Test de The Outer Worlds sur PS4 : le GOTY 2019 ?
- Editeur:Private Division
- Developpeur:Obsidian Entertainment
- Supports:PC, Playstation 4, Xbox One
- Genres:RPG
- Nombre de joueurs:1
- Date de sortie:25 octobre 2019
Sur Le Mag Jeux High-Tech, nous n’avions pas vu arriver The Outer Worlds. Il faut dire que cette fin d’année est particulièrement chargée en sorties majeures. Mais ce dernier nous faisait tout de même de l’œil avec les promesses papiers. Développé par Obsidian, à qui l’on doit notamment Fallout News Vegas ou encore South Park : Le Bâton de la Vérité, le titre s’annonçait particulièrement alléchant. Il s’agit de vivre une grande aventure spatiale avec des choix moraux, de l’humour cynique, de l’action, de l’infiltration et de l’exploration. Nous l’avons lancé sans trop savoir à quoi nous attendre, et depuis, difficile de le lâcher… Voici notre verdict.
The Outer Worlds, pour les cow-boys de l’espace
The Outer Worlds raconte l’histoire de votre avatar, customisable, qui se réveille de son sommeil cryogénique avec 60 ans de retard. En effet, vous avez quitté la Terre il y a 70 ans pour le système solaire d’Halcyon, promesse d’une vie meilleure. Sauf qu’il y a eu un petit problème : vous deviez vous réveiller au bout de 10 ans, pas 70. Une sorte de savant fou tombe sur votre vaisseau à la dérive et décide de vous décongeler vous. Et seulement vous, avec pour ambition de réveiller le reste du vaisseau plus tard. Pour ça il vous envoie en mission à travers les différentes planètes et vaisseaux d’Halcyon, et c’est là que votre aventure commence.
Vous vous rendez vite compte que les travers de l’Homme ont rapidement repris le dessus sur ces nouvelles planètes. Et ce qui devait être le nouvel Eldorado de la race humaine est devenu un nouveau naufrage. Des méga corporations ont pris le contrôle de tous les territoires et exploitent les cotons dans leurs usines et entreprises. Certains ont tenté de fuir le système et vivent comme des marginaux à l’écart des villes, dans la nature. D’autres sont devenus des bandits et s’attaquent régulièrement aux villes pour tenter de survivre.
Et vous voilà, vous, au milieu de tout ça, n’ayant aucune idée de ce qu’il s’est passé pendant vos 70 ans d’hibernation. Vous, l’élément perturbateur qui va prendre ses décisions en votre âme et conscience sans connaître tout le background de chaque lieu que vous visitez. Bien sûr, vous le découvrirez au fur et à mesure. Et vous vous rendrez peut-être compte que ceux qui paraissent amicaux au premier abord sont en fait de fieffées crapules. Et c’est là tout le sel du jeu.
Le jeu de rôle simplifié, mais pas simple
The Outer Worlds est un jeu de rôle. Cela signifie que vous commencez par la création de votre avatar en début de partie. Il est possible de se permettre toutes les folies esthétiques puisque de toute façon vous ne vous verrez presque plus pendant le jeu. En revanche ce qui a vraiment de l’importance c’est la répartition de vos points de capacités. Vous pouvez choisir en début de jeu de les répartir selon vos envies. Cela forgera votre personnage et vous ouvrira / fermera des portes lorsque vous serez en mission.
Par exemple si vous décidez de créer une grosse brute sans cervelle, vous réglerez tout par la force. Un personnage détient un objet et veut que vous l’aidiez en échange ? Rien de telle qu’une bonne bastos dans la tête pour récupérer l’objet en question sur son cadavre fumant. Vous préférez le dialogue ? Pas de problème, vous pourrez désamorcer certaines situations en persuadant ou intimidant vos interlocuteurs. De même, il est possible de devenir une véritable ombre en développant ses capacités de furtivité. Ainsi, au prix d’un peu d’exploration vous pourrez pénétrer dans des bâtiments bien gardés, prendre ce qui vous intéresse et ressortir sans être vu.
Vous recevez 10 points d’XP à répartir à chaque fois que vous passez un niveau. Cela permet de vous orientez assez vite selon votre style de jeu. En plus de ça, vous gagnez un point d’aptitude tous les deux niveaux. Cela permet de débloquer des petits avantages supplémentaires, comme la capacité de porter plus d’objets, de négocier chez les marchands, d’avoir des compagnons plus puissants, etc. D’ailleurs en fonction de votre façon de jouer, The Outer Worlds vous proposera des malus à attribuer à votre joueur en échange d’un point d’aptitude supplémentaire à vous attribuer.
Par exemple : vous avez tendance à vous prendre beaucoup de rocher sur le coin de la figure, envoyés par des gorilles de l’espace ? Vous pouvez débloquer le malus “traumatisme crânien” qui fait que vous encaisser plus de points de dégâts quand on vous touche à la tête. Mais en échange vous pouvez vous attribuer un point supplémentaire. Ce n’est pas un deal très avantageux en soi dans le jeu, mais il a le mérite d’exister et de proposer une variation de gameplay sympathique.
The Outer Worlds et les compagnons d’Halcyon
Que serait un RPG à la Fallout New Vegas sans ses personnages secondaires truculents ? The Outer Worlds ne fait pas exception à la règle et au cours de vos pérégrinations vous allez rencontrer des personnages secondaires qui voudront se joindre à votre équipage. Pour certains il faudra remplir une petite mission secondaire pour les aider avant qu’il ne se joigne à vous. D’autres vous réclameront spontanément de rejoindre votre équipe. Et à ce moment vous pourrez, en dialoguant avec eux, en apprendre plus sur leur histoire et vous voir confier quelques missions afin d’approfondir leur background.
Dans les faits c’est très sympathique. La solitude de l’espace s’efface très vite avec des amis à vos côtés, chacun avec son petit caractère et qui balance de temps en temps des vannes en rapport avec son personnage. Il ne s’agit pas de phrases communes à chaque personnage et ils ont travaillés au point d’avoir leurs propres lignes de dialogues. Pareil lorsque vous discutez avec des PNJ, vos compagnons peuvent vous couper et intervenir avec leur propre expérience et leur propre savoir. On sent que les personnages sont bien travaillés, que ce soit au niveau des dialogues ou du script. Les scénaristes et les doubleurs ont fait un excellent boulot et se prend vite d’amitié avec nos compagnons d’infortune que l’on entraîne dans nos aventures farfelues.
D’une manière générale, le jeu est très bien écrit. Les dialogues avec les PNJ sont savoureux, les répliques regorgent d’humour et de réflexion qui font mouches. Non seulement tout cela fait progresser l’histoire mais en plus cela donne de la profondeur et du relief au jeu. On sent qu’on évolue dans un monde vivant qui évolue même lorsque vous n’y êtes pas. D’ailleurs toutes vos actions auront un impact sur votre environnement, tous vos choix auront des répercussions sur l’univers qui vous entoure et bien entendu sur le dénouement de l’histoire qui pointe le bout de son nez au bout d’une trentaine d’heures si vous le faites en ligne droite.
Pas parfait, mais très plaisant
Il suffit de quelques minutes dans The Outer Worlds pour être complètement happé par son univers. Tout d’abord parce que le jeu est empreint de cynisme dans ses dialogues et son histoire. Ensuite parce que le jeu propose des paysages magnifiques. Alors certes, certaines textures ont un peu tendance à se répéter d’une planète à l’autre, mais le résultat est chatoyant et on en prend plein les rétines, surtout dans les paysages extérieurs. On se promène allègrement sur les différentes planètes à notre disposition, elles-mêmes découpées en zones d’atterrissage qui correspondent à des lieux différents. C’est tellement beau qu’on en oublie bien vite l’option de déplacement rapide pour arpenter les paysages du jeu à la recherche d’une grotte comportant du loot ou un repaire de maraudeurs à nettoyer.
Pour ce qui est du doublage, on l’a déjà dit, le boulot est excellent. Les acteurs sont convaincants. C’est de la VOST mais elle est largement convaincante. Le seul reproche que l’on peut faire, sur PS4 en tout cas, c’est que les sous-titres sont minuscules et qu’il n’y a aucune option pour en changer la taille. Cela fait qu’on se retrouve souvent à plisser des yeux pour décoder ce qui est marqué, même avec une télé de taille moyenne. C’est vraiment dommage car du coup cela limite un peu le temps de jeu, on s’arrête quand on a mal à la tête à froncer les sourcils pour lire.
Également, aussi plaisants que soient le jeu et les paysages, on se perd un peu parfois entre les différentes factions. Et aussi les noms des protagonistes qui reviennent dans les dialogues. Du coup on se contente d’écouter / lire d’une oreille et d’un œil distrait en tentant de capter un nom ou un mot clé qui nous indiquera le prochain objectif. D’ailleurs en passant par le menu vous pourrez choisir de suivre tel ou tel objectif puis vous fier à votre boussole pour vous rendre sur le lieu de la mission. On regrette de ne pas pouvoir suivre plusieurs missions simultanément. Cela pourrait être pratique par exemple pour grouper des objectifs qui sont au même endroit.
Parce qu’il n’y a rien de plus frustrant que de nettoyer un lieu pour une mission. Puis de se rendre compte, quand on est à l’autre bout d’Halcyon, qu’on y a loupé un objet qu’il nous manquait pour une mission secondaire. Et qu’il faut donc faire demi-tour. Mis à part ça The Outer Worlds a tout du GOTY 2019 avec des mécaniques de jeu simples, certes perfectibles, mais accessibles à tout le monde. Un scénario qui, sans révolutionner le genre, est écrit avec tellement de bon goût et d’humour qu’il donne envie de progresser. Et surtout des graphismes qui ravissent l’œil à n’importe quel moment de l’aventure. Bref, un must have en cette d’année 2019 plus que chargée en sorties majeures.
- Les dialogues sont savoureux
- Les décors spatiaux nous laissent admiratifs
- La gestion de son personnage n'est pas trop compliquée
- Les sous-titres sont trop petits
- Certaines textures sentent le copié/collé
- La relation avec certains compagnons n'est pas assez bien travaillée
The Outer Worlds est un grand jeu, c’est indéniable. Si au Mag nous ne l’avions pas vu arriver, il fut incontestablement une excellente surprise de cette fin d’année. Le jeu ne révolutionne absolument rien, mais applique parfaitement les codes du RPG spatial. Ajoutez à cela des dialogues savoureux, une gestion du personnage, de l’inventaire et des armes plutôt simples, et vous obtenez un jeu qui devrait plaire au plus grand nombre.
Que vous soyez néophyte dans les RPG ou un PGM, vous trouverez votre compte dans ce jeu qui propose une histoire riche, des personnages profonds et des scènes d’action relevées. Il est possible de modifier la difficulté, en partant du mode histoire qui ne s’encombre pas des combats jusqu’au mode hardcore où il va falloir faire attention à chaque balle envoyée et reçue. Grosse et belle surprise de cette fin d’année que nous ne pouvons que vous recommander.