Test de Kingdom Hearts III sur PS4 : le trois de cœur de Square Enix
- Editeur:Square Enix
- Developpeur:Square Enix
- Supports:PS4, Xbox One
- Genres:action-rpg
- Nombre de joueurs:1
- Date de sortie:29 janvier 2019
On l’a enfin entre les mains ! Le tant attendu Kingdom Hearts III est là et nous avons pu enfin y jouer. Le titre a beau porter le numéro 3 il est en fait le 9 ou 10ème jeu de la saga qui a déroulé son scénario sur plus de quinze ans. Un point final qui fait du bien même si les fans n’y croyaient plus trop, le jeu s’apprêtant à rejoindre Half Life 3 au Panthéon de l’arlésienne du jeu vidéo. Bref, Sora, Donald et Dingo sont de retour pour donner un dernier tout de clé à Xehanort.
L’histoire sans fin
J’aime bien commencer mes tests par un petit rappel scénaristique du jeu en question. Mais avec Kingdom Hearts ce sera se lancer dans une entreprise titanesque qui requerrait beaucoup trop de temps et de paracétamol. L’histoire de Kingdom Hearts est un enchevêtrement hallucinant (mais qui fait sens) où se mêlent voyage dans le temps, mondes digitaux, versions alternatives de personnages, sans-cœur, similis, nescients, une organisation secrète, etc. Pour faire simple : Kingdom Hearts raconte l’histoire de Sora, un jeune maître de la Keyblade (une épée en forme de clé) accompagné de Donald et Dingo qui doit lutter contre les ténèbres pour restaurer la lumière du monde. En TRES gros.
Ce troisième opus raconte l’affrontement final entre les forces du bien et du mal. Mais c’est surtout un prétexte pour visiter des mondes issus de Disney Pixar et il faut dire que de ce côté-là les développeurs ont mis le paquet. Le jeu s’ouvre avec l’Olympe, monde d’Hercule bien connu des fans puisqu’il est présent depuis le premier jeu. Mais à l’époque il ne servait que de colisée pour affronter des ennemis par vagues et débloquer ainsi des bonus. Les développeurs jouent avec ça puisque ce prologue s’intitule “Kingdom Hearts 2.9”, petite pique amusante lancée aux joueurs lassés de patienter avec des versions estampillées “2.8 final mix bla bla”. Et là surprise : le monde de l’Olympe nous lâche dans la ville de Thèbes, ravagée par les Titans partis à l’assaut de Zeus sous l’égide d’Hadès.
On plonge dans le vif du sujet et on prend en main un Sora dépouillé de toutes ses capacités de combat suite à un énième twist scénaristique justifiant que le joueur doit de nouveau monter en compétence. Toutefois on s’aperçoit très vite que Sora a gagné de nouvelles capacités depuis son dernier jeu. Déjà il est capable de courir à la verticale sur les murs, ce qui ajoute une nouvelle dimension aux combats. Ensuite, il peut aussi s’accrocher à des colonnes/poteaux/branches et tournoyer autour, entraînant les ennemis alentour dans son élan pour leur occasionner des dégâts. Les combats gagnent énormément en dynamisme et en profondeur, et sont qui plus est accessibles dès le début du jeu.
Des pouvoirs cosmiques phénoménaux
On parlait des combats et on se heurte déjà à une des particularités du jeu : ceux-ci sont faciles. Le test a été réalisé en difficulté normal et pas un seul écran Game Over n’est venu ponctuer la progression. En effet avec les différentes compétences des personnages, la magie, les invocations, les attractions (on y reviendra juste après) : le joueur a à sa disposition pléthore de moyens de mettre à l’amende les ennemis. Déjà, Donald et Dingo combattent à vos côtés ce qui vous donne un avantage non négligeable. Vous pouvez contrôler leur comportement en leur disant de privilégier les soins, la défense, de se battre sans magie, etc. Vous avez, en plus de vos coups, la possibilité d’utiliser la magie élémentaire sur vos ennemis. Ajoutez à ça des invocations d’autres personnages (Ralph, Le Roi Lion) et celles d’attractions Disney et vous êtes quasi-invincible.
Nous vous parlions des attractions Disney, attardons-nous un peu dessus car il s’agit d’une des nouveautés de cet épisode. En effet pendant le combat un ennemi va être entouré d’un viseur vert indiquant que vous avez un temps limité pour le frapper. Si vous réussissez, vous pourrez lancer une attaque faisant appel à une attraction de Disneyland : le train de la mine, le bateau pirate, le grand splash, le tir virtuel… Et là c’est dégâts à gogo pour les ennemis, boss y compris. Ajoutez à ça aussi des évolutions temporaires de votre keyblade lorsque vous enchaînez suffisamment de coups, ce qui a pour effet de déclencher à termes un coup spécial qui occasionne pas mal de dégâts. Notez aussi que vous récupèrerez différentes keyblades (une par monde visitée), chacune avec ses spécialités, et que vous pourrez les améliorer à la forge des Mogs en échange de quelques matériaux.
Et oui nos amis les Mogs sont de retour, toujours placés à côté d’un point de sauvegarde et vous proposant ingrédients, matériaux, armes et armures. Et si nous parlons d’ingrédient c’est parce qu’il est possible de faire de la cuisine grâce au Petit Chef de Ratatouille. Via des mini-jeux à base de QTE vous pourrez préparer rapidement des mets raffinés qui, une fois équipés, pourront vous apporter des bonus de stats temporaires dans le jeu. On sent la grande influence de FFXV avec cet ajout !
Un joyeux mets-y-tout !
Nous l’avons dit en intro, l’intérêt de Kingdom Hearts est de visiter les mondes de Disney et là les développeurs n’y sont pas allés de main morte. Toy Story, Raiponce, Monstres & Cie, Pirates des Caraïbes, La Reine des Neiges, Les Nouveaux Héros, Winnie L’Ourson ainsi que leurs habitants emblématiques sont parfaitement modélisés. C’est juste un régal pour les yeux et un vrai plaisir de fan de pouvoir combattre aux côtés de Buzz, Woody, Sulli, Bob… On retrouve les lieux mythiques, certaines scènes cultes sont rejouées et les paysages sont à couper le souffle. Après gardons en tête qu’il s’agit d’un ARPG et pas d’un monde ouvert, donc aussi grande que soient les zones visitées, elles restent de grands couloirs avec des murs invisibles qui vous feront aller en avant ou en arrière.
D’ailleurs on navigue entre ces mondes en passant par l’inévitable vaisseau Gummi. Il s’agit d’une phase en mode légèrement shmup où vous allez vous déplacer dans l’espace d’un point A à un point B à bord d’un vaisseau préfabriqué via des plans achetés ou que vous aurez
Le jeu invite beaucoup à l’exploration avec pas mal de secrets à trouver, de coffres à dénicher, d’emblèmes de Mickey à photographier, de personnages secondaires à aider… Il est donc intéressant de revenir dans les mondes déjà visités pour ne serait-ce que prolonger l’expérience, monter de niveau et aussi découvrir tout ce que le jeu a à offrir. Nous n’allons pas faire ici l’inventaire de toutes les surprises que réservent le titre mais pour vous donnez l’eau à la bouche sachez qu’il est possible de piloter des méchas, de jouer à des jeux de type Game and Watch ou encore à des clones de Candy Crush ! Vous l’aurez compris, les développeurs se sont fait plaisir pour proposer des variations permanentes de gameplay afin de ne pas tomber dans la monotonie et ça fonctionne très bien !
L’un des points les plus regrettables du jeu est sans doute l’absence de VF, même si cela avait été annoncé à l’avance. C’est vraiment dommage de ne pas avoir les voix des héros Disney récents, ne serait-ce que lorsqu’on joue avec un enfant à côté de soi qui reconnaît les héros qu’il voit mais ne comprend pas un traître mot de ce qu’ils disent. Les musiques d’ailleurs, de manière générale, sont excellentes mais un brin répétitives à tel point qu’au bout d’un moment on les entend sans vraiment les écouter.
Que dire pour conclure sur cet épisode de Kingdom Hearts ? Certes il est riche et le fan service est au rendez-vous. C’est Disneyland sur sa console de salon. La prise en main est rapide, le jeu est fluide, magnifique et on visite les univers de Disney avec l’avidité d’un enfant dans un magasin de jouets. Le voyage est agréable, long (comptez une trentaine d’heures pour la trame principale) mais pas sans défauts. Le scénario capillotracté, l’absence de VF et parfois des combats un peu brouillons viennent nous rappeler souvent que le jeu aurait pu être parfait, “si seulement…”
- Les mondes Disney Pixar modélisés à la perfection
- Des combats nerveux aux nombreuses possibilités
- Toutes les petites variations de gameplay et mini-jeux
- On en a pour son temps et son argent
- Des cut-scenes parfois trop longues et incompréhensibles
- L'absence regrettable de VF
- Peut-être trop facile ?
Kingdom Hearts III est LE grand jeu que l’on attendait. Certes il n’est pas dénué de défauts mais ses qualités viennent les effacer rapidement. Abrupt au départ, le scénario se clarifie au fil du temps pour au final amener une conclusion satisfaisante. Les joueurs découvrant la saga par ce titre vont obligatoirement être perdus, et ce n’est pas l’effort que les développeurs ont fait pour tenter de résumer 20 ans d’intrigue dans quelques cinématiques qui aideront. KH III est votre premier jeu de la saga ? Un conseil, allez faire un tour sur YouTube ou lisez des résumés sur le net avant de vous lancer dedans. Pour les autres, une petite piqûre de rappel ne vous fera pas de mal avant de vous y plonger tant les ramifications sont énormes.
Après il est possible de prendre le parti d’y jouer juste pour visiter les mondes Disney/Pixar mais ce serait se priver d’une intrigue qui, une fois comprise, est sympathique à suivre jusqu’à son dénouement. Mis à part ça on en prend plein les yeux et lâcher la manette devient difficile tant on veut aller voir ce petit point brillant sur la map, ou essayer de trouver tous les coffres de telle zone, ou on veut aller acheter un dernier ingrédient… Bref, il y a beaucoup à faire, et c’est toujours un plaisir de retourner dans les mondes déjà visités ne serait-ce que pour revoir nos héros Disney Pixar préférés. Vers l’infini et au-delà !