Nintendo Switch : des portages prestigieux et puis…après ?
Souvenez-vous, voilà environ dix jours, Nintendo diffusait un Nintendo Direct Mini aussi inattendu que riche en “mini” annonces. Il en ressortait une certaine satisfaction pour les joueurs en quête de licence autres que celle produites par la firme de Kyoto. Et pour cause, les Bioshock, Borderlands et autre Burnout Paradise y étaient annoncés, sur Switch. De quoi enrichir le catalogue de la console hybride même si le manque de nouveautés réelles, de la part des éditeurs tiers, doit à nouveau être mis en avant…
Les Third Party investissent ! Mais modérément…
C’est finalement un sentiment mitigé, que l’on peut ressentir, après le Nintendo Direct Mini du mois dernier. Car si le fait de voir débarquer les trilogies Borderlands et Bioshock ou encore, Panzer Dragoon Remake, X Com 2 ou Burnout Paradise sur Switch est une excellente chose, il n’en demeure pas moins que ces titres sont déjà sortis sur d’autres consoles, précédemment. Oui, on chipote, mais avec une console au concept novateur comme la Switch, nous sommes peut-être en droit d’attendre un brin d’originalité, de fraîcheur, de la part des éditeurs tiers, non ? Une ou deux productions exclusives de la part de certains d’entre-eux n’auraient pas été pour nous déplaire, dans cette période de transition (avec l’arrivée d’une génération beaucoup plus puissante en décembre).
Alors, certes, pour Nintendo, refuser ces portages aurait été stupide. Car cela permet de gonfler le nombre de jeux tout en proposant des titres de qualité, qui vont contribuer à augmenter la moyenne d’âge des possesseurs de cette console. Toujours dans cette optique de rendre les consoles de Big N plus “matures” (jouables en nomade, exclusivité Nintendo), volonté affichée clairement par les dirigeants de la firme au plombier, depuis le lancement de la Switch. A ce niveau, c’est une vraie réussite.
De plus, le procédé demande peu de ressources aux éditeurs/développeurs concernés, qui s’assurent donc une rentabilité rapide sur ces jeux. Sachant que la Switch est la console la plus vendue depuis un certain temps et que cela perdurera jusqu’à l’arrivée des machines de nouvelle génération. Mais pour que les joueurs y gagnent vraiment, il faudrait que l’argent récupéré dans la manoeuvre soit utilisé pour produire des titres originaux, sur la Switch. Voire, de ne plus décaler les sorties Switch avec celles des autres consoles. Car, trop souvent, le système hybride accueille des jeux tiers plusieurs mois après leur arrivée sur PS4/One. Pourtant, on a du mal à croire que ces éditeurs voient la chose ainsi (un réinvestissement en aval), sachant que PS5 et Xbox Series X se profilent.
Néanmoins, restons positifs car des exclusivités de tiers, la console Switch en profite déjà. Nous pouvons évoquer Panzer Dragoon qui, même s’il s’agit d’un remake, est propre à cette machine un certain temps, avant qu’il n’arrive sur Stadia. Mais pas sur PS4 ou One…Il y aussi les jeux estampillés Suda51 avec un No More Heroes original en approche. Et puis, certains titres de PlatinumGames (Bayonetta 3, Astral Chain). Et, après tout, même les PS4 et Xbox One ne disposent plus de titres tiers en exclusivité, ou rarement, le concept ayant quasi-disparu depuis plusieurs générations de consoles. Alors…
Oui, la Switch dispose de ludothèque la plus riche
Au final, si l’on peut toujours se plaindre du recyclage en masse dont est victime la Nintendo Switch, gardons bien à l’esprit que la console en question jouit d’un catalogue de titres nettement plus varié que celui délivré sur n’importe quel autre support. Surtout, compte-tenu de sa jeunesse relative, elle est dotée d’un nombre impressionnant de jeux. Par ailleurs, en dépit de ses limitations techniques, nombre d’éditeurs poussent fort pour y produire de grands jeux. Il y avait déjà Bethesda (Doom, Wolfenstein, Skyrim) ou CD Projekt Red (The Witcher) et il y a aussi, désormais, 2K. Un phénomène que la Wii et même, la Wii U, avait eu bien du mal à générer.
Au final, donc, apprécions à leur juste valeur les arrivées de ces portages de grands jeux, lesquels s’additionnant aux excellentes exclusivité de Nintendo. Et dans le domaine, nous devrions très prochainement assister à de nouvelles présentations. Probablement d’ici le mois de juin prochain, via un Nintendo Direct qui se consacrera, cette-fois, aux jeux “maison” (comprenez, issus des studios de Kyoto) à paraître.