Darksiders III Fury Test

Test de Darksiders 3, l’attente valait elle le coup?


Fiche jeu

Darksiders faisait son apparition sur nos consoles de salon il y a maintenant plus de 8 ans. En cette fin d’année Gunfire Games prend le relais sur la saga après la descente de THQ en 2013. C’est donc 6 ans plus tard, après avoir participé à la lutte entre anges et démons dans la peau de War et Death, que nous entrons dans le combat aux commandes de Fury, seul personnage féminin des cavaliers de l’apocalypse. Si le premier opus avait soulevé les foules, l’engouement était retombé avec un second épisode plus mitigé du côté des fans. Est-ce que ce troisième épisode redressera la barre de la mythique saga Darksiders ? Découvrez toutes les réponses dans ce test réalisé sur PC.

Déchaînez votre Fury dans Darksiders 3

Une fois n’est pas coutume c’est le bordel sur Terre. War a ouvert le dernier sceau libérant les hordes démoniaques des sept péchés capitaux sur notre belle planète post apocalyptique. C’est Fury qui est, cette fois, mandatée pour résoudre le conflit après des années à errer sans but. Nul doute que le combat la démange et qu’elle part volontiers casser la gueule de ceux qui se dresseront sur son chemin. Armé de son fouet façon Ivy de Soul Calibur, les ennemis n’ont qu’a bien se tenir. Car malgré son apparence plus fluette que celle de ses frères, elle n’en reste pas moins redoutable. C’est accompagnée de son fidèle destrier, Carnage, qu’elle part en quête des 7 péchés dans une aventure où tout n’est pas très clair, au final.

Un level design bien pensé pour une difficulté modérée

Après cette mise en appétit, il est temps pour nous d’analyser ce monument d’une vingtaine d’heures de jeu sous toutes ses coutures. L’ambiance de la déchéance de l’humanité est plus que palpable dans cet univers sous forme de donjon monde. L’équipe de développement à travaillé d’arrache pied pour offrir une expérience loin de la linéarité. Sur la base d’un énorme niveau découpé suivant plusieurs ambiances, il faudra être attentif à tous les détails des niveaux. Le level design permet, en effet, d’évoluer au fil de l’aventure. Et lorsque Fury débloque de nouvelles aptitudes à la manière d’un Metroidvania, il sera alors commode de revenir sur ses pas afin d’accéder à de nouvelles parcelles du monde, jusque là occultées par une barrière inaccessible, car trop haut placée. Les ambiances sont bien retranscrites à l’écran et permettent un découpage clair de l’aventure surtout au vu de l’absence d’une minimap. Seule la boussole permettra de se diriger convenablement. Même si un arrêt prolongé de l’aventure nous fait un peu perdre les pédales sur l’action à réaliser tant il n’y a ni rappel de quête ni objectif principal à suivre. Tantôt plateforme tantôt beat them all ou encore puzzle game, Darksiders 3 parcours un large panel de genres vidéoludiques, ce qui n’est pas pour déplaire aux joueurs.

Le titre de THQ dispose d’une bande son captivante et qui colle parfaitement à l’ambiance. La VF que nous avons pu tester est elle aussi de bonne qualité et interprétée par des doubleurs de renom. Il en est un peu moins niveau synchronisation labiale, qui aurait mérité un peu plus d’attention pour être vraiment parfaite.

Des graphismes dépassés et une IA taillée à la masse…

Passons maintenant aux points un peu plus négatifs du soft. Si le level design est pensé avec brio, cela aura impliqué des choix techniques plus modestes et certaines contraintes de limitations un peu désuètes, en 2018. Les graphismes pèchent réellement. Des textures d’un autre temps, des modélisations bien polygonées, nous avons clairement l’impression d’être repassés 8 ans en arrière, à l’ère des premiers Darksiders. Même si on peut apprécier la modélisation de la chevelure de notre héroïne, cela ne leurre personne. Associez à cela un gameplay qui manque sensiblement de punch. En effet les combos restent rudimentaires avec des esquives sommaires, sans indications visuelles pour les parfaire, comme le proposait un Spiderman ou un Batman, pour jauger du bon timing. Cela dit une esquive parfaite permettra un enchaînement dévastateur ce qui donne la possibilité de récompenser le joueur de sa bonne réactivité. Au niveau des énigmes le jeu utilise parfaitement le level design et propose un challenge modéré dans lequel le bon timing et l’analyse globale de l’environnement seront les clés.

Pour continuer sur le gameplay, les ennemis sont, quant à eux, totalement à la ramasse niveau IA. Si on oublie les bugs de tremblements de temps à autre, il est difficile de faire l’impasse sur les ennemis qui se contentent de balancer des boules de feu à distance, pendant des heures, sans autres interactions.  Ou encore ceux qui ne feront que “vous sauter à la gueule” à la moindre occasion. Le titre offre tout de même un bon challenge dans les niveaux de difficulté supérieurs même si certains boss font basse mine face à quelques ennemis basiques surboostés.

Techniquement passable

Nous ne pourrons pas non plus oublier un framerate ne dépassant pas les 30 FPS malgré un Unreal Engine qui a fait ses preuves maintes fois. Ni des collisions avec le décor -un peu capricieuses et ce sans passer sur une caméra qui n’est pas toujours bien placée durant les combats dans des zones un tantinet exiguës. En soit trop de petits “Mais” pour en faire un jeu d’exception comme il aurait mérité de l’être, après toutes ses années d’absence.

Un système d’évolution du personnage dépassé et plus que sommaire

Pour nous, le plus gros problème de Darksiders III se situe sur le système d’évolution du personnage qui se trouve beaucoup trop rudimentaire. En effet il est d’une linéarité sans pareil puisque seuls trois attributs sont évolutifs à savoir la santé, les dégâts d’attaque et la magie (moyennant une collecte d’âmes auprès de Vulgrim). Les armes peuvent, elles aussi, être améliorées mais sans gros chamboulements en récupérant des ressources clairsemées aux quatre coins du vaste monde. Il manque cruellement un arbre de compétences permettant d’orienter notre héros vers un style de jeu ou un autre, là ou un Asssassin’s creed excellait avec brio ou d’autres, plus modestement. Mais nous sommes en 2019, M***E,  et ce type d’axe d’évolution nous fait retourner d’au moins 15 années en arrière. Darksiders 3 vous invitera, sinon, à “secourir” les derniers humains cachés pour les placer en lieux sûr. Il ne vous restera au final que quelques choix à faire pour disposer des fins alternatives en récompense de ce périple semé d’embûches.

Points positifs

  • Un bon scénario
  • Une durée de vie de plus de 20 heures
  • Un level design bien pensé
  • Une VF plutôt de bonne facture...

Points négatifs

  • Pas toujours clair dans les objectifs
  • Des graphismes et une technique dépassés
  • Un système d'évolution précaire
  • ... Même si la synchro labiable est perfectible
  • Une caméra pas toujours cohérente

Note

Graphismes 60%
Bande-Son 75%
Prise en main 75%
Plaisir de jeu 70%
Durée de vie 70%
Conclusion

Nous étions en droit d’attendre un Darksiders 3 digne du premier opus avec tout le chamboulement médiatique réalisé autour du titre. Nous en sommes bien loin avec le résultat final. Si l’aventure apporte un scénario original avec de bonnes choses tant dans les énigmes que certains combats, nous ne pouvons oublier les points noirs qui jonchent l’aventure. Avec une caméra retord, un système d’évolution trop basique et une technique bien dépassée, la réussite du level design et de la bande son ne permettront pas d’élever le titre parmi les grands. La vingtaine d’heures de divertissement offerte n’est pas non plus rédhibitoire, loin de là. Nous aurions juste aimé d’avantage de finitions, de nouveautés et d’actualisation pour ce Darksiders 3 qui n’est au final ni bon ni mauvais…

Note finale 70% Ni bon ni mauvais.

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