Test

Test de Aerea, symphonie vidéoludique ?


Fiche jeu

Aerea est un Action RPG sorti le 20 juin 2017. Il met en scène une troupe de héros instrumentiste dans un univers centré sur la musique. Le but de votre aventure sera de sauver le monde grâce à des instruments primordiaux garant de l’équilibre entre le ben et le mal. Contrôlés par le grand Maestro Guido vous devrez l’assister dans sa tâche en retrouvant les instruments disséminés dans le monde. La tâche ne sera pas facile car ces instruments ont fusionné à la faune locale en créant des boss gigantesques. Que nous réserve cette aventure? Nous allons le voir dans ce test.

Aerea vous transporte dans son univers musical

Il vous faudra démarrer votre quête en choisissant un personnage parmi les 4 disponibles. Ce choix n’est pas définitif et vous pourrez changer de personnage à chaque démarrage de partie. Nous retrouvons, un chevalier, un archer, un mage ou encore un artilleur. Il est donc important de noter que vous ne disposerez que d’un héros au corps à corps contre trois héros spécialisés en distance. Nous distinguons tout de même l’effort réalisé pour créer des héros assez uniques au niveau des six capacités spéciales disponibles pour chacun d’entre eux. Vous pouvez ensuite en affecter trois avant la mission. Néanmoins si le chevalier se contrôle assez aisément grâce à ses attaques circulaires s’orientant vers la direction du déplacement. Il est d’une toute autre paire de manches pour les héros distance où la logique voudrait que l’on se déplace à l’opposé de l’ennemi et tirer sur ce dernier. Mais comme la visée est synchronisée avec le déplacement, le stick droit est inopérant alors que d’autres jeux l’utilise à cet effet… C’est bien dommage car cela enlève toute logique de gameplay du combat à distance. Une touche aurait à la rigueur permise de bloquer le personnage lorsque l’on vise mais ce n’est pas le cas. Votre héros n’a de cesse que de se diriger vers la cible pour tirer. Au delà de ce point le contrôle du héros est assez fluide bien qu’un peu lent dans les actions surtout lors des déplacements de blocs.

L’univers est globalement bien ancré dans le thème principal du jeu qu’est la musique. Si chaque héros utilise un instrument pour arme (le chevalier utiliser une contrebasse comme bouclier et un archet comme épée, l’archer une harpe comme arc), les différents lieux visités regorgent de détails liés au thème. Des interrupteurs métronome, des notes de musique en guise de monnaie, ou encore des diapasons comme potions. Nous regretterons néanmoins la linéarité qu’offre l’aventure qui se réalise en totalité en à peine 6 ou 7 heures. Nous retrouvons ici un dungeon crawler à la dark cloud sans vraies difficultés que ce soit au niveau énigmes et encore moins du bestaire qui se limite à ce que l’on voit dans la majorité des RPG à savoir des chauves-souris, des araignées ou encore des vers géants. Au delà des boss de zone, nous ne trouvons que peu de lien avec la musique. Et nous ne parlons même pas des différents puzzles à compléter à chaque visite d’une zone où il faut uniquement transporter un cube vers son socle de même couleur. Ou encore activer des interrupteurs ouvrant les portes adjacentes indiquées par un mouvement de caméra ininterrompable et lent coupant temporairement toute l’immersion créée auparavant. Les niveaux s’enchaînent sans complexité, peut être pour un public plus jeune et moins expérimenté qu’à l’accoutumé.

Vous pourrez tout de même entamer une quête de complétion en recueillant toutes les recettes d’objets disponibles dans Aerea afin de remplir par la suite votre inventaire comme il se doit avant de démarrer une mission. Il est aussi possible à tout moment de changer de héros en retournant au menu principal sans pour autant recommencer son aventure, comme continuer une partie temporairement à plusieurs (jusqu’à 4 joueurs en local).

Il sera aussi important de noter le grand nombre de chargements souvent inutiles dont Aerea nous fait part. Chaque changement de zone (la plus petite soit elle) engage un chargement. Il en va de même pour la séquence sur l’aéronef d’avant mission. Car si vous choisissez un lieu de destination chez le PNJ, vous passerez obligatoirement par l’aéronef avec un premier chargement, puis vous irez vers le téléporteur vous amenant vers le donjon avec un nouveau chargement. Une phase qui aurait pu très largement être évitée.

Qu’on se le dise une fois pour toute, ce n’est pas vraiment beau… Les graphismes semblent d’un autre temps pour la console sur laquelle Aerea est propulsé (ici sur Playstation 4). Les dessins simplistes appuient encore une fois cette impression de jeu pour enfant et moins pour adulte. Faisant part de ce constat, cela fait de Aerea un jeu accessible à tous pour mettre un premier pied dans les Action RPG plus exigeants par la suite.

 

Nous noterons aussi la présence de nombreux bugs. Lors de notre aventures nous avons eu l’occasion d’arriver à un boss – après 30 minutes d’un donjon assez ennuyeux -. Ce boss dispose de 2600 points de vie et nous ne lui infligeons que 1 de dégât si notre flèche ne rate pas sa cible alors que ce dernier peut nous tuer en 3 coups. En général notre personnage arrive à tuer les autres boss sans soucis. Une fois mort, nous devons à nouveau réaliser le niveau de 30 minutes pour arriver au boss une nouvelle fois avec le même bug. Ou pire, le fait qu’il ne déclenche pas le combat obligeant à quitter le jeu vers le menu principal pour recommencer une nouvelle fois le niveau. Nous placerons ce problème dans les bugs très gênants, nuisant réellement au déroulement de l’aventure. Et nous ne parlons pas des mines invisibles, ou des ennemis (bien qu’assez inoffensifs) qui apparaissent directement sur le personnage.

Au niveau de la musique, ces dernières sont agréables. Nous en attendions peut être un peu plus au vu du thème du jeu. Certaines d’entre elles peuvent sembler un peu trop épique par rapport à l’action proposée. Cela mis de côté, le travail de composition est notable et offre des harmonies d’instruments plaisantes à l’oreille sans pour autant transcender le joueur. Le constat est beaucoup plus mitigé au niveau des effets sonores. En effet, chaque action du héros engage un son de l’instrument. Si en jouant seul cela peut légèrement se trouver un tantinet répétitif à l’oreille, une fois une partie à 4 démarrée. Nous nous retrouvons très rapidement face à une cacophonie assez insupportable qui au bout de quelques minutes de jeu nous oblige à diminuer voire même couper les effets sonores. C’est assez dommageable pour un jeu vantant la musique.

Il est temps de prendre un peu de recul et d’analyser ce jeu sur un autre angle et avec des “Si”. Ceci est un avis personnel mais qui demande, je pense, à être médité. Et “Si” la Playstation 4 n’était pas la bonne plateforme ? Au vu du gameplay assez simpliste des tailles de zones et des graphismes pas très reluisants ce Aerea aurait pu faire un bon jeu mobile sur tablette ou smartphone plutôt qu’un jeu plus que médiocre sur console. La cible de jeunes joueurs aurait alors été plus justifiée et les écarts de réalisation plus facilement pardonnés.

Points positifs

  • Un univers original
  • De belles promesses sur le papier...
  • Un jeu accessible aux plus jeunes
  • Aurait fait un bon jeu mobile

Points négatifs

  • Des donjons et énigmes trop simples
  • ... Mais gâché par un gameplay inadapté
  • Des bruitages assez insupportables quand nous jouons à plusieurs
  • Des graphismes datés
  • PS4, et Xbox One inadaptées
  • Le prix élevé
  • De trop nombreux bugs bloquants

Note

Graphismes 48%
Bande-Son 65%
Prise en main 75%
Plaisir de jeu 40%
Durée de vie 28%
Conclusion

Aerea disposait de tout un arsenal d’arguments pour plaire. Un univers original, de belles idées sur le papier. Le constat en est tout autre avec ses graphismes d’une autre ère, son gameplay inadapté pour les héros à distance qui sont majoritaires et des bruitages agaçants à la longue. Il est néanmoins plus accessible à un jeune publique que bien d’autres titres du genre et permet à ces joueurs de mettre un premier pied à l’étrier. La Playstation 4 et Xbox One sont peut être la cause de cet échec, deux plateformes inadaptées à ce titre qui aurait sans doute mieux réussi sur tablette ou smartphone.

Note finale 51% Inadapté

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