérieuse qui aurait le pouvoir de le guérir. Amicia, qui ferait tout pour son frère, décide de l’escorter jusqu’à cette île afin de l’aider. Mais comme vous vous en doutez, ce ne sera pas une promenade de santé. D’autant que les rats sont de retour, et pas qu’un peu puisqu’avec la puissance de calcul de la PS5, vous en avez des milliers qui apparaissent à l’écran.
Vous l’aurez compris, A Plague Tale Requiem est un voyage, une fuite en avant où Amicia, Hugo, Lucas et d’autres compagnons de route vont affronter 1001 dangers. L’occasion de découvrir une véritable carte postale de Provence, magnifique, où l’horreur n’est jamais bien loin.
Un jeu d’aventure qui lorgne du côté de l’action
A Plague Tale Requiem reprend la formule de son aîné en l’améliorant largement. La boucle de gameplay alterne les phases d’infiltration, les courses poursuites avec les rats ou les gardes, les phases d’exploration et, nouveauté de cet épisode : les phases d’arène. Dans celles-ci, Amicia se retrouve dans une zone restreinte et laisse exploser sa rage pour vaincre 10/15 ennemis d’un coup.
Car oui, Amicia a évolué entre les deux jeux. Elle se sert toujours de sa fronde (dont les pierres sont désormais illimitées) mais peut désormais porter une dague et poignarder ses ennemis. Les dagues sont à usage unique et peuvent servir pour ouvrir des gros coffres scellés. Oui, un peu comme les surins dans The Last of Us. Amicia d’ailleurs des accès de violence de plus en plus fréquents.
Mais cette évolution ne vient pas sans un petit problème. A Plague Tale n’est pas, à la base, un jeu d’action. Les mécanismes comme la roue de l’inventaire, ou juste la vitesse de déplacement d’Amicia, ne sont pas du tout adaptés aux phases d’action. Résultat : ces moments-là passent un peu à côté du propos et nous sortent parfois du jeu, surtout lorsqu’on réessaye pour la 8ème fois le même passage.
Un son et une direction artistique magnifique
S’il y a bien une chose qu’on ne peut pas reprocher à Asobo, c’est de savoir installer une ambiance. C’est bien simple, dans A Plague Tale Requiem, vous avez des plans à couper le souffle. La Provence n’a jamais été aussi belle en jeu vidéo, avec des champs de lavande à perte de vue et des villages reconstitués à la perfection. Et ces paysages idylliques peuvent se transformer en cauchemar en quelques secondes.
Car autant les paysages ensoleillés constituent des respirations bienvenues dans un jeu qui nous placent dans une situation de stress permanente. Autant les phases où Amicia patauge dans le sang et les viscères sont oppressants au possible. Et le jeu alterne souvent entre ces des moments afin de maintenir le joueur dans un état de stress, renforcé bien entendu par la présence des rats.
Et que dire de la musique d’Olivier Derivière, parfaite en tout point. Elle accompagne chacun de vos pas avec maestria, que ce soit une simple note qui surgit au détour d’une ruelle, ou une mélodie énervée lorsque les rats vous courent après. Il n’y a rien à dire sur la musique, elle est parfaite. Mention spéciale à la VF et aux acteurs qui incarnent tous les personnages : ils sont tous excellents.
Un univers plus développé dans A Plague Tale Requiem
A Plague Tale Requiem bénéficie d’un excellent traitement scénaristique, que ce soit au niveau de la trame principale que les personnages secondaires. Vous allez en croiser plusieurs au fil de l’aventure, et ils ont tous une personnalité travaillée avec un jeu convaincant. De plus, certains d’entre eux vous permettent quelques changements de gameplay, amenant alors un peu de variété à l’aventure.
Même si, comme nous l’avons dit, les phases d’action sont un peu à la traîne. Et c’est dommage car l’aventure est vraiment épique. Il y a une montée en puissance dans la gravité des événements, une volte-face graphique à environ la moitié de l’aventure. La relation entre Hugo et Amicia est plus forte que jamais. Jusqu’à la scène finale qui réserve son lot de surprises que nous tairons ici bien sûr, pour des raisons évidentes.
Que penser de A Plague Tale Requiem ?
Avec A Plague Tale Requiem, vous avez assurément un très bon jeu d’aventure entre les mains. D’un bout à l’autre, le voyage est haletant, tour à tour magnifique, glauque, angoissant, apaisant, stressant… Les différentes phases s’enchainent dans un ordre aléatoire en vous faisant voyager d’un bout à l’autre de la Provence.
La seule chose que nous ayons à lui reprocher, et ce n’est pas une mince affaire, est le trop grand nombre de scènes d’action avec un gameplay un peu dépassé (pour de l’action) qui rend ces phases très lourdes. Le jeu se transforme alors en épreuve pour les nerfs et nous avons baissé le niveau de difficulté pour rendre cela moins désagréable. Car le titre a une narration riche, avec des rebondissements, des révélations et des drames qui le rendent incroyable.
Autre petit défaut qui nous a sorti du jeu souvent au début (ça s’est atténué à la fin) : le personnage qui vous accompagne est une véritable pipelette. Non seulement ça parle tout le temps, mais en plus il vous indique ce qu’il faut faire, généralement devant des énigmes aussi vieilles que le jeu vidéo lui-même, évidentes pour tous les gamers. Heureusement, cela passe assez vite.
Donc si vous avez aimé le premier, vous pouvez vous ruer sur celui-ci. Il reprend la formule qui a fonctionné en l’améliorant intelligemment et logiquement avec les événements de l’histoire. C’est un vrai plaisir à parcourir si vous parvenez à occulter les quelques défauts dont nous avons déjà parlé. Mais c’est une aventure qui vaut largement le coup d’être jouée.
- Une VF de qualité
- Les musiques sont sublimes
- Une vraie évolution de gameplay
- Une direction artistique au top
- Des mécaniques de gameplay peu adaptées à l'action
- L'infiltration finit souvent en combat ou en sprint
- Le joueur est trop pris par la main par les personnages secondaires
A Plague Tale Requiem est un très grand jeu. Le premier, sorti un peu de nulle part, s’est vu attribué un statut de culte auprès des joueurs, de façon un peu inattendue. Lourd était le fardeau sur les épaules des développeurs afin de sortir une suite digne du premier jeu, proposant suffisamment d’innovations pour justifier un investissement de la part des joueurs. Le pari est majoritairement réussi même si le jeu pèche par excès de zèle. En voulant trop (bien) faire il s’aventure sur des terrains pour lesquels il n’est clairement pas fait. Les vagues d’ennemis à faire tomber ou le simple fait d’avoir une arbalète en main alors qu’Amicia est un personnage plutôt lourd dans ses déplacements : ça a du mal à coller. Malgré ça, l’aventure se parcourt avec beaucoup de plaisir, et si vous avez aimé le premier titre, il y a de fortes chances pour que vous adoriez le second.