Test

Test de Batman : l’ennemi intérieur épisodes 1 et 2


Fiche jeu

Après une saison 1 en demi-teinte qui avait eu au moins le mérite de revisiter légèrement le background du Chevalier Noir, Telltale Games revient cette année avec la saison 2 sous-titrée L’Ennemi Intérieur. A l’occasion de la récente sortie en boîte du titre comprenant l’épisode 1 ainsi que le season pass pour télécharger les épisodes suivants, un test en bonne et due forme s’impose pour faire le point sur les deux épisodes déjà sortis.

Je suis Batman

Nous retrouvons Bruce Wayne quelques temps après les faits de la saison un. Attention, spoilers pour la suite : après avoir découvert que son père était un escroc notoire qui filait avec la mafia gothamienne, Bruce Wayne avait dû affronter son ami d’enfance, Oswald Cobblepot dit Le Pingouin, revenu prendre l’empire des Wayne pour se venger de ce dernier. Nous découvrions également que sous le masque de Lady Arkham se cachait en fait Vicky Vale, reporter à la Gazette de Gotham. Et pendant ces démêlés, Bruce Wayne a eu le temps de faire un tour à l’asile d’Arkham en tant que patient où il a fait la connaissance d’un étrange personnage à la peau blanche et aux cheveux verts répondant au nom de John Doe (le nom que l’on donne aux USA aux personne dont on ne connait pas l’identité).

Bruce Wayne est donc de retour mais son repos est de courte durée puisque cette fois c’est l’Homme-Mystère qui fait son come-back à Gotham. Oui, son retour car selon ses dires celui-ci aurait déjà semé la terreur dans la ville par le passé. Et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il n’y va pas de main morte puisqu’il n’hésite pas à assassiner plutôt violemment ses otages. Votre enquête s’annonce ardue, à tel point qu’une force spéciale vient en renfort du tout nouveau commissaire Gordon, ce qui ne va pas lui plaire des masses. Cette force spéciale est dirigée par une certaine Amanda Waller, bien connue des fans de DC comme étant la femme à la tête de la célèbre Suicid Squad. Un clin d’œil que les amateurs apprécieront et qui promet une direction plutôt prometteuse concernant la série, si toutefois ils décident de suivre plus ou moins les rails des comics, ce qui ne semble pas être le cas.

En effet, à de nombreuses reprises dans ce début de seconde saison, Telltale s’amuse à casser les codes des comics et déstabilise les fans sur bien des niveaux. Ce n’est absolument pas un reproche que l’on peut faire et sans entrer dans les détails pour ne pas trop spoiler, c’est même un pari plutôt osé, tout comme la série Gotham qui a fait du Pingouin un personnage homosexuel. Osé, mais plaisant. Ici, un personnage emblématique de l’univers de Batman va mourir, et plutôt brutalement. John Doe, qui est donc le Joker, n’est pas encore vraiment méchant et est même en train de se chercher. Lui qui, dans les comics, représente le mal absolu, est ici tiraillé entre son côté gentil qui est développé par sa relation avec Bruce Wayne, alors que son côté obscur est titillé par ses nouvelles fréquentations que sont Bane, Freeze et Harley Quinn. Si, dans les comics et la série animée des années 90 le Joker a l’ascendant totale sur son ancienne thérapeute, ici c’est elle qui le domine complètement et en fait son petit toutou. C’est assez déroutant à voir mais du coup on se prend à espérer que le Joker devienne un gentil si on fait les bons choix.

Tout est affaire de choix

Car oui, on ne change pas une recette qui a fait ses preuves et le jeu de Telltale repose essentiellement sur des choix cruciaux qui influenceront la suite de l’histoire et vos relations avec les autres. Alors, vous allez préférer aider Gordon et vous mettre Waller à dos, ou l’inverse ? Vous préférerez sauver tel ou tel personnage lors d’un choix cornélien, sachant que chacun d’entre vous sera utile d’une façon ou d’une autre ? Même si l’on sait qu’au final on suivra des rails et que quoi qu’il arrive, l’issue sera plus ou moins la même, certains des choix sont vraiment un déchirement pour la conscience. Surtout si l’on connaît un peu les comics et qu’on voudrait prendre les décisions que le « vrai » Batman prendrait, ici tout est tellement chamboulé qu’on ne sait pas trop à qui se fier et parfois on se retrouve à faire des erreurs qu’on n’aurait pas souhaité.

Graphiquement, on reste sur ce que Telltale fait de plus classique avec un dessin légèrement cell-shadé qui colle plutôt bien au comics. Les personnages sont facilement identifiables et on saluera l’effort de Telltale de proposer une direction artistique différente de ce à quoi sont habitué les connaisseurs de Batman. Côté doublage, c’est plutôt honnête, les acteurs parviennent à donner vie à leurs personnages de façon convaincante. La bande-son est plutôt discrète et se fond bien dans le décor afin d’aider à installer une ambiance digne du Chevalier Noir.

Le jeu s’offre à nous en anglais sous-titré français, et là par contre carton rouge pour Telltale qui devrait passer un peu plus de temps à peaufiner ses sous-titrages. Entre les phrases traduites à l’arrache qui n’ont pas vraiment le même sens que ce que l’on entend et celles qui ne sont carrément pas traduites, c’est un peu limite sachant que tout le gameplay repose sur ces choix. Déjà que le temps de décision est souvent limité dans le temps, si en plus on ne comprend que vaguement nos choix, cela devient vraiment handicapant.

 

L’autre partie du gameplay se partage entre les phases d’action, plutôt sympathique avec un Batman tout en souplesse et force brute, et les phases de déduction. En tant que plus grand détective du monde, vous allez devoir explorer des scènes de crime et faire le lien entre plusieurs éléments qui s’y trouvent afin de reconstituer les événements qui s’y sont dérouler. Ces phases-là, plutôt simple, vienne rythmer l’aventure de temps en temps et leur intérêt est justifier pour rallonger un peu la durée de vie et diversifier le gameplay, car deux heures de QTE et de blabla auraient ce je-ne-sais-quoi d’ennuyeux.

Car oui, la durée de vie des épisodes reste relativement courte, même si l’épisode 1 de cette saison 2 est un poil plus long que le suivant. Comptez 2h/2h30 pour le premier épisode et 1h30 environ pour le second, ce qui fait peu. Toutefois dans ce laps de temps le jeu parvient à installer une atmosphère lourde et pesante avec des choix peu évidents et des contre-pieds vraiment sympathiques. Du coup nous avons hâte de jouer à la suite pour voir où tous ces événements vont nous mener !

Points positifs

  • Les prises de risque scénaristiques
  • Les choix pas toujours évidents
  • Un scénario intéressant
  • Batman !

Points négatifs

  • Des phases d'enquête peu rythmées
  • La traduction des sous-titres
  • Une bande-son trop discrète

Note

Graphismes 68%
Bande-son 49%
Prise en main 76%
Plaisir de jeu 81%
Durée de vie 62%
Conclusion

Batman : l’Ennemi Intérieur commence plutôt bien et parvient à surprendre le joueur tout au long des deux chapitres déjà disponibles. Facile à prendre en main et plutôt captivant en terme de scénario, on prend plaisir à suivre les aventures de Batman et son alter ego Bruce Wayne. D’ailleurs parfois vous aurez le choix entre deux approches : la diplomatie courtoise avec Wayne ou les coups de bottes dans les dents façon Batman. Chacun de vos choix aura des répercussions sur comment vous êtes perçu et vos relations avec les personnages, alors choisissez judicieusement si vous souhaitez coller au code moral de Batman ou laissez libre cours à vos plus bas instincts.

Note finale 67% Un bat jeu d'aventure