Interview de David Tonizza, pilote eSport chez Ferrari !
Profession ? Pilote de course virtuel et officiel, au sein de la Scuderia Ferrari ! C’est de David Tonizza dont il est question, aujourd’hui. Car notre équipe a eu la chance de s’entretenir avec l’athlète qui sévit en particulier dans le jeu officiel de la Formule 1, F1 2020 (et bientôt, F1 2021…). Une interview réalisée samedi 30 mai dernier, pour Le Mag. Voici les réponses de l’intéressé à nos questions…
David Tonizza à coeur…rouge !
Bonjour David Tonizza, comment pouvons-nous vous présenter à un public plus large ?
La meilleure façon de me présenter, est de penser à la structure d’une équipe de course : vous trouverez probablement des pilotes de GT et/ou des pilotes de F1. Aujourd’hui, il est très courant de trouver aussi des pilotes d’Esports, et je fais partie de cette catégorie. En fait, au lieu de conduire une vraie Ferrari, je conduis une Ferrari virtuelle, dans des courses et des championnats de haut niveau.
Quel effet cela fait-il de faire partie des Ferrari Esports Series et de la grande famille de la Scuderia Ferrari ? Ce doit-être un honneur de partager ce titre mondial avec eux en 2019. Et maintenant d’avoir cette chance de poursuivre l’aventure ensemble ?
C’est un immense honneur de faire partie de la famille rouge. Partager le titre F1 Esports 2019 avec eux a été un vrai plaisir ; je suis fier d’avoir rejoint l’équipe au début de leur voyage dans le monde de l’Esports, et je sens que je fais partie de leur histoire.
Après une excellente année 2019, l’année 2020 a été beaucoup plus compliquée. Comment expliquez-vous cela et allez-vous changer quelque chose dans votre approche de chaque événement cette année ?
La saison 2020 n’a pas été la meilleure de ma carrière : J’ai obtenu deux victoires et deux pole positions, même si le championnat ne s’est pas déroulé comme prévu. Nous avons dû courir en ligne, et non sur place, à cause de la pandémie et le jeu n’était pas prêt pour ce genre d’expérience. En conséquence, nous n’avons pas pu libérer notre véritable potentiel : de nombreux bugs et erreurs de connexion ont ruiné la plupart de nos courses. Nous n’avons donc jamais eu la chance de nous battre pour le championnat.
Cette année vous allez courir aux côtés du double champion du monde Brandon Leigh. Comment vous sentez-vous par rapport à cela, et est-ce que cela rendra les choses plus difficiles pour vous au sein de l’équipe ?
Je pense que c’est formidable de l’avoir à bord de l’équipe. Nous avons les mêmes ambitions, et surtout nous nous poussons à la limite pendant les séances d’entraînement, ce qui est crucial pour viser la première position.
Nous avons récemment appris que Lewis Hamilton ne fait qu’environ 20 tours de simulateur par an. Il a une approche et une préparation très spécifiques pour les Grands Prix de Formule 1. Comment vous préparez-vous pour les événements Esports ?
La préparation d’une course Esports est complètement différente de celle du monde réel. Pendant notre entraînement quotidien, nous avons besoin d’au moins 4 à 6 heures pour préparer la configuration et être prêts à toutes les conditions. Nous avons un nombre illimité de tours pour tester tout ce que nous voulons, et il est crucial de trouver ce millième de seconde supplémentaire. Alors que dans le monde réel, vous avez un nombre limité de tours et de temps pour tester votre voiture, et il s’agit de trouver le bon équilibre de la voiture dès que possible. Il est également très fréquent d’avoir des problèmes avec la voiture, donc vous devez vraiment trouver votre rythme en très peu de temps.
Pensez-vous qu’un jour vous pourrez participer, pourquoi pas, à un championnat de monoplaces ? Pourquoi pas la Formule 4 italienne ?
Cela a toujours été mon rêve de courir dans le monde réel, donc si j’ai la chance de le faire, pourquoi pas. La plupart des pilotes de simulation ont la capacité de sauter et de gagner dans une vraie voiture, même si ce n’est pas si facile dans ce monde. C’est pourquoi la simulation de course devient si populaire, tout le monde peut s’offrir un simulateur pour courir.
Que pouvez-vous dire à un jeune qui vous regarde sur son écran, et qui rêve de participer à ce genre de compétition ?
Je lui dirais d’essayer. Vous n’avez pas besoin de dépenser beaucoup d’argent, tout le monde a déjà commencé sa carrière de simulateur avec des volants et des pédales bon marchés. À partir de là, amusez-vous et profitez-en ; si vous voyez qu’il y a du potentiel, essayez de participer à des compétitions plus importantes de plus haut niveau. Si vous êtes suffisamment bon, vous serez remarqué par les équipes Esports et votre aventure commencera.
Que pouvons-nous vous souhaiter pour l’avenir ?
Le meilleur des meilleurs, bien sûr !
Interview réalisée par Brian Markhoul