Test de Kona sur Switch : froid et effroi dans le grand Nord
Sorti il y a tout juste de ça un an, Kona fut une bonne surprise dans le genre aventure narrative avec quelques éléments de survival-horror. Notre test est d’ailleurs toujours disponible ici. Et, autre surprise, le jeu a été annoncé sur Switch et lancé sur l’eShop dans la foulée. L’occasion pour nous de nous replonger dans le grand Nord québécois.
Stephen King au pays des caribous
Petit topo sur l’histoire de Kona : l’action se déroule en 1970 dans le Nord du Québec. Vous incarnez Carl Faubert, un détective engagé par William Hamilton, un notable local. Celui-ci accuse les Cris, une tribu amérindienne locale, d’avoir pénétré ses terres et vandaliser les lieux. Vous êtes donc commandité pour enquêter sur les lieux mais à votre arrivée, vous ne trouvez que des maisons vides, des silhouettes de glace et du froid…
Vous allez donc mener l’enquête et découvrir bien vite qu’il se trame des choses étranges sur ce territoire glacé. Et au fur et à mesure de votre progression vous élaborerez les théories les plus farfelues quant à ce qu’il s’est passé, et ce jusqu’au dénouement.
Si Carl Faubert est muet, une voix off se charge de raconter l’histoire et de commenter certaines de vos actions. Celle-ci n’est autre que celle de Guy Nadon, un célèbre acteur/doubleur québécois connu pour être les voix québécoises de Danny Glover, Morgan Freeman ou encore Dustin Hoffmann.
Le jeu se parcourt à la première personne dans un monde apparemment ouvert. Vous vous déplacez à bord de votre Chevrolet pour rallier les différentes maisons/magasins éparpillés qui composent le village où vous menez votre enquête. Pour vous repérer vous pouvez sortir une carte qui indique votre emplacement ainsi que celui des différents bâtiments. En gros c’est comme Firewatch, mais dans le froid.
Gameplay minimaliste mais efficace
Il y a une touche d’action, une pour courir, se baisser et sauter mais ne vous y trompez pas : il ne s’agit pas d’un jeu d’action. D’ailleurs vous ne croiserez quasiment aucun ennemi à travers le titre si ce n’est des loups qui partiront après quelques coups bien sentis. D’ailleurs le jeu introduit quelques notions de survie. En effet, vous disposez d’une jauge de chaleur, d’une jauge de santé et d’une jauge de stress.
Pour remplir la première il suffit de trouver un abri et d’y allumer un feu. Pour cela il faut impérativement avoir une bûche sur soi, de l’allume-feu et des allumettes. Cela implique donc la présence d’un inventaire mais nous y reviendrons très vite. Pour remplir votre jauge de santé il faut trouver des médicaments ou des kits de soin. Et pour celle de stress, on peut aussi utiliser des médicaments, ou encore boire une petite bière où se réchauffer près d’un bon feu.
L’inventaire donc : vous ne pouvez pas transporter l’équivalent d’un magasin d’outils dans vos poches. Chaque objet ramassé pèse un certain poids et celui-ci se matérialise dans une barre de remplissage qui, une fois pleine, vous empêche de ramasser plus de choses. Il faut donc gérer efficacement votre inventaire et placer les objets inutiles dans votre véhicule quitte à venir les récupérer plus tard.
Dans l’ensemble le titre n’offre pas beaucoup de difficultés, les maisons visitées regorgent de bois de chauffage, de médicaments, de bouteilles et autres. Le scénario se dévoile petit à petit et vous en apprendrez plus dans chacune des maisons visitées. S’il vous faut certains objets afin de résoudre des énigmes pour progresser, vous trouverez aussi des indications en fouillant les logements. Tout ça sera consigné dans votre journal ce qui vous évite d’avoir à faire des allers/retours permanents.
Pour avancer il suffit donc de bien lire les documents ramassés, d’écouter la voix off qui vous résume en gros ce que vous voyez et il n’y aura aucune difficulté. Mais ce n’est pas le but de Kona : le jeu pose une ambiance de thriller glaçant avec quelques brins de science-fiction qui fonctionnent à merveille. On se prend très vite au jeu (c’est le cas de le dire) et on a envie de savoir où sont passé tous les habitants de cette bourgade.
Quelques défauts mine de rien
Si l’on progresse dans Kona sans déplaisir, il y a quelques petits défauts qui viennent ternir un peu l’expérience globale. Notamment les temps de chargement qui surviennent en pleine balade dans le blizzard. Le titre a pris le parti, honorable, de ne pas gratifier le joueur d’écrans noirs de chargement. Mais du coup lorsqu’on se promène et qu’on passe d’une zone à une autre (sans le savoir) le jeu se freeze pendant de longues secondes avant de reprendre son cours. Autant vous dire que si vous avez oublié un objet dans une maison à l’autre bout du lac, vous êtes partis pour plus de chargements que de randonnée en voiture.
Le jeu a ensuite reçu l’étiquette de survival-horror ce qui n’est pas tout à fait correct. En effet ici pas de jump-scares, de lutte pour sa vie ou de zombies mangeurs de cervelle. Le côté survie se joue avec le froid et le stress de Carl qui baisse s’il se prend un obstacle avec sa voiture ou si un loup se montre trop affectueux. Si vous n’avez toujours pas fait le jeu sur PC, PS4 ou Xbox One de peur d’avoir peur : vous pouvez y aller il s’agit d’un titre narratif à la première personne plus thriller qu’horreur.
Enfin, on peut critiquer le portage un peu léger sur Switch avec quelques problèmes d’aliasing. Si le jeu se veut plaisant en mode portable comme docké, on note quand même quelques défauts d’aliasing notamment sur les ombres. De plus, il n’y a aucune nouveauté par rapport aux autres versions. Et si ce n’est pas obligatoire, ça fait toujours plaisir d’avoir quelques petits bonus lorsqu’on achète un jeu “vieux” d’un an au même tarif que sur les autres machines sans petit ajout supplémentaire.
- Une ambiance glaçante
- Un scénario intéressant
- La narration avec l'accent québécois
- Des temps de chargement trop longs
- Quelques petits soucis d'aliasing
Kona était et est un très bon jeu d’aventure narrative. Situé dans un environnement froid et hostile et porté par une narration du tonnerre, il saura vous entraîner avec lui dans son enquête à mi-chemin entre Stephen King et X-Files. S’il ne mérite pas son étiquette survival-horror malgré quelques éléments de survie et malgré quelques petits soucis techniques, Kona ne manque pas de charisme. Si vous ne l’avez pas fait il y a un an et que votre Switch prend la poussière (mais ça m’étonnerait), c’est l’occasion ou jamais de lui donné un petit coup de frais !
P.s un accent Québécois ancien … Auj nous ne parlons plus comme ça ! Moi ça ma dérangé quelques peu.
Ah ? C’est intéressant comme commentaire, je n’avais pas fait attention ! En quoi il est “ancien” du coup ? Parce que je ne l’ai pas trouvé très prononcé pour le coup.