Charles leclerc, Ferrari F1 Jeux Vidéo

Interview : Charles Leclerc (Ferrari F1) nous parle jeux vidéo !


Mardi dernier, le 16 mars 2021, la rédaction du Mag JHT a eu l’occasion de s’entretenir avec l’une des stars de la Formule 1, Charles Leclerc. Pilote officiel chez Ferrari, il est l’un des hommes en vue dans ce championnat, aux côtés de Lewis Hamilton et Max Verstappen. Mais cette-fois, c’est plus particulièrement de jeux vidéo, dont nous lui avons parlé, dans un contexte de démocratisation de la simracing (eSports). Voici donc notre le compte-rendu de cet entretien.

Charles Leclerc nous parle simracing et esports !

Le Mag Jeux High Tech : Bonjour Charles

Charles Leclerc  : Bonjour Julien

LMJHT : Nerveusement, est-il plus difficile de gagner une course de F1 virtuelle où réelle ?

C.L : On commence par une question difficile (sourire). Je suis plus en contrôle dans la F1 réelle que virtuelle. Mais, je dois dire que, quand même, la pression est un petit peu différente. Donc si je dois choisir, je dirais la F1 réelle.

LMJHT : Que conseillerais-tu à un jeune Simracer désireux de devenir pilote de course dans le réel ? Comment appréhender cette notion de risque, de danger, absente des courses virtuelles ?

C.L : Ah, c’est sûr que c’est difficile. Après honnêtement, c’est difficile aussi de donner un conseil pour cela. Je pense que c’est quelque chose qui vient naturellement. Quand on est dans une vraie voiture et qu’on ressent qu’il y a du danger, on ne le ressent tout simplement pas dans un simulateur. Et je pense qu’on adapte naturellement notre agressivité quand on ressent plus le danger. Donc je n’ai pas de conseil particulier à donner pour ça. Mais en tout cas je pense que le plus important, que ce soit pour le virtuel ou dans la réalité, c’est de prendre du plaisir et de travailler. Ce sont deux clés pour bien réussir.

LMJHT : Les jeux vidéo t’ont-ils aidé à révéler tes talents pour le pilotage automobile ?

C.L : Très honnêtement non. Parce que techniquement quand même, je conduis réellement depuis maintenant presque 20 ans, car j’ai commencé à 3 ans et demi. Donc je commence à savoir un peu ce que je fais dans la voiture et donc, du coup, je cherche les derniers petits détails. Et le simulateur ne m’aide pas à aller chercher ces derniers petits détails. Il faut vraiment que je sois dans la vraie voiture pour aller les chercher. Donc non, cela ne m’aide pas. Par contre, je pense qu’au niveau mental, c’est ultra similaire à la réalité. Donc quand je vais faire une qualif’ dans le virtuel j’ai la même envie qu’en vrai de faire la pole position. Et c’est aussi difficile mentalement de pas faire une erreur et de mettre absolument tous les meilleurs virages dans un tour. Pareil en course, ne pas prendre de risques mais en prendre assez pour gagner la course. Ca aussi c’est la même gestion mentale dans le virtuel que dans la réalité. Et ça, ça va beaucoup aider. Après si on parle vraiment de la conduite, non.

LMJHT : D’accord, donc on peut dire que tu as touché, ton premier volant, avant ta première manette de jeux ?

C.L : Oui, exactement, c’est bien ça.

LMJHT: Dans ton enfance/adolescence, justement, quel jeu vidéo de course t’a le plus marqué ?

C.L : Alors mois c’est TOCA, Toca Race Drivers. C’est un jeu, je ne sais pas combien d’heures j’ai passées dessus mais j’en ai passé beaucoup.

LMJHT : Donc c’était sur Playstation One, c’est bien cela ?

C.L : C’était ça, oui.

LMJHT : Entre toi et Arthur, ton frère [qui est également pilote de course], lequel des deux est, selon toi et en toute bonne foi, le plus rapide sur Simracing.

C.L : Et ben c’est lui ! Ouais, il est vraiment très rapide sur simulateur. Bon il n’a pas eu la même chance que moi. Moi j’ai eu la chance que, à partir de 10-11 ans, nous ayons fait un choix avec famille à savoir, qui continuerait dans le sport automobile réel [en raison des budgets très importants nécessaires pour percer]. Et moi j’étais un petit plus plus avancé dans ma carrière puisque je suis un peu plus âgé. Donc j’ai pu continuer et lui, il a du arrêter. Du coup il passait pas mal d’heures sur le simulateur, puisque ça a toujours été sa grande passion. Et voilà il a pris une avance que je n’arrive pas à rattraper. Donc il est bien plus rapide que moi et il va aussi très vite dans les courses réelles. Car il a recommencé sa carrière, maintenant, et j’essaye de l’aider. Et j’espère vraiment qu’il me rejoindra un jour en Formule 1.

LMJHT : Merci Charles, à bientôt et bonne saison

C.L : Pas de problème, merci !

Un grand merci à Charles Leclerc pour sa disponibilité, sa gentillesse et son sourire, au cours de cet entretien. Merci aussi à toutes celles et ceux qui ont encadré et rendu possible cette rencontre.

Propos recueillis par Julien Barthet pour Le Mag Sport Auto et Le Mag Jeux High Tech