Like a Dragon : Infinite Wealth, plus grand, plus beau, plus généreux
- Editeur:SEGA
- Developpeur:Ryu ga Gotoku
- Supports:PC, PS5, Xbox Series S
- Genres:action-rpg
- Nombre de joueurs:1 joueur
- Date de sortie:26 janvier 2024
Le studio Ryu ga Gotoku revient en force avec le 9ème épisode canonique de la série Like a Dragon : Infinite Wealth. Anciennement connue sous le nom de Yakuza, la franchise a repris son nom d’origine à partir du 8ème opus, Like a Dragon, qui a vu l’arrivée de deux changements majeurs : un nouveau héros, Ichiban Kasuga, et un nouveau style de jeu : le RPG tour par tour.
Like a Dragon : Infinite Wealth, une suite à la hauteur
Petit rappel des faits : Ichiban Kasuga est un ancien yakuza qui a passé 18 ans en prison, ce qui explique son absence des premiers jeux Yakuza. Il en sort au début de Like a Dragon 8, le titre précédent, et tente de retrouver ses marques dans le monde moderne. Sans spoiler le jeu précédent, qu’il est fortement conseillé de faire avant de lancer celui-ci, sachez qu’Infinite Wealth en est la suite directe.
On retrouve donc Ichiban et ses compagnons de Yokohama. Notre héros est devenu une sorte de conseiller Pôle Emploi spécialisé dans la réinsertion de yakuzas, à la suite de la dissolution des deux plus grands clans du pays : l’alliance Omi et le clan Tojo. Tout va bien dans le meilleur des mondes, mais vous vous doutez bien que ça ne peut pas continuer.
Ichiban apprend que sa mère biologique serait vivante et qu’elle habiterait Hawaï. Le voilà donc parti, seul, en direction de l’île paradisiaque. Là, il va croiser le chemin de Kazuma Kiryu, héros des jeux Yakuza, le légendaire Dragon de Dojima. Celui-ci se retrouve à Hawaï suite aux événements narrés dans Like a Dragon : Gaiden – The Man Who Erased his Name sorti en fin d’année dernière. Nos deux héros vont donc s’allier pour retrouver cette mystérieuse femme.
Un scénario touffu, mais pas autant que le jeu
Ne nous arrêtons pas trop sur le scénario, d’une part pour éviter de divulgâcher l’histoire. Et d’autre part parce que celle-ci, comme celle des autres jeux Like a Dragon, est un brin alambiquée. La saga Yakuza est bien connu des fans pour ses intrications politiques et ses intrigues à tiroirs, à coup de trahison, de double trahison et de re-trahison. Le tout sur fond de code d’honneur des yakuza, et d’une certaine honnêteté moral.
Vous retrouvez ces ingrédients ici, sans oublier aussi le contenu complètement loufoque de la saga. Si vous ne connaissez pas la série, il ne faudra pas être étonné de passer d’une cinématique ou un SDF se fait éventrer dans une ruelle sombre, à un mini-jeu où il faut courser une poussette en fuite dans laquelle se cache un homme portant une couche de nourrisson. C’est Like a Dragon Infinite Wealth, c’est comme ça, il ne faut pas chercher à comprendre. Et ça fonctionne !
Le jeu principal est extrêmement riche et généreux. Rien que l’intrigue principale, si vous la faites en ligne droite, peut vous prendre facilement une cinquantaine d’heure. Mais comme le jeu reprend la formule RPG du précédent, il faudra passer par une petite case de farm afin de monter vos personnages en niveau, que ce soient leurs compétences ou leur job. Car oui, vous retrouvez les fameux métiers à choisir pour vos personnages, qui ont une incidence sur leurs compétences, leurs armes et leurs pouvoirs.
Like a Dragon : Infinite Wealth offre du contenu à n’en plus finir
Le moins que l’on puisse dire sur ce titre, c’est qu’il est généreux. Il frôle même parfois l’overdose d’activités. En ouvrant la carte, vous avez des points d’intérêt partout. Même en vous promenant simplement dans la rue, vous avez des tonnes de choses à faire. Fouiller les poubelles, ramasser un objet de craft au sol, une mallette, affronter les truands qui croisent votre route, faire les missions secondaires, approfondir vos liens avec vos coéquipiers, jouer au shôgi, aller à la salle d’arcade, faire du karaoké, des fléchettes…
Il y a un nombre tout simplement hallucinant de choses à faire. Difficile de dire si c’est une bonne ou une mauvaise chose, car parfois on aimerait simplement se concentrer sur l’objectif principal. Mais la route pour s’y rendre nous envoie 1000 signaux visuels de choses à faire, ce qui fait qu’on finit toujours par s’écarter du chemin. Et c’est comme qu’en voulant partir explorer un donjon, vous vous retrouvez à chercher des fleurs pour que votre langouste de compagnie puisse draguer un bernard-l’hermite. Je vous jure que c’est vrai.
On pourrait même dire qu’il y a trois jeux en un, avec Like a Dragon : Infinite Wealth. En plus du jeu “de base”, les développeurs ont inclus dans le titre une parodie de Pokémon Go, avec les Sujimon. Le fonctionnement est similaire, mais vous remplacez les créatures par des truands quelconques croisés dans la rue. En les affrontant vous pouvez en capturer certains, participer à des raids contre des Sujimon puissants, combattre des dresseurs et affronter une ligue de champions Sujimon.
Le second jeu est un clone d’Animal Crossing : Dondoko Island. Vous vous retrouvez sur une île à l’abandon que vous devez retaper et débarrasser des ennemis à coups de batte de base-ball. Vous ramassez des objets pour crafter de l’équipement, construire des maisons, etc. Ça prend un temps fou, mais c’est super addictif ! Et le pire dans tout ça c’est que tous ces jeux ne sont pas indispensables, vous pouvez vivre l’aventure sans y toucher. Mais si vous vous investissez, vous pouvez gagner des bonus non-négligeables pour ladite aventure !
Hawaï, peau lisse des tas (pardon)
Grosse nouveauté de ce titre : le lieu de l’action. Finies les ruelles de Kamurocho et les artères de Yokohama, malgré un prologue qui s’y déroule. Et bienvenue à Hawaï ! Découvrez ses plages de sable blanc, ses quartiers touristiques, ses quartiers malfamés, ses boutiques de souvenirs, ses promenades en Segway, ses touristes… D’ailleurs, Like a Dragon Infinite Wealth, qui propose toujours un doublage anglais/japonais avec des sous-titres français, a de quoi faire ici, puisque les personnages croisés parlent les deux langues.
Même si on n’est pas à une incongruité près dans le titre, voir tous ces gens parler soit anglais, soit japonais, et se comprendre mutuellement laisse un peu pantois. Mais passons. La map est nouvelle, même si on prend vite ses marques. Elle est découpée en quartiers plus ou moins à risque en termes d’ennemis rencontrés, en fonction de votre niveau. Vous avez des boutiques de vêtements et d’armes pour modifier votre équipement. Des restaurants pour récupérer vos PV et vos PM. Et des marchands pour acheter de quoi vous ragaillardir quand vous êtes en combat.
Si parfois dans les jeux précédents le temps était à la grisaille ou avec des horizons remplis de building, ici c’est l’inverse. Certes, il y a les hôtels touristiques, mais il fait toujours beau, chaud, avec du soleil, des gens en maillot de bain, qui roulent en décapotable… Bref, le dépaysement est assuré, après 8 jeux qui se déroulent dans des lieux connus. Et ça fait franchement plaisir.
Les combats de Like a Dragon : Infinite Wealth évoluent un peu
Like a Dragon : Infinite Wealth reprend la formule du jeu précédent, à savoir le combat au tour par tour. Il apporte quelques modifications cependant. Notamment la possibilité, lorsque c’est votre tour de jouer, de pouvoir vous déplacer un peu dans un cercle dont votre personnage est le centre. Ça peut paraître rien dit comme ça, mais ça permet de mettre en place quelques éléments stratégiques. Par exemple si vous vous déplacez, vous pouvez peut être vous approcher d’un élément du décor à agripper pour tabasser vos opposants.
Ou encore, aligner un ennemi avec d’autres pour le taper et l’envoyer voler parmi ses congénères comme dans un jeu de quilles, occasionnant par là des dégâts de groupe. Vous avez aussi la possibilité d’aligner un ennemi avec un de vos allié pour qu’il se prenne un petit coup de tatane au passage. En augmentant votre jauge d’amitié avec vos amis, vous pourrez même déclencher des actions de groupe pour des attaques communes dévastatrices.
On retrouve les invocations sous forme de personnages secondaires rencontrés lors de différentes mission, à appeler au téléphone et qui vienne en échange d’une somme d’argent. Et les attaques élémentaires en fonction de votre équipement et de votre job. Là aussi, c’est un héritage du jeu précédent. À chaque fin de combat, vous gagnez de l’XP pour vous et pour votre job. Donc à vous de bien gérer tous ces paramètres.
Trop généreux pour son propre bien ?
Il reste 1001 choses à dire à propos de Like a Dragon : Infinite Wealth. Comme cette app de dating où vous devez vous créer un profil pour essayer de draguer des filles, pour remplacer les bars à hôtesses des jeux précédents. Ou cette autre app qui sert à se faire des amis dans la rue. Quand vous croisez un PNJ avec une icône de smiley au-dessus de la tête, vous appuyez sur une touche et Ichiban lance un joyeux “ALOHA” pour faire monter la jauge sous ledit smiley.
Sans parler de ce mini-jeu de livraison de repas qui est un clone de Crazy Taxi (rien que le PNJ qui vous confie la mission ressemble au chauffeur du jeu de SEGA, avec les cheveux verts, la chemise hawaïenne, etc.). Like a Dragon : Infinite Wealth est fou. Complètement barré. Il part dans tous les sens et c’est à la fois extrêmement plaisant et un peu intimidant. Parce qu’on ne sait jamais vraiment par quel bout le prendre, mais on finit toujours par s’éclater.
Il se consomme au mieux par sessions de 2h grand maximum, sous peine de frôler l’indigestion. En revanche pas besoin de se forcer pour y revenir, c’est une drogue dure. La formule de Like a Dragon 8 a été reprise et améliorée sur tous les points. Seul le moteur du jeu commence à faire sentir son âge, même si les personnages principaux ont des visages photoréalistes lors de certains gros plans.
Donc Like a Dragon : Infinite Wealth n’est pas parfait, mais il n’en est pas loin. Il propose une énorme variété d’activités, en parallèle de sa trame principale super intéressante qui contient son lot habituel de rebondissements et de révélations. Le jeu est rafraîchissant, divertissant sur tous les points, un peu fourre-tout mais ce n’est pas grave, on lui pardonne. Personnellement, je tiens là mon GOTY 2024, tout simplement.
Test/article publié le 24/01/2024 à 5h40
- Le nombre d'activités à faire
- Les jeux Sujimon et Dondoko Island
- Le jeu est généreux dans tous les sens du terme
- Hawaï offre un dépaysement rafraîchissant
- Une intrigue toujours aussi bien ficelée
- Un peu trop fouillis
- L'absence de niveau de difficulté
- Une bande-son pas au niveau
Like a Dragon : Infinite Wealth tient de la magie. Proposer autant de choses à faire, d’activités, de missions, de rencontres, de jeux… Et faire en sorte que le tout, ensemble, tienne la route : ça relève du miracle. Mais ça fonctionne, pour notre plus grand bonheur ! La quête principale est riche et complexe, Hawaï combine le plaisir de la découverte et le paradis tropical dont on rêve tous en ce moment, la moindre quête annexe devient le prétexte pour un mini-jeu farfelu… Le jeu est dingue. Il est généreux, il offre des choses à chaque instant, et pas qu’au début ! Vous pouvez découvrir une nouvelle activité après 50h de jeu ! Il n’y a pas de temps mort, vous n’avez pas le temps de vous ennuyer, il y a 1001 choses à faire et vous avez des dizaines d’heure à passer sur ce titre. Si l’univers de Like a Dragon vous est familier, foncez sur ce titre ! Si vous ne connaissez pas mais qu’il pique votre curiosité, commencez au moins par le précédent, Like a Dragon 8. Il ne doit plus être trop cher maintenant. Vous n’avez pas besoin de faire les 7 jeux Yakuza précédents, mais au moins avec Like a Dragon 8 et à la limite The Man Who Erased his Name, vous avez les bases pour attaquer sereinement ce monument qu’est Infinite Wealth.