Golf Story : des pixels et du golf sur Switch

Dès que vous entendez le mot RPG tout de suite dans votre tête se forment des images de sorciers, de chevaliers, de donjons, de guérisseurs, d’invocations, de sorts… Et ce n’est certainement pas un reproche, depuis plus de trois décennies les RPG sont majoritairement liés à l’univers de la fantasy. Le jeu d’aujourd’hui fait un pari différent et mise tout sur le golf. Alors, pari gagné ?

Caddy’s Awakening

Commençons par le début avec un petit coup d’œil sur le scénario qui, lui aussi, lorgne du côté des classiques des RPG, tel un clin d’œil sympathique et plein d’humour. Le jeu commence où notre (jeune) héros s’amuse sur un parcours de golf avec son papa adoré, puis soudain, le coup classique : on se réveille 20 ans plus tard, seul. Nostalgique et désireux de retrouver sa passion d’antan qu’est le golf, notre héros décide qu’il est grand temps de faire le tour des huit parcours de golf qui entourent sa maison.

C’est donc tout naturellement que vous vous dirigez vers le club de golf de votre enfance afin de commencer votre quête intérieure. Là, et dans tout le jeu d’ailleurs, vous serez en quelque sorte le larbin de service, un poil trop naïf, à qui l’on va demander tout et n’importe quoi afin de remplir le jeu de quêtes annexes. Dans la plupart des cas, tout se réglera avec un bon swing car vous l’aurez compris, ici pas de combats aléatoires pour capturer des petits monstres ou affronter des ennemis : il faut mettre la balle là où on vous dit de la mettre. Et c’est là que le jeu est vraiment fun et ne se prend pas au sérieux : vous pouvez poser votre tee absolument n’importe où pour taper la balle. Alors certes, la plupart des PNJ vous demanderont de l’envoyer çà et là pour remplir des quêtes spécifiques, mais lors de vos déplacements libres, il est possible de jouer au golf à peu près partout et c’est très marrant.

D’ailleurs pas mal de secrets se cachent dans le décor et se débloquent en lançant une balle de golf dessus : des interrupteurs cachés pour ouvrir des portes, des boosts d’XP… Car oui, comme dans tout bon RPG qui se respecte, vous gagnez de l’expérience en réussissant des missions à travers le jeu. Chaque niveau gagné vous octroie des points à dépenser dans différentes catégories : puissance, précision, etc. A vous de vous construire un jeu équilibré pour vous en sortir convenablement. En plus de l’XP, vous gagnez aussi quelques dollars qui vous permettront de vous acheter du matériel de meilleure qualité, avec une boutique disponible dans chacun des huit clubs du jeu.

16-bits mon amour

Le jeu se déroule donc de la façon suivante : dans un club de golf, vous allez devoir parler aux PNJ, remplir des quêtes pour eux, les aider à mieux faire aller leurs affaires, et pour clore le chapitre, réussir le 9 trous final de chacun d’entre eux. Une fois que c’est fait, on passe au suivant et on enchaîne. Cela peut paraître redondant dit comme ça mais ça ne l’est pas tant que ça puisque chaque club a son propre univers : le premier est un lieu tout à fait classique, parfait pour l’initiation, mais vous en visiterez un avec un aspect préhistorique, un autre sur les sommets de montagnes, un autre dans la neige, à la mer, etc. Un changement de décor bienvenu qui permet de donne une bouffée d’air frais au jeu car au final, tout ce que vous aurez à faire, c’est taper dans la balle (plus ou moins).

Pour ce qui est du golf en lui-même, nous ne sommes pas dans la simulation, ça reste de l’arcade accessible à tout le monde, même s’il faut forcément prendre en compte certains éléments avant de taper. Tout d’abord, fer ou bois ? Ensuite, faites attention à l’orientation du vent, qui risque de faire dévier votre balle. Il faut aussi prendre en compte si le green est en pente ou non, cela risque de jouer à l’approche du trou. Il y a aussi des obstacles à prendre en compte, comme les arbres, les plans d’eau, les buissons, etc. Pour ça, vous pourrez également choisir où votre club va taper sur la balle, afin de lui donner de l’effet, la faire aller plus haut, plus bas, etc. Pour le tir, il y a une jauge de puissance qu’il faut doser à bon escient pour ne pas envoyer la balle à perpète. Bref, plein d’éléments à prendre en compte mais on vous explique tout au fur et à mesure et vous prendrez vite le coup de main. L’apprentissage se fait d’ailleurs tout au long du jeu, ce qui quelque part est normal pour une quête initiatique.

D’ailleurs, petite précision : le jeu est intégralement en anglais sur Switch. Un patch français est disponible pour la version Steam du titre, développé par la communauté de fans, mais malheureusement celui-ci n’a pas fait son chemin jusque sur la console de Nintendo.

Graphiquement, les développeurs ont opté pour un style rétro 16-bits des plus flatteurs à l’œil, d’autant que la console n’affiche aucun ralentissement que ce soit en mode salon ou portable. C’est propre, très coloré avec un petit côté manga pas désagréable : on dirait même que le héros porte la banane à la manière d’Onizuka dans sa période Young GTO. Le titre ne manque d’ailleurs pas d’humour et vous rencontrerez des personnages hauts en couleur. Pour rester dans les clichés du RPG, vous ferez vite la connaissance d’une rivale qui va tout faire pour s’entraîner plus que vous et vous dépasser. Les dialogues sont savoureux et sont mis en avant avec des effets sur les phylactères qui traduisent si le personnage crie, chuchote ou n’est pas sûr de ce qu’il dit. Côté musique, l’ambiance est là mais rien de transcendant, les thèmes sont sympathiques mais on les oublie sitôt la console éteinte.

Pour conclure, Golf Story est une excellente surprise et mélange savoureusement le golf et le jeu de rôle, à la manière d’un Mario Golf en son temps. Idéal pour des sessions courtes, le titre se prend vite en main et on se prend à vouloir toujours faire une quête de plus, à découvrir le terrain suivant, à améliorer son swing… Bref, à toujours en vouloir plus, et ça c’est le signe d’un jeu réussi !