Test

Dry Drowning sur Switch : le visual novel bien sombre (test)


Fiche jeu

  • Editeur:VLG Publishing
  • Developpeur:Studio V
  • Supports:Nintendo Switch
  • Genres:Visual Novel
  • Nombre de joueurs:1 joueur
  • Date de sortie:22 février 2021

Dry Drowning est un visual novel un peu à part au milieu de ses congénères. En effet, quand on parle de VN on a tendance à penser à des productions orientales, comme les Ace Attorney, Danganronpa ou Steins;Gate pour ne citer qu’eux. Ce sont des jeux colorés, très inspirés par le manga et l’anime, même si les thèmes abordés sont souvent lourds. Avec Dry Drowning de Studio V et VLG, place à un univers plus occidental, réaliste et toujours plus sombre.

Dry Drowning : noir c’est noir

Commençons tout d’abord par parler du scénario du jeu. En effet, dans un Visual Novel (VN), il s’agit là du cœur du titre. L’action se passe dans un futur pas si lointain, dans la ville de Nova Polemos. La cité est dirigée par un régime totalitaire. Et tous les habitants sont sous surveillance, notamment avec l’AquaOS, un appareil qui permet d’enregistrer absolument tous leurs faits et gestes.

Dans cette histoire, vous incarnez le détective privé Mordred Foley. Accompagné de son assistante Hera, il travaille à son compte et n’est pas en odeur de sainteté avec la police et même le public. La cause ? Il y a six ans, il a accusé et fait condamner à mort deux innocents alors qu’il traquait le tueur en série Pandora. Désireux de boucler l’affaire rapidement, il a falsifié des preuves afin de coffrer les deux personnes qu’il pensait être les coupables. Mais maintenant, six ans après, Pandora est de retour et s’amuse avec notre détective.

Votre but est donc de traquer Pandora en tentant de vous racheter auprès de tout le monde. Vous allez donc enquêter sur des scènes de crime, interroger les témoins puis mener des interrogatoires afin de découvrir la vérité sur toute cette histoire. Bien sûr, comme tout bon VN qui se respecte, Dry Drowning réserve son lot de rebondissements et de révélations. Et nous vous laissons bien sûr le soin de les découvrir par vous-même.

Foley Investigations : Mordred Justice

Nous sommes dans un VN, donc la majorité du temps, il s’agit de faire défiler du texte à l’écran pour faire avancer l’histoire. Mais Dry Drowning propose quelques phases de gameplay plus dynamiques qui viennent taquiner la logique du joueur. Nous pensons notamment aux phases d’interrogatoires, plutôt bien faites, qui nous ont furieusement rappelé les procès de la série Ace Attorney.

Mordred, le héros, dispose d’une capacité spéciale : lorsqu’une personne lui ment, un masque monstrueux apparaît sur son visage. Il faut ensuite présenter les bons arguments et les bonnes preuves afin de faire tomber les masques et ainsi découvrir la vérité. Un peu comme les cadenas dans Ace Attorney ! Mais attention, vous n’avez le droit qu’à trois tentatives. Après quoi, votre interlocuteur vous prend pour un tocard, met fin à la conversation et vous êtes bon pour relancer tout l’interrogatoire.

Vous pouvez lancer ces phases à n’importe quel moment. Mais il est généralement conseillé de bien fouiller tous les autres lieux avant, histoire d’avoir rassemblé toutes les preuves. Mordred vous prévient s’il n’a pas toutes les cartes en main, donc inutile de foncer tête baissée sauf si vous aimez les écrans de Game Over. Vous allez ainsi progresser dans l’enquête et pourrez passer au suspect suivant, jusqu’à découvrir la vérité.

Dry Drowning : des mécaniques classiques

Pour le reste de ses rouages de gameplay, Dry Drowning fait dans le classique et l’efficace. L’action se passe sur des écrans fixes où apparaissent les personnages en aplat 2D. Les dialogues s’enchaînent, vous pouvez inspecter le lieu pour récolter des indices… Puis quand vous avez tout fouillé, vous ouvrez la carte pour choisir un nouvel endroit et y aller après un court écran de chargement.

Nous retrouvons également la mécanique des choix qui ont un impact sur le scénario. Et, c’est assez rare pour être souligné, nous parlons de vrai impact. Du genre la mort d’un personnage, vous coupant alors de tout un pan du scénario. D’autres choix, un peu moins importants, modifient votre relationnel vis-à-vis d’autres personnages. Ou encore, vous pouvez choisir de dissimuler des preuves (décidément, Mordred est un habitué) à la police. À vous de voir comment vous voulez construire votre aventure et votre personnage.

Tous ces embranchements scénaristiques donnent lieu à un très grand nombre de variantes du scénario principales. Qui vous mèneront fatalement vers l’une des trois fins possibles du jeu. Pour tout explorer, comptez environ 20/25 heures de jeu, ce qui est plutôt honnête pour un VN. Pour une run complète avec une histoire unique, comptez environ 6 heures, le temps de tout lire. Et du texte, il y en a. D’autant que le jeu aborde des thèmes plutôt matures, tel que le racisme, l’extrémisme politique ou encore le sexisme.

Quelques bémols tout de même

Il est temps de passer aux quelques points négatifs autour de Dry Drowning. Le premier, qui n’en est pas vraiment un, est qu’il est intégralement en anglais. Ce n’en est pas vraiment un car le VN est un genre encore niche en France. Et rares sont les jeux de ce type a avoir été traduits en français. Il faut donc s’armer d’un niveau d’anglais minimum afin de pouvoir suivre le scénario correctement. Mais le niveau de langage reste assez simple, ce qui rend l’expérience plutôt compréhensible.

Ensuite, le gros souci que nous avons eu de notre côté, est un bug de corruption de sauvegarde. Celui-ci survenait aléatoirement. Et, tout simplement, sur l’écran des options systèmes, impossible de cliquer sur quoi que ce soit, ou même sortir des options. La seule solution consistait à quitter le jeu. Mais quand nous l’avons relancé, notre sauvegarde avait tout bonnement disparu. Ce qui nous a poussé à recommencer le jeu un bon nombre de fois. Et d’abuser de la fonction avance rapide pour revenir en quelques minutes à la fin du jeu.

Mis à part ce dernier souci, qui peut être réglé par le biais d’un patch, Dry Drowning est un très bon VN. Il aborde frontalement des thèmes durs. Propose un héros qui n’est pas l’incarnation de la pureté même. Offre des choix avec de vrais impacts scénaristiques. Avec son ambiance à la Blade Runner, il se savoure comme un bon polar ou une œuvre de Philippe K. Dick. Si vous êtes friands de VN et êtes à la recherche de quelque chose de différent, n’hésitez pas, vous ne le regretterez pas.

Points positifs

  • Une ambiance sombre à souhait
  • Un scénario prenant aux nombreux rebondissements
  • De nombreux embranchements scénaristiques
  • Trois fins pour une bonne rejouabilité

Points négatifs

  • Pas assez de mini-jeux/énigmes
  • Manque des sous-titres français
  • Le bug de la sauvegarde corrompu, assez décourageant

Note

Graphismes 68%
Bande-son 64%
Prise en main 66%
Plaisir de jeu 69%
Durée de vie 67%
Conclusion

Dry Drowning est un VN qui sait tirer son épingle du jeu, notamment grâce à un scénario plutôt bien ficelé. Mordred, le héros, a un passé trouble et le joueur peut ensuite le modeler plus ou moins comme il le souhaite, grâce aux choix à faire dans le jeu. A vous de voir si vous voulez faire amende honorable en étant le plus honnête possible. Ou si vous voulez jouer la tête brûlée et faire n’importe quoi. Votre comportement vous mènera sur les nombreuses voies du scénario, jusqu’à atteindre une des trois fins du jeu. N’hésitez pas ensuite à le relancer afin d’explorer d’autres chemins et découvrir de nouveaux dialogues avec d’autres personnages. Le jeu ne réinvente pas le style mais s’accapare de ses codes avec un certain brio, ce qui fait que l’on passe un agréable moment dessus, à condition de maîtriser les bases de l’anglais bien sûr.

Note finale 67% Convaincant

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *