Test de Blasphemous II : pavé de bonnes intentions

L’été est là, il fait beau, il fait chaud, on se prélasse au bord de la mer, de la piscine, à la montagne, et soudain : Blasphemous II. La suite de cet excellent jeu indé où l’on incarne un personnage masqué, le Pénitent, qui doit traverser un monde chaotique, poisseux et sombre pour trouver la rédemption. The Game Kitchen parvient-il à renouveler l’exploit ?

Blasphemous II, le pénitent est de retour

Dans Blasphemous II, vous incarnez de nouveau le Pénitent, ce personnage portant un masque en forme de cône. Vous découvrez un nouveau monde, tout aussi poisseux que le précédent, qu’il va falloir de nouveau purger du mal qui l’habite. On retrouve la recette de ce qui a fait le succès de The Blasphemous, avec de nouveaux éléments bien évidemment, qui viennent diversifier le gameplay et l’aventure, relancer l’intérêt et augmenter d’un cran la difficulté.

Le jeu se présente comme un metroidvania en pixel-art avec une direction artistique magnifique. Les décors sont parfois sombres, poisseux, parfois lumineux et vifs, mais toujours avec cette sensation de macabre. C’est en grande partie lié à toute l’imagerie religieuse qui est reprise et détournée pour servir les propos du jeu. Et si en plus, vous mettez le jeu en espagnol, ça ajoute une touche supplémentaire au mysticisme ambiant. Comme on a pu le voir avec les villageois de Resident Evil 4, récemment.

Vous allez donc vous déplacer à travers un monde unique, divisé en plusieurs zones, où tout ne sera pas accessible au premier abord. Car qui dit metroidvania, dit acquisition de nouvelles capacités au fil de votre progression pour accéder à de nouveaux endroits. D’ailleurs ça commence dès le début du jeu avec le choix entre trois armes, avec des caractéristiques différentes et surtout une fonction permettant de progresser dans le jeu. Ainsi, si vous prenez la masse, vous pourrez faire sonner les cloches pour déclencher l’apparition de plateformes. Ou avec la grosse épée, faire des dégâts au sol pour faire cramer des racines.

Une progression dans la souffrance

Avec votre première arme vous allez donc explorer le monde et découvrir quel chemin est compatible avec votre progression. Au fil de l’aventure vous allez réussir à débloquer les autres armes et vous octroyer l’accès à toutes les zones du jeu. Ainsi que de nouvelles compétences et objets que vous pourrez acheter et vous équiper. C’est un aspect à ne pas négliger car les combats qui vous attendent ne sont pas de tout repos. Heureusement, des aides de nature religieuse peuvent renforcer votre force et votre foi.

Donc en plus des combats, il va falloir laisser la place à pas mal d’exploration car de nombreux collectibles sont cachés dans des salles secrètes derrière des murs, sans aucun indice visible pour les découvrir. Donc à vous de vous coller aux murs et d’essayer de taper, sauter, dasher pour voir si vous passez au travers.

D’ailleurs pendant les combats vous avez une vaste panoplie de mouvements : les coups que vous pouvez cumuler avec des combos (à acheter avec les points obtenus en jeu), les pouvoirs magiques pour faire des dégâts à distance. Il y a le saut, bien sûr, la parade qui, placée au bon moment, permet de renvoyer un coup imparable et puissant. Et enfin le dash, permettant de passer à travers certains ennemis pour éviter un coup pouvant s’avérer mortel.

Blasphemous II, entre joie et souffrance

Blasphemous II est un jeu difficile. Ce n’est pas une promenade de santé, parfois ça frôle le die and retry, souvent la frustration. Mais en recommençant vous allez comprendre les pattern des ennemis et des boss et apprendre à esquiver les attaques et bien placer vos contres. D’ailleurs vous avez, de base, deux fioles de vie pour remonter votre barre. Les ennemis frappent tellement fort qu’il va vite falloir en cumuler plusieurs d’ailleurs.

N’oubliez pas de retourner souvent dans la zone de départ pour augmenter votre rétable gauffré, expier vos péchés (pour retrouver l’intégralité de votre barre de mana), bref, faire progresser votre Pénitent avant de retourner au casse-pipe. Blasphemous II propose une excellente expérience avec une difficulté relevée (vous ne pouvez pas la modifier) et des récompenses pas forcément à la hauteur de vos efforts. Mais vos progrès constants et le fait d’affûter vos réflexes rend la progression gratifiante.

Pour conclure, Blasphemous II est un très bon jeu, au-dessus du premier. Graphiquement très beau, avec un gameplay aux oignons et une difficulté relevée, il propose un challenge qui va régaler les fans du genre, avec une belle courbe de progression. Les cinématiques animées sont de toute beauté, le pixel art est léché, l’ambiance macabre est à son paroxysme : une formule qui fait mouche si tant est que vous ne rechigniez pas à quelques pics de difficulté.