Test de Death Stranding 2: On The Beach sur PS5 – Lou y es-tu ?

Par Benjamin Barois , le 14 juillet 2025 - 12 minutes de lecture
death stranding 2

Nous avons enfin pu poser les mains sur Death Stranding 2: On The Beach, la suite très attendue du jeu culte signé Hideo Kojima. Toujours porté par Norman Reedus, Léa Seydoux et une pléiade de guests, ce nouvel opus nous emmène cette fois en Australie, après un détour par le Mexique. Mais ce Death Stranding 2 parvient-il à renouveler la formule sans perdre son âme ? Voici notre avis complet, entre nouveautés de gameplay, narration cinématographique et sensations manette en main.

Un retour en terrain connu, mais avec de nouveaux horizons

Death Stranding 2 : On The Beach nous ramène dans la peau de Sam Porter Bridges, cette fois chargé de relier le Mexique puis l’Australie au réseau chiral. Si le Mexique sert de grande zone de tutoriel, l’essentiel de l’aventure se déroule en Australie, offrant des environnements sauvages, des survivalistes hostiles et toujours ces Échoués menaçants. Le scénario, fidèle à la patte Kojima, reste dense mais se montre plus accessible que le premier opus, ce qui facilite l’immersion pour les nouveaux venus comme pour les fans de la première heure

Sam et Lou devant les paysages du Mexique dans Death Stranding 2

L’ambiance contemplative propre à la série est toujours présente, mais le rythme s’accélère : on sent que Kojima Productions a voulu rendre l’expérience plus dynamique sans sacrifier la profondeur narrative. L’exploration reste centrale, mais elle s’accompagne désormais de phases d’action et d’infiltration plus marquées, qui rappellent parfois Metal Gear Solid V. Ce mélange d’ancien et de nouveau donne à Death Stranding 2 une identité à la fois familière et rafraîchie

La possibilité de retourner au Mexique à tout moment via un système spécifique ajoute une dimension de liberté et de rejouabilité bienvenue. On navigue entre des zones variées, avec une sensation de progression plus fluide et moins laborieuse que dans le premier épisode. La structure du monde ouvert, plus lisible et mieux rythmée, rend le voyage nettement plus agréable

Une expérience de jeu nettement plus aboutie…

Pour être tout à fait honnête, Death Stranding premier du nom nous est rapidement tombé des mains. Peut-être que le jeu n’était pas arrivé au bon moment pour nous, ou peut-être que le rythme du titre ne nous convenait pas ? Le jeu était lent, très lent, laissait place à l’exploration, la marche dans la nature, la solitude et l’introspection. Quelques rencontres avec des ennemis et des Échoués venaient rompre la monotonie du voyage, mais dans l’ensemble, c’était un jeu qui prenait son temps.

Sam nu sur la Grève en contre-jour avec en face de lui la silhouette géante d'Amelie dans le poix de Death Stranding 2

Ici, Kojima Productions a corrigé le tir. Death Stranding 2 se veut toujours aussi contemplatif, surtout qu’avec les graphismes de la PlayStation 5 il s’y prête amplement. Mais il est aussi plus nerveux, plus tourné action/infiltration et ce n’est pas une mauvaise chose, ni une bonne chose. C’est difficile à dire. Dans le premier jeu on pouvait éviter la majorité des combats. Ça impliquait de faire des détours, de passer par des chemins escarpés, mais on pouvait. Et ne vous méprenez pas, ici on peut aussi. Mais parfois, il y a des phases d’action obligatoire où le but de la commande est de neutraliser un camp, par exemple. Ou d’éliminer des Échoués.

Avec Death Stranding 2 on se retrouve donc plus proche d’une formule à la Metal Gear Solid V : The Phantom Pain. Même la DA du jeu s’en rapproche, avec un personnage qui ressemble comme deux gouttes d’eau à Solid Snake période MGS sur PS1. Et des robots bipèdes, des cyborgs ninjas et de grandes questions sur la vie, la mort et comment frayer avec l’un et l’autre. Un sentiment que l’on n’avait pas eu sur le premier Death Stranding, qui semblait s’éloigner de ce qu’avait fait Kojima par le passé. Mais qui semble revenir au triple galop sur cet opus.

… Beaucoup plus plaisante à parcourir

Dans Death Stranding 2, tout va plus vite. En une poignée d’heures, vous serez armé jusqu’aux dents et en capacité de construire des véhicules pour faciliter vos déplacements. Là où dans le premier jeu, il fallait lutter pour obtenir le moindre outil capable de nous aider, ici on est rapidement surarmé et suréquipé. Ça ne rend pas le jeu facile pour autant, les ennemis sont particulièrement coriaces. Mais en mode Histoire, par exemple, pour profiter du scénario, vous allez rouler sur tout le monde assez rapidement.

Sam roulant à toute allure sur une route à bord de son Trike dans Death Stranding 2

Même les Échoués ne sont plus une si grande menace. Je me souviens serrer les fesses dans le premier jeu à chaque fois que la pluie se mettait à tomber et qu’il fallait slalomer entre rochers et fougères pour esquiver ces entités fantomatiques qui flottent dans les airs. Dans Death Stranding 2, cet effet disparaît immédiatement. Les premières armes que vous récupérez sont efficaces aussi bien contre les humains que les Échoués. Alors si vous êtes bien équipé, ce n’est pas une zone de perturbations avec des Échoués qui va vous faire peur. Une bonne arme, des grenades et hop, ça passe tout seul.

On pourrait croire que ça dénature le jeu ou que ça ne donne pas envie d’y jouer. Et bien pas du tout. De mon côté, si le premier jeu m’a perdu très rapidement, j’ai beaucoup de mal à lâcher celui-ci. Il est plus agréable à parcourir, plus clair à comprendre, que ce soit l’histoire où même ce qu’on peut faire dans l’univers du jeu. Les commandes, aussi, même si on manque parfois de lisibilité sur les destinataires des objets perdus qu’on récupère au sol quand on se promène. Mais dans l’ensemble, l’expérience joueur est largement au-dessus du premier opus.

Kojima fait ce qu’il sait faire de mieux : du cinéma

On le sait, Kojima est un cinéphile et un audiophile averti. Et ça se sent avec la mise en scène du jeu, les dialogues, le casting et la musique de Death Stranding 2. Et il y a du beau monde : Norman “The Walking Dead” Reedus, bien sûr. Notre héros est de retour même s’il nous semble beaucoup plus taiseux que dans le premier jeu. Tout le monde blablate autour de lui et il ne fait que regarder, acquiescer, grogner et parfois parler. Avec lui, vous avez Léa Seydoux, Elle Fanning et George Miller pour ne citer qu’eux. Sans compter les guests qui peuplent les abris que l’on relie au réseau chiral dans le jeu : Mike Flanagan, Kate Siegel, Shioli Kutsuna, Gen Hoshino, Ma-Dong Seok, etc.

Un groupe de mercenaires éclairés par une sorte de feu d'artifice en arrière plan dans Death Stranding 2

Le son aussi est traité de façon folle. La musique, déjà, avec une BO spéciale composée par Woodkid avec des morceaux exclusifs et le retour de certaines pistes du premier jeu. On retrouve ces phases de contemplation où une chanson de déclenche pendant un trajet à la cool qui va durer plusieurs minutes, pour donner une vraie impression de cinéma. Certaines voix sont aussi des caméos car tous les acteurs passés par la motion capture ne prêtent pas forcément leur organe vocal. Vous avez donc des voix, en VO, jouées par des amis et connaissances de Kojima. D’ailleurs, si le jeu est intégralement doublé en français et que le résultat est de bonne facture, la VO est quand même un cran au-dessus.

Graphiquement, le jeu est bluffant. Même si une PlayStation 5 classique avec un écran LED 4K de 50 pouces, j’en ai pris plein les yeux. Sam, bien sûr, Fragile et les autres sont d’un réalisme confondant. Jusqu’à ce qu’ils ouvrent la bouche, sourient avec dents apparentes et nous donnent un petit arrière-goût d’uncanny valley. Les personnages sont crédibles, l’histoire est prenante et si vous acceptez la suspension d’incrédulité que demande le jeu, vous allez prendre un plaisir fou. Si jamais vous ne rentrez pas dedans, il se peut que vous ayez l’impression de jouer à un nanar triple A.

Les nouveautés marquantes : DHV Magellan, téléportation et gameplay repensé

Impossible de passer à côté du DHV Magellan, la véritable base mobile de Sam dans Death Stranding 2. Ce vaisseau high-tech fait office de hub central, accessible à tout moment grâce à la téléportation. Plus besoin de se retaper des kilomètres à pied pour revenir à la base : un simple retour au Magellan permet de souffler, de gérer son inventaire ou de relancer une mission. C’est un gain de temps énorme, mais attention, les livraisons faites en téléportation sont moins bien notées, ce qui pousse à privilégier l’exploration classique pour obtenir les meilleures récompenses.

Un véhicule roulant dans les paysages de Death Stranding 2

Autre ajout de taille : la possibilité de voyager à bord du Magellan, qui permet même d’effectuer des livraisons à distance une fois la région connectée au réseau chiral. Cette liberté nouvelle ne casse pas la dynamique du jeu, bien au contraire. On jongle entre exploration à l’ancienne et utilisation stratégique du vaisseau, selon ses envies et les objectifs à remplir. Les Preppers, ces commanditaires excentriques, sont d’ailleurs encore plus présents et généreux : chaque étoile gagnée auprès d’eux débloque des objets inédits, des armes spéciales ou des améliorations pour l’équipement, ce qui rend la progression plus gratifiante et personnalisée.

Côté gameplay, Death Stranding 2 muscle son arsenal : exosquelettes, nouveaux véhicules accessibles plus tôt, arbre de compétences pour spécialiser Sam dans le combat, la discrétion ou le transport. Les affrontements sont plus intenses, avec des monstres inédits et des IA ennemies plus coriaces. On note aussi l’apparition d’armes originales, comme un pistolet à fléchettes anesthésiantes ou même une guitare transformée en arme mortelle. Tout cela dynamise l’expérience et donne un vrai coup de neuf à la formule, sans trahir l’ADN contemplatif et narratif de la série.

Le multijoueur asynchrone : l’art de connecter sans jamais croiser

Le multijoueur asynchrone de Death Stranding 2, c’est un peu la magie Kojima dans toute sa subtilité : ici, pas question de croiser des avatars qui courent dans tous les sens ou de se faire voler son loot sous le nez. On évolue dans un monde qui reste solitaire, mais où la présence des autres se fait sentir à chaque détour de sentier. Ponts, échelles, abris anti-tempête, générateurs… toutes ces structures laissées par d’autres joueurs apparaissent dans notre propre partie, prêtes à nous sortir d’un mauvais pas ou à nous faire gagner un temps précieux. C’est une entraide silencieuse, mais diablement efficace, qui donne à chaque livraison ce petit goût de solidarité inattendue.

Sam fait de la tyrolienne en utilisant les lignes de monorail dans Death Stranding 2

Ce système ne demande aucun abonnement PlayStation Plus : tout le monde peut profiter de la coopération indirecte, sans payer un centime de plus. Il suffit de connecter une nouvelle zone au réseau chiral pour voir fleurir les créations et les objets abandonnés par d’autres porteurs. Parfois, on tombe sur un véhicule laissé là par un inconnu, ou sur une cargaison que quelqu’un n’a pas pu livrer. Libre à nous de la ramasser et de boucler la mission, ou simplement de profiter d’un raccourci bien placé. Le multijoueur asynchrone, c’est la promesse de ne jamais vraiment être seul, même au bout du monde.

Évidemment, cette générosité collective n’est pas sans revers : certains joueurs trouvent que le paysage peut vite devenir saturé de structures, au point de casser un peu l’esthétique sauvage de l’Australie virtuelle. Heureusement, il existe des options pour filtrer ou limiter la présence de ces éléments si l’on préfère une expérience plus épurée. Mais dans l’ensemble, ce mode multijoueur façon Kojima reste une trouvaille brillante, qui transforme chaque randonnée en aventure partagée, sans jamais briser la bulle d’intimité propre à Death Stranding.

Une suite plus accessible, mais pas moins singulière

Death Stranding 2 réussit le pari de rendre son univers plus accueillant sans trahir sa nature contemplative et étrange. En accélérant le rythme et en offrant un gameplay plus varié, Kojima Productions attire un public plus large, sans pour autant renier les fondations posées dans le premier opus. On y retrouve l’obsession du lien, du poids de la mémoire et de la transmission, mais avec des mécaniques plus souples et un monde ouvert mieux équilibré.

Sam courant au travers d'un incendie dans Death Stranding 2

Le jeu reste profondément clivant : il faut accepter son ambiance unique, sa narration alambiquée, et son rythme parfois en dents de scie. Mais celles et ceux qui feront cet effort découvriront une expérience dense, émouvante et d’une richesse rare. La direction artistique, le sound design et le casting de prestige ajoutent une couche cinématographique indissociable de la patte Kojima.

En somme, Death Stranding 2 ne se contente pas de corriger les erreurs du passé : il approfondit son propos tout en s’ouvrant à de nouveaux horizons. Ceux qui avaient décroché la première fois pourraient bien se laisser embarquer cette fois-ci. Et pour les fans de la première heure, ce nouvel opus a tout du voyage inoubliable.

Death Stranding 2 est disponible en version physique pour 69,99 €. Ou sur le PlayStation Store à 79,99 € en version standard.

Article publié le 14/07/2025 à 17h31

Benjamin Barois

Rédacteur, traducteur et occasionnellement designer graphique Je joue donc je suis. Ne se prend pas au sérieux depuis 1985. Joue sur : PS5, Switch, 3DS, Vita et retro gaming

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